Anna Boch

Cliquer sur les images ci-dessus
PARTENAIRE AMAZON ► En tant que partenaire d'Amazon, le site est rémunéré pour les achats éligibles.

 

 

Patrick AULNAS

 

Portraits

 

Théo van Rysselberghe. Anna Boch dans son atelier (v. 1893)

Théo van Rysselberghe. Anna Boch dans son atelier (v. 1893)
Huile sur toile, 95 × 65 cm, Michele and Donald D’Amour Museum of Fine Arts, Springfield.

 

 

Portrait d’Anna Boch (avant 1900)

Portrait d’Anna Boch (avant 1900)
Photographie, auteur inconnu.

 

Biographie

1848-1936

Anna Boch naît à Saint-Vaast (Hainaut, Belgique) le 10 février 1848. Elle est la fille de Frédéric-Victor Boch (1817-1920), cofondateur et directeur de la faïencerie Boch frères Kéramis et d’Anne-Marie-Lucie Boch (1825-1871). Son frère Eugène Boch (1855-1941) deviendra également peintre. La faïencerie Boch fait aujourd’hui partie du groupe Villeroy & Boch implanté dans de nombreux pays. Cette activité industrielle comporte une dimension artistique qui se traduisait au 19e siècle par la création de produits proches de la production hollandaise de Delft.

 

Faïence Boch-Kéramis du 19e siècle

Faïence Boch-Kéramis du 19e siècle

 

Anna Boch passe donc son enfance dans un milieu fortuné et reçoit la formation orientée vers les lettres et les arts qui était celle de la plupart des femmes de la bourgeoisie de l’époque. Elle s’intéresse d’abord à la musique puis se tourne vers la peinture et suit les cours des peintres P.-L. Kehnen et Euphrosine Beernaert. A partir de 1876, elle se lie d’amitié avec le peintre Isidore Verheyden (1846-1905) qui devient aussi son professeur. Il fera d’elle plusieurs portraits. Verheyden est membre du Groupe des XX, cercle artistique d’avant-garde fondé par le critique d’art Octave Maus (1856-1919). Anna Boch rejoindra ce groupe vers 1886. Ces fréquentations ont une influence sur le style de l’artiste qui évolue vers l’impressionnisme : dilution des formes, peinture sur le motif et palette plus claire.

 

Anna Boch. Pendant l’élévation (1892-93)

Anna Boch. Pendant l’élévation (1892-93)
Huile sur toile, 74,5 × 113 cm, Mu.ZEE, Ostende.

 

Au Salon des XX de 1886, Anna Boch rencontre le peintre Théo Van Rysselberghe (1862-1926), adepte du divisionnisme ou pointillisme. Georges Seurat (1859-1891), l’initiateur de ce courant artistique, présente au Cercle des XX en 1887 son tableau Un dimanche après-midi sur l'île de la Grande Jatte (1884-86). Anna Boch s’inspire alors de la technique divisionniste mais sans le systématisme rigoureux de Seurat.

En 1890, au Salon annuel des XX, le peintre symboliste Henry De Groux (1866-1930) insulte Vincent Van Gogh (1853-1890) et refuse d’exposer dans la même salle que lui. Anna Boch prend fait et cause pour Van Gogh et lui achète La vigne rouge à Mont-Majour pour la somme de 400 francs. L’aisance financière de l’artiste lui permet en effet de devenir une mécène et une importante collectionneuse d’œuvres novatrices. Elle continuera à acheter des œuvres de Van Gogh après la mort de celui-ci et rassemblera une importante collection de tableaux impressionnistes et postimpressionnistes. A la fin de sa vie, la collection d’Anna Boch comporte plus de 400 œuvres qui seront en partie léguées à des musées ou à sa filleule Ida van Haelewijn ou encore vendues aux enchères.

 

Anna Boch. En juin (1894)

Anna Boch. En juin (1894)
Huile sur toile, musée des Beaux-arts de Charleroi.

 

Après la dissolution du Cercle des XX en 1893, Anna Boch, rejoint en 1894 La Libre Esthétique qui en est le prolongement. Il s’agit de vivifier l'impressionnisme en préconisant la peinture de plein air par touches libres. Anna Boch voyage en Bretagne, dans le sud de de la France, en Grèce et en Italie, parfois à bord de sa propre voiture.

En 1907, une exposition des œuvres d’Anna Boch a lieu au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles puis à la Galerie Druet à Paris en 1908. Anna Boch continuera au cours des décennies suivantes à exposer à titre personnel ou à participer à des  expositions collectives. Elle fera en mars et avril 1934, une dernière exposition personnelle à la Galerie Louise à Bruxelles. Elle meurt à Bruxelles le 25 février 1936 à l’âge de 88 ans.

 

Œuvre

 

Anna Boch. Dunes au soleil (1903)

Anna Boch. Dunes au soleil (1903)
Huile sur toile, 62 × 95 cm, Musée des Beaux-Arts, Ixelles.

 

Anna Boch appartient au courant impressionniste et subit l’influence puissante de Claude Monet, en particulier dans son évolution stylistique du début du 20e siècle. Venant d’un réalisme pictural proche de l’école de Barbizon, elle est rapidement confrontée à l’émergence de l’impressionnisme et de ses variations ultérieures qualifiées postimpressionnisme ou néo-impressionnisme. A une phase pointilliste, après sa rencontre avec Théo Van Rysselberghe (1862-1926), succède un retour à un impressionnisme moins marqué par des contraintes techniques et donc plus libre dans son mode d’expression. Anna Boch utilise beaucoup le violet et le rose avec des touches légères pouvant prendre la forme de virgules.

 

Anna Boch. Ohain, la chapelle Sainte-Anne (1911-15)

Anna Boch. Ohain, la chapelle Sainte-Anne (1911-15)
Huile sur toile, 45 × 30 cm, Indianapolis Museum et Art at Newfields, Indianapolis.

 

Anna Boch. Pendant l’élévation (1892-93)

Anna Boch. Pendant l’élévation (1892-93). Huile sur toile, 74,5 × 113 cm, Mu.ZEE, Ostende. « Pendant l’élévation montre qu’Anna Boch était déjà passée à une version plus libre de l’impressionnisme après la dissolution du groupe Les XX et son entrée dans le groupe La Libre Esthétique. L’utilisation harmonieuse de la couleur, les touches tendres de peinture et l’effet de lumière ont continué à caractériser les scènes de Boch. Pendant l’élévation, baigné par une lumière chaude suggérée par un rose violacé dominant, témoigne du lyrisme sensible qui caractérise cette grande dame du modernisme belge en plein essor. » (Commentaire Mu.ZEE)

Anna Boch. En juin (1894)

Anna Boch. En juin (1894). Huile sur toile, musée des Beaux-arts de Charleroi. En s’inspirant, sans trop de systématisme, de la technique divisionniste ou pointilliste, l’artiste évoque avec délicatesse l’attrait que provoque chez l’être humain l’abondance florale et la lumière du printemps.

Anna Boch. Retour de la messe par les dunes (1893-95)

Anna Boch. Retour de la messe par les dunes (1893-95). Huile sur toile, 45,5 × 62 cm, BPS22 musée d’art de la province du Hainaut. « L’œuvre s’inscrit dans la maturité de sa période pointilliste. Elle acquiert d’ailleurs, en 1892, le célèbre tableau de Georges Seurat La Seine à la Grande Jatte qui constitue, pour elle, une véritable référence. Néanmoins, elle privilégie des touches plus libres et plus aérés sans user d’aucun systématisme dans le geste. C’est pourquoi, les personnages et les habitations du tableau sont réalisés avec des traits plus amples. Anna Boch ayant trouvé son propre style, elle n’hésite pas à mélanger les techniques au sein d’un même tableau. Cette scène est probablement tirée de l’un de ses séjours à Knokke-Heist (BE), l’un de ses lieux de villégiature privilégiés où elle a réalisé plusieurs œuvres. » (Commentaire musée d’art de la province du Hainaut)

Anna Boch. La réparation des filets de pêche dans les dunes (1895-1905)

Anna Boch. La réparation des filets de pêche dans les dunes (1895-1905). Huile sur toile, 106,5 × 84,5 cm, collection particulière. Probablement inspirée de la vie des familles de pêcheurs de la côte flamande, ce paysage lumineux est construit en trois plans horizontaux (dune, maisons, ciel) avec un jeu de couleur spécifique pour chaque plan.

Anna Boch. Côte bretonne (v. 1901)

Anna Boch. Côte bretonne (v. 1901). Huile sur toile, 108 × 146,5 cm, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles. Anna Boch a renoncé au pointillisme pour un style plus personnel où l’influence par Claude Monet est particulièrement nette.

Anna Boch. Dunes au soleil (1903)

Anna Boch. Dunes au soleil (1903). Huile sur toile, 62 × 95 cm, Musée des Beaux-Arts, Ixelles. « Anna Boch nous montre ici une vue de la mer du Nord ou de la côte normande traitée de façon impressionniste. Elle juxtapose des touches de peinture de manière très personnelle et spontanée : virgules, hachures, frottis cohabitent afin de rendre palpable les variations de la lumière et les couleurs de la nature. Les crêtes des dunes sont soulignées par les végétaux, des oyats aux reflets d’or dont les ombres violettes témoignent de la force du soleil.  La mer, quant à elle, est faite de petits traits de couleur. Ils rappellent le pointillisme, et ce n’est pas un hasard : l’artiste a adopté la technique de Seurat vers 1891, pour la façonner ensuite à sa main. » (Commentaire Musée des Beaux-Arts, Ixelles)

Anna Boch. Quai à Maline (v. 1906)

Anna Boch. Quai à Maline (v. 1906). Huile sur toile, 136,5 × 86,7 cm, Museum voor Schone Kunsten, Gand. Malines (Mechelen), commune néerlandophone proche de Bruxelles est traversée par le canal Louvain-Dyle, creusé en 1750. Cette perspective permet de mettre en valeur, à la manière impressionniste, les reflets des bateaux à la surface de l’eau.

Anna Boch. Ohain, la chapelle Sainte-Anne (1911-15)

Anna Boch. Ohain, la chapelle Sainte-Anne (1911-15). Huile sur toile, 45 × 30 cm, Indianapolis Museum et Art at Newfields, Indianapolis. L’artiste, libérée des contraintes du pointillisme, acquiert une grande liberté créative. Son goût pour le rose et le violet lui permet de marier harmonieusement les couleurs chaudes et les couleurs froides. Ohain est une commune située à une trentaine de kilomètres au sud de Bruxelles.

Anna Boch. Une vieille rue bruxelloise (1935)

Anna Boch. Une vieille rue bruxelloise (1935). Huile sur toile, 76,3 × 57,4 cm, collection particulière. Le centre historique de Bruxelles comportait à cette époque de nombreuses rues étroites bordées de maisons très anciennes. L’arbre au feuillage vert-jaune joue un rôle essentiel dans la composition : présence de la nature et couleurs lumineuses.

Anna Boch. Les falaises à Sanary (début 20e s.)

Anna Boch. Les falaises à Sanary (début 20e s.). Huile sur toile, 81,5 × 61,5 cm, Museum voor Schone Kunsten, Gand. « Les falaises à Sanary illustre à quel point Anna Boch fut influencée par l’impressionnisme français et Claude Monet en particulier. Membre du collectif d’artistes bruxellois Les XX, elle était proche de l’avant-garde, comme artiste peintre et collectionneuse. Elle appartenait à une famille fortunée et mit sa fortune personnelle au service des artistes qui exposaient avec elle chez Les XX. Boch fut une des premières collectionneuses d’art moderne des années 1880. Elle possédait, entre autres, des œuvres de James Ensor, Paul Gauguin, Georges Seurat, Paul Signac et Vincent van Gogh. » (Commentaire Museum voor Schone Kunsten)

 

Pour visionner d'autres œuvres sur GOOGLE ARTS & CULTURE, cliquer sur le nom du peintre :

Anna Boch

 

Ajouter un commentaire