Tamara de Lempicka
Cliquer sur les images ci-dessus
PARTENAIRE AMAZON ► En tant que partenaire d'Amazon, le site est rémunéré pour les achats éligibles.
Patrick AULNAS
Portraits
Tamara de Lempicka dans les années 1930
Biographie
1898-1980
La jeunesse en Russie
Tamara Rozalia Górska est née le 16 mai 1898 à Varsovie, capitale polonaise, qui était à l’époque rattachée à la Russie. Fille de Boris Górski, un avocat russe de confession juive, et de Malwina Dekler, une mondaine polonaise qui passe la majeure partie de sa vie à l’étranger, Tamara fréquente brièvement un pensionnat de Lausanne en 1911. Sa grand-mère l’emmène ensuite en voyage en Italie où elle découvre les chefs-d’œuvre de la Renaissance. Après le divorce de ses parents en 1912, elle vit avec sa tante Stefa à Saint-Pétersbourg et y rencontre en 1915 un riche avocat polonais, Tadeusz Łempicki (1888-1951). Elle l’épouse en 1916 à Saint-Pétersbourg. Leur vie luxueuse est bousculée par la Révolution russe de 1917. Lempicki est arrêté, mais Tamara obtient sa libération en faisant intervenir le consul de Suède. Le couple s’exile : Copenhague, Londres puis Paris.
Tamara de Lempicka. L’esclave ou Andromède (1929)
Huile sur toile, 100 × 65 cm, collection particulière.
Analyse détaillée
L’exil à Paris
Les Lempicki sont recueillis pas des cousins de Tamara qui avaient également trouvé refuge à Paris. Leur fille Maria-Krystyna, dite Kizette, naît en 1919. Tadeusz Łempicki ne parvenant pas à s’adapter professionnellement à la France, Tamara décide de devenir peintre. En 1920, elle s’inscrit, à l’académie Ranson et également à l'académie de la Grande Chaumière. Dans la première, elle a pour professeur Maurice Denis (1870-1943), peintre du mouvement nabi, et dans la seconde André Lhote (1885-1962), l’un des représentants du cubisme. Cet enseignement déterminera le style très original qui est le sien, brillante synthèse du maniérisme du 16e siècle italien et du cubisme du début du 20e siècle. Ses premières peintures sont des natures mortes et des portraits de sa fille Kizette.
Kizette et sa mère au bois de Boulogne à Paris (1925)
L’artiste célèbre
La carrière de Tamara de Lempicka démarre vraiment en 1925. Elle présente quelques œuvres à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui se tient à Paris en 1925 et qui lancera le style Art déco. La même année, le comte Emmanuele Castelbarco (1884-1964) organise à Milan une exposition de ses œuvres. Elle peint 28 tableaux en quelques mois en vue de cette exposition et rencontre à plusieurs reprises l’écrivain Gabriele d’Annunzio (1863-1938) dans sa villa du lac de Garde. Ses tableaux, en harmonie avec le style Art déco qui connaît son heure de gloire dans les années 1920, sont de plus en plus appréciés. En 1927, elle remporte le premier prix à l’Exposition Internationale des Beaux-Arts de Bordeaux pour son portrait de Kizette au balcon.
Tamara de Lempicka. Kizette au balcon (1927)
Huile sur toile, 130 × 80,8 cm, Centre national Georges-Pompidou, Paris
Désormais célèbre, Tamara de Lempicka participe à la vie mondaine parisienne. En 1929, elle acquiert rue Méchain, dans le 14e arrondissement de Paris, un appartement-atelier situé dans un immeuble conçu par l'architecte français Robert Mallet-Stevens (1886-1945). La décoration de style Art déco est réalisée par Mallet-Stevens et la propre sœur de Tamara de Lempicka, Adrienne Gorska (1899-1969). Depuis 1984, cet immeuble est inscrit à l’Inventaire des Monuments historiques.
Tamara de Lempicka. Mon portrait ou Tamara dans une Bugatti verte (1927)
Huile sur bois, 35 × 26,6 cm, collection particulière.
Tamara de Lempicka se rend pour la première fois aux États-Unis en 1929 pour peindre un portrait de la fiancée du magnat américain du pétrole américain Rufus T. Bush. Elle expose également ses œuvres avec succès au Carnegie Institute de Pittsburgh.
Elle divorce en 1928 puis se remarie en 1933 avec le baron Raoul Kuffner (1886-1961). Tamara de Lempicka est considérée comme bisexuelle. Elle ne cachait pas son attirance pour les femmes, ce qui paraissait à l’époque particulièrement scandaleux. On lui prête des relations avec l’écrivaine française Colette (1873-1954), la chanteuse Suzy Solidor (1900-1983), les écrivaines anglaises Violet Trefusis (1894-1972) et Vita Sackville-West (1892-1962).
Tamara de Lempicka. Portrait de Marjorie Ferry (1932)
Huile sur toile, 100 × 65 cm, collection particulière.
Les États-Unis et le Mexique
Au cours de l’hiver 1939, après le déclenchement de la seconde guerre mondiale, Tamara de Lempicka, d’origine juive, et son mari émigrent vers les États-Unis. Ils s’installent d’abord à Los Angeles, puis à New York en 1943. Les expositions et la vie mondaine très active se poursuivent. Mais son style Art déco n’est plus au goût du jour lorsque de nouvelles tendances picturales apparaissent, orientées vers l’abstraction ou une figuration beaucoup plus provocante.
Tamara de Lempicka. Deux figures agenouillées (1953)
Huile sur toile, 61 × 45,7 cm, collection particulière.
Le baron Kuffner meurt en 1961. Tamara de Lempicka s’installe alors à Houston, au Texas, où vit sa fille Kizette, qui a épousé un géologue texan, Harold Foxhall. En 1974, l’artiste part vivre à Cuernavaca, au Mexique, à 80 kilomètres de Mexico. Cuernavaca, située à une altitude moyenne, bénéficie d’un climat doux toute l’année et a été surnommée la ville de l’éternel printemps. Elle accueille à cette époque de nombreuses célébrités. Kizette y rejoint sa mère en 1979, après la mort de son mari.
Tamara de Lempicka. La Bretonne (1972)
Huile sur toile, 35 × 30 cm, collection particulière.
Tamara de Lempicka meurt dans son sommeil le 18 mars 1980, à l’âge de 81 ans. Suivant ses souhaits, ses cendres sont dispersées sur le volcan Popocatépetl.
Tamara de Lempicka était une forte personnalité à l’activité débordante. Sa vie entière le montre et en particulier sa capacité à affronter l’adversité. Fuyant la Révolution russe, elle arrive à Paris en 1917 et devient une artiste connue dès 1925. N’ayant pas pratiqué la peinture dans sa prime jeunesse, elle avait tout à apprendre, mais aussi une volonté de fer de réussir. Sa fille Kizette, dans des interviews en anglais évoque d’ailleurs « une personne tellement dynamique que cela ne favorise pas vraiment la proximité. ». Et elle ajoute : « Elle était stricte avec les autres, mais également avec elle-même. On n’avait pas le droit d’être fatigué, on n’avait pas le droit de remettre au lendemain. »
Œuvre
L’œuvre de Tamara de Lempicka se rattache au mouvement Art déco qui prend naissance en Belgique avant la Première guerre mondiale. Il s’internationalise dans les années 1920 et 1930 puis décline. Il s’agit d’un mouvement artistique global qui concerne aussi l’architecture, la sculpture, la décoration. Influencé par le cubisme, il se caractérise par des formes géométriques arrondies, car les angles droits sont proscrits, et un goût pour l’ornementation répétitive.
Le style de Tamara de Lempicka est accueilli avec enthousiasme dans la période des années folles (décennie 1920) car il exprime picturalement la sensibilité Art déco. Cette artiste n’est pas une grande innovatrice mais une remarquable technicienne utilisant les acquis des siècles précédents pour les adapter à l’état d’esprit du moment. Venant d’un milieu favorisé dans lequel la vie mondaine a une importance primordiale, elle comprend vite ce que souhaite la haute société parisienne de l’entre-deux-guerres.
Ses plus grands succès sont des portraits qui restent classiques par le dessin apparent, la surface parfaitement lissée, les ombrages appuyés. Ingres, le dernier grand portraitiste académique, utilisait la même technique. Les fonds, tout en nuances de gris, contrastent puissamment avec les couleurs vives habillant les figures.
Tamara de Lempicka. La musicienne (1929)
Huile sur toile, 115,8 × 73 cm, collection particulière.
Le modelé des étoffes et des visages est travaillé avec soin, comme le faisaient les artistes de la Renaissance. Mais l’influence cubiste apparaît nettement dans l’assemblage des formes géométriques (ci-dessus, les immeubles en arrière-plan) et dans le refus de la convention perspectiviste. La composition rappelle le baroque, avec un plan rapproché sur le personnage, qui déborde généralement du cadre.
Mais au-delà de son style, Tamara de Lempicka fait évoluer l’image de la femme. Cheveux courts, regard assuré, corps libéré, sensualité revendiquée, tout cela correspond au climat années folles dans les hautes sphères de la société et débouchera après la seconde guerre mondiale sur une réflexion (Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe) et de nombreux mouvements de libération des femmes dans les pays occidentaux. Tamara de Lempicka propose donc une lecture nouvelle de la féminité, d’autant que sa bisexualité assumée constitue un acte de liberté rarissime à cette époque.
Classicisme stylistique mâtiné de cubisme et rupture sémantique sur l’univers féminin feront la fortune de Tamara de Lempicka. Ses commanditaires, aristocrates et bourgeois aisés, ne sont pas heurtés par son langage pictural et peuvent s’imaginer que leur image se situe à la pointe des évolutions artistiques. Les plus grands artistes ont souvent été rejetés mais les artistes simplement talentueux, intelligents et habiles parviennent à se faire admettre s’ils trouvent le compromis acceptable pour leur clientèle potentielle. Ce fut le cas de Tamara de Lempicka pendant une quinzaine d’années, de 1925 à 1940.
Par la suite, elle ne semble plus être en adéquation avec l’époque. Elle tente brièvement l’abstraction, le trou noir pictural de la fin du 20e siècle. Elle ne s’y perdra pas comme certains. Ses productions classiques restent en définitive les plus convaincantes, comme cette nature morte qui aurait pu être peinte par Zurbarán au 17e siècle.
Tamara de Lempicka. Coupe de fruits ou Fruits sur fond noir (1949)
Huile sur carton entoilé, 37,4 × 46,7 cm, musée d'Arts de Nantes.
Tamara de Lempicka. Le pot de Fuschias (1922). Huile sur carton, 49,5 × 33,5 cm, collection particulière. Tamara de Lempicka n’a pas encore trouvé le style si caractéristique qui fera son succès. L’influence postimpressionniste (Cézanne ?) apparaît dans cette nature morte.
|
Tamara de Lempicka. Portrait de la duchesse de la salle (1925). Huile sur toile, 162 × 97 cm, collection particulière. Marika Karousos (1887-1973) était l’épouse du duc Marc de La Salle de Rochemaure (1883-1945). Le duc avait principalement une vie mondaine et recevait dans son château de Clavières. Le modèle porte une tenue et se présente dans une posture considérées à l’époque comme particulièrement masculines.
|
Tamara de Lempicka. Atelier à la campagne (1925-40). Huile sur toile, 51 × 41 cm, musée d'Arts de Nantes. Non daté par le musée de Nantes, ce tableau est une œuvre de la maturité artistique. Le style caractéristique qu’elle utilise pour ses portraits à partir de 1925 environ (délimitation précise des formes, ombrages, nuances multiples de gris, traitement des étoffes à la manière des artistes de la Renaissance, etc.) est ici appliqué à une scène d’intérieur avec vue sur un extérieur arbustif.
|
Tamara de Lempicka. Mon portrait ou Tamara dans une Bugatti verte (1927). Huile sur bois, 35 × 26,6 cm, collection particulière. Cet autoportrait a été réalisé pour le magazine de mode allemand Die Dame. La Bugatti verte symbolise la richesse, la mode, l’indépendance de la femme. Le regard implacable de la conductrice et le casque de cuir masquant la chevelure n’invitent pas à la badinerie. L’artiste se présente comme une femme active et lointaine, selon la tendance à l’émancipation des femmes qui se développait dans les années folles, après la première guerre mondiale. Tamara de Lempicka ne possédait d’ailleurs pas de Bugatti verte mais un petite Renault jaune.
|
Tamara de Lempicka. Kizette en rose (1927). Huile sur toile, 116 × 73 cm, musée d'Arts de Nantes. Maria-Krystyna de Lempicka, dite Kizette, (1916-1980), était proche de sa mère. Mais la vie mondaine débordante de celle-ci et son activité artistique ne lui permettaient pas de consacrer beaucoup de temps à son enfant. Kizette a beaucoup fréquenté les internats français et anglais. Jeune, elle passait plus de temps avec sa grand-mère Malvina qu’avec sa mère. Tamara a souvent utilisé Kizette comme modèle, sans toujours préciser qu’il s’agissait de sa fille.
|
Tamara de Lempicka. Kizette au balcon (1927). Huile sur toile, 130 × 80,8 cm, Centre national Georges-Pompidou, Paris. Ce tableau marque une date dans la carrière de l’artiste. Il lui permet de remporter le premier prix l’Exposition Internationale des Beaux-Arts de Bordeaux en 1927.
|
Tamara de Lempicka. Jeune fille en vert (1927-30). Huile sur contreplaqué, 61,5 × 45,5 cm, Centre national Georges-Pompidou, Paris. Ce tableau célèbre, dont le modèle n’est pas connu, évoque l’élégance de la femme du monde (le chapeau, le maniérisme gestuel) et sa sensualité (robe moulant les formes du corps). Le chromatisme restreint au gris et au vert, couleurs froides, accentue l’impression de distance. Cette femme attirante est aussi lointaine.
|
Tamara de Lempicka. La musicienne (1929). Huile sur toile, 115,8 × 73 cm, collection particulière. Pour cette allégorie de la musique, l’artiste s’inspire de portraits des 16e et 17e siècles dans lesquels un instrument à cordes apparaissait parfois. Le modèle est la confidente et amante de Tamara de Lempicka, Ira Perrot, qu’elle représentait fréquemment à cette époque.
|
Tamara de Lempicka. L’esclave ou Andromède (1929). Huile sur toile, 100 × 65 cm, collection particulière. Mythologie grecque. Andromède, fille du roi Céphée et de Cassiopée, réputée pour sa beauté, est enchainée nue sur un rocher, près du rivage, afin d’apaiser le courroux du dieu de la mer qui provoque des inondations. Elle doit être dévorée par un monstre marin, mais Persée la délivre et l’épouse. L’esclave de Tamara de Lempicka renouvelle l’approche de la peinture mythologique des siècles précédents par une sensualité libérée. Mais il pourrait aussi s’agir d’une allégorie de la condition féminine au début du 20e siècle : l’épouse totalement soumise à l’homme.
|
Tamara de Lempicka. Portrait d’Ira Perrot (1930). Huile sur toile, 100 × 65 cm, collection particulière. Ira Perrot, la compagne de Tamara de Lempicka à cette époque, apparaît dans une pose improbable, suspendue et tenant délicatement un bouquet dans ses mains aux doigts démesurément longs. L’influence des peintres maniéristes du 16e siècle est ici particulièrement nette.
|
Tamara de Lempicka. Adam et Ève (1931). Huile sur bois, 100 × 60 cm, collection particulière. Énième opus du mythe d’Adam et Ève en peinture. Sur fond de gratte-ciel, Adam cède aux avances d’Ève qui tient dans sa main la fameuse pomme, fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce thème traditionnel est ici traité avec une liberté nouvelle. Adam ne se contente plus d’effleurer la main d’Ève pour y prendre la pomme mais, totalement vaincu, il l’enlace et appuie son corps contre celui de sa compagne. Le péché est vraiment consommé…
|
Tamara de Lempicka. Portrait de Madame M. (1932). Huile sur toile, 99,5 × 64,8 cm, collection particulière. Le commanditaire est André Morillot (1888-1965), avocat à la Cour de cassation et au Conseil d’Etat. Le portrait était un cadeau à son épouse Marie-Thérèse à la suite de leur mariage en 1929. Le modèle apparaît dans une pose très maniériste accentuée par les volutes d’étoffe. Alors que le portrait d’Ira Perrot, ci-dessus, utilise le rouge, symbole de passion, celui de Marie-Thérèse Morillot, d’une composition très proche, privilégie le bleu, symbole de calme et de fidélité. Pour Tamara de Lempicka, l’amour est visiblement en dehors du mariage.
|
Tamara de Lempicka. Portrait de Marjorie Ferry (1932). Huile sur toile, 100 × 65 cm, collection particulière. « Marjorie Ferry était une chanteuse de cabaret d’origine britannique qui se produisait à Paris. Ayant attiré l’attention d’un riche financier, elle devint sa femme. En plus d’une grande bague de cabochon, le nouveau mari de Marjorie Ferry lui offrit l’occasion de paraître fièrement sur un portrait commandé en 1932 à la portraitiste la plus en vogue et la plus recherchée de Paris à l’époque, Tamara de Lempicka. » (Commentaire Christie’s)
|
Tamara de Lempicka. Mère supérieure (1935). Huile sur carton entoilé, 30 × 20 cm, musée d'Arts de Nantes. Tamara de Lempicka était sujette à des épisodes dépressifs. Elle peint ce tableau à la suite d’une retraite spirituelle dans un couvent de Toscane au cours de laquelle elle rencontre une religieuse âgée. Elle indiquera plus tard son ressenti face à cette personne : « Sur son visage était la souffrance du monde, si terrible à regarder, si triste, que je me suis précipitée hors de la pièce ».
|
Tamara de Lempicka. Femme aux bras croisés (1939). Huile sur toile, 50,8 × 40,6 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. La thématique évolue. Les portraits de mondaines arrogantes (signe de libération, peut-être, à cette époque) laissent place à une vision moins superficielle de la femme. Cette jeune femme au visage grave médite sur son devenir comme pouvait le faire les Vierges à l’Enfant de la Renaissance qui semblaient déjà apercevoir le destin tragique de leur fils.
|
Tamara de Lempicka. La fuite ou Quelque part en Europe (1940). Huile sur toile, 50,8 × 40,2 cm, musée d'Arts de Nantes. Tamara de Lempicka s’installe aux États-Unis dès les premières menaces de guerre en Europe. C’est là qu’elle peint ce tableau qui marque une rupture avec sa production courante. Le 1er septembre 1939, les troupes allemandes ont envahi la Pologne, patrie d’origine de l’artiste. L’image d’une mère fuyant avec son enfant évoque probablement cette invasion. Mais, comme le fait remarquer un article d’Ouest-France, l’artiste aurait pu s’inspirer d’une église bretonne pour l’édifice se trouvant en arrière-plan, qui ressemble beaucoup à l’église de Dinan (Côtes-d’Armor),
|
Tamara de Lempicka. Le moulin à café (1941). Huile sur bois, 61 × 50,8 cm, musée d'Arts de Nantes. Transposition à la nature morte du style qui avait réussi dans le portrait.
|
Tamara de Lempicka. Portrait de jeune fille (1947). Huile sur contreplaqué, 51 × 40,8 cm, musée d'Arts de Nantes. Comme pour Femme aux bras croisés, ci-dessus, Tamara de Lempicka change ici de thématique et aborde l’image de la femme du peuple aux vêtements troués. Le registre chromatique, d’une extrême retenue, est très proche du précédent et permet de mettre l’accent sur l’expression du visage.
|
Tamara de Lempicka. Coupe de fruits ou Fruits sur fond noir (1949). Huile sur carton entoilé, 37,4 × 46,7 cm, musée d'Arts de Nantes. Cette nature morte semble s’inspirer de celles de Francisco de Zurbarán, influencé par le ténébrisme. Voir par exemple Nature morte avec citrons, oranges et rose (1633, huile sur toile, 60 × 107 cm, Norton Simon Museum of Art, Pasadena).
|
Tamara de Lempicka. Femme au châle blanc (v. 1952). Huile sur toile, 45,7 × 35,5 cm, collection particulière. A une époque où l’expressionnisme abstrait et ses dérives battait son plein aux États-Unis, Tamara de Lempicka semble renouer avec l’expressionnisme du début du siècle, qui n’avait rien d’abstrait. Le portrait de profil était courant au 15e siècle mais a progressivement disparu ensuite. L’artiste s’appuie donc pour cette composition sur une très ancienne tradition.
|
Tamara de Lempicka. Deux figures agenouillées (1953). Huile sur toile, 61 × 45,7 cm, collection particulière. Voici une incursion de Tamara de Lempicka dans la quasi-abstraction. L’influence cubiste, qui traverse tout l’œuvre de l’artiste, est ici très marquée.
|
Tamara de Lempicka. Visage de jeune femme (1967). Huile sur toile, 31 × 23 cm, collection particulière. Il s’agit d’une étude de visage. On retrouve les traits de ce visage dans d’autres portraits.
|
Tamara de Lempicka. La Bretonne (1972). Huile sur toile, 35 × 30 cm, collection particulière. L’artiste n’a pas abandonné le style de sa jeunesse mais l’applique désormais à des personnages diversifiés et non à des commanditaires fortunés. Le visage de cette bretonne en tenue traditionnelle avec coiffe en dentelle présente des caractéristiques proches de l’étude précédente de 1967. |
Pour visionner d'autres œuvres sur GOOGLE ARTS & CULTURE, cliquer sur le nom du peintre :
Ajouter un commentaire