Bartolo di Fredi

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Patrick AULNAS

Biographie

v. 1330-1410

Bartolo di Fredi est né à Sienne vers 1330. On ignore tout de son enfance car il n’apparaît dans les documents d’archives qu’en 1353. Cette année-là, il ouvre un atelier à Sienne avec Andrea Vanni (v. 1332-1414). Il devient membre de la guilde des peintres de la ville en 1355.

La vie de Bartolo di Fredi est surtout connue par ses déplacements. Les artistes de cette époque avaient une vie itinérante, déterminée par les commandes reçues. De 1356 à 1367, Bartolo di Fredi réalise par épisodes, dans la Collégiale de San Gimignano, à une quarantaine de kilomètres de Sienne, des fresques représentant des scènes de l’Ancien Testament.

 

Bartolo di Fredi. Moïse sur le mont Sinaï (1367)

Bartolo di Fredi. Moïse sur le mont Sinaï (1367)
Fresque, collégiale Santa Maria Assunta, San Gimignano.

 

En 1361, il travaille également avec Andrea Vanni à la décoration de la salle du Conseil de la ville de Sienne. Peintre très apprécié, il obtient de nombreuses commandes du clergé de Sienne pour la décoration d’édifices religieux, en particulier la cathédrale. Beaucoup de ces œuvres ont aujourd’hui disparu.

En 1381, il est nommé membre du Conseil de la Ville de Sienne.

Dans la décennie 1380, il reçoit plusieurs commandes en provenance d’ordres religieux ou de confréries de métiers de Montalcino, à une quarantaine de kilomètres de Sienne. Le Polyptyque du Couronnement de la Vierge, terminé en 1388, peint pour une église de la ville, a pu être reconstitué.

 

Bartolo di Fredi. Le Couronnement de la Vierge (1388)

Bartolo di Fredi. Le Couronnement de la Vierge (1388)
Scène centrale du polyptyque du Couronnement de la Vierge,
Tempera sur bois, Museo Civico e Diocesano d’Arte Sacra, Montalcino.

 

Dans la décennie 1390, il faut signaler le Retable de la Trinité, dit parfois Retable Malavolti, du nom de son commanditaire, un polyptyque réalisé pour l'église San Domenico de Sienne et achevé en 1397. Il s’agit là de la dernière œuvre connue attribuée à l’artiste.

 

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, Visitation (1397)

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, Visitation (1397)
Tempera sur bois, 157 × 112 cm, musée des Beaux-Arts, Chambéry.

 

Bartolo di Fredi a eu plusieurs enfants, tous morts avant lui à l’exception d’Andrea di Bartolo, né dans la décennie 1360, mort en 1428, qui devint peintre et travailla fréquemment sur des commandes de son père.

Bartolo di Fredi meurt en 1410 et il est inhumé dans le cloître du couvent de San Domenico à Sienne.

 

Œuvre

L’atelier de Bartolo di Fredi est l’un des plus réputés de la région de Sienne dans la seconde moitié du 14e siècle. L’artiste travaille comme fresquiste à la décoration des palais et des édifices religieux, mais il réalise aussi de grands polyptyques servant de retables dans les cathédrales. Successeur des grands novateurs de la peinture italienne depuis le siècle précédent (Duccio di Buoninsegna, Giotto, Simone Martini en particulier), Bartolo di Fredi ose parfois des compositions atypiques qui devaient bouleverser ses contemporains, comme la scène centrale du Retable de la Trinité.

 

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, Sainte Trinité (1397)

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, Sainte Trinité (1397)
Tempera sur bois, 160 × 228 cm, musée des Beaux-Arts, Chambéry.

 

Il s’inspire aussi directement de Simone Martini pour évoquer par la gestuelle les émotions des figures saintes, les rapprochant ainsi de celles que peuvent ressentir les humains dans le bas monde.

 

Bartolo di Fredi. Vierge de l’Annonciation (1350-1400)

Bartolo di Fredi. Vierge de l’Annonciation (1350-1400)
Tempera et or sur bois, 46 × 30 cm, musée du Petit Palais, Avignon.

 

Très représentatif de l’univers spirituel des hommes de son époque, il peut représenter les épisodes de l’Ancien Testament avec la fraîcheur d’esprit enfantine qui les caractérisait, par exemple la création d’Ève sortant directement du flanc d’Adam.

 

Bartolo di Fredi. La création d’Ève (1367)

Bartolo di Fredi. La création d’Ève (1367)
Fresque, collégiale Santa Maria Assunta, San Gimignano.

 

Épisodes de l’Ancien Testament (1367)

 

Bartolo di Fredi. Épisodes de l’Ancien Testament (1367)

Bartolo di Fredi. Épisodes de l’Ancien Testament (1367)
Fresques, collégiale Santa Maria Assunta, San Gimignano.

 

Ces fresques ont été réalisées dans la cathédrale de San Gimignano, une ville située à une quarantaine de kilomètres de Sienne. Certaines fresques ont disparu au 16e siècle à la suite des travaux de réaménagement réalisés dans la cathédrale. La plus grande partie subsiste cependant.

« Toute la surface des parois est parcourue d’un réseau de frises horizontales et verticales ornées de motifs géométriques qui forment un encadrement structurant l’espace pictural en autant de scènes distinctes. Les couleurs de la Commune de San Gimignano (rouge et jaune) se retrouvent dans les liserés qui, à l’intérieur des encadrements, cernent chacune des scènes figurées. » (Commentaire du Guide artistique de la province de Sienne)

Ci-après, trois exemples de ces scènes.

 

Bartolo di Fredi. La création d’Ève (1367)

Bartolo di Fredi. La création d’Ève (1367). Fresque, collégiale Santa Maria Assunta, San Gimignano. Selon la genèse, première partie de l’Ancien Testament, Dieu crée Ève à partir d’une côte d’Adam :
« 21. Alors le Seigneur Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. 22. Le Seigneur Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. »

Bartolo du Fredi interprète la scène biblique en faisant sortir Ève du flanc d’Adam.

Bartolo di Fredi. Moïse sur le mont Sinaï (1367)

Bartolo di Fredi. Moïse sur le mont Sinaï (1367). Fresque, collégiale Santa Maria Assunta, San Gimignano. Selon l’Ancien Testament, le mont Sinaï est le lieu où Moïse a reçu de Dieu les Dix commandements :
« 12. L'Éternel dit à Moïse : Monte vers moi sur la montagne, et reste là ; je te donnerai des tables de pierre, la loi et les ordonnances que j'ai écrites pour leur instruction. 13. Moïse se leva, avec Josué qui le servait, et Moïse monta sur la montagne de Dieu. » (Exode 24 :12-13)
Dans la partie supérieure, Bartolo di Fredi représente Moïse conversant avec Dieu. Josué se tient derrière lui. Dans la partie inférieure, le peuple d’Israël, autour du Grand-Prêtre, attend le retour de Moïse en observant le haut de la montagne.

Bartolo di Fredi. Le songe de Joseph (1367)

Bartolo di Fredi. Le songe de Joseph (1367). Fresque, collégiale Santa Maria Assunta, San Gimignano. Joseph, l’un des douze fils de Jacob, est le préféré de son père, ce qui rend ses frères jaloux. Il fait deux songes. Dans le premier, il se trouve dans un champ de blé. Onze gerbes représentant ses frères s’inclinent respectueusement devant une douzième le représentant lui-même. Dans le second songe, onze étoiles, le soleil et la lune se prosternent devant lui. Ses frères racontent ces rêves à leur père, qui réprimande Joseph : « Qu’as-tu rêvé là ? T’imagines-tu que moi, ta mère et tes frères, nous allons nous prosterner en terre devant toi ? (Genèse 37:10). Par la suite, ses frères, pour se venger, vendront Joseph comme esclave à des marchands ismaélites en route pour l’Égypte.
Bartolo du Fredi illustre le premier rêve, avec Joseph endormi dans une demeure aristocratique du 14e siècle et les onze gerbes s’inclinant devant la douzième.

 

 

Polyptyque du Couronnement de la Vierge (1388)

 

Bartolo di Fredi. Polyptyque du Couronnement de la Vierge (1388)

Bartolo di Fredi. Polyptyque du Couronnement de la Vierge (1388)
Tempera sur bois, 332 × 279 cm, Museo Civico e Diocesano d’Arte Sacra, Montalcino.

 

Achevé en 1388, ce polyptyque a été commandé en 1383 par la Compagnia di San Pietro (Confrérie des cordonniers) pour l’autel de la chapelle de l’Annonciation, à l’intérieur de l’église de San Francesco à Montalcino. Les différents panneaux relatent des épisodes de la vie de la Vierge. Les deux colonnes latérales sont consacrées à la représentation de saints bénéficiant d’une dévotion particulière dans la région de Sienne.
« La structure générale du retable est gothique (forme générale élancée, arcs en ogives, formats trilobés, verticalité, minceur et délicatesse des colonnettes torsadées servant à dissimuler l’assemblage des différents panneaux constitutifs de l’ensemble, mouluration de la base de ces colonnettes) et devait former un ensemble particulièrement harmonieux au sein de la chapelle de l’Annunziata, elle aussi de style gothique.
Le thème iconographique du Couronnement de la Vierge s’apparente à celui de la Maestà (Vierge en majesté). En effet, dans les deux cas, la Vierge est figurée comme Reine des cieux, trônant au milieu de la cour céleste composée d’anges, de saints et, de manière générale, de personnages sacrés. Ce type de représentation est fréquent dans l’art du XIVe siècle car il permet de figurer la Vierge, et donc l’Eglise (dont Marie est également le symbole) en position triomphante. » (Commentaire du Guide artistique de la province de Sienne).

 

Scènes centrales

Bartolo di Fredi. Le Couronnement de la Vierge (1388)

Bartolo di Fredi. Le Couronnement de la Vierge (1388). Episode de la tradition chrétienne selon lequel la Vierge est accueillie au paradis par le Christ qui pose sur sa tête une couronne. A la cérémonie céleste participent des anges musiciens et des saints

Bartolo di Fredi. L’Assomption de la Vierge (1388)

Bartolo di Fredi. L’Assomption de la Vierge (1388). Dans la tradition chrétienne, l'Assomption est la montée au ciel du corps et de l'âme de Marie, mère de Jésus. Cet évènement est célébré par une fête religieuse le 15 août, jour de l’Assomption.

 

Scènes latérales

Bartolo di Fredi. Le mariage et les adieux de la Vierge (1388)

Bartolo di Fredi. Le mariage et les adieux de la Vierge (1388). La scène du bas représente le mariage de la Vierge. Il s’agit d’un épisode de la tradition chrétienne au cours duquel Marie, mère de Jésus-Christ, épouse Joseph, dans la ville de Jérusalem. Ce thème est abondamment utilisé par les peintres à partir de Giotto jusqu’au 17e siècle.
La scène du haut représente les adieux de la Vierge aux apôtres. La Vierge sentant venir sa mort, annoncée par l’archange Gabriel, qui lui avait déjà annoncé la naissance de Jésus, souhaite revoir une dernière fois les apôtres alors dispersés. Informés miraculeusement, ils rejoignent la demeure de Marie.

Bartolo di Fredi. Le retour et la dormition de la Vierge (1388)

Bartolo di Fredi. Le retour et la dormition de la Vierge (1388). La scène du bas représente le retour de la Vierge chez ses parents, Anne et Joachim. Cette scène est inspirée d’un passage de La Légende dorée de Jacques de Voragine (Jacopo da Varazze, 1228-1298). Cet auteur raconte qu’après la célébration du mariage de Marie et Joseph, « Joseph resta dans la ville de Bethléem pour organiser sa maison et pour se procurer ce qui était nécessaire au mariage, tandis que Marie, la Vierge du Seigneur, retourna à la maison de ses parents en Galilée avec sept autres vierges de son âge. »
La scène du haut représente la dormition de la Vierge. Ce mot est utilisé pour évoquer la mort de la Vierge, qui quitte la vie terrestre sans souffrance, dans un état de paix spirituelle.

  

Scènes de la prédelle

La prédelle comportait cinq panneaux, mais deux d’entre eux se trouvent dans d’autres musées : Annonce à Joachim (Rome, Musei Capitolini), Présentation de Marie (Cracovie, château de Wawel).

 

Bartolo di Fredi. Joachim chassé du temple (1388)

Bartolo di Fredi. Joachim chassé du temple (1388). Joachim et Anne sont les parents de la Vierge Marie. Après vingt ans de mariage, ils restent sans enfants. S'étant rendu au Temple de Jérusalem pour y faire une offrande, Joachim est chassé par le grand prêtre car il n'a pas d'enfant.

Bartolo di Fredi. Annonciation à Joachim (1388)

Bartolo di Fredi. Annonciation à Joachim (1388). Musei Vaticani, Pinacoteca, Rome. Alors que Joachim s’est retiré dans la montagne au milieu des bergers pour cacher sa honte de ne pas avoir d’enfant, un ange lui apparaît. Celui-ci lui annonce la bonne nouvelle : sa femme, Anne, doit mettre au monde une fille qui, à son tour portera en son sein le Fils de Dieu.

Bartolo di Fredi. Déploration du Christ (1388)

Bartolo di Fredi. Déploration du Christ (1388). Thème récurrent de la peinture occidentale appelé aussi Lamentation. Le Christ est mort, allongé, et des personnages le pleurent. La déploration est un élargissement du thème également classique de la Pietà, ou Vierge de Pitié, qui ne comprend que la Vierge supportant le Christ mort.

Bartolo di Fredi. Naissance de Marie (1388)

Bartolo di Fredi. Naissance de Marie (1388). Dans la tradition chrétienne, les parents de Marie, mère du Christ, sont Joachim et Anne. Anne étant stérile, Joachim se retire au désert où il jeûne 40 jours. Un ange vole vers Anne et lui annonce qu'elle aura un enfant, puis fait la même annonce à Joachim. La naissance de Marie est ainsi considérée comme miraculeuse.

Bartolo di Fredi. Présentation de la Vierge au temple (1388)

Bartolo di Fredi. Présentation de la Vierge au temple (1388). Château de Wawel, Cracovie. Selon la tradition chrétienne, Marie, mère de Jésus, fut présentée au temple de Jérusalem à l’âge de trois ans. Le prêtre accueillit l'enfant et l'ayant embrassée, il la bénit et dit : « Le Seigneur Dieu a exalté ton nom parmi toutes les générations » (Protévangile de Jacques).

 

Retable de la Trinité (1397)

 

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité (1397)Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité (1397)
Tempera sur bois, musée des Beaux-Arts, Chambéry.

 

Ce polyptyque composé de quatre panneaux a été commandé par Minoccia Malavolti († 1406) pour l'église Saint-Dominique à Sienne.

 

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, Sainte Trinité (1397)

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, Sainte Trinité (1397). Tempera sur bois, 160 × 228 cm, musée des Beaux-Arts, Chambéry. Pour le christianisme, il existe un Dieu unique constitué de trois personnes : le Père, le Fils (Jésus-Christ) et le Saint-Esprit. Le concept de Trinité ne figure pas dans la Bible. Il a été fondé par le concile de Constantinople en 381. Le Saint-Esprit ou Esprit Saint est l’Esprit de Dieu, expression de l’amour du Père et du Fils pour leur création. Selon l’apôtre Matthieu, Jésus-Christ dit à ses disciples : « Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Matthieu 28, 18-19).
Le peintre représente Dieu le Père assis sur un trône, tenant son Fils Jésus-Christ crucifié. Le Saint-Esprit est représenté traditionnellement par une colombe, qui apparaît ici au-dessous du visage de Dieu.

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, Visitation (1397)

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, Visitation (1397). Tempera sur bois, 157 × 112 cm, musée des Beaux-Arts, Chambéry. Épisode de l’Évangile selon saint Luc. Marie, qui attend le Christ, rend visite à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean-Baptiste. Élisabeth prononce ces paroles : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. » Ce sont les premiers mots du Je vous salue Marie, l’une des principales prières catholiques.
La composition de Bartolo du Fredi place au premier plan la Vierge et à sa droite Élisabeth. L’arrière-plan est constitué d’éléments architecturaux permettant de donner une certaine profondeur à la scène, sans la maîtrise géométrique de la perspective, qui n’apparaitra qu’au siècle suivant.

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, saint Dominique (1397)

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, saint Dominique (1397). Tempera sur bois, 156 × 49 cm, musée des Beaux-Arts, Chambéry. Dominique de Guzman (1170-1221) est un religieux espagnol, fondateur de l’ordre des frères prêcheurs, appelé par la suite ordre des Dominicains. Selon la légende, la Vierge lui aurait donné un chapelet afin de l’assister dans ses prédications. Le chapelet est utilisé pour pratiquer le rosaire, récitation de prières catholiques dédiées à la Vierge.

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, saint Christophe (1397)

Bartolo di Fredi. Retable de la Trinité, saint Christophe (1397). Tempera sur bois, 156 × 56 cm, musée des Beaux-Arts, Chambéry. Saint Christophe a été confondu par la légende chrétienne avec un géant nommé Réprouvé qui aurait aidé le Christ enfant à traverser une rivière. Il est le saint patron des voyageurs. Christophe signifie en grec porter le Christ. Le peintre représente ce géant portant le Christ enfant, la rivière étant figurée par des poissons schématiques.

 

Autres œuvres

 

Bartolo di Fredi. Sainte Marie Madeleine (milieu 14e siècle)

Bartolo di Fredi. Sainte Marie Madeleine (milieu 14e siècle). Tempera et or sur bois, 43 × 27 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Marie-Madeleine est un personnage du Nouveau Testament, disciple de Jésus-Christ. Des développements ultérieurs, ne reposant sur rien de tangible, en feront une pécheresse. Cette réputation lui est restée, d’où sa représentation fréquente en pénitente. Son attribut le plus fréquent est le vase à nard (parfum oriental) dont elle oint les pieds de Jésus lors d’une visite chez Simon. Bartolo di Fredi la représente avec ce vase.

Bartolo di Fredi. Le massacre des Innocents (v. 1380)

Bartolo di Fredi. Le massacre des Innocents (v. 1380). Tempera et feuille d’or sur bois, 89 × 130 cm, The Walters Art Museum, Baltimore. « Pour tenter de contrecarrer la prophétie concernant l’influence du Christ, le roi Hérode ordonne à ses soldats de tuer tous les enfants mâles de moins de deux ans vivant à Bethléem. Ils le font avec une efficacité impitoyable. La palette de couleurs de Bartolo utilise des détails naturalistes pour renforcer le caractère dramatique de la scène. Notez le contraste entre la couleur rosée des enfants encore en vie et la pâleur verte de ceux qui sont déjà morts. Cette peinture, magnifiquement conservée, faisait partie d'un retable monumental commandé pour l'église San Agostino de San Gimignano et a été placée au-dessus d'une grande peinture de la Présentation au Temple, aujourd'hui conservée au musée du Louvre, à Paris. Le Massacre des Innocents pourrait avoir été exécuté à la fois par Bartolo et Andrea (actif de 1389 à 1428), travaillant en collaboration comme une équipe père-fils. » (Commentaire The Walters Art Museum)

Bartolo di Fredi. L'Adoration des bergers (v. 1383)

Bartolo di Fredi. L'Adoration des bergers (v. 1383). Tempera et or sur bois, 50 × 35 cm, Pinacoteca vaticana. Episode biblique concernant la naissance de Jésus-Christ à Bethléem. Les bergers proches de Bethléem sont informés par des anges de la venue du Sauveur. Ils se rendent à la crèche pour se prosterner devant l'Enfant Jésus. La Vierge est représentée plus grande que les autres personnages pour marquer son statut divin (perspective symbolique utilisée au Moyen Âge)

Bartolo di Fredi. Le mariage et les adieux de la Vierge (1388)

Bartolo di Fredi. Adoration des Mages (1385-88). Tempera sur bois, 195 × 163 cm, Pinacoteca Nazionale di Siena. Selon la tradition chrétienne, trois mages (sages) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe.
Bartolo di Fredi place la scène dans une cadre architectural lui permettant un effet de profondeur. L’épisode biblique est interprété d’une façon particulière puisque les mages sont suivis d’une immense foule cheminant sur un chemin escarpé pour venir rendre hommage au Messie.

Bartolo di Fredi. L’Adoration des mages (v. 1390)

Bartolo di Fredi. L’Adoration des mages (v. 1390). Tempera et or sur bois, 149 × 89 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Selon la tradition chrétienne, trois mages (sages) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe.
« Bartolo di Fredi était le peintre le plus important de Sienne dans la seconde moitié du XIVe siècle. S'adaptant à la composition verticale, les figures superposées des serviteurs, des rois et des chevaux sont densément rassemblées autour de la Vierge et de l'Enfant. Le panneau, tronqué dans sa partie supérieure, comprenait à l'origine la procession des Mages dans la zone supérieure (dont un fragment est conservé au musée des Beaux-Arts de Dijon). Deux chameaux sans tête et les jambes de deux serviteurs et d'un chien dans le coin supérieur gauche témoignent de la narration autrefois amplifiée. » (Commentaire MET)

Bartolo di Fredi. Vierge de l’Annonciation (1350-1400)

Bartolo di Fredi. Vierge de l’Annonciation (1350-1400). Tempera et or sur bois, 46 × 30 cm, musée du Petit Palais, Avignon. « Cette Vierge, qui copie elle-même le visage de la Vierge de L'Annonciation de Simone Martini de 1333 (Florence, Galleria degli Uffizi), a été entièrement repeinte par Giovanni di Paolo au milieu du 15e siècle ; cette deuxième version était elle-même masquée par des repeints du 19e siècle, que la dernière restauration a fait disparaître. » (Commentaire INHA)
La Vierge ci-dessus indiquée par l’INHA figure sur une œuvre majeure du 14e siècle : Annonciation avec sainte Maxime et saint Ansan de Simone Martini et Lippo Memmi. Voici le détail concernant la figure de la Vierge.

 

Simone Martini et Lippo Memmi. Annonciation, détail

Simone Martini et Lippo Memmi. Annonciation, détail

Bartolo di Fredi. Vierge à l’Enfant (1350-1400)

Bartolo di Fredi. Vierge à l’Enfant (1350-1400). Tempera sur bois, 52 × 41,5 cm, Museo Civico e Diocesano di Arte Sacra, Montalcino. Il s’agit d’un fragment d’un polyptyque aujourd’hui disparu. Cette Vierge au regard triste, somptueusement vêtue, désigne du doigt son Enfant. Celui-ci nous adresse un geste de bénédiction. Il tient dans sa main un chardonneret symbolisant la Passion du Christ. Cet oiseau se nourrit en effet de chardons épineux évoquant ceux de la couronne d’épines placée sur la tête de Jésus crucifié.

Bartolo di Fredi. La Présentation au Temple (1375-1400)

Bartolo di Fredi. La Présentation au Temple (1375-1400)
Tempera et or sur bois, 190 × 125 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Bartolo di Fredi. La Présentation au Temple, détail

Bartolo di Fredi. La Présentation au Temple, détail

 

« Panneau central d’un polyptyque peint en 1388 pour l’église Sant’Agostino de San Gimignano qui comportait au registre supérieur le Massacre des Innocents (Baltimore, Walters Art Gallery) et peut-être deux figures de docteurs aujourd’hui fragmentaires, Saint Grégoire (Boston, Museum of Fine Arts) et Saint Augustin (Cracovie, coll. Lanckoronski, musée du château royal de Wavel). » (Notice musée du Louvre)
Selon l’apôtre Luc, l’Enfant Jésus fut présenté au temple de Jérusalem où l’accueillit Syméon, qui avait été averti par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ. Selon la tradition, Syméon est le deuxième chef de l’église de Jérusalem et le cousin de Jésus-Christ. La présentation au temple est une prescription religieuse juive. Sur le tableau de Bartolo di Fredi, le grand prêtre, en haut au centre, consigne sur un registre le nom de l’enfant que Joseph lui indique. Marie, la mère de Jésus, apparaît dans la partie inférieure, en face de Syméon, qui porte l’enfant dans un voile en signe de respect, pour ne pas toucher de ses mains nues le Messie.

Bartolo di Fredi. Saint Paul (1390-1400)

Bartolo di Fredi. Saint Paul (1390-1400). Tempera sur bois, fond or, 168 × 50 cm, musée des Beaux-arts de Quimper. « Ce panneau de bois constitue le volet gauche du retable des apôtres exécuté pour le maître-autel de l'église San Domenico de Sienne par l'un des plus grands peintres siennois de la fin du Trecento, Bartolo di Fredi (attribution par Michel Laclotte en 1959). A l'apôtre Paul était associé un Saint Pierre (pendant localisé à Kansas City, Atkins Museum) et un Saint Jean l'Evangéliste (Avignon, Petit-Palais). Une Vierge à l'Enfant (Rome, Galleria Nazionale Palazzo Barberini) occupait sans doute la partie centrale du retable. Ce polyptyque de dimensions imposantes et richement encadré aurait donc été offert vers 1400 par Petrus Agostinus de Volterra pour décorer l'autel majeur du chœur de l'église San Domenico de Camporegio Volterra à Sienne.
Le panneau de Quimper représente l'apôtre Paul debout de face. Il tient en main les épîtres et présente au spectateur l'épée de son martyre, tenue de l'autre main à la verticale. La figure s'inscrit dans une forme ogivale avec un ange à chaque écoinçon. La technique employée est traditionnelle : couche préparatoire de couleur rouge, le bol d'Arménie, sous le fond d'or et le verdaccio, terre verte mélangée à du blanc de plomb, sous les carnations. Plusieurs motifs sont réalisés au poinçon, dans la bande de brocart doré sur l'encolure et les bords du vêtement du saint, son auréole et celle des anges, tandis qu'une autre méthode est utilisée pour les ailes, le sgraffito, qui consiste à griffer la couche de couleur rouge pour faire réapparaître l'or.
Le caractère sévère et déterminé de la figure du saint appartient bien aux œuvres de la période de maturité de l'artiste. De même, la plastique sculpturale de l'apôtre mise en valeur par des drapés fluides qui moulent les jambes pour en souligner le jeu sont des éléments caractéristiques de cette période. La physionomie marquée du visage aux rides profondes creusant le front ou les détails des os des arcades sourcilières, des joues et du nez, mis en valeur par des touches claires, montrent l'évolution du mode de représentation du peintre qui n'oublie pas son goût des détails ornementaux typiques de l'art siennois à la fin du siècle. » (Commentaire musée des Beaux-arts de Quimper)

Bartolo di Fredi. Saint Pierre (1395-1400)

Bartolo di Fredi. Saint Pierre (1395-1400). Tempera et feuilles d’or sur bois, 180 × 50 cm, Nelson Atkins Museum of Art, Kansas City. « Un saint Pierre auréolé se tient de tout son long, tourné vers la gauche, dans un cadre doré de forme ogivale. Vêtu d'une robe violette et d'un manteau orange, il tient une clé dans chaque main. Au-dessus, dans chacun des écoinçons, se trouve un ange auréolé. Dans la frise horizontale du haut, trois figures monastiques barbues apparaissent dans des cadres quadrilobés. Sur le fond vert on distingue diverses petites fleurs. » (Commentaire Nelson Atkins Museum of Art)

  

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Bartolo di Fredi

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