Jean-Étienne Liotard
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Patrick AULNAS
Autoportraits
Jean-Étienne Liotard. Autoportrait dit "de Florence" (1737)
Pastel sur papier gris-bleu marouflé sur bois, 38 × 27,7 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève.
Jean-Étienne Liotard. Autoportrait, dit "à la longue barbe" (1751-52)
Pastel sur papier marouflé sur toile, 97 × 71 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève.
Jean-Étienne Liotard. Autoportrait. Liotard riant. (v. 1770)
Huile sur toile, 84 × 74 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève.
Biographie
1702-1789
Jeunesse et formation (1702-1735)
Né le 22 décembre 1702 à Genève, Jean-Étienne Liotard est le fils du joailler Antoine Liotard et d’Anne Sauvage. Ses parents, originaires de Montélimar, avaient quitté la France après la révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV le 18 octobre 1685. Cette révocation de l’Édit adopté par son grand-père Henri IV interdit la pratique de toute autre religion que le catholicisme en France. Une émigration massive de protestants s’ensuivit.
Jean-Étienne Liotard débute comme apprenti miniaturiste dans l’atelier de Daniel Gardelle (1679-1753, peintre genevois. Vers 1723, les deux frères Liotard, Jean-Étienne et Jean-Michel (1702-1796) gagnent Paris pour parfaire leur formation artistique. Jean-Étienne entre dans l’atelier de Jean-Baptiste Massé (1687-1767), portraitiste, miniaturiste et graveur. Après quelques années, il cherche à s’imposer comme portraitiste. Son premier autoportrait à l’huile date de 1727. Dans la décennie 1730, il parvient à se constituer une clientèle et diffuse des estampes dont il réalise la matrice à l’eau forte (acide nitrique) ou au burin. Il peint en 1735 son seul tableau religieux, David et Abimelech, aujourd’hui perdu, et le présente à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Mais le tableau est refusé.
Jean-Étienne Liotard. Portrait d'une jeune Romaine (v. 1737)
Pierre noire, sanguine, rehauts de pastel rouge et brun, touche d'aquarelle mauve sur papier,
20,6 × 15,6 cm, musée du Louvre, Paris.
Les séjours en Italie et à Constantinople (1736-1742)
Remarqué par le premier peintre du roi, François Lemoyne (1688-1737), il est recommandé au marquis de Puysieulx (1702-1770), un diplomate français. Lorsque celui-ci est nommé ambassadeur à Naples en 1736, il emmène Jean-Étienne Liotard. Cette même année, à Rome, il peint le portrait du pape Clément XII (1652-1740) et de plusieurs cardinaux. Cette réussite le conduit à rencontrer à Rome le chevalier William Ponsonby, jeune amateur d’art anglais, qui effectue son Grand Tour, c’est-à-dire un long voyage permettant aux jeunes aristocrates de découvrir d’autres cultures. Ponsonby et ses amis proposent à Liotard de les accompagner à Constantinople. Le 2 avril 1738, ils s’embarquent à Naples. Le voyage comporte de nombreuses escales (Capri, Messine, Syracuse, Malte, les îles grecques) qui sont autant d’occasions pour le peintre de saisir par des dessins des scènes de genre locales. L’arrivée à Constantinople a lieu au cours de l’été 1738 et Jean-Étienne Liotard y restera jusqu’en 1742.
L’artiste éprouve une certaine fascination pour l’Orient au point d’adopter la tenue vestimentaire locale et de se laisser pousser la barbe. Sa rencontre avec Claude Alexandre de Bonneval (1675-1747), officier français au service de l’Empire ottoman, ayant pris le nom de Humbaraci Ahmed Pacha, lui permet de fréquenter la Cour ottomane. Jean-Étienne Liotard sera par la suite souvent surnommé le peintre turc.
Jean-Étienne Liotard. Autoportrait (1744)
Pastel sur papier, 61 × 49 cm, Galerie des Offices, Florence.
Jassy, Vienne, Paris, Londres (1742-1755)
Il quitte Constantinople en 1742 sur l’invitation du prince de Moldavie. A Iasi (Jassy), la capitale, il réalise de nombreux portraits de la noblesse locale. Il se rend ensuite à Vienne, en Autriche, où il arrive en septembre 1743. Avec sa longue barbe et son costume turc, il ne passe pas inaperçu. Remarqué par le grand-duc François-Etienne (1708-1765), qui deviendra l’empereur François 1er en 1745, et par son épouse Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780), il devient un peintre attitré de la cour et réalise des portraits de la famille impériale et de de la noblesse autrichienne.
Jean-Étienne Liotard est de retour à Paris en 1746. Sa réputation internationale et son originalité de comportement ne lui valent pas que des amitiés. L’Académie royale de peinture et de sculpture lui est hostile car son style réaliste ne correspond pas à la tendance dominant en France (le rococo). Il devient membre de l’Académie de Saint-Luc, la corporation des peintres et sculpteurs parisiens. Les commandes affluent et il réalise de nombreux portraits, dont ceux de la famille royale.
Il s’embarque pour Londres en 1753 et y retrouve William Ponsonby devenu comte de Bessborough. Il exécute également de nombreux portraits, dont ceux des membres de la famille du prince de Galles.
Jean-Étienne Liotard. La liseuse (1746)
Pastel sur vélin, 54,5 × 43 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.
Analyse détaillée
Mariage à Amsterdam et retour à Genève (1755-1789)
En 1755, Jean-Étienne Liotard se rend à La Haye et à Amsterdam. C’est dans cette dernière ville qu’il épouse Marie Fargues (1728-1782), fille d’un négociant français protestant émigré. Cinq enfants naîtront de cette union de 1758 à 1767. En 1757, le couple s’installe à Genève. Le peintre, désormais connu de toute l’aristocratie européenne, vend ses œuvres à un prix élevé et dispose d’une fortune conséquente. Il reçoit des commandes des notables genevois, dont les membres de la famille Tronchin qui comporte des banquiers et des politiciens célèbres. Les riches voyageurs de passage ne manquent pas de lui commander un tableau.
Jean-Étienne Liotard. Louise d’Epinay (v. 1759)
Pastel sur parchemin, 69 × 55 cm, Musée d'art et d'histoire, Genève.
Jean-Étienne Liotard se rend à nouveau à Vienne en 1762 et 1777 pour réaliser des portraits des membres de la famille impériale autrichienne. Des expositions lui sont consacrées en 1771-1772 à Paris et de 1773 à 1775 à Londres. En 1781, à la suite des troubles politiques qui sévissent à Genève, il s’installe provisoirement à Lyon et y fait imprimer son Traité des principes et des règles de la peinture. La peinture, pour Liotard, doit rechercher avant tout le Vrai, donner l’illusion d’être une représentation véridique de la nature.
A partir de 1782, il vit à Confignon, petite commune proche de Genève. Il s’oriente alors vers la nature morte et la représentation des fleurs et des fruits de son jardin. Il meurt à Genève le 12 juin 1789.
Jean-Étienne Liotard. Service à thé (1781-83)
Huile sur toile marouflée sur panneau, 37,7 × 51,5 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
Analyse détaillée
Œuvre
Jean-Étienne Liotard appartient à cette catégorie d’artistes qui construisent leur œuvre en marge des écoles et des tendances dominantes de leur époque. Il manifeste toute sa vie une farouche indépendance et poursuit son chemin sans en dévier. Il en résulte un style très personnel qui ne varie que très peu. Formé à Genève puis à Paris, il ne se rattache absolument pas au style rococo qui prévalait sous le règne de Louis XV. L’Académie royale de peinture et de sculpture lui fera payer cette indépendance d’esprit par un ostracisme constant. Mais la réputation internationale du peintre et son immense succès commercial sont également la conséquence de cette détermination à rester lui-même.
Jean-Étienne Liotard. Portrait de femme à la jacinthe (1750-59)
Pastel sur parchemin, 63,5 × 51 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève.
Venu du milieu des artisans protestants de Genève, ce grand artiste aime le travail bien fait et la simplicité. Les artifices, les volutes, les déguisements en figures antiques (Vénus, Diane), si courants dans le portrait français de l’époque, ne pourront être trouvés chez Jean-Étienne Liotard. Portraitiste des familles royales, de l’aristocratie européenne et de la haute bourgeoisie genevoise, Liotard apprécie le trait précis et les couleurs claires. Il n’hésite certes pas à éliminer de la représentation les petites imperfections physiques des visages et donne de ses modèles une image positive, mais exacte, d’où le qualificatif de peintre de la vérité qui lui fut donné.
Jean-Étienne Liotard. Maria Frederike van Reede-Athlone à sept ans (1755-56)
Pastel sur vélin, 54,9 × 44,8 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
La mode du pastel fut introduite à Paris en 1721 par l’italienne Rosalba Carriera qui influença Maurice Quentin de la Tour, le plus grand pastelliste français du 18e siècle. Jean-Étienne Liotard est son exact contemporain et son égal en termes de réussite dans cette technique si particulière et il est aussi essentiellement un portraitiste. Mais le style de Liotard diffère profondément de celui de Quentin de la Tour par le dépouillement de la composition. Le modèle apparaît en pleine lumière sur un fond uniforme avec une forte expressivité. Les étoffes des vêtements sont minutieusement traitées : dentelle, fourrure, plis, moiré des surfaces. De l’ensemble de la composition émane une impression de sérénité et de vérité liée au refus de tout artifice. La simplicité apparente repose sur une maîtrise technique de haut niveau et un regard d’artiste d’une rare acuité. La sobriété très raffinée de l’art de Liotard a tout le charme et la profondeur de la peinture hollandaise, dont l’artiste était un admirateur.
Jean-Étienne Liotard. La belle chocolatière (1743)
Pastel sur parchemin, 82,5 × 52,5 cm, Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde.
De nombreux musées possèdent des œuvres de Liotard, les collections les plus importantes se trouvant au Musée d’art et d’histoire de Genève et au Rijksmuseum d’Amsterdam. Il faut souligner la grande qualité de l’accès en ligne aux collections du musée de Genève avec des commentaires remarquables, la possibilité de télécharger une image satisfaisante de l’œuvre et de commander une image HD. Voir la collection Jean-Étienne Liotard de Genève.
Jean-Étienne Liotard. Portrait d'une jeune Romaine (v. 1737). Pierre noire, sanguine, rehauts de pastel rouge et brun, touche d'aquarelle mauve sur papier, 20,6 × 15,6 cm, musée du Louvre, Paris. Voici un exemple de ce que produisait Liotard lorsqu’il vivait en Italie. La précision du trait, le souci du détail et le goût de la vérité, qui feront le succès de l’artiste, apparaissent nettement dans ce portrait de profil.
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Jean-Étienne Liotard. Madame James Fremeaux, née Margaret Cooke (1738). Pastel sur papier, 50,6 × 38,2 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève. « Fille du consul britannique de Smyrne (actuelle Izmir), Margaret Cooke se marie en 1720 à James Frémeaux, un riche marchand hollandais, représentant au Levant les manufactures de drap, soie et coton de Leyde et de Haarlem. En 1738, il commande le portrait de son épouse à Liotard, de passage pour un mois dans la ville côtière. Un dessin du même sujet, en pied, annoté de la main du Genevois (Paris, musée du Louvre), permet de dater précisément ce pastel. La jeune femme, âgée alors de dix-huit ans, semble incarner toute la beauté et le luxe d’un Orient de rêve. D’une pâleur diaphane, à l’image de la rose qui orne son corsage, elle porte un somptueux caftan de brocart jaune et bleu et un bonnet garni de joyaux sur une coiffure tressée. La brillance des bijoux et le chatoiement de la soie contribuent à donner un éclat particulièrement délicat à l’ensemble. » (Commentaire Musée d’art et d’histoire de Genève)
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Jean-Étienne Liotard. La belle chocolatière (1743). Pastel sur parchemin, 82,5 × 52,5 cm, Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde. Le plus célèbre tableau de l’artiste était déjà considéré comme son chef-d’œuvre de son vivant. La chocolatière sert du chocolat chaud à un inconnu. La tasse est en porcelaine et la soucoupe en argent. Ce réalisme délicat séduisait les cours européennes au 18e siècle. Liotard anticipe ainsi les scènes de genre de la fin du 19e siècle qui concerneront, elles, les habitués des cafés et les établissements orientés vers les divertissements de la bourgeoisie.
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Jean-Étienne Liotard. Comte Francesco Algarotti (1745). Pastel sur vélin, 42 × 32,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Algarotti (1712-1764) était le principal critique d’art et théoricien européen du milieu du 18e siècle et un écrivain internationalement célèbre. Ce portrait a été réalisé en 1745 à Venise, où Liotard avait été envoyé par Marie-Thérèse d’Autriche et où Algarotti a acheté son pastel le plus célèbre, La belle chocolatière, pour l’électeur de Saxe. C’est la défense de ce travail par Algarotti qui a cimenté la réputation européenne croissante de Liotard. » (Commentaire Rijksmuseum)
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Jean-Étienne Liotard. Jeanne-Elisabeth de Sellon, Lady Tyrell (v. 1746). Pastel sur parchemin, 63 × 48,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Jeanne-Elisabeth de Sellon (1705-1749), comme Liotard lui-même, est née à Genève de parents huguenots qui ont fui la France en 1685. En 1726, elle épouse un baronnet anglais, Sir Charles Tyrell. Cette œuvre est l’un des portraits les plus imposants de la première période de Liotard, avec la clarté et l’attention aux détails qui caractérisent ses meilleures œuvres. » (Commentaire Rijksmuseum)
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Jean-Étienne Liotard. La liseuse (1746). Pastel sur vélin, 54,5 × 43 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Voici l’original de l’une des compositions les plus célèbres de Liotard, dont il a fait plusieurs versions. Il l’a intitulée La Liseuse et l’a évidemment conçue comme une scène de genre, bien que le modèle ait été identifié comme sa nièce portant un costume lyonnais. Liotard emmena le tableau à Versailles en 1748 pour faire découvrir ses compétences de pastelliste à la cour de France. » (Commentaire Rijksmuseum)
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Jean-Étienne Liotard. Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France (1749). Pastel sur vélin, 41 × 32,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767) est une des filles du roi de Pologne Auguste III (1696-1763). Elle épouse en 1747, à peine âgée de 15 ans, Louis de France, le dauphin et fils aîné de Louis XV (1710-1774), que Liotard a également peint (voir-ci-dessous).
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Jean-Étienne Liotard. Louis de Bourbon, dauphin de France (1750). Pastel sur papier, 60,4 × 49,9 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. Le dauphin Louis Ferdinand de France (1729-1765) est l’aîné des fils de Louis XV (1710-1774) et le seul survivant. Il meurt d’une infection pulmonaire le 20 décembre 1765, laissant à son fils de onze ans, le futur Louis XVI, la lourde charge de devenir l'héritier du trône. Le fils de Louis XV n’appréciait pas les exercices physiques et ne pratiquait pas la chasse, loisir majeur de l’aristocratie. A 21 ans, son embonpoint est déjà perceptible sur le portrait. Il deviendra obèse.
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Jean-Étienne Liotard. Femme turque et sa servante (v. 1750). Huile sur toile, 72 × 57 cm, Nelson Atkins Museum of Art, Kansas City. « Jean-Etienne Liotard, qui a beaucoup voyagé, s'est passionné pour la Turquie lors d'un séjour de quatre ans à Constantinople (1738-1742). Il y a fait de nombreuses études au pastel et à l'huile de notables turcs et britanniques, ainsi que de personnes de la rue et de connaissances vêtues des motifs, des couleurs et des textures du costume turc local. Ici, une femme appelée Françoise par Liotard – d'ascendance européenne, mais originaire de la Méditerranée orientale – tient une longue chibouk (pipe à fumer) dans ses doigts teints au henné. Ses pieds sont isolés du sol humide de ce bain public turc par des chaussures à semelles compensées. Une jeune servante porte une bassine contenant un peigne, un récipient à couvercle pour le savon et des gants de toilette qui seront peut-être utilisés au lavabo en marbre se trouvant derrière. » (Commentaire Google Arts & Culture)
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Jean-Étienne Liotard. Maria Frederike van Reede-Athlone à sept ans (1755-56). Pastel sur vélin, 54,9 × 44,8 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles. « L’évolution du comportement envers les enfants et l’émergence d’une classe moyenne dans l’Europe du XVIIIe siècle ont suscité la demande de portraits d’enfants comme celui-ci. Maria Frederike, la fille d’une famille aristocratique hollandaise, regarde de côté dans une vue de trois quarts. Perdue dans ses pensées, elle apparaît un peu timide par rapport à son chien, qui observe avec une curiosité sans vergogne. Avec un naturalisme surprenant, Jean-Étienne Liotard a saisi sa jeunesse et sa beauté, mettant en valeur ses sourcils, ses cils et ses cheveux brillants sur son teint doux et frais.
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Jean-Étienne Liotard. Marie Fargues, la femme du peintre (1757-58).Pastel sur vélin, 103,8 × 179,8 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Liotard avait déjà 54 ans lorsqu’il épousa Marie Fargues, 29 ans, à Amsterdam en 1756. Ce portrait extraordinaire – c’est l’un des plus grands pastels de Liotard et il a nécessité l’utilisation de deux feuilles de vélin – a probablement été réalisé peu de temps après leur mariage. Liotard a choisi une composition qu’il avait d’abord utilisée dans un dessin réalisé à Constantinople et qu’il avait répétée à plusieurs reprises dans différents contextes. C’était, en effet, l’une de ses créations les plus célèbres en tant que peintre turc. » (Commentaire Rijksmuseum)
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Jean-Étienne Liotard. Portrait de femme à la jacinthe (1750-59). Pastel sur parchemin, 63,5 × 51 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève. « Ce portrait, dans lequel Liotard intègre une nature morte, montre un dessin ferme et une exécution lisse et précise typiques du travail de l’artiste dans les années 1750. Le rendu des matières procède d’un illusionnisme parfait. Le soyeux de l’étoffe, le velouté de la peau, la poudre de la chevelure semblent tangibles, tandis que la transparence du vase révèle avec une vérité extraordinaire les racines de la jacinthe. Ignorant l’identité du modèle, la présence de cette fleur plutôt qu’une autre reste inexpliquée. En revanche, le double rang de perles, la représentation d’une main (qui renchérissait le coût du tableau), ainsi que le somptueux cadre sculpté d’époque, indiquent le rang élevé de la dame. » (Commentaire Musée d’art et d’histoire de Genève)
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Jean-Étienne Liotard. Louise d’Epinay (v. 1759). Pastel sur parchemin, 69 × 55 cm, Musée d'art et d'histoire, Genève. Louise d’Epinay (1726-1783) est une femme de lettres française qui devint la protectrice de grands écrivains, en particulier Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Elle est également l’amie de Grimm et correspond avec Voltaire. « Sans la flatter, Liotard privilégie son identité sociale et sa personnalité intellectuelle, l’animant de gestes évocateurs, le livre ouvert à la main et un geste de réflexion à fleur de lèvres. » (Commentaire Musée d'art et d'histoire, Genève)
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Jean-Étienne Liotard. Marthe Marie Tronchin (1758-61). Pastel sur vélin, 61 × 47 cm, The Art Institute of Chicago. « Admirateur de Rosalba Carriera, Liotard a développé un style très personnel et réaliste qui n’a pas été bien reçu par les académiciens de Paris, mais a été favorablement accueilli en Angleterre, en Hollande et dans sa Genève natale. Ce portrait a été réalisé à l’apogée de la carrière de Liotard à Genève, pendant une période (vers 1757-63) où il a peint les personnages les plus en vue politiquement et intellectuellement dans cette ville. Liotard représente pas moins de huit membres de la famille Tronchin, l’une des dynasties les plus importantes et les plus influentes de la République suisse. » (Commentaire The Art Institute of Chicago)
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Jean-Étienne Liotard. Portrait de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche (1762). Pastel sur parchemin, 89 × 72,5 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève. « C’est en 1762, date du second séjour de Liotard à Vienne, que Liotard se voit commander ce portrait que Marie-Thérèse offrira au banquier et joaillier genevois Étienne de Salles (1739-1765). La célèbre série de dessins représentant les onze enfants impériaux, également conservée au Musée d’art et d’histoire, fut exécutée à la même époque. Affranchi des conventions académiques, soucieux avant tout de naturel et de vérité, l’artiste y représente la souveraine sur un fond neutre, sans attribut de son rang ni bijou précieux, dans une mise plus bourgeoise que royale. Il l’éclaire au jour de l’amitié qui les lie depuis 1743, révélant sans artifice la majesté et l’intelligence de son modèle. Flaubert dit de ce portrait, qu’il vit au Musée Rath à l’occasion d’un passage à Genève en 1845 : " […] femme vers 45 à 48 ans, viande un peu molle, rose encore, pendante, l’œil humide et bon ; expression trop complexe pour être décrite ; admirable chose comme intensité. " (Notes de voyage, I, Paris, 1910). » (Commentaire Musée d’art et d’histoire de Genève)
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Jean-Étienne Liotard. Jean-Louis Buisson-Boissier (v. 1764). Pastel sur vélin, 62,1 × 48,9 cm, The Museum of Fine Arts, Houston. Jean-Louis Buisson (1731-1805) appartient à l’élite politique genevoise du 18e siècle. Membre du conseil des Deux-Cents, organe législatif du canton de Genève et ancêtre du Grand Conseil, il épouse en 1760 Anne-Jeanne Boissier.
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Jean-Étienne Liotard. Vue du massif du Mont-Blanc (1765-70). Pastel sur parchemin, 46 × 59,7 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « L’extraordinaire modernité de cette vue depuis une fenêtre de la maison de Liotard à Genève en a fait l’une de ses œuvres les plus célèbres. Il évite les conventions picturales en vigueur pour les paysages, de sorte que l’œuvre a une fraîcheur et une spontanéité inhabituelles dans ses moindres détails. L’inclusion d’une "signature" sous la forme d’un autoportrait ajoute une touche presque surréaliste. » (Commentaire Rijksmuseum)
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Jean-Étienne Liotard. Nymphe endormie épiée par des Satyres (1756-88). Pastel sur bois, 30,6× 41,3 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Liotard était particulièrement fier de posséder un grand tableau (aujourd’hui perdu) qu’il a copié ici au pastel. Il croyait qu’il s’agissait d’un Titien, mais l’œuvre était plus proche des compositions d’Anthony van Dyck. Il en a fait plusieurs copies, y compris une estampe. Cette version est inhabituelle car le pastel a été appliqué directement sur le bois nu. » (Commentaire Rijksmuseum)
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Jean-Étienne Liotard. Nature morte au jeu de loto (1760-71).Pastel sur vélin monté sur panneau, 36,8 × 44,5 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève. « Devenu sédentaire par la force de l’âge, Liotard voit ses commandes se raréfier. Il consacre alors les dix dernières années de sa vie à la nature morte, peignant la vie simple et silencieuse de son environnement quotidien. La singularité iconographique de cette nature morte nous enjoint à une méditation symbolique sur les plaisirs futiles de la vie. Cette production, précédée par des études en trompe-l’œil de petit format, comprend environ une trentaine d’œuvres, dont trois sont conservées au Musée. » (Commentaire Musée d’art et d’histoire de Genève)
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Jean-Étienne Liotard. Service à thé (1781-83). Huile sur toile marouflée sur panneau, 37,7 × 51,5 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles. « La porcelaine de Chine et la consommation de thé était à la mode en Europe à l’époque de Jean-Étienne Liotard. Il commence à peindre des services à thé et à café au cours des deux dernières décennies de sa vie, lorsque l’âge, l’évolution du goût et ses convictions politiques ont provoqué une baisse de la demande pour les portraits au pastel qui étaient sa spécialité. Il avait cependant intégré des natures mortes de fruits et de porcelaine dans certains de ses portraits depuis environ 1740. Seules cinq de ses peintures de service à thé et café sont connues aujourd’hui.
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Jean-Étienne Liotard. Fruits sur une serviette, petit pain, couteau (1783). Pastel sur toile, traces de gouache, 33 × 38 cm, Musée d’art et d’histoire de Genève. « D’une grande simplicité, les natures mortes de Liotard témoignent de la rigueur d’observation de l’artiste, s’attachant à donner la primauté à l’atmosphère et à la lumière. Le pastel ajoute à cet effet de vérité par son velouté proche de celui de la chair des fruits. Cette production témoigne aussi du goût de l’artiste pour la peinture hollandaise qu’il collectionnait. Son Traité, publié en 1781, révèle en effet son admiration particulière pour l’excellence de la technique brillante du grand peintre de fleurs Jan van Huysum. » (Commentaire Musée d’art et d’histoire de Genève) |
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Commentaires
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- 1. Chapot C. Le 20/07/2024
Un document fort intéressant ,très explicatif qui nous donne une excellente vision de ce peintre que je connaissais (mal) . le musée de Genève est riche de ses œuvres. Un conseil : vaut le détour.CC -
- 2. Dang Nguyen Le 06/12/2021
Merci pour ce très beau panorama d'un artiste un peu oublié.
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