Le changement : détruire, dit-il

16/09/2012    

En quatre mois de pouvoir la gauche est parvenue à annuler toutes les réformes fiscales de Nicolas Sarkozy. Pourquoi ? Parce qu’elle a posé comme postulat que ces réformes étaient emblématiques de l’injustice : elles profitaient aux riches. C’est totalement faux si on regarde les chiffres. L’exonération des heures supplémentaires ou celle des petites successions bénéficient essentiellement à la classe moyenne salariée. Mais au degré zéro de la politique où nous nous situons, peu importent les réalités ; il suffit d’agir sur les passions et sur l’ignorance. Nous étions déjà entrés depuis de nombreuses décennies dans l’électoralisme le plus primaire : promettre des avantages en espèces sonnantes et trébuchantes pour se faire élire. Chacun peut observer aujourd’hui le résultat avec l’accumulation d’une dette publique abyssale de 1800 milliards d’euros. Nous venons de franchir un nouveau pas. L’accession au pouvoir d’une nouvelle majorité ne consistera plus seulement à entamer une politique plus ou moins nouvelle, mais aussi à détruire ce qui a été fait précédemment. Aux promesses démagogiques devenues habituelles, il faudra désormais ajouter l’infantilisme destructeur. Tout cela n’a aucune justification autre que politique au sens le plus misérable : montrer à ceux de son camp (militants de base en particulier) que l’exercice du pouvoir est encore une lutte contre l’ennemi.

Bien entendu, on ne change pas la société en remplaçant des libéraux par des sociaux-démocrates ou vice-versa. Mais il convient de le faire croire aux militants et sympathisants par des gestes symboliques. Pour le non-militant et non-sympathisant patenté qui écrit ces lignes, l’impression dominante est que le véritable changement est surtout pour ceux qui s’octroient les postes : ministres, conseillers et autres. Le petit militant se satisfait de symboles et continue à coller les affiches.

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