Agnolo Gaddi

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Patrick AULNAS

Autoportrait

 

Agnolo Gaddi. Autoportrait présumé (1385-87)

Agnolo Gaddi. Autoportrait présumé (1385-87)
Fresque. Basilique Santa Croce, Florence.
Détail de la scène consacrée à l’empereur Héraclius décapitant Chosroès et entrant à Jérusalem avec la Vraie Croix

 

Biographie

v. 1350-1396

Agnolo Gaddi naît vers 1350 à Florence dans une famille de peintres. Son grand-père, Gaddo Gaddi (1259-v. 1330) était un mosaïste, peintre et fresquiste. Selon Giorgio Vasari (*)son père, Taddeo Gaddi (1300-1366), travailla pendant vingt-quatre ans avec Giotto, dont il était le filleul. Le frère d’Agnolo, Giovanni (v. 1333-1383), devint également peintre. La formation d’Agnolo Gaddi se déroule évidemment dans l’atelier paternel.

En 1369, il est déjà considéré comme un maître. Il reçoit en effet cette année-là des paiements pour la décoration du palais du pape Urbain V au Vatican. Il a travaillé à cette décoration, disparue aujourd’hui, avec un groupe d’artistes (son frère Giovanni, Giottino et Giovanni da Milano). L’une des premières œuvres d’Agnolo Gaddi qui nous ait été transmise est une Vierge en majesté conservée à la Galerie nationale de Parme.

 

Agnolo Gaddi. Vierge en majesté avec des saints (1375)

Agnolo Gaddi. Vierge en majesté avec des saints (1375)
Tempera et or sur bois, 159 × 198 cm, Galleria nazionale di Parma.

 

Dans la décennie 1380, Agnolo Gaddi est un artiste confirmé qui reçoit de nombreuses commandes prestigieuses. La plus importante lui est adressée par Jacopo degli Alberti, qui appartient à l’une des plus puissantes familles de Florence. Il s’agit d’un cycle de fresques pour l'église franciscaine Santa Croce, sur le thème de la Légende de la Croix, inspirée de la Légende Dorée de Jacques de Voragine (Jacopo da Varazze, 1228-1298).

 

Agnolo Gaddi. Découverte des Trois Croix (1385-87)

Agnolo Gaddi. Découverte des Trois Croix (1385-87)
Fresque, basilique Santa Croce, Florence.

 

Au début des années 1390, Agnolo Gadddi se trouve à Prato où il réalise un cycle de fresques dans la cathédrale, plus précisément dans la Cappella del Sacro Cingolo (Chapelle de la Sainte Ceinture). Ces fresques datant de 1392-1395 ont pour thème des Histoires de la Vierge et de la Sainte Ceinture, relique conservée dans la cathédrale de Prato.

L’artiste poursuit son travail jusqu’à son décès et continue à obtenir des commandes prestigieuses de sa ville natale. Selon le Registro dei Morti di Firenze, il meurt en 1396 et il est inhumé dans la basilique Santa Croce à Florence.

 

Œuvre

Ses contemporains considéraient Agnolo Gaddi comme l’héritier de l’art de Giotto (1267-1337) et non comme un novateur. Les historiens de l’art ont longtemps admis ce point de vue, mais plus récemment la peinture d’Agnolo Gaddi a été réévaluée. L’artiste anime ses compositions avec des contours curvilignes et une palette plus variée que son prédécesseur.

 

Agnolo Gaddi. Le couronnement de la Vierge (1380-85)

Agnolo Gaddi. Le couronnement de la Vierge (1380-85)
Tempera sur bois, 184 × 94 cm, National Gallery, Londres.

 

L’œuvre d’Agnolo Gaddi constitue ainsi une transition vers le gothique tardif, dont son disciple Lorenzo Monaco (1370-1424) sera l’un des principaux représentants.

 

Tempera sur bois

Agnolo Gaddi. Vierge en majesté avec des saints (1375)

Agnolo Gaddi. Vierge en majesté avec des saints (1375). Tempera et or sur bois, 159 × 198 cm, Galleria nazionale di Parma. « L'imposant triptyque représente la Madone assise sur un riche édicule gothique, l'Enfant sur ses genoux tenant un petit oiseau dans sa main gauche. La somptueuse robe de la Vierge, avec ses motifs végétaux stylisés aux griffons qui se font face, rappelle les précieux tissus de Lucques en vogue aux XIVe et XVe siècles. Autour du trône sont disposés des anges, dont deux regardent depuis l'arc situé sur le côté de l'édicule à gauche du spectateur, suggérant la profondeur de l'architecture. Les autres figures sont placées sur les côtés en une seule scène, non divisée en fonction des trois compartiments. L'originalité de cette composition a été récemment soulignée par van Os (1990). À gauche, les saints Dominique, Jean-Baptiste et Pierre le Martyr agenouillé, tandis qu'à droite, les saints Paul et Laurent sont debout et Thomas d'Aquin agenouillé. En bas à gauche apparaît, en plus petit, une religieuse en prière, peut-être la donatrice du tableau. » (Commentaire Galleria nazionale di Parma)

Agnolo Gaddi. Le couronnement de la Vierge (1380-85)

Agnolo Gaddi. Le couronnement de la Vierge (1380-85)
Tempera sur bois, 184 × 94 cm, National Gallery, Londres.

 

Agnolo Gaddi. Le couronnement de la Vierge, détail (1380-85)Agnolo Gaddi. Le couronnement de la Vierge, détail (1380-85)

 

« La Vierge Marie est couronnée par le Christ, son fils, après son ascension au ciel. Cet épisode était très apprécié dans la peinture florentine, où il constituait le panneau central des polyptyques (retables à plusieurs panneaux), généralement flanqué d'images de saints. Il a été suggéré que deux panneaux représentant deux saints debout – Pierre et Jacques pour l'un, Barthélemy et Antoine Abbé pour l'autre (aujourd'hui à la Pinacoteca Nazionale di San Matteo, Pise) – étaient à l'origine les panneaux de droite de ce retable. Ils pourraient avoir été peints par un membre de l'atelier de Gaddi.
Un examen attentif des ailes des anges révèle que les plumes individuelles ont été dessinées en grattant les nuances de peinture pastel avec un outil très fin et tranchant, révélant ainsi la feuille d'or qui se trouve en dessous. » (Commentaire National Gallery)

Agnolo Gaddi. Vierge à l’Enfant avec des saints (v. 1385-87)

Agnolo Gaddi. Vierge à l’Enfant avec des saints (v. 1385-87). Tempera sur bois, 204 × 240 cm, National Gallery of Art, Washington. La NGA donne la titre Vierge à l'enfant avec les saints André, Benoît, Bernard et Catherine d'Alexandrie et des anges.
« La plupart des peintures anciennes sont également des histoires mystérieuses, ce qui transforment presque les historiens de l'art qui les étudient en détectives. Les signatures n'étaient pas monnaie courante, et les inscriptions de ce grand retable nomment les saints représentés, et non l'artiste qui les a peints. Dans le cas présent, cependant, les figures élégantes, les couleurs pastel et les effets décoratifs ont permis aux experts de désigner presque unanimement Agnolo Gaddi (Florentin, v. 1350-1396), l'artiste le plus recherché de Florence à la fin des années 1300. La question la plus difficile est de déterminer le commanditaire et le lieu de destination. Bien qu'hypothétique, une réponse semble probable : elle a été offerte par l'éminente famille florentine de Benedetto di Nerozzo Alberti pour l'église de San Miniato, qui se dresse au sommet de l'une des collines les plus élevées de la ville.
Nous savons qu'Alberti a commandé d'autres œuvres à Gaddi et qu'en 1387, il a ajouté à son testament un codicille prévoyant des fonds pour la décoration de San Miniato. C'est l'inclusion des saints que nous voyons ici qui relie le retable de la National Gallery of Art à la famille Alberti et peut-être à ce document. À gauche, l'apôtre André tient le symbole de sa crucifixion et la corde utilisée à la place des clous pour le suspendre à la croix. Il était le saint patron du fils décédé d'Alberti. À côté de lui, Benoît, considéré comme le fondateur du monachisme occidental, affiche les premiers mots de la règle qui régissait les moines bénédictins de San Miniato. Benoît était également le saint patron de Benedetto. En face, Bernard de Clairvaux, le puissant abbé français de l'ordre cistercien. Il était le patron d'un autre fils de Benedetto. Enfin, nous trouvons Catherine d'Alexandrie sur la roue à pointes de son supplice. Tant Benedetto que son fils Bernardo ont fait des dédicaces en son honneur, et certaines étymologies médiévales ont lié son nom à catena, chaîne en latin, un dispositif qui figurait sur les armoiries des Alberti. »

Agnolo Gaddi. Christ rédempteur (1387-88)

Agnolo Gaddi. Christ rédempteur (1387-88). Tempera et or sur bois, chaque panneau 100 × 38,5 cm, Castello di Rivoli, Museo d’Arte Contemporanea, Rivoli-Turin. Le Catello di Rivoli donne le titre Ange de l’Annonciation, Christ Rédempteur, Vierge Annonciatrice.
« Les trois panneaux constituaient à l'origine le niveau supérieur du polyptyque peint par Agnolo Gaddi, assisté de Lorenzo Monaco, pour la chapelle fondée par Piera degli Albizzi et Bernardo di Cino Bartolini dei Nobili dans l'infirmerie du monastère camaldule de Santa Maria degli Angeli à Florence […]
L'archange Gabriel, peint principalement en or, est imposant et élégant lorsqu'il se pose sur la terre, avec ses battements d'ailes scintillants de laque précieuse. Son pendant est une Vierge enveloppée dans un manteau lapis-lazuli tout aussi fin, dont les plis profonds révèlent la familiarité d'Agnolo avec la tradition monumentale florentine. D'autre part, signe que le génie peut être perçu dans des détails apparemment insignifiants, le Christ Rédempteur – conçu pour être placé entre l'Ange et la Vierge, ce qui est quelque peu incongru du point de vue du récit lui-même – se dresse sur un monticule de nuages clairement décentrés par rapport au panneau, de sorte que la figure semble faire irruption sur la scène depuis la droite, un miracle dans le miracle, une épiphanie divine qui fait également irruption dans la dimension temporelle du spectateur. » (Commentaire Sonia Chiodo, Castello di Rivoli)

Agnolo Gaddi. Vierge à l’Enfant avec saint Jean l’Évangéliste (1388-90)

Agnolo Gaddi. Vierge à l’Enfant avec saint Jean l’Évangéliste (1388-90). Tempera et or sur bois, 97,5 × 53,5 cm, National Gallery of Victoria, Australie. Le musée donne le titre suivant : Vierge à l’Enfant avec saint Jean l’Évangéliste, saint Jean-Baptiste, saint Jacques de Compostelle et saint Nicolas de Bari.
« Ce panneau constituait la scène centrale d'un retable privé. Peint par Agnolo Gaddi, un disciple talentueux de Giotto, il illustre le style gothique florentin dans sa forme la plus raffinée. La tonalité douce-amère de l'œuvre est également caractéristique du style gothique. Le pinson qui se nourrit d'épines dans la main du Christ fait allusion à la couronne d'épines que le Christ portera plus tard, tandis que le voile blanc qu'il tient dans l'autre main est le vêtement avec lequel Marie essuiera plus tard ses larmes. La sélection des saints entourant la Vierge et l'Enfant reflète probablement les intérêts du propriétaire du panneau. L'apôtre Jacques (en haut à gauche) était particulièrement apprécié des pèlerins. » (Commentaire NGV)

Agnolo Gaddi. Vierge à l’Enfant avec sainte Catherine d’Alexandrie (v. 1390)

Agnolo Gaddi. Vierge à l’Enfant avec sainte Catherine d’Alexandrie (v. 1390). Tempera et or sur bois, 90 × 53 cm, collection particulière. Christie’s donne le titre suivant : Vierge à l’Enfant avec les saints Catherine d’Alexandrie, Jean-Baptiste, Marie-Madeleine et Antoine Abbé.
« La composition de ce panneau, dans lequel les figures hiératiques de la Vierge et de l'Enfant éclipsent les quatre saints qui les accompagnent, était une spécialité d'Agnolo Gaddi […]
Une copie de ce tableau, avec des variations mineures, qui se trouvait autrefois à l'Oratorio di San Ansano, Fiesole, est actuellement conservée au Museo Bandini, Fiesole. (Commentaire Christie’s)

Agnolo Gaddi. La crucifixion (v. 1390)

Agnolo Gaddi. La crucifixion (v. 1390). Tempera et or sur bois, 32,5 × 30,3 cm, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid. « Les quatre personnages de la composition sont fermement placés sur le fond d'or. Leur emplacement suit le schéma traditionnel avec Marie d'un côté de la croix, à droite, et saint Jean à gauche. Madeleine occupe également sa position traditionnelle aux pieds du Christ, mais dans ce cas, elle n'est pas agenouillée pour embrasser le pied de la croix, mais allongée sur le sol, embrassant les pieds du Christ en signe de pieuse dévotion. La forme mince et élégante du Christ, aux contours rigoureusement dessinés, présente des parties du corps fortement modelées, telles que la poitrine et l'abdomen, dans lesquelles un clair-obscur prononcé est évident. La tige horizontale de la croix est un élément frappant par sa longueur inhabituelle, tout comme la courte tige verticale avec le signe au sommet. Cet élément est si court que les pieds du Christ sont presque au niveau du sol. Le personnage de saint Jean, qui tient son ample manteau d'une main tout en montrant le Christ de l'autre, incline la tête d'un côté, dans un geste que l'on retrouve fréquemment dans l'œuvre de Gaddi. Il a été suggéré que ce petit panneau, qui était à l'origine de format carré, aurait été la partie supérieure d'un panneau plus grand ayant pour thème principal une Vierge d'humilité entourée de saints ou une Vierge à l'enfant. L'exécution des figures a été comparée à d'autres œuvres de l'artiste, comme le Christ de l'église de San Martino à Sesto Fiorentino, ou la figure de saint Jean dans ses fresques de Prato. La présente Crucifixion a été datée d'environ 1390. » (Commentaire Museo Nacional Thyssen-Bornemisza)

Agnolo Gaddi. La trinité (1390-96)

Agnolo Gaddi. La trinité (1390-96). Tempera et or sur bois, 136 × 73 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. « Cette imposante représentation de la Trinité (Dieu le Père, son fils Jésus en croix et la colombe du Saint-Esprit) a été peinte vers 1390 et constitue probablement le centre d’un triptyque. Parmi les principaux peintres de Florence de la fin du XIVe siècle, l’œuvre d’Agnolo, avec ses couleurs pastel et ses modelés délicats, était particulièrement importante pour Lorenzo Monaco, dont les quatre prophètes sont accrochés à proximité. » (Commentaire MET)

Agnolo Gaddi. La Cène (v. 1395)

Agnolo Gaddi. La Cène (v. 1395). Tempera sur bois, 61 × 41,5 cm, Lindenau Museum, Altenburg. La Cène est le dernier repas pris par Jésus-Christ avec les douze apôtres, la veille de sa crucifixion. L’un des apôtres, Jean l’Évangéliste, dort à côté du Christ. Juda est représenté séparément, au premier plan, réfléchissant sans doute à la trahison ultérieure ; il livrera le Christ aux soldats romains.

 

 

Fresques. La légende de la Vraie Croix (1385-87)

Ce cycle de fresques a été réalisé sous la direction d’Agnolo Gaddi dans le chœur de la basilique Santa Croce de Florence.

 

Le chœur de la basilique Santa Croce de Florence

Le chœur de la basilique Santa Croce de Florence

 

Les fresques, à caractère narratif, s’inspirent d’une légende chrétienne concernant le bois de la croix sur laquelle Jésus-Christ a été crucifié. De nombreux récits se greffent sur cette légende, en particulier celui de Jacques de Voragine (Jacopo da Varazze, 1228-1298) dans La Légende dorée. La croix du Christ aurait été taillée dans le bois de l'arbre ayant poussé sur la tombe d'Adam, à Jérusalem. Cet arbre lui-même proviendrait d'une graine de l'Arbre de vie, semée dans la bouche d'Adam après sa mort par son fils Seth.


Agnolo Gaddi. Découverte des Trois Croix (1385-87)

Agnolo Gaddi. Découverte des Trois Croix (1385-87). Fresque, basilique Santa Croce, Florence. Hélène, la mère de l’empereur Constantin (272-337), se serait rendue à Jérusalem pour chercher la Vraie Croix. Elle aurait également retrouvé les croix des deux voleurs crucifiés avec Jésus.
Deux épisodes apparaissent sur la fresque. A droite, Hélène observe la récupération des trois croix. Mais on ignore celle qui a servi à la crucifixion de Jésus. A gauche apparaît donc l’épisode de l’identification de la Vraie Croix. Les trois croix sont placées successivement au-dessus d’un mort. Il est ramené à la vie avec la Vraie Croix.
Pour donner de la profondeur à sa composition, le peintre a placé en arrière-plan un paysage comportant des reliefs et des constructions schématiques.

Agnolo Gaddi. Découverte des Trois Croix, détail (1385-87)

Agnolo Gaddi. Découverte des Trois Croix, détail (1385-87). Fresque, basilique Santa Croce, Florence. Hélène, la mère de l’empereur Constantin, fut canonisée par l’Église. Son fils lui avait confié la mission d’implanter des basiliques à Bethléem et à Jérusalem, ce qu’elle fit. Agnolo Gaddi entoure donc la tête d’Hélène de l’auréole dorée ou nimbe, symbole de sainteté.

Agnolo Gaddi. Le rêve de l'empereur Héraclius (1385-87)

Agnolo Gaddi. Le rêve de l'empereur Héraclius (1385-87). Fresque, basilique Santa Croce, Florence. Héraclius (v. 575-641) est un empereur de l’Empire romain d’Orient qui affronta les Perses emmenés par l’empereur Khosro II ou Chosroès II (590-628). Agnolo Gaddi illustre ici un épisode décrit par Jacques de Voragine où Héraclius, étendu sur son lit, reçoit un message d’un ange lui annonçant la victoire.

Agnolo Gaddi. Héraclius entre à Jérusalem avec la Vraie Croix (1385-87)

Agnolo Gaddi. Héraclius entre à Jérusalem avec la Vraie Croix (1385-87). Fresque, basilique Santa Croce, Florence. Jacques de Voragine a rattaché la légende de la Vraie Croix à un épisode historique : le conflit entre l’empereur perse Khosro II ou Chosroès II (590-628) et l’Empereur romain d’Orient Héraclius (v. 575-641). Les Perses, sous le règne de Chosroès, envahissent Jérusalem et dérobent la Vraie Croix. L’empereur byzantin Héraclius entreprend une véritable croisade pour récupérer l’objet et fait exécuter Chosroès. A la suite de cette victoire, le peuple perse se convertit au christianisme. Héraclius ramène ensuite la Vraie Croix à Jérusalem.
Cette fresque comporte trois illustrations de ce récit. En bas à gauche figure la décapitation de Chosroès par Héraclius. En haut, Héraclius se dirige triomphalement vers Jérusalem avec la croix. Mais un ange lui prescrit d’entrer dans la ville avec humilité. En bas à droite, Héraclius entre donc à pied dans Jérusalem.
Les caractéristiques stylistiques de la pré-Renaissance italienne apparaissent ici nettement : figures en général de profil, taille des personnages indépendante de leur éloignement (pas de perspective géométrique).

Agnolo Gaddi. Héraclius entre à Jérusalem avec la Vraie Croix, détail (1385-87)

Agnolo Gaddi. Héraclius entre à Jérusalem avec la Vraie Croix, détail (1385-87). Fresque, basilique Santa Croce, Florence. L’empereur Héraclius (575-641) est représenté à pied et vêtu uniquement d’une chemise car un comportement humble est requis par le christianisme. Selon Giorgio Vasari, l’image de profil de l’homme regardant l’entrée de l’empereur depuis le bord droit de la fresque serait un autoportrait de l’artiste.
« Le portrait d’Agnolo, peint par lui-même, se voit à Santa-Croce dans la chapelle des Alberti. Il s’est représenté de profil, avec un peu de barbe et un chaperon rose, dans le tableau de l’empereur Héraclius portant la croix. » (*)

 

Fresques. Histoires de la Vierge et de la Sainte Ceinture (1392-1395)

Ce cycle de fresques relate des épisodes de la vie de la Vierge. S’y ajoute une particularité de la Cathédrale de Prato : la Sainte Ceinture. Selon une légende chrétienne, la Vierge aurait donné la Ceinture (symbole de chasteté) à l’apôtre Thomas. Cette Sainte Ceinture aurait été rapportée de Jérusalem en 1141 par Michele Dagomari, marchand de Prato. Elle constitue depuis une relique conservée en partie dans une chapelle de la cathédrale de Prato, en partie au monastère de Valopedi sur le mont Athos, en Grèce.

 

Chapelle de la Sainte Ceinture, cathédrale de Prato

Chapelle de la Sainte Ceinture, cathédrale de Prato

 

La chapelle de la Sainte Ceinture a été décorée de fresques conçues par Agnolo Gaddi de 1392 à 1395.

 

Agnolo Gaddi. Histoires de la Vierge et de la Sainte Ceinture (1392-95)

Agnolo Gaddi. Histoires de la Vierge et de la Sainte Ceinture (1392-95)
Fresques, cathédrale de Prato.

 

Agnolo Gaddi. Joachim chassé du temple (1293-95)

Agnolo Gaddi. Joachim chassé du temple (1293-95). Fresque, cathédrale de Prato. Joachim et Anne sont les parents de la Vierge Marie. Après vingt ans de mariage, ils restent sans enfants. S'étant rendu au temple de Jérusalem pour y faire une offrande, Joachim est chassé par le grand prêtre car il n'a pas d'enfant. Honteux, il n'ose pas rentrer chez lui et se retire dans le désert auprès de bergers. Le désert et les bergers figurent sur la droite, comme suite du récit.

Agnolo Gaddi. Présentation de Marie au temple (1392-95)

Agnolo Gaddi. Présentation de Marie au temple (1392-95). Fresque, cathédrale de Prato. Selon la tradition chrétienne, Marie (au centre sur l’escalier) fut présentée encore enfant au temple de Jérusalem par ses parents Joachim et Anne (debout à gauche). Elle resta dans le temple jusqu'à l'âge de sa majorité et fut alors accordée en fiançailles à Joseph.

Agnolo Gaddi. Annonciation (1392-95)

Agnolo Gaddi. Annonciation (1392-95). Fresque, cathédrale de Prato. L’archange Gabriel, à gauche, annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ (maternité divine de la Vierge selon le dogme chrétien).

Agnolo Gaddi. Nativité (1392-95)

Agnolo Gaddi. Nativité (1392-95). Fresque, cathédrale de Prato. Episode biblique de la naissance de Jésus-Christ dans une étable. Marie tient son enfant dans ses bras, tandis que Joseph, l’époux de Marie, se repose sur la gauche. Divers personnages accourent pour célébrer cette naissance et des anges musiciens virevoltent au-dessus de la scène.

Agnolo Gaddi. Retour de Michele Dagomari à Prato (1392-95)

Agnolo Gaddi. Retour de Michele Dagomari à Prato (1392-95). Fresque, cathédrale de Prato. Michele Dagomari, marchand de Prato, fit un pèlerinage à Jérusalem. Selon la légende, il y épousa Marie, fille d’un prêtre de rite oriental, et reçut la Sainte Ceinture en dot. De retour à Prato en 1141, la relique resta cachée chez lui.

Agnolo Gaddi. Remise de la Sainte Ceinture par Michele Dagomari (1392-95)

Agnolo Gaddi. Remise de la Sainte Ceinture par Michele Dagomari (1392-95). Fresque, cathédrale de Prato. C’est seulement sur son lit de mort, en 1171, que Michele Dagomari fit don de la Sainte Ceinture au prévôt de la paroisse de Santo Stefano.

 

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Agnolo Gaddi

 

 

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(*) Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (première édition 1550, remaniée en 1568, traduction Leclanché, 1841)

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