John Everett Millais

Cliquer sur les images ci-dessus

PARTENAIRE AMAZON ► En tant que partenaire d'Amazon, le site est rémunéré pour les achats éligibles.

 

 

Patrick AULNAS

Portraits

 

Auteur inconnu. Photographie de John Everett Millais (1854)

Auteur inconnu. Photographie de John Everett Millais (1854)

 

John Everett Millais. Autoportrait (1881)

John Everett Millais. Autoportrait (1881)
huile sur toile, 86 × 65 cm, Galerie des Offices, Florence.

 

Biographie

1829-1896

John Everett Millais naît le 8 juin 1829 à Southampton. Ses parents, John William Millais et Emily Mary Evermy, appartiennent à des familles influentes de l’île anglo-normande de Jersey, où le futur peintre passe la plus grande partie de sa petite enfance. Il restera très attaché à Jersey tout au long de sa vie. Ses parents ont également vécu pendant quelques années à Dinan en Bretagne.

L’influence maternelle a été déterminante pour l’orientation de l’enfant. Emily Mary Evermy éprouvait un vif intérêt pour la musique et la peinture et a encouragé son fils à développer ses dons. Millais dira plus tard : « Je dois tout à ma mère. »

Ses parents s’étant installés à Londres, l’enfant progresse rapidement et devient, à onze ans, en 1840, le plus jeune étudiant jamais admis à l'école de la Royal Academy. Il s'y lie avec William Holman Hunt (1827-1910) et Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), avec qui il crée la Confrérie préraphaélite en septembre 1848. Celle-ci est fondée dans la maison de ses parents, sur Gower Street à Londres, et Millais devient le plus célèbre représentant du style préraphaélite. Ce courant pictural suscita la controverse habituelle à toute innovation artistique, en particulier à l’occasion du tableau Le Christ dans la maison de ses parents, qui représentait la Sainte Famille de façon réaliste.

 

John Everett Millais. Le Christ dans la maison de ses parents (1849-50)

John Everett Millais. Le Christ dans la maison de ses parents (1849-50)
Huile sur toile, 86 × 140 cm, Tate Britain, Londres.

 

Le critique et historien de l’art John Ruskin (1819-1900) devient le principal défenseur des préraphaélites et Millais se lie d’amitié avec lui. L’épouse de Ruskin, Euphemia Chalmers Gray, dite Effie Gray (1828-1897) pose pour Millais lorsqu’il peint L’ordre de libération en 1852-53. Le peintre et son modèle entament alors une relation amoureuse. Le mariage d’Effie Gray et de John Ruskin avait été un échec et il est même possible qu’il n’ait jamais été consommé. Effie Gray obtient l’annulation de ce mariage en 1854, au prix d’un énorme scandale, et elle épouse John Everett Millais en 1855. Le couple aura huit enfants.

En 1853 John Everett Millais a été élu membre associé de la Royal Academy of Arts et en devient membre à part entière en 1863.

 

John Everett Millais. Le cœur est l'atout (1872)

John Everett Millais. Le cœur est l'atout (1872)
Huile sur toile, 166 × 220 cm, Tate Britain, Londres.

 

A la fin de la décennie 1850, Millais renonce aux préceptes du préraphaélisme et évolue vers un réalisme mâtiné de symbolisme, reposant sur un style inspiré de Vélasquez et de Rembrandt, qu’il cite comme modèles à suivre dans un article de 1888 intitulé Réflexions sur l’art d’aujourd’hui. La peinture de paysage prendra une place importante dans la production des vingt dernières années de la vie du peintre avec une prédilection pour les paysages d’automne et d’hiver.

Jouissant d’un grand prestige en Grande-Bretagne, Millais obtient à la fin de sa vie tous les honneurs. En 1885, la reine Victoria lui accorde le titre de baronnet. Il devient ainsi le premier artiste à être honoré d’un titre héréditaire. Après la mort de Frederic Leighton en 1896, il est élu président de la Royal Academy. Il meurt à Londres quelques mois plus tard, le 13 août 1896, à 67 ans, d’un cancer de la gorge. Il est inhumé dans la crypte de la cathédrale Saint-Paul.

 

Œuvre

Initiateur du préraphaélisme avec Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), William Holman Hunt (1827-1910), John Everett Millais heurte ainsi de front le courant académique défendu par la Royal Academy. Ayant été l’un des plus brillants étudiants de l’école rattachée à cette institution, la transgression lui apporte la célébrité mais pas la relégation. Il s’éloignera rapidement des contraintes assez artificielles du préraphaélisme pour s’orienter vers un réalisme symboliste ou esthétiste qui lui vaudra un énorme succès, faisant de lui l’un des artistes les plus fortunés de Grande-Bretagne.

 

John Everett Millais. Printemps (1859)

John Everett Millais. Printemps (1859)
Huile sur toile, 113 × 176 cm, Lady Lever Art Gallery, Liverpool.

 

Millais fut aussi un illustrateur célèbre de livres ou de magazines et il accepta même que l’une de ses œuvres soit utilisée pour une publicité pour une marque de savon.

 

John Everett Millais. La brebis perdue (1864)

John Everett Millais. La brebis perdue (1864)
Gravure sur bois tirée sur papier, 14 × 10,8 cm, Tate Britain, Londres.

 

Huiles sur toiles et bois

 

John Everett Millais. Isabella (1849)

John Everett Millais. Isabella (1849). Huile sur toile, 103 × 143 cm, Walker Art Gallery, Liverpool. « Isabella est l'une des premières peintures réalisées dans le nouveau style préraphaélite. Elle a été peinte peu après la fondation de la Confrérie préraphaélite en 1848, alors que Millais n'avait que 19 ans.
Le sujet est tiré d'un poème de John Keats (1795-1821), basé sur une anecdote de l'écrivain italien Boccace (mort en 1375). Ce récit conte l'amour entre Isabella, la sœur de riches marchands florentins, et leur pauvre apprenti Lorenzo. Les frères jaloux assassinent Lorenzo, mais son corps est retrouvé par Isabella, qui lui coupe la tête et l'enterre dans un pot de basilic qu'elle arrose de ses larmes.
Sur ce tableau, le pot d'herbes à l'arrière-plan laisse entrevoir le dénouement. D'autres signes annoncent également la tragédie à venir. L'un des frères est représenté en train de donner un coup de pied au chien d'Isabella, tandis que les amoureux partagent une orange sanguine, ce qui signifie que le sang de Lorenzo sera versé plus tard. » (Commentaire National Museums Liverpool)

John Everett Millais. Le Christ dans la maison de ses parents (1849-50)

John Everett Millais. Le Christ dans la maison de ses parents (1849-50). Huile sur toile, 86 × 140 cm, Tate Britain, Londres. « Le symbolisme chrétien occupe une place importante dans ce tableau. L’équerre du charpentier sur le mur, au-dessus de la tête du Christ, symbolise la Sainte Trinité. Le bois et les clous préfigurent la crucifixion, tout comme le sang sur la main du jeune Christ, blessée avec un clou, et qui coule sur son pied. Le jeune saint Jean est représenté rapportant un bol d'eau pour nettoyer la blessure. La colombe blanche perchée sur l'échelle symbolise l'Esprit Saint, descendu du ciel lors du baptême du Christ.
Suivant le credo préraphaélite de la vérité de la nature, Millais a peint la scène avec des détails méticuleux et s'est inspiré d'une véritable menuiserie d'Oxford Street. Les moutons à l'arrière-plan, censés représenter le troupeau chrétien, ont été dessinés à partir de deux têtes de mouton obtenues auprès d'un boucher local. Le peintre a évité d'utiliser des modèles professionnels et s'est plutôt appuyé sur des amis et des membres de sa famille. La tête de Joseph est un portrait du propre père de Millais, mais le corps est inspiré d'un vrai charpentier, avec ses mains rugueuses, ses bras tendus et ses veines saillantes. La Vierge Marie était sa belle-sœur Mary Hodgkinson, qui apparaît également dans Isabella de Millais (1848-9, Walker Art Gallery, Liverpool) ; un jeune cousin adoptif, Edwin Everett, a posé pour Jean-Baptiste et Nöel Humphreys, le fils d'un ami artiste, pour le jeune Christ. » (Commentaire Tate Britain)

John Everett Millais. La fille du bûcheron (1851)

John Everett Millais. La fille du bûcheron (1851)
Huile sur toile, 89 × 65 cm, Guildhall Art Gallery & London's Roman Amphitheatre, Londres.

John Everett Millais. Etude pour La fille du bûcheron (1850)John Everett Millais. Etude pour La fille du bûcheron (1850)
Graphite et encre brune sur papier, 24 × 17 cm, Princeton University Art Museum.

« La composition illustre des vers extraits de The Woodman’s Daughter du poète victorien Coventry Patmore (1823-1896), publié pour la première fois en 1844. Très admiré par les préraphaélites, le poème de Patmore raconte l’histoire tragique de Maud, la fille d’un pauvre bûcheron, heureuse dans son innocence enfantine avant d’être séduite au fil du temps par le fils d’un riche écuyer, qui finit par l’abandonner avec leur enfant illégitime. Sur le dessin, comme sur le tableau achevé, Millais représente Maud recevant naïvement des fraises du fils de l’écuyer. L’artiste conserve la simplicité graphique d’un conte de fées. » (Commentaire Princeton University Art Museum)

John Everett Millais. Mariana (1851)

John Everett Millais. Mariana (1851). Huile sur bois, 60 × 49,5 cm, Tate Britain, Londres. « Lors de sa première exposition à la Royal Academy en 1851, ce tableau était accompagné des lignes suivantes, tirées de Mariana (1830) de Tennyson :
« Elle dit simplement : "Ma vie est morne,
Il ne vient pas", dit-elle ;
Elle dit : "Je suis effrayée, effrayée
Je voudrais être morte !" »
Le poème de Tennyson s'inspire du personnage de Mariana dans Measure for Measure de Shakespeare. Rejetée par son fiancé, Angelo, après la perte de sa dot dans un naufrage, elle mène une existence solitaire dans une grange entourée de douves. Elle est toujours amoureuse d'Angelo, devenu adjoint du duc de Vienne, et souhaite ardemment le retrouver.
Sur le tableau, les feuilles d'automne éparpillées sur le sol marquent le passage du temps. Mariana travaille à une broderie et s'arrête pour se dégourdir le dos. Son désir pour Angelo est suggéré par sa pose et par l'aiguille qui s'enfonce avec ardeur dans sa broderie. Les vitraux en face d'elle représentent l'Annonciation, opposant la plénitude de la Vierge à la frustration et à la nostalgie de Mariana. » (Commentaire Tate Britain)

John Everett Millais. Ophelia (1851-52)

John Everett Millais. Ophelia (1851-52). Huile sur toile, 76 × 112 cm, Tate Britain, Londres. Millais illustre la noyade d’Ophélie dans Hamlet, la tragédie de Shakespeare. Ophélie devient folle à la suite de la mort de son père et de la rupture de son idylle avec Hamlet. Elle se noie. La végétation a été peinte en plein air d’après nature, mais le personnage d’Ophélie a été réalisé en atelier. Le modèle Elizabeth Siddal a posé en Ophélie en portant une robe de mariée dans une baignoire remplie.

John Everett Millais. L’ordre de libération de 1746 (1853)

John Everett Millais. L’ordre de libération de 1746 (1853). Huile sur toile, 74 × 103 cm, Tate Britain, Londres. « Bonnie Prince Charlie (1720-1788) a été vaincu par les Anglais à Culloden le 16 avril 1746 et beaucoup de ses partisans ont été emprisonnés. Le sujet de ce tableau est la libération de l'un de ces rebelles jacobites […] La femme du rebelle, qui soutient leur jeune enfant et réconforte son mari épuisé et blessé, remet un ordre de libération au geôlier. L'expression de son visage est impénétrable. Elle semble étrangement détachée de l'action, et l'on peut penser qu'elle a peut-être été forcée de sacrifier sa vertu pour sauver son mari. Le titre original du tableau était The Ransom (La rançon) et les premières esquisses révèlent que Millais montrait à l'origine une bourse d'argent en train d'être remise. Cependant, dans l'œuvre achevée, il y a substitué l'ordre de libération qui donne au tableau son titre actuel. La signature sur le document est clairement visible comme étant celle de Sir Hilgrove Turner, qui a encouragé le talent artistique de Millais dès son plus jeune âge.
Suivant le credo préraphaélite de la vérité de la nature, Millais a représenté les moindres détails du tableau et s'est donné beaucoup de mal pour rendre la scène authentique. » (Commentaire Tate Britain)

John Everett Millais. La jeune fille aveugle (1854-56)

John Everett Millais. La jeune fille aveugle (1854-56). Huile sur toile, 153 × 81 cm, Birmingham Museum and Art Gallery. « Millais a commencé à peindre le paysage de La jeune fille aveugle lors d'une visite à Winchelsea dans le Sussex en 1854. Il n'a été achevé que deux ans plus tard lorsqu'il a ajouté les deux personnages au tableau, après son déménagement à Perth, en Écosse. Mathilda Proudfoot était le modèle de la jeune fille aveugle, remplaçant Effie Ruskin que Millais avait utilisée d’abord comme modèle, et Isabella Nicol pour la sœur. Contrastant fortement avec l’arrière-plan pittoresque aux multiples détails et aux couleurs inhabituelles, la cécité de la jeune fille devient plus dramatique. Sous son châle, l’affichette est à peine visible : "ayez pitié des aveugles". Incapable de voir le paysage pittoresque qui l'entoure, la jeune fille utilise ses autres sens ; elle tend la main pour sentir l'herbe sous elle ; sa tête étant légèrement relevée, le chaud soleil illumine son visage. On considère que le tableau aborde des problèmes sociaux importants de l'Angleterre du XIXe siècle, comme le vagabondage et le handicap, en particulier chez les enfants et les jeunes. Au lieu de culpabiliser les deux jeunes filles, Millais les présente comme des victimes et suscite notre compassion envers les deux sœurs. Un certain nombre de contemporains ont décrit La jeune fille aveugle comme le traitement contemporain d'un sujet religieux, comparant les deux personnages à Marie et à son enfant. » (Commentaire Google Arts & Culture)

John Everett Millais. Feuilles d’automne (1856)

John Everett Millais. Feuilles d’automne (1856). Huile sur toile, 104 × 74 cm, Manchester Art Gallery. « Scène de jardin automnal représentant quatre jeunes filles mélancoliques rassemblant des feuilles. Les deux plus âgées regardent directement le spectateur ; elles sont vêtues de robes identiques vert foncé et ont les cheveux longs détachés ; dans ce couple, la jeune fille de gauche tient un panier en osier duquel la deuxième retire des feuilles et les ajoute au tas fumant. À leur droite se trouvent les deux autres figures : de profil à droite, la tête tournée, vue de trois quarts, une jeune fille aux cheveux d'un roux éclatant, noués en queue de cheval, portant un vêtement de couleur rouille et s'appuyant sur un râteau, contemple le monticule de feuilles ; la quatrième jeune fille, la plus petite du groupe, se tient au bord droit de la composition, vue de trois-quarts à gauche, portant une robe violette avec une cravate rouge, tenant à la main une pomme et un petit bouquet de fleurs bleues. Les feuilles formant le monticule sont peintes avec minutie et une traînée de fumée bleue s'élève dans le coin gauche. À l'arrière-plan, une rangée de peupliers s'éloigne, s'élevant au-dessus de la ligne des collines violettes ou de la lande et se découpant sur le ciel jaune. » (Commentaire Manchester Art Gallery)

John Everett Millais. La vallée du repos (1858-59)

John Everett Millais. La vallée du repos (1858-59). Huile sur toile, 103 × 173 cm, Tate Britain, Londres. « Inspiré par la spiritualité et la nostalgie de la chanson de Mendelssohn Ruhetal, Millais aborde ici le thème de la mort, évoqué par la présence de la tombe, du crâne et des couronnes funéraires, ainsi que par les couleurs intenses et solennelles d'un cimetière touché par les derniers rayons d'un soleil couchant. Le spectateur est invité à contempler sa propre mortalité à travers la préparation de la nouvelle tombe au premier plan et la religieuse qui regarde vers lui. Malgré la douleur et la tristesse de la mort, le titre offre l'espoir qu'elle apportera le repos des soucis de la vie et un contentement infini. » (Commentaire Tate Britain)

John Everett Millais. Printemps (1859)

John Everett Millais. Printemps (1859). Huile sur toile, 113 × 176 cm, Lady Lever Art Gallery, Liverpool. Autre titre : Fleurs de pommiers. « Un groupe de jeunes femmes participent à un pique-nique idyllique avec du lait et de la crème. Elles sont dans leur prime jeunesse et la fleur de pommier derrière elles représente la beauté fragile de l'adolescence – la splendeur éphémère du printemps, le début de la nouvelle année. Mais cette félicité ne peut durer. La beauté des jeunes filles et celle des fleurs de pommier va bientôt s'estomper ; la faux et les fleurs coupées à droite indiquent leur destin.
Il s'agit d'un tableau symboliste – dans ce cas, le symbole ou le thème sous-jacent est le caractère éphémère de la jeunesse et de la beauté. Les critiques contemporains se sont plaints du fait que Millais ne maîtrisait pas les formes idéales pour un sujet aussi ambitieux, mais le tableau a inspiré des œuvres similaires à Whistler et Tissot.
Millais utilisait souvent ses amis et sa famille comme modèles. Les figures les plus significatives de ce tableau sont ses deux belles-sœurs, Sophie et Alice Gray. Sophie est le modèle pour la jeune fille à l'extrême gauche et pour celle qui s'appuie sur son coude. Alice est la jeune fille portant une robe bleue et celle qui est couchée sur le dos et regarde vers le spectateur. » (Commentaire Lady Lever Art Gallery)

John Everett Millais. Souvenir de Vélasquez (1868)

John Everett Millais. Souvenir de Vélasquez (1868). Huile sur toile, 103 × 82 cm, Royal Academy of Arts, Londres. « Les touches expressionnistes et les couleurs puissantes du style de Millais à cette époque contrastent avec le naturalisme sobre de ses premières peintures préraphaélites. Cette composition a été inspirée par les portraits de l'Infante Maria Margarita réalisés par Velázquez au milieu du XVIIe siècle. Tout au long de sa carrière, Millais a peint des enfants pour susciter des méditations sur l'éphémère, la beauté et la vérité. À la fin des années 1860, cette préoccupation picturale pour l'ambiance et la mémoire correspond aux idéaux du mouvement esthétiste naissant. » (Commentaire Royal Academy of Arts)

John Everett Millais. Sœurs (1868)

John Everett Millais. Sœurs (1868). Huile sur toile, 108 × 108 cm, collection particulière. « Millais a fait poser ses filles aux cheveux châtains, Mary, à gauche, âgée de huit ans, Effie, dix ans, et Alice Caroline (appelée Carrie), cinq ans, dans des robes de mousseline blanche croisées avec des fichus, ou châles triangulaires, d'un blanc plus clair, et garnis de rubans bleu vif et de perles cousues aux cols des robes. Elles portent des bandeaux d'un bleu similaire. Conformément aux habitudes de la famille Millais, les robes ont probablement été confectionnées, ou du moins embellies, par sa femme Effie et ses filles. À l'arrière-plan, des azalées rose cramoisi, rose vermillon et blanches flottent dans un écrin de feuillage vert juste au-dessus de leurs têtes. Mary, qui restera toute sa vie la préférée de Millais, se tient un peu à l'écart sur la gauche, de profil trois-quarts, la main droite en travers de la taille et la main gauche dans la main droite de la fille aînée Effie, tandis que Carrie (sur la droite) lie son bras droit à celui d'Effie et est la seule enfant à établir un contact visuel avec l'observateur. Mary regarde fixement vers la droite de la toile, tandis qu'Effie regarde fixement vers la gauche. Dans la main gauche de Carrie se trouvent un petit cerceau en corde et deux bâtons utilisés pour le jeu de jardin La Grace, une importation française dans les passe-temps anglais de l'époque. Cela complète l'élégance géorgienne du tableau.
Le tableau est également emblématique de la transformation complète et pleine d’assurance de la technique de Millais, depuis la précision dure et tranchante du préraphaélisme, en passant par l'application plus large mais prudente de teintes calculées dans les chefs-d'œuvre du milieu des années 1850 tels que Feuilles d'automne (Manchester City Art Gallery) et La jeune fille aveugle (Birmingham Museum & Art Gallery), jusqu'à la touche bravache et les visages travaillés en douceur du milieu des années 1860. » (Commentaire Christie’s)

John Everett Millais. Vanessa (1868)

John Everett Millais. Vanessa (1868). Huile sur toile, 113 × 91 cm, Sudley House, National Museums Liverpool. Le portrait représente Esther Van Homrigh (1688-1723), connue sous le pseudonyme de Vanessa. D’origine néerlandaise, elle était la maîtresse de Jonathan Swift (1667-1745), écrivain anglo-irlandais. Millais réalise donc un portrait posthume et totalement imaginaire de Vanessa plus de 100 ans après sa mort. Le tableau la représente tenant une lettre, vraisemblablement écrite à Swift ou émanant de lui. Aucun portrait contemporain d’Esther Van Homrigh n’ayant survécu, le peintre a fait appel à son imagination et à quelques descriptions assez vagues de son apparence.

John Everett Millais. La martyre du Solway (1871)

John Everett Millais. La martyre du Solway (1871). Huile sur toile, 70,5 × 56,5 cm, Walker Art Gallery, Liverpool. « Margaret Wilson de Wigtownshire (1667-85) était une Covenantaire (*). Elle fut condamnée à mort par noyade parce qu'elle refusait de reconnaître la hiérarchie de l'Église. Attachée à un pieu sur la rive du Solway Firth, elle fut engloutie par la marée montante. Les Covenantaires étaient un groupe de presbytériens écossais déterminés à résister à l'influence de la Couronne et de l'Église établie d'Angleterre.
La femme de Millais, Effie, a été élevée dans le Perthshire, ce qui a peut-être suscité son intérêt pour l'histoire écossaise. Le sujet du martyr du Solway était très populaire et est apparu pour la première fois sous forme d'illustration dans le périodique Once a Week, publié en 1862. » (Commentaire Walker Art Gallery)
(*) Membre de la ligue Convenant formée par les Écossais aux 16e et 17e siècles, en vue du maintien de l'Église presbytérienne.

John Everett Millais. Le cœur est l'atout (1872)

John Everett Millais. Le cœur est l'atout (1872). Huile sur toile, 166 × 220 cm, Tate Britain, Londres. Titre original : Hearts are Trumps. « Ce portrait a été commandé à Millais par l'écrivain et collectionneur d'art Walter Armstrong. Il représente les filles d'Armstrong, Elizabeth, Diana et Mary. Armstrong espérait que le tableau contribuerait à rehausser le prestige social de sa famille. Le jeu de cartes et le titre de l'œuvre font allusion à la compétition pour savoir qui se marierait en premier. À l'époque, cette question était considérée comme importante pour les femmes de cette classe sociale. Cette œuvre présente les structures sociales et les attentes de l'époque comme un jeu auquel ces femmes ont appris à jouer habilement. » (Commentaire Tate Britain)

John Everett Millais. Le passage du Nord-Ouest (1874)

John Everett Millais. Le passage du Nord-Ouest (1874). Huile sur toile, 222 × 176,5 cm, Tate Britain, Londres. « Le passage du Nord-Ouest est une dangereuse route maritime qui contourne l'Amérique du Nord par l'Arctique canadien. Pendant des siècles, les explorateurs européens ont tenté de l'emprunter comme route commerciale vers l'Asie. Ce passage a été associé à l'échec, à l'adversité et à la mort, les navires et leurs équipages luttant désespérément contre l’adversité dans une région sauvage et gelée. Millais a peint ce tableau au moment où une expédition anglaise se mettait en route. Il suggère les risques du voyage à travers l'expression sinistre du vieux marin. Sa fille est représentée à ses côtés, lisant un journal de bord. » (Commentaire Tate Britain)

John Everett Millais. Portia (1886)

John Everett Millais. Portia (1886). Huile sur toile, 125 × 84 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. « Dans la pièce de Shakespeare Le Marchand de Venise, Portia, l'héroïne pleine de ressources, se déguise avec une robe d'avocat. Son intention est de déjouer le prêteur Shylock au tribunal et de l'empêcher d'obtenir la pénalité cruelle et déraisonnable d'une "livre de chair". Millais a représenté le modèle Kate Dolan dans le costume porté par la célèbre actrice Ellen Terry incarnant Portia. Des radiographies et des traces de pinceaux antérieures indiquent que sous cette composition se trouve une étude de la même figure en costume grec ancien. Millais a peint ce tableau quarante ans après le début d'une carrière qui l'a vu passer du statut de brûlot artistique à celui de l'un des peintres britanniques les plus éminents. » (Commentaire MET)

John Everett Millais. Souffle, souffle, vent d'hiver (1892)

John Everett Millais. Souffle, souffle, vent d'hiver (1892). Huile sur toile, 108 × 155 cm, Auckland Art Gallery Toi o Tāmaki, Auckland, Nouvelle-Zélande. « John Millais, l'un des premiers adeptes du préraphaélisme, est devenu l'un des peintres les plus appréciés de l'époque victorienne. Le titre de ce tableau vient de Comme il vous plaira (Acte II, Sc 7) de Shakespeare :
« Souffle, souffle vent d'hiver
Tu n'es pas si méchant
Comme l'ingratitude de l'homme… »
Souffle, souffle, vent d'hiver, tableau de la fin de la carrière de Millais, fait partie d'un certain nombre de scènes de paysages hivernaux peintes alors que lui et sa famille séjournaient dans une maison près de Perth en Écosse. Remarquable étude en gris et blanc, elle représente une jeune mère, son châle tiré sur la tête pour tenter de se protéger du vent hurlant, assise sur un rocher dans la neige en train de nourrir son enfant. Au loin, le père de l'enfant s'éloigne, son chapeau enfoncé sur la tête. A défaut de comprendre le titre, le spectateur pourrait se demander s'il l'a quittée à contrecœur pour continuer à chercher de la nourriture et un logement, ou s'il l'a abandonnée. Au centre se trouve le malheureux chien, qui hurle vers le ciel, divisé dans sa loyauté envers la mère frissonnante et l'homme qui l'abandonne. On pense que le tableau est le résultat direct d'une scène dont Millais a été témoin et marque son retour aux thèmes sociaux observés dans sa carrière antérieure. » (Commentaire Google Arts & Culture)

 

Dessins et gravures

 

John Everett Millais. Une épouse (1860-63)

John Everett Millais. Une épouse (1860-63). Aquarelle sur papier, 10,2 × 12,7 cm, Birmingham Museum and Art Gallery. Une femme pleure, agenouillée à côté d’une table. Il s’agit d’une illustration du poème intitulé The Wife, publiée dans Once a Week en 1860 sous la signature de A. Le sujet de ce poème est un mariage sans amour. Dans l’illustration de Millais, l’épouse vient de s’effondrer en retrouvant dans son journal intime les souvenirs des espoirs de ses années d’école.

John Everett Millais. Les Vierges sages (1864)

John Everett Millais. Les Vierges sages (1864). Gravure sur bois tirée sur papier, 14 × 10,8 cm, Tate Britain, Londres. « Dans la parabole des vierges racontée par Matthieu, dix jeunes filles attendent avec impatience l'arrivée de l'époux. Elles ont chacune une lampe, mais seules cinq d'entre elles ont assez d'huile pour passer la soirée. Les autres doivent aller acheter de l'huile et manquent l'arrivée de l'époux.
Millais a souvent peint des tableaux montrant des jeunes femmes à l'extérieur. La jeune fille allongée au premier plan de cette illustration ressemble à la figure de son tableau Printemps (1857). Dans Printemps, cependant, la jeune fille est allongée sous une faux, symbolisant la brièveté de la jeunesse et de la beauté. » (Commentaire Tate Britain)

John Everett Millais. La brebis perdue (1864)

John Everett Millais. La brebis perdue (1864). Gravure sur bois tirée sur papier, 14 × 10,8 cm, Tate Britain, Londres. Millais illustre la parabole de la brebis perdue figurant dans l’Évangile de Luc 15, 3-7 :
« Jésus disait cette parabole : " Si l’un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins : il leur dit : ’Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !’ Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion." »

John Everett Millais. James Clarke Hook (1884)

John Everett Millais. James Clarke Hook (1884). Eau-forte et pointe sèche sur chine collé, 36,5 × 29 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Graveur : Otto Theodore Leyde, britannique né en Allemagne (1835-1897). « L’eau-forte de Leyde reproduit le portrait émouvant d’un confrère artiste de Millais, exposé à la Royal Academy en 1883 (aujourd’hui collection privée). Les paysages de bord de mer et les tableaux de genre de Hook, célébrant les vertus des gens humbles, étaient très admirés par ses contemporains victoriens. Louées à la fois par Baudelaire et Ruskin, ses peintures restent sous-estimées aujourd’hui. L’implication sociale de l’artiste et son caractère réformateur sont suggérés par son costume grossier et son expression directe (méthodiste et libéral politique toute sa vie, Hook organisait régulièrement des réunions publiques chez lui à Churt au profit de ses voisins plus humbles). » (Commentaire MET)

 

Pour visionner d'autres œuvres sur GOOGLE ARTS & CULTURE, cliquer sur le nom du peintre :

John Everett Millais

Ajouter un commentaire