Le rêve, la haine et la démocratie
06/04/2012
« La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres ». La campagne électorale pour l’élection présidentielle française confirme chaque jour cette phrase attribuée à Winston Churchill. Le rêve et la haine sont les deux principaux leviers utilisés par les candidats ; la raison, très rarement. Prenons deux exemples simples.
Jean-Luc Mélenchon fait rêver les smicards en promettant un SMIC brut à 1700 € dès le début de son mandat. Chacun sait qu’une telle mesure est inapplicable : elle entraînerait la faillite de nombreuses PME par une augmentation insoutenable de leurs charges. Ceux que l’on fait rêver en seraient les premières victimes. Le grand talent de Mélenchon ne suffit pas à rassembler, il lui faut aussi une bonne dose de démagogie. N’ayant aucune chance d’être élu, il n’aura jamais à prouver le réalisme de ses propositions et il ne court donc aucun risque à jouer avec l’espoir du peuple.
Marine Le Pen propose de revenir au franc. Chacun sait qu’une dette de plus de 1700 milliards d’€ serait insupportable avec un franc déprécié. Mais 95% des personnes à qui s’adresse Marine Le Pen ne comprennent rien aux questions macro-économiques et financières. Elle peut donc affirmer que les autres (l’étranger) sont responsables de nos malheurs. Jamais elle n’aura à prouver son efficacité réelle et elle ne court donc aucun risque à mentir aves aplomb.
Fort heureusement, les démagogues autoritaristes ne parviennent que rarement à convaincre une majorité. Ils accèdent en général au pouvoir par la violence. Hitler a été élu en 1933, mais Lénine, Mao, Franco, Salazar recourent à la violence, qu’on la baptise révolution, guerre civile ou coup d’état. Il ne faut pas désespérer des hommes : une fois installée, la démocratie résiste mieux que les régimes mis en place par tous ces fantoches.
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