William Bouguereau
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Patrick AULNAS
Autoportrait et portrait
William Bouguereau. Autoportrait (1879)
Huile sur toile, 46 × 38 cm, musée des Beaux-arts de Montréal.
Edmond Bénard. Bouguereau dans son atelier (1880-1900)
Photographie sur papier aluminé, Petit Palais, musée des Beaux-arts de la ville de Paris
Biographie
1825-1905
Jeunesse et formation
Adolphe William Bouguereau est né le 30 novembre 1825 dans une famille bourgeoise de La Rochelle. Ses parents exploitaient une entreprise spécialisée dans le commerce du vin et de l’huile d’olive. Le prénom William, qu’il utilisera seul, s’explique par les origines anglaises de la famille. Encore enfant, le jeune William montre des aptitudes exceptionnelles pour le dessin. Sous l’influence de son oncle Eugène, prêtre catholique, il entre au collège de Pons à une centaine de kilomètres de la Rochelle. C’est dans cet établissement qu’il reçoit ses premières leçons de dessin. Son professeur Louis Sage (1816-1888) avait été un élève d’Ingres.
A l’issue de ses études secondaires, au début des années 1840, William Bouguereau travaille dans l’entreprise familiale. Mais le goût du jeune homme pour le dessin conduit son père à l’inscrire à l’École des Beaux-arts de Bordeaux tout en exigeant qu’il poursuive son activité dans l’entreprise paternelle. En 1844, William Bouguereau obtient dans cette école un premier prix pour une toile représentant saint Roch.
Pour accéder à une carrière de peintre, il fallait désormais suivre une formation à Paris. Les parents du jeune peintre ne disposent pas des moyens financiers permettant de verser la pension nécessaire à leur fils. Son oncle Eugène lui propose alors de peindre des portraits de ses paroissiens et d’épargner l’argent de leur vente. Après trente-trois portraits, Bouguereau dispose de neuf cents francs, somme suffisante pour s’installer à Paris. Il se rend dans la capitale en 1846, à l’âge de vingt-et-un ans. La recommandation de Jean-Paul Alaux (1788-1858), peintre et directeur de l’École des Beaux-arts de Bordeaux, lui permet d’entrer dans l’atelier de François-Édouard Picot (1786-1868), peintre néo-classique qui fut élève de Jacques-Louis David. Il entre ensuite à l’École des Beaux-arts de Paris. En 1850, il obtient le Premier Prix de Rome avec Zénobie retrouvée par les bergers sur les bords de l'Araxe.
Ce prix permet à Bouguereau de séjourner un an à la Villa Médicis à Rome et de se familiariser avec les chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne.
Le succès rapide
L’art de Bouguereau correspond au goût dominant de l’époque. Et l’artiste a un talent hors du commun. Aussi, ses compositions rencontrent-elles un succès immédiat dès son retour à Paris. Il reçoit de nombreuses commandes de portraits mais aussi de cycles décoratifs (demeures privées, bâtiments publics, églises). Chaque année, Bouguereau présente des toiles au Salon officiel où il reçoit un accueil chaleureux. L’État et les collectionneurs achètent ses compositions mythologiques et religieuses.
En 1856, il épouse Marie-Nelly Monchablon avec laquelle il aura cinq enfants. Le succès de Bouguereau traverse rapidement la Manche et l’Atlantique, sous l’impulsion de Paul Durand-Ruel, le célèbre marchand de tableaux. Les anglo-saxons apprécient cette peinture académique à la finition lissée et aux contours précis.
William Bouguereau. Portrait de Mademoiselle Pauline Brissac (1863)
Huile sur toile, 91 × 71 cm, collection particulière.
Bouguereau diversifie ses compositions en abordant les scènes de genre : mères et enfants, paysannes, scènes pastorales sont très appréciées du public. Le peintre idéalise ses figures à la manière de Raphaël, qu’il admire, et les anime par des émotions facilement identifiables, rappelant les ingénues de Greuze.
William Bouguereau. Jeune mère contemplant son enfant (1871)
Huile sur toile, 142 × 103 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.
Bouguereau passe tous les étés à La Rochelle où il dispose d’un atelier. Travailleur infatigable, il ne s’arrête jamais de peindre, comme il l’écrit lui-même : « Chaque jour, je vais à mon atelier plein de joie. Le soir, quand je suis obligé d’arrêter à cause de l’obscurité, je peux à peine attendre le lendemain matin. Si je ne peux pas m’adonner à ma chère peinture, je suis malheureux. »
Les honneurs de la République
En 1876, William Bougereau devient membre de l’Académie des Beaux-arts. En 1885, il est élu président de la Fondation Taylor, organisme privé français regroupant des artistes et ayant pour objectif le développement des arts. En 1888, Bougereau est nommé professeur à l’École des Beaux-arts de Paris et à l’Académie Julian, école privée de peinture. Commandant de la Légion d’honneur en 1885, il est nommé Grand Officier en 1905.
Après la mort de sa femme, en 1877, Bouguereau entretient une relation amoureuse avec une de ses élèves, Elizabeth Jane Gardner (1837-1922), qu’il épouse en 1896. Elizabeth adopte un style en tout point identique à celui de son mari :
Elizabeth Jane Gardner Bouguereau. Le berger David (v. 1895)
Huile sur toile, 154 × 105 cm, National Museum of Women in the Arts, Washington
William Bougereau meurt le 19 août 1905 à La Rochelle d’une maladie cardiaque.
Œuvre
L’un des plus grands artistes de l’académisme
L’académisme représente à la fin du 19e siècle l’essentiel du marché de l’art. Les innovations artistiques apparues à partir des années 1860, principalement l’impressionnisme, n’intéressent qu’une petite élite de connaisseurs. Le postimpressionnisme se heurte parfois à une incompréhension totale, à telle enseigne que Van Gogh meurt dans la pauvreté en 1890. William Bouguereau, en poursuivant la grande tradition artistique occidentale qui avait pris naissance avec Giotto, au 13e siècle, était apprécié de tous ceux qui pouvaient s’offrir un portrait, une scène de genre ou même une scène mythologique ou religieuse.
Bouguereau est un grand artiste, un dessinateur exceptionnel, au niveau des plus grands de l’art occidental, un technicien de premier ordre qui possède l’art de la composition et celui de l’harmonie chromatique. Son option résolument conservatrice – ne pas s’immiscer dans les innovations de son époque – lui vaudra les sarcasmes de l’intelligentsia. Les intellectuels les plus clairvoyants dans le domaine artistique vont se faire un plaisir de moquer ce peintre si apprécié de tous ceux qui se gaussent des impressionnistes. Ainsi, à propos du salon de 1875, Émile Zola considère-t-il les toiles de Bouguereau et Cabanel comme « le triomphe de la propreté en peinture, des tableaux unis comme une glace, dans lesquels les dames peuvent se coiffer ». Octave Mirbeau, fervent défenseur des impressionnistes, suggère un nouveau lieu pour la peinture académique : « Pourquoi n’exposerions-nous pas dans les égouts ? […] On pourrait bien y accrocher du Bouguereau, ce semble. »
William Bouguereau. La vague (1896)
Huile sur toile, 121 × 160,5 cm, collection particulière.
Analyse détaillée
L’arrogance intellectuelle des grands écrivains ne peut rien contre une réalité massive : l’esthétique académique, vieille de plusieurs siècles, a conquis tous les esprits. On croit savoir définitivement ce qui est beau. William Bouguereau est donc plébiscité en Europe et aux États-Unis car il idéalise le spectacle du monde comme savait le faire Raphaël à son époque. Il peint ainsi plus de 800 toiles, dont certaines de grandes dimensions. Bouguereau est un travailleur infatigable. Sa réussite lui vient d’un talent inné et de la ténacité avec laquelle, tout au long de sa vie, il a cherché à satisfaire son public.
La mise à l’index par l’intelligentsia
L’art occidental, axé sur la représentation, va devenir à partir de la fin du 19e siècle, un art de la perception. Il ne s’agit plus de formaliser sur le support une image du réel mais de proposer une image puisée dans la subjectivité de l’artiste. Tout est alors permis puisqu’aucun critère objectif ne permet de faire un tri entre les charlatans et les artistes disposant, a minima, d’une technicité professionnelle. Le mot d’ordre est l’innovation constante, l’avant-gardisme. Les courants succèdent aux courants.
Bouguereau, grand peintre de la représentation, sera discrédité jusqu’à la fin du 20e siècle par une critique intellectualisante, érigeant l’avant-gardisme en impératif catégorique. Aimer Bouguereau était donc synonyme d’ignorance, voire de vulgarité.
Un art intemporel
Nous pouvons aujourd’hui dépasser ces outrances et apprécier Monet, Van Gogh et Bouguereau. Une exposition Bouguereau organisée à Paris, au Petit Palais, en 1984, a permis de sortir ce grand peintre de l’oubli. Le public des musées apprécie ses œuvres, même si la critique reste très réservée.
Faut-il s’en étonner ? Le public est toujours ravi lorsqu’il s’agit d’idéaliser le présent ou le passé par des figures mythologiques, des femmes ravissantes, des enfants sans le moindre défaut. Cet art intemporel correspond à l’une de nos aspirations profondes : le bonheur. Il subsiste aujourd’hui avec des artistes comme Vladimir Volegov, Steve Hanks et bien d’autres. L’art étant par essence le domaine de la subjectivité, moquer le goût du public revient à nier sa liberté de choix. Si le négativisme nihiliste de l’art contemporain éblouit la critique, il ne représente, comme au temps de Bouguereau, que la pointe de l’iceberg, de petites expériences pour la plupart sans avenir.
William Bouguereau. Portrait de Gabrielle Cot (1890)
Huile sur toile, 45,5 × 38 cm, collection particulière.
Une diversité rare pour un virtuose de l’art de peindre
Allégories, scènes mythologiques et religieuses, portraits, scènes de genre, nus, Bouguereau peut tout faire en peinture. Il s’appuie sur le dessin, comme les grands classiques, et respecte la rigueur chromatique de l’académisme : pas de contrastes violents, pas de couleurs vives. Les contours doivent être nets et la touche parfaitement lissée. La création est réalisée en atelier, contrairement à la méthode des impressionnistes consistant à travailler sur le motif, c’est-à-dire face au sujet à peindre, fut-il extérieur comme un paysage.
Les œuvres ci-dessous constituent un échantillon à peu près représentatif des 826 tableaux peints par Bouguereau. Comme on le verra, Bouguereau est principalement un peintre de la féminité. Quelques dessins permettent d’apprécier le don exceptionnel de l’artiste dans ce domaine.
Allégories
William Bouguereau. Egalité devant la mort (1848). Huile sur toile, 141 × 269 cm, musée d’Orsay, Paris. Ce tableau sur la fatalité de la mort peut être rattaché au courant romantique. « Egalité est le premier tableau important de Bouguereau, jeune homme de 23 ans entré à l'Ecole des Beaux-arts de Paris deux ans plus tôt […] Pour sa première participation au Salon, Bouguereau présente cette toile monumentale et spectaculaire représentant un ange de la mort recouvrant d'un linceul le cadavre nu d'un jeune homme. L'image est susceptible de toucher tout un chacun par son évocation du caractère inéluctable de la mort. » (Commentaire musée d’Orsay) |
William Bouguereau. La Danse (1856). Huile et cire sur toile aux pièces abattus, 366 × 181 cm, musée d’Orsay, Paris. Bouguereau a alors 31 ans et reçoit de nombreuses commandes de cycles décoratifs. Ce décor, commandé par Anatole Bartholini, ornait son hôtel particulier, 55 rue de Verneuil à Paris. Les autres éléments du même ensemble sont conservés à l'ambassade des Etats-Unis à Paris et dans des collections particulières. Les deux femmes, figures allégoriques du jour et de la nuit, dansent dans les nuées au son d’un tambourin. (Base Joconde) |
William Bouguereau. Le Crépuscule (1882). Huile sur toile, 207 × 108 cm, Museo Nacional de Bellas Artes, La Havane. Bouguereau a réalisé plusieurs allégories de ce type (L’Aurore, La Nuit, La Loyauté) en utilisant toujours une femme nue et un voile. Ce type d’allégorie remonte à la Renaissance italienne. |
Scènes mythologiques et religieuses
William Bouguereau. Zénobie retrouvée par les bergers sur les bords de l'Araxe (1850). Huile sur toile, 147 × 113 cm, École nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris. Ce tableau permit à Bouguereau d’obtenir le Premier Prix de Rome en 1850. Selon la légende, Zénobie, épouse du roi d’Ibérie, fut poignardée par son époux et jetée dans la rivière Araxe (Perse). Elle fut sauvée par des bergers et conduite en Arménie où le roi Tridate la traita en reine. Bouguereau, âgé de 25 ans, traite la scène à la manière néo-classique, la blancheur de Zénobie se détachant sur un ensemble de nuances d’ocres et de bleus. |
William Bouguereau. Dante et Virgile aux enfers (1850). Huile sur toile, 280,5 × 225,3 cm, musée d’Orsay, Paris. « Le tableau s'inspire d'un court épisode du huitième cercle de L'Enfer (celui des falsificateurs et des faux-monnayeurs). Dante, accompagné de Virgile, assiste au combat entre deux âmes damnées : Capocchio, hérétique et alchimiste, mordu au cou par Gianni Schicchi, qui avait usurpé l'identité d'un homme déjà mort afin de détourner son héritage […] Bouguereau fait montre ici d'une grande audace. Il se livre à une sorte d'exploration des limites esthétiques : exacerbation des musculatures, allant jusqu'à la déformation expressive, outrance des postures, contrastes des coloris et des ombres, figures monstrueuses et grappes de damnés. On songe notamment aux visions sublimes d'artistes romantiques, tels Blake (1757-1827), Füssli (1741-1825), ou Lawrence (1769-1830). Tout, dans ce tableau, se rattache à un sentiment de terribilità et d'horreur, veine dans laquelle Bouguereau, par la suite, ne s'aventurera plus. » (Commentaire musée d’Orsay) Image HD sur GOOGLE ART PROJECT |
William Bouguereau. Nymphes et satyres (1873). Huile sur toile, 206 × 183 cm, Clark Art Institute, Williamstown, Massachussetts. « Trois nymphes s’amusent à faire glisser un satyre dans un étang, tandis qu’une quatrième appelle d’autres compagnes. Les satyres, mi-hommes, mi-chèvres, étaient réputés incapables de nager. Bouguereau a exposé ce tableau, accompagné de quelques vers du poème latin qui l’a inspiré, au Salon de 1873 à Paris. Son sujet, vaguement classique, lui fournit une occasion idéale de démontrer son habileté à peindre le nu féminin à partir de multiples points de vue. » (Commentaire Clark Art Institute) |
William Bouguereau. La naissance de Vénus (1879). Huile sur toile, 300 × 215 cm, Musée d'Orsay, Paris. Ce thème classique avait été traité à partir de la Renaissance, en particulier par Botticelli. Bouguereau utilise le prétexte mythologique pour réaliser un tableau érotique idéalisant, selon les préceptes du classicisme, le corps féminin. Le tableau, emblématique de l’académisme du 19e siècle, ne fut pas du goût de tout le monde. Joris-Karl Huysmans écrit : « Prenez la Vénus de la tête aux pieds, c'est une baudruche mal gonflée. Ni muscles, ni nerfs, ni sang. » Certes, mais cela émoustillait les bourgeois de l’époque, objectif de Bouguereau. |
William Bouguereau. L’Assaut (1898). Huile sur toile, 153 × 105 cm, musée d’Orsay, Paris. « L'Assaut fait partie de ces œuvres qui ont valu à l'artiste, de son vivant, un formidable succès commercial, notamment auprès d'une clientèle américaine […] Le tableau est emblématique d'une production parfaitement ajustée aux attentes du public. Le sujet – l'éveil de l'amour – ne peut que plaire, sans parler du travestissement mythologique, qui évoque les saveurs raffinées de la peinture d'antan. En effet, Bouguereau revisite l'Antiquité, mais une Antiquité suave, parcourue de souvenirs des maîtres du XVIIIe siècle (comme Joseph-Marie Vien, 1716-1809), jouant ainsi sur la corde sensible d'acheteurs conquis par un symbolisme aisément compréhensible et une technique virtuose. » (Commentaire musée d’Orsay) |
William Bouguereau. Les Oréades (1902). Huile sur toile, 236 × 182 cm, musée d’Orsay, Paris. « Les Oréades sont des nymphes des montagnes et des grottes (la plus connue est Echo), réputées sortir en troupes alertes et joyeuses pour lancer le cerf, poursuivre le sanglier et percer de leurs flèches les oiseaux de proie. Au signal de Diane, elles accourent prendre part à ses exercices et lui former un brillant cortège [...] Avec ce tableau, Bouguereau se montre chevillé à son idéal d'une peinture académique. Comme dans un autre tableau du musée d'Orsay, L'Assaut, la mythologie est ici un prétexte pour faire montre de son époustouflant talent de dessinateur, capable de saisir toutes les attitudes du corps humain. La mythologie permet également de se commettre dans le registre érotique (le regard concupiscent des Satyres est, à cet égard, sans ambigüité), sans toutefois verser dans la grivoiserie. |
Portraits
William Bouguereau. Portrait de Mademoiselle Pauline Brissac (1863). Huile sur toile, 91 × 71 cm, collection particulière. Les portraits de Bouguereau se situent dans la lignée de ceux d’Ingres : il valorise le statut social du modèle par la somptuosité des vêtements. On pourra rapprocher le portrait de Pauline Brissac de celui de la princesse de Broglie peint par Ingres en 1853. |
William Bouguereau. Portrait d’Elizabeth Gardner (1879). Huile sur toile, 46 × 38 cm, collection particulière. Il s’agit de la seconde femme de Bouguereau. Après la mort de sa première femme, en 1877, Bouguereau entretient une relation amoureuse avec une de ses élèves, Elizabeth Jane Gardner (1837-1922), qu’il épouse en 1896. |
William Bouguereau. Portrait de Gabrielle Cot (1890). Huile sur toile, 45,5 × 38 cm, collection particulière. Gabrielle Cot est la fille d’un élève de Bouguereau, Pierre-Auguste Cot. Bouguereau commence par une étude qui doit lui servir pour un autre tableau. Mais le charme du modèle le conduit rapidement à réaliser un portrait, alors qu’aucune commande ne lui avait été adressée. Ce portrait est un chef-d’œuvre : technique parfaitement maîtrisée, mise au service d’une subtile approche d’une personnalité. |
William Bouguereau. Portrait de la comtesse de Cambacérès (1895). Huile sur toile, 121 × 90 cm, Seattle Art Museum, Seattle. « Louise de Rohan Chabot est né à Paris en 1860 et a épousé le comte de Cambacérès en 1886. Lorsqu’il travaillait sur ce portrait, Bouguereau se plaignait en privé du petit menton de la comtesse et de son nez. Il orienta le visage vers le spectateur pour masquer ces défauts. La pose du modèle et son environnement incarnent la grâce et la dignité qui sied à son statut aristocratique. » (Commentaire Seattle Art Museum) |
Scènes de genre
Les scènes de genre sont l’occasion pour Bouguereau de mettre en valeur les émotions. Les personnages, surtout des femmes et des enfants, évoquent l’amour maternel ou fraternel, la tendresse, la tristesse, mais aussi la pauvreté, le travail des champs ou le travail artisanal. Les personnages idéalisés de Bouguereau sont très appréciés en Europe et aux États-Unis et représentent pour lui un volume de ventes important. L’artiste compose avec la réalité du marché de l’art pour adapter son offre à la demande.
William Bouguereau. La famille indigente (1865). Huile sur toile, 122 × 152 cm, Birmingham Museum and Art Gallery. |
William Bouguereau. Yvonnette (1867). Huile sur toile, 64 × 40,5 cm, collection particulière. |
William Bouguereau. Frère et sœur en Bretagne (1871). Huile sur toile, 129 × 89 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. |
William Bouguereau. Jeune mère contemplant son enfant (1871). Huile sur toile, 142 × 103 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. |
William Bouguereau. Enfant à la tasse de lait (1874). Huile sur toile, 98 × 62 cm, Art Museum, Cincinnati. |
William Bouguereau. Les cueilleuses de noisettes (1882). Huile sur toile, 87,6 × 134 cm, Detroit Institute of Arts, Detroit. Image HD sur GOOGLE ART PROJECT |
Nus
William Bouguereau. Après le bain (1875). Huile sur toile, 181 × 90,5 cm, musée Salvador Dali, Figueras. |
William Bouguereau. Jeune fille se défendant contre l’amour (1880). Huile sur toile, 81,6 × 57,8 cm, The J. Paul Getty Museum, Los Angeles. Une jeune fille est aux prises avec un Cupidon ailé, dieu de l’amour et fils de Vénus dans la mythologie antique. Les deux personnages sont en réalité totalement contemporains et la jeune fille sourit. L’agression est un jeu sensuel sous couvert de mythologie. Image HD sur GOOGLE ART PROJECT |
William Bouguereau. Les deux baigneuses (1884). Huile sur toile, 201 × 129 cm, Art Institute of Chicago. |
William Bouguereau. La vague (1896). Huile sur toile, 121 × 160,5 cm, collection particulière. L’artiste utilise une technique classique et parfaitement maîtrisée pour composer le portrait d’une jeune femme nue prenant un plaisir sensuel à se baigner dans la mer. Le sujet est provocateur à la fin du 19e siècle. Les bains de mer féminins avaient lieu dans des cabines spécialement aménagées et les baigneuses étaient habillées. Un tel tableau constitue donc pour le bourgeois de l’époque une œuvre particulièrement érotique. Le tableau a été utilisé récemment à des fins commerciales. |
William Bouguereau. L’Amour mouillé, Cupidon (1891). Huile sur toile, 155,5 × 84,5 cm, musée des Beaux-arts de La Rochelle. Ce cupidon ailé n’est qu’un prétexte mythologique pour créer un nu androgyne. |
William Bouguereau. L’Océanide (1904). Huile sur toile, 96 × 204 cm, musée des Beaux-arts de La Rochelle. Bouguereau emprunte le titre à la mythologie grecque. Les Océanides sont des nymphes aquatiques, filles de Thétys. Ce tableau marque une évolution stylistique très nette. Nous sommes en 1904, un an avant la mort du peintre. Celui-ci n’a plus rien à prouver ni à redouter. L’impressionnisme est désormais accepté et le fauvisme va défrayer la chronique au salon d’automne 1905. Bouguereau crée en toute liberté un tableau quasi-impressionniste. |
Dessins
William Bouguereau. Deux enfants endormis (date inconnue). Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier, 15 × 22 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. |
William Bouguereau. Femmes en deuil agenouillées devant une tombe (v. 1870). Graphique sur papier beige, 24,2 × 19,4 cm, Walters Art Museum, Baltimore. |
William Bouguereau. La vague, étude (1896). Dessin à la mine de plomb sur papier bleu-gris, collection particulière |
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Commentaires
-
- 1. PHIM Le 08/10/2017
Il est probable que William Bouguereau ait fréquenté aussi une certaine société secrète.
http://www.phim-sculpture.com/?p=3009
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