Le préraphaélisme

 
 

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Patrick AULNAS

ENVIRON 1848-1900

La Royal Academy de Londres imposait, comme l’Académie des Beaux-arts de Paris, des conventions rigides aux étudiants. Pour échapper à ces contraintes, sept étudiants fondent en 1848 la Confrérie préraphaélite. La Confrérie considérait que l’art médiéval et l’art primitif italien autorisaient plus de liberté que celui du milieu du 19e siècle. Elle situait le point de rupture vers l’académisme moderne à l’œuvre de Raphaël (ou Raffaello Sanzio, 1483-1520). Il s’agissait donc de s’inspirer de la peinture d’avant Raphaël. Les fondateurs de ce courant étaient John Everett Millais (1829-1896), Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), William Holman Hunt (1827-1910). Ils furent ensuite rejoints par Thomas Woolner (1825-1892), Frederic George Stephens (1828-1907), James Collinson (1825-1881) et William Michael Rossetti (1829-1919).

Les préraphaélites préconisaient une fidélité minutieuse à la nature et pratiquaient, avant les impressionnistes français, la peinture en plein air. Le dessin devait être soigné. Contrairement à l’art académique qui privilégie une palette sombre, les couleurs vives sont utilisées mais les effets de profondeur doivent rester limités. On obtient ainsi des œuvres ayant effectivement un charme pré-raphaélien, mais pouvant traiter, outre des thèmes bibliques ou littéraires, des sujets contemporains sur le mode réaliste.

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John Everett Millais. Le Christ dans la maison de ses parents (1849-50)John Everett Millais. Le Christ dans la maison de ses parents (1849-50)
Huile sur toile, 86,3 × 139,7 cm, Tate Gallery, Londres

 

Le tableau de John Everett Millais, Le Christ dans la maison de ses parents (1849-50), est considéré comme un des chefs-d’œuvre des débuts du préraphaélisme. Au centre, le Christ enfant s’est blessé à la paume de la main et Marie, sa mère agenouillée, le console. La scène symbolise la future crucifixion. A droite, Baptiste, le futur saint Jean-Baptiste, apporte un bol d’eau pour nettoyer la blessure. Autour de l’établi, de droite à gauche, un ouvrier, Anne (la mère de Marie et grand-mère du Christ) et Joseph. A sa présentation, le tableau fut jugé trop réaliste et Charles Dickens lui-même le critiqua.

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John Everett Millais. Ophelia (1851-52)John Everett Millais. Ophelia (1851-52)
Huile sur toile, 76 × 112 cm, Tate Gallery, Londres

 

L’Ophelia (1851-52) de Millais illustre la noyade d’Ophélie dans la tragédie de Shakespeare, Hamlet. Ophélie devient folle à la suite de la mort de son père et de la rupture de son idylle avec Hamlet. Elle se noie. La végétation a été peinte en plein air d’après nature, mais le personnage d’Ophélie a été réalisé en atelier.

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Waterhouse. The Lady of Shalott (1888)

Waterhouse. The Lady of Shalott (1888)
Huile sur toile, 153 × 200 cm, Tate Gallery, Londres

 

Toujours dans le registre mythologique, plus tardivement, The Lady of Shalott (1888) de John  William Waterhouse (1849-1917), s’inspire d’une légende arthurienne reprise dans un poème d’Alfred Tennyson (1809-1892). La dame de Shalott vit recluse dans une tour et sera maudite si elle regarde vers l’extérieur. Lancelot passe près de la Tour en chantant ; elle en tombe amoureuse et regarde par la fenêtre. Elle quitte la tour et monte dans une barque pour trouver la mort à Camelot. Waterhouse représente le départ de la dame avec un visage tragique car elle sait qu’elle va mourir. Le crucifix et les chandelles posées sur la barque renforcent l’impression sacrificielle (à l’époque victorienne la femme est déchue par la passion coupable…). La broderie étalée sur le bord de la barque est celle à laquelle travaillait l’héroïne enfermée dans sa tour.

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Rossetti. The Day Dream (1880)

Rossetti. The Day Dream (1880)
Huile sur toile, 92,7 x 157,5 cm, Victoria and Albert Museum, Londres

 

Dans le tableau de Dante Gabriel Rossetti, The Day Dream (1880), la femme du peintre William Morris, née Jane Burden, est représentée en tentatrice environnée d’une nature stylisée.

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Madox Brown. The Last of England (1852-55)

Ford Madox Brown. The Last of England (1852-55)
Huile sur toile, 83 × 75 cm, City Art Gallery, Birmingham

 

Ford Madox Brown (1821-1893) s’illustra dans des thèmes touchant à la réalité sociale de l’époque mais aussi à l’Antiquité. The Last of England (1852-55) donne une forte intensité dramatique au départ pour l’Australie d’un couple d’émigrants anglais.

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Ford Madox Brown. Work (1852-53)

Ford Madox Brown. Work (1852-53)
Huile sur toile, 137 × 197 cm, City Art Gallery, Manchester

 

Work représente des ouvriers au travail avec une grande minutie dans les détails et une luminosité méditerranéenne.

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Commentaires

  • louisee
    • 1. louisee Le 06/11/2018
    c ouf votre article jadore
  • isis
    • 2. isis Le 09/10/2017
    Les preraphaelites sont ceux qui maitrisent la technique des"maitres" et la perfection de leurs art est liberee du diktat du clerge. Ils peuvent donc exprimer comme dans "beatrix"(beatitude) le depart pour le grand voyage ou comme dans "l annonciation" la crainte de la vierge face a l archange leurs oeuvres sont souvent empreintes de spiritualite et sont esthetiques
    ..ils expriment toute la spiritualite et la poesie du monde et leurs oeuvres meme si elles venaient a disparaitre seraient eternelles avec l empreinte laissees dans nos coeurs

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