Nicolas Sarkozy face aux idéologues
16/09/2016
Patrick AULNAS
Au cours de « l’Émission politique » sur France 2, l’ancien Président a été égal à lui-même : pugnace, maîtrisant ses dossiers, excellent pédagogue. Et cela compte. Si vous demandiez à un téléspectateur, comme les enseignants le font parfois avec les élèves ou étudiants, de résumer brièvement ce qui vient de se dire, 90% y parviendraient sans difficulté avec Nicolas Sarkozy. Avec la logomachie inconsistante de François Hollande, vous descendriez immédiatement au-dessous de 50%.
Deux thèmes controversés ont suscité une certaine tension entre les journalistes et le candidat à la primaire de droite : l’immigration et le climat. Les journalistes ont fait figure de représentants du conformisme, de la bien-pensance. Le discours Sarkozyste reflétait le sentiment populaire, celui de la France profonde. C’est bien le moins qu’on puisse attendre d’un homme qui veut à nouveau diriger le pays : qu’il le représente vraiment, par ce qu’il pense et ressent et pas seulement par le biais du formalisme électoral.
Sur les deux sujets, Nicolas Sarkozy s’est contenté de rappeler des évidences qui, paradoxalement, doivent aujourd’hui être tues. La population africaine va exploser dans les décennies futures et les taux de fécondité en Europe sont, en moyenne, insuffisants pour assurer le renouvellement de la population. Il y aura donc une pression migratoire très forte à laquelle il faudra nécessairement résister. L’immigration doit être choisie et non subie, contrôlée et non sauvage. Les accords de Schengen ont établi la libre circulation intérieure sans se préoccuper vraiment du pourtour extérieur. A l’Europe passoire doit succéder l’Europe filtre. Il faudra également défendre notre culture, d’inspiration judéo-chrétienne, contre les immigrés qui chercheraient à imposer la leur dans l’espace public. Ils sont peu nombreux, mais très violents : ce sont les salafistes et autres adeptes de l’islamisme radical.
La bien-pensance vivre-ensembliste ne peut admette de telles évidences. Elles reflètent le sentiment des deux-tiers des français, mais heurtent de front l’entreprise de culpabilisation de l’Occident des intellectuels de gauche et de leurs affidés. Par haine de notre culture et d’eux-mêmes, ils prétendent pouvoir accueillir toute la misère du monde. L’habileté consiste à afficher la générosité pour masquer la volonté de détruire, particulièrement visible chez les « No Borders » qui ne sont que l’émanation la plus achevée de cet atavisme suicidaire.
Le changement climatique, comme chacun le sait, est permanent. Rien n’est stable : l’univers est en expansion, le système solaire évolue, le climat sur terre change depuis que la planète existe. Sommes-nous responsables par nos activités de production et d’échange d’une accélération du changement climatique ? Un certain consensus des scientifiques (et non un consensus scientifique) se dessine à ce propos. Mais personne n’a jamais nié l’évolution naturelle du climat. Nicolas Sarkozy a rappelé cette évidence à juste titre.
Les idéologues de la bien-pensance climatique se sont rués sur cette constatation banale pour accuser l’ancien Président de faire le jeu des « climato-sceptiques ». Même NKM et Alain Juppé s’y sont mis, heurtant ainsi de front une grande partie de leurs électeurs qui pensent logiquement que le bon sens est du côté de Sarkozy. Pour les acharnés de la doctrine climatique, la priorité des priorités consiste à catéchiser : il faut parvenir à convaincre le peuple qu’il y a danger. La culpabilisation climatique est un impératif catégorique et non hypothétique. Il faut faire entrer les préceptes idéologiques de base dans les esprits rétifs des citoyens français. Or, Nicolas Sarkozy se pose en représentant du bon sens populaire. C’est un crime de lèse-majesté. Du populisme pur, disent nos idéologues.
Il faut avoir du courage pour heurter de front la bien-pensance des bobos parisiens et même provinciaux. Dans ce cas, l’accusation est simpliste et toujours la même : vous courez après les électeurs du Front National. Non ! Il s’agit simplement d’avoir la capacité de se mettre en harmonie avec son peuple, de percevoir ce qu’il ressent, de comprendre son bon sens, de refuser la condescendance hautaine et la compassion larmoyante. Bref, d’être un chef d’État.
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