Lorenzo Monaco
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Patrick AULNAS
Biographie
1370-1424
Piero di Giovanni devint Lorenzo Monaco (Laurent le moine) après son entrée dans les ordres. On le croyait né à Sienne vers 1370, mais les spécialistes penchent aujourd’hui pour une naissance à Florence. Sa jeunesse reste une énigme, mais sa formation fut probablement florentine. Les œuvres de Spinello Aretino (v. 1350-1410) et Agnolo Gaddi (1350-1396) eurent une grande importance pour lui.
En 1390, il entre comme novice au monastère camaldule de Santa Maria degli Angeli (Sainte-Marie-des-Anges), à Florence, et prononce ses vœux en 1391. L’ordre des Camaldules a été fondé par saint Romuald de Ravenne en 1012 à Camaldoli, dans la haute vallée de l'Arno en Toscane (Italie). Il est soumis à la règle de saint Benoît. Les moines camaldules portent l'habit blanc et la barbe, tenue que l’on retrouve sur les tableaux du peintre.
Lorenzo Monaco. Antiphonaire, chœur 8, folio 134 (1395-98)
Enluminure tempera et or sur parchemin, 34,4 × 41,4 cm, National Gallery of Art, Washington.
Lorenzo Monaco travaille d’abord dans le scriptorium du monastère comme miniaturiste. Le scriptorium est le lieu où sont élaborés les manuscrits enluminés. Il devient ensuite peintre sur bois et conquiert rapidement une notoriété à Florence où il est considéré à la fin du 14e siècle comme le plus grand peintre de sujets religieux dans le style giottesque.
Lorenzo Monaco. La Crucifixion (1387-88)
Tempera sur bois, 67,5 × 34,3 cm, musée du Louvre, Paris.
À partir de 1404, son style s’oriente vers le gothique international, en particulier sous l’influence de Gherardo Starnina (1360-1413), qui était parti en Espagne en 1380. Les retables aux multiples dorures et aux couleurs vives de Starnina (par exemple, Retable de fra Bonifacio Ferrer, 1396-98, Museo de Bellas Artes, Valencia) avaient connu le succès en Espagne. Lorsqu’il revint à Florence au début du 15e siècle, il fit évoluer la peinture religieuse. Lorenzo Monaco reprend en particulier les figures très allongées de Starnina et le soin qu’il apporte à la représentation des étoffes.
A fin de sa vie, dans les années 1420, Lorenzo Monaco est un peintre très renommé, recevant des commandes prestigieuses comme le Triptyque de l’Adoration des Mages, payé 182 florins, somme très importante.
Lorenzo Monaco. L’Adoration des mages (1420-22)
Tempera sur bois, 115 × 117 cm, Galerie des Offices, Florence.
Il s’essaie également à la fresque entre 1420 et 1424, illustrant des épisodes de la vie de la Vierge (1420-24) sur les murs de la chapelle Bartolini Salimbeni de la basilique Santa Trinita à Florence.
Lorenzo Monaco. Le Mariage de la Vierge (1420-24)
Fresque, 210 × 230 cm, chapelle Bartolini Salimbeni de la basilique Santa Trinita, Florence.
Vasari (*), qui appelle le peintre Don Lorenzo, indique qu’il décède à l'âge de cinquante-cinq ans, « après plusieurs mois de cruelles souffrances causées par un abcès ». Il est donc probable qu’une infection généralisée s’est déclenchée ou peut-être s’agissait-il même d’une tumeur. Lorenzo Monaco fut enterré dans la salle capitulaire du monastère Santa Maria degli Angeli, privilège réservé aux hautes fonctions religieuses et aux personnalités célèbres. Il jouissait donc à cette époque d’une estime considérable à Florence.
Œuvre
L’œuvre de Lorenzo Monaco se situe au point d’inflexion de la peinture italienne, entre le courant giottesque et le style gothique international. Avec cet artiste s’achève la pré-Renaissance. Son influence sur les premiers artistes couramment rattachés à la Première Renaissance italienne, comme Masaccio et Fra Angelico, est importante. Fra Angelico, né à l’extrême-fin du 14e siècle, fut d’ailleurs l’élève de Lorenzo Monaco.
Le style de Lorenzo Monaco reste proche de celui de Giotto jusqu’à la fin du 14e siècle. Le peintre ne connaît pas les lois de la perspective géométrique, mais parvient intuitivement à représenter un espace tridimensionnel.
Lorenzo Monaco. Le banquet d’Hérode (1387-88)
Tempera sur bois, 67,7 × 33,8 cm, musée du Louvre, Paris.
A partir du début su 15e siècle, c’est toute la grâce du gothique international qui caractérisera son œuvre. La luminosité est un trait essentiel de ses grands retables. Il l’obtient par une profusion de dorures et de couleurs vives et utilise abondamment le lapis-lazuli. On retrouve le maniérisme dont font preuve les peintres du gothique tardif dans l’élongation des figures et leur expressivité physique ainsi que dans les lignes sinueuses des étoffes.
Lorenzo Monaco. Le couronnement de la Vierge, scène centrale (1414)
Tempera et or sur bois, Galerie des Offices, Florence.
Analyse détaillée
La peinture de Lorenzo Monaco représente ainsi l’étape ultime de la peinture du Moyen Âge, qui se donne pour mission de valoriser la religion chrétienne auprès d’une population largement analphabète, même dans la noblesse. Les manuscrits étaient rares et peu accessibles. Les dorures et les couleurs vives des grands retables sidèrent les spectateurs. Le religieux devient concrètement lumineux, éclatant de beauté, bref sublime, aux yeux de tous ceux qui peuvent accéder aux chefs-d’œuvre des églises les plus riches des cités italiennes.
Retables et tableaux religieux
Prédelle du Banquet d’Hérode (Louvre)
Lorenzo Monaco. Prédelle du Banquet d’Hérode (1387-88). Tempera sur bois, 203 × 34 cm, musée du Louvre, Paris. « Eléments d'une prédelle à laquelle appartenaient trois autres panneaux partagés entre la National Gallery de Londres et deux collections privées, ainsi qu'un quatrième dont la trace est perdue. Cette prédelle provient sans doute du retable peint pour la chapelle Nobili de l'église du couvent Santa Maria degli Angeli de Florence dont les panneaux principaux, La Vierge et l'Enfant entourés d'anges, Saint Jean l'Evangéliste et saint Jean Baptiste, Saint Jacques le Majeur et saint Barthélemy (Berlin, Bodemuseum) sont l'œuvre d'Agnolo Gaddi, dans l'atelier de qui Lorenzo Monaco a dû se former. (Base Atlas, Louvre). Détails ci-après.
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Lorenzo Monaco. Le banquet d’Hérode (1387-88). Tempera sur bois, 67,7 × 33,8 cm, musée du Louvre, Paris. Le récit figure dans l’Évangile selon Marc. Le roi de Galilée Hérode Antipas II (21 av. JC-39 ap. JC) offre un banquet aux hommes de haut rang de son royaume. Salomé, la fille d'Hérode danse devant lui. Il en est heureux et lui offre tout ce qu'elle demande en retour. La jeune fille consulte sa mère et elle lui propose de demander la tête de Jean-Baptiste. À contrecœur, Hérode ordonne la décapitation de Jean-Baptiste. Sa tête est livrée à Salomé sur un plat.
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Lorenzo Monaco. La Crucifixion (1387-88). Tempera sur bois, 67,5 × 34,3 cm, musée du Louvre, Paris. Selon le Nouveau Testament, Jésus de Nazareth fut condamné à mort par le préfet romain Ponce Pilate, puis exécuté par le supplice de la croix. Pilate fit inscrire sur la croix l’acronyme INRI : Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum (Jésus le Nazaréen roi des Juifs).
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Lorenzo Monaco. Le martyre de saint Jacques le Majeur (1387-88). Tempera sur bois, 67,3 × 34 cm, musée du Louvre, Paris. Jacques le Majeur est l'un des Douze Apôtres de Jésus-Christ. Nommé Jacques, fils de Zébédée dans le Nouveau Testament, il est le frère de l'apôtre Jean. Tous deux sont des pêcheurs du lac de Tibériade. Selon La Légende dorée de Jacques de Voragine (13e siècle), il eut pour adversaire le magicien Hermogène, mais parvint à le convertir. Il fut tué en Palestine avec une épée et son exécution provoqua un soulèvement populaire. |
Retable de la Lamentation (Galerie Nationale de Prague et Louvre)
Lorenzo Monaco. Lamentation (1408). Tempera sur bois, 68 × 28,5 cm, Galerie Nationale, Prague. « Dans un endroit sombre et désert, dominé par une grande croix, la Vierge Marie et des proches pleurent ensemble la mort du Christ. Une profonde tristesse domine tout le paysage, comme si le temps s'était arrêté ; à l’exception des personnes qui se lamentent, aucune âme vivante n’apparaît. L'ambiance tragique est accentuée par les lignes verticales des rochers et des tours sombres en arrière-plan. La scène de la Lamentation faisait à l'origine partie d’un retable en trois parties. Les ailes avec les scènes du Christ au Jardin des Oliviers et des Trois Marie au Tombeau sont conservées dans les collections du Louvre à Paris. » (Commentaire Galerie nationale, Prague)
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Lorenzo Monaco. Le Christ au jardin des Oliviers ; Les Saintes Femmes au tombeau (1408). Tempera et or sur bois, 66 × 12,7 cm, musée du Louvre, Paris. « Revers des volets latéraux d'un triptyque dont le panneau central est une Déploration du Christ conservée à la Narodni Galerie de Prague. Les deux panneaux ont été réunis à une date tardive dans un montage factice. » (Base Atlas, Louvre). |
Retable du couronnement de la Vierge (National Gallery, Londres)
Lorenzo Monaco. Le couronnement de la Vierge (1407-09). Tempera et or sur bois, 322 × 221 cm, National Gallery, Londres. « Cet immense polyptyque a été peint pour le maître-autel du monastère de San Benedetto fuori della Porta Pinti à Florence entre 1407 et 1409. Il était à l'origine encore plus grand et plus complexe : ses principaux panneaux et parties de la prédelle sont à la National Gallery, mais d'autres parties sont dispersées dans des collections à travers le monde. » (Commentaire National Gallery) |
Triptyque de l’Annonciation (Galerie de l’Académie, Florence)
Lorenzo Monaco. Triptyque de l'Annonciation (1410-15). Tempera sur bois, 206 × 231,5 cm, Galerie de l’Académie, Florence. Ce triptyque fut commandé pour l'église San Procolo de Florence. La scène centrale est une Annonciation, épisode de la tradition chrétienne au cours duquel l’archange Gabriel (en rose) annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ (maternité divine de la Vierge selon le dogme chrétien). Au-dessus figure un tondo du Christ bénissant. Les panneaux latéraux se refermaient sur la scène centrale et n’étaient ouverts que pour les cérémonies religieuses.
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Lorenzo Monaco. Triptyque de l'Annonciation, scène centrale (1410-15). La recherche du réalisme des personnages saints, qui sera un axe majeur de la Renaissance (humanisation complète) est encore lointaine au début du 15e siècle. La peinture a totalement quitté l’hiératisme de l’art byzantin et cherche une élégance très maniériste, caractéristique du gothique international. Les plus grands artistes parviennent dans cette voie à des chefs-d’œuvre. La luminosité éclatante et l’élégance du trait nous apparaissent immédiatement sur ce panneau. La première provient du fond or et des couleurs vives et complémentaires choisies (rose et bleu). La seconde résulte du dessin apparent et du génie de l’artiste pour traduire la légèreté et la délicatesse. |
Vierge de l’Annonciation (Norton Simon Museum, Pasadena)
Lorenzo Monaco. Vierge de l’Annonciation (1410-15). Tempera et or sur bois, 80,3 × 44,5 cm, Norton Simon Museum, Pasadena. L’Annonciation est un épisode de la tradition chrétienne au cours duquel l’archange Gabriel annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ (maternité divine de la Vierge selon le dogme chrétien). Seule la Vierge apparait ici. Un second panneau, placé à gauche, représentait à l’origine l’Archange Gabriel. « Même en l'absence de ce panneau, le geste soigneusement mesuré de la Vierge et sa pose attentive et modeste traduisent son étonnement. Son élégance formelle domine le tableau, suivant la tradition médiévale tardive de placer la figure principale au premier plan. Pour les étoffes, Lorenzo aime utiliser un bleu brillant - rehaussé de jaune, rose et vert - et étudier les motifs rythmiques de leur tomber. L'expertise du peintre en tant qu’enlumineur de manuscrits explique le caractère décoratif des détails, qu’il s’agisse des broderies du vêtement ou du filigrane du nimbe. » (Commentaire Norton Simon Museum)
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Lorenzo Monaco. Vierge de l’Annonciation, détail (1410-15). L’élongation des corps (ici la main exagérément longue) est une caractéristique du gothique tardif, que l’on retrouvera au 16e siècle avec le maniérisme et même au 20e siècle chez certains artistes, par exemple Modigliani. |
Le couronnement de la Vierge (Galerie des Offices, Florence)
Lorenzo Monaco. Le couronnement de la Vierge (1414). Tempera et or sur bois, 450 × 350 cm, Galerie des Offices, Florence. Ce polyptyque est considéré comme l’un des chefs-d'œuvre italiens du style gothique international. Le cadre en bois doré, presque entièrement reconstruit, détermine l'espace où s'insèrent les images. Le panneau central semble formé de trois parties en raison des trois cuspides qui le composent. En réalité, il s’agit d’une seule pièce de bois. Lorenzo Monaco avait déjà réalisé en 1407-09 un polyptyque sur le même sujet, qui est actuellement à la National Gallery (voir ci-dessus). Il reprend la même composition et le même chromatisme. |
Lorenzo Monaco. Le couronnement de la Vierge, scène centrale (1414). Le couronnement de la Vierge est un épisode de la tradition chrétienne selon lequel la Vierge est accueillie au paradis par le Christ qui pose sur sa tête une couronne. A la cérémonie céleste participent des anges musiciens et des saints. La gestuelle très expressive des personnages et les couleurs vives rattachent la composition au gothique international.
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Lorenzo Monaco. Le couronnement de la Vierge, détail (1414). Le nimbe ou auréole entoure la tête du Christ et de la Vierge pour indiquer leur statut divin ou saint. Le vêtement blanc de Marie symbolise la virginité. Le temps n’existe pas pour le Christ et la Vierge, sa mère, représentée comme une jeune femme. |
La Vierge d’humilité (Louvre)
Lorenzo Monaco. La Vierge d'humilité (v. 1415). Tempera et or sur bois, 92 × 54 cm, musée du Louvre, Paris. « À la partie inférieure du cadre figurent les armes des familles florentines Corsini et Alberti. Le Dieu le Père, contenu dans un médaillon à la partie supérieure, n'est pas de la main de Lorenzo Monaco. » (Commentaire base Atlas, Louvre)
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Lorenzo Monaco. La Vierge d'humilité, détail (v. 1415). La Vierge d’humilité apparaît vers le milieu de 14e siècle et remplace progressivement la Vierge en majesté (Maestà, par exemple celle de Cimabue de 1285, galerie des Offices) provenant de l’art byzantin. Alors que la Vierge était présentée comme une reine des cieux, distante et imposante, elle devient alors une mère jouant avec son enfant. |
Saint Romuald (Kress Fondation, New York)
Lorenzo Monaco. Saint Romuald (v. 1420). Tempera sur bois, 29,5 × 27 cm, Kress Fondation, New York. Romuald de Ravenne (v. 950-1027) a fondé l'ordre camaldule en 1012 à Camaldoli, dans la haute vallée de l'Arno en Toscane (Italie), sous la règle de saint Benoît. Lorenzo Monaco appartenait à cet ordre religieux. Sur le portrait, la tenue de saint Romuald correspond à la réalité de l’époque : les moines camaldule devaient porter l’habit blanc et la barbe.
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Lorenzo Monaco. Saint Romuald, détail (v. 1420). L’humanisation du visage est complète et annonce la Renaissance. Le nimbe se dessine sur l’arrière-plan or avec une extrême minutie. |
L’Adoration des mages (Galerie des Offices, Florence)
Lorenzo Monaco. L’Adoration des mages (1420-22). Tempera sur bois, 115 × 117 cm, Galerie des Offices, Florence. Selon la tradition chrétienne, trois mages (astronomes) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe.
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Lorenzo Monaco. L’Adoration des mages, détail (1420-22). Selon la tradition chrétienne, trois mages (astronomes) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe. |
Annonciation Bartolini Salimbeni (Basilique Santa Trinita, Florence)
Lorenzo Monaco. Annonciation Bartolini Salimbeni (1420-24). Tempera et or sur bois, chapelle Bartolini Salimbeni de la basilique Santa Trinita, Florence. Ce retable venait compléter les fresques réalisées par Lorenzo Monaco pour la même chapelle. La scène principale est une Annonciation, épisode de la tradition chrétienne au cours duquel l’archange Gabriel (en rose) annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ (maternité divine de la Vierge selon le dogme chrétien). Au sommet du retable figurent trois prophètes, chacun dans un tondo. La prédelle comporte quatre scènes du Nouveau Testament.
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Lorenzo Monaco. Annonciation Bartolini Salimbeni, scène centrale (1420-24). L’artiste parvient à créer maladroitement une impression d’espace en plaçant une ouverture à l’arrière-plan et en utilisant les lignes du pavage au sol. Ces artifices de représentation seront abondamment utilisés pendant toute la Renaissance pour obtenir un effet de perspective. On remarque les doigts effilés de l’archange Gabriel (à gauche) et de la Vierge (à droite), caractéristiques du gothique international.
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Lorenzo Monaco. Annonciation Bartolini Salimbeni, la Visitation (1420-24). Première scène de la prédelle. La Visitation est un épisode de l’Évangile selon saint Luc. Marie, qui attend le Christ, rend visité à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean-Baptiste. Élisabeth prononce ces paroles : « Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de son sein. » Ce sont les premiers mots du Je vous salue Marie, l’une des principales prières catholiques.
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Lorenzo Monaco. Annonciation Bartolini Salimbeni, La Nativité (1420-24). Deuxième scène de la prédelle. Episode biblique de la naissance de Jésus-Christ. Marie (mère), Joseph (époux de Marie) et quelques personnages saints ainsi que des anges sont en général représentés.
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Lorenzo Monaco. Annonciation Bartolini Salimbeni, L’Adoration des mages (1420-24). Troisième scène de la prédelle. Selon la tradition chrétienne, trois mages (astronomes) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe.
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Lorenzo Monaco. Annonciation Bartolini Salimbeni, La fuite en Égypte (1420-24). Quatrième scène de la prédelle. Le roi Hérode Ier de Palestine, ayant appris la naissance à Bethléem du roi des Juifs, donne l’ordre de tuer tous les enfants de moins de deux ans se trouvant dans la ville. Prévenu par un songe, Joseph s’enfuit en Égypte avec l’enfant Jésus et sa mère Marie. Ils y resteront jusqu’à la mort d’Hérode. |
Fresques de la basilique Santa Trinita de Florence
Lorenzo Monaco. La vie de la Vierge (1420-24). Fresque, chapelle Bartolini Salimbeni de la basilique Santa Trinita, Florence. Ces fresques illustrent des épisodes de la vie de la Vierge, thème souvent traité à l’époque. Les fresques, recouvertes de plâtre blanc en 1740, ne furent redécouvertes qu'entre 1885 et 1887.
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Lorenzo Monaco. Le Mariage de la Vierge (1420-24). Fresque, 210 × 230 cm, chapelle Bartolini Salimbeni de la basilique Santa Trinita, Florence. L’un des évènements traités par ce cycle de fresques est le mariage de la Vierge. Il s’agit d’un épisode de la tradition chrétienne au cours duquel Marie, mère de Jésus-Christ, épouse Joseph, dans la ville de Jérusalem. Ce thème est abondamment utilisé par les peintres à partir de Giotto (1267-1337) jusqu’au 17e siècle.
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Lorenzo Monaco. La rencontre d’Anne et Joachim à la Porte Dorée (1420-24). Fresque, chapelle Bartolini Salimbeni de la basilique Santa Trinita, Florence. Selon la légende chrétienne, Joachim est l’époux de sainte Anne et le père de la Vierge Marie. Longtemps, Joachim et Anne restent sans enfants. Au cours d’une fête religieuse à Jérusalem, le Grand Prêtre refuse les offrandes de Joachim, son infertilité étant un signe de malédiction. Joachim, honteux, n'ose pas rentrer chez lui et se retire dans le désert auprès de bergers. Un jour, un ange annonce à Joachim que son épouse va mettre au monde un enfant qu'ils devront appeler Marie. L'ange prévient aussi Anne. Joachim rentre à Jérusalem et les deux époux se rencontrent devant la Porte Dorée. Anne est miraculeusement enceinte de Marie, malgré l’âge avancé des époux et leur séparation. Tous deux se retrouvent dans l'indifférence des témoins de la scène. Giotto avait déjà traité le sujet vers 1305 sur les fresques de la chapelle Scrovegni de Padoue. Le mythe de l'immaculée conception résulte de cet épisode biblique.
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Enluminures
Les livres de chœur (ou antiphonaires) du monastère Santa Maria degli Angeli de Florence figurent parmi les chefs-d’œuvre de l’enluminure. Vingt manuscrits incomplets (pages manquantes ou enluminures découpées pour être vendues aux collectionneurs), ont été transférés à la Bibliothèque laurentienne de Florence à la disparition du monastère au début du 19e siècle. Certaines pages sont conservées dans des musées ou des collections particulières. De nombreux artistes ont collaboré aux enluminures à partir de 1370. Les attributions sont donc délicates, mais les spécialistes admettent que Lorenzo Monaco est l’auteur d’un certain nombre d’enluminures dont voici trois exemples.
Lorenzo Monaco. Antiphonaire, chœur livre 5 (1394). Enluminure tempera et or sur parchemin, Biblioteca Medicea Laurenziana, Florence. Un antiphonaire est un livre liturgique catholique dans lequel sont regroupées des partitions grégoriennes. La lettre G apparaît en bleu et jaune pâle avec une ornementation foliaire. Saint Georges terrasse le dragon dans la partie supérieure et l’enfer apparaît dans la partie inférieure.
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Lorenzo Monaco. Antiphonaire, chœur 8, folio 134 (1395-98). Enluminure tempera et or sur parchemin, 34,4 × 41,4 cm, National Gallery of Art, Washington. L’enluminure porte sur la lettre S, représentée en bleu et jaune pâle avec des feuilles orange. Saint Pierre est agenouillé devant le Christ, qui pose une main sur la tête de l’apôtre pour le bénir.
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Lorenzo Monaco. Antiphonaire, chœur 3, folio 59 (v. 1410). Enluminure tempera et or sur parchemin, 40,2 × 32,7 cm, collection Bernard H. Breslauer, New York. Il s’agit d’une enluminure portant sur la lettre V, représentée en rose et bleu. A l’intérieur du V apparaît un paysage rocheux avec les douze apôtres agenouillés devant le Christ trônant sur des nuages. |
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(*) Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (première édition 1550, remaniée en 1568, traduction Leclanché, 1841)
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