François-Hubert Drouais
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Patrick AULNAS
François-Hubert Drouais. Portrait de la marquise d’Aguirandes (1759)
Huile sur toile, 101 × 86 cm, The Cleveland Museum of Art.
Biographie
1727-1775
François-Hubert Drouais appartient à une lignée d’artistes peintres dont il est le plus connu et le plus talentueux. Son père, le portraitiste Hubert Drouais (1699-1767) devient académicien en 1730. Sa mère, Marguerite Lusurier, recueillera une nièce, Catherine Lusurier (1752-1781), également peintre, qui travaillera dans l’atelier de François-Hubert.
Ce dernier reçoit donc une première formation dans l’atelier paternel. Les historiens indiquent qu’il étudie ensuite avec Donat Nonotte (1708-1785), Carle Van Loo (1705-1765), Charles Joseph Natoire (1700-1777) et François Boucher (1703-1770). Il maîtrise rapidement l’art du portrait et devient au milieu du 18e siècle le principal rival de Jean-Marc Nattier (1685-1766), le portraitiste rococo emblématique du règne de Louis XV. Il lui succédera comme portraitiste de la famille royale et de la cour.
Il épouse en 1758 Anne Françoise Doré (1732-1809). Quatre enfants naîtront de cette union, dont Germain Jean Drouais (1763-1788), artiste peintre, prix de Rome en 1784, mort de la variole à l’âge de 24 ans. François-Hubert Drouais devient académicien en 1758 avec comme morceau de réception un portrait du sculpteur Guillaume II Coustou (1716-1777).
François-Hubert Drouais. Portrait du sculpteur Guillaume Coustou (1758)
Huile sur toile, 130 × 97 cm, musée du Louvre.
Le peintre est très à la mode dans la décennie 1760 et jusqu’à sa mort prématurée en 1775. Madame de Pompadour (1721-1764), Madame du Barry (1743-1793), maîtresses officielles de Louis XV (1710-1774), la dauphine Marie-Antoinette (1755-1793), les filles du roi, le roi lui-même dans sa vieillesse, mais très rajeuni par l’artiste, seront ses modèles.
François-Hubert Drouais. Louis XV, roi de France (1773)
Huile sur toile, 73 × 59 cm, Château de Versailles.
François-Hubert Drouais. Mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie (1750-75)
Huile sur toile, 108 × 152 cm, Château de Versailles.
François-Hubert Drouais meurt à Paris le 25 octobre 1775 à l'âge de 47 ans.
Œuvre
François-Hubert Drouais succède à Jean-Marc Nattier (1685-1766) comme portraitiste de l’aristocratie et de la haute bourgeoise, dans le style dominant sous le règne de Louis XV, le rococo. Mais le rococo déclinant à la fin du règne de Louis XV, il adapte son style et évite les parures mythologiques ou allégoriques, courantes chez son prédécesseur. Comme tous les portraitistes du 18e siècle, il flatte ses modèles, condition essentielle pour leur plaire. Poses gracieuses, costumes somptueux, intérieurs richement décorés, jardins luxuriants permettent d’aboutir à une image flatteuse et de fournir des indications concernant le statut social.
François-Hubert Drouais. Portrait de famille (1756)
Huile sur toile, 244 × 195 cm, National Gallery of Art, Washington.
Il est également capable de saisir, dans une certaine mesure, une dimension psychologique chez ses modèles. Le portrait de son épouse le prouve et les nombreux portraits d’enfants dont il est l’auteur sont aussi, à cet égard, tout à fait remarquables.
François-Hubert Drouais. Madame Drouais, femme de l'artiste (v. 1758)
Huile sur toile, 82,5 × 62 cm, musée du Louvre, Paris.
François-Hubert Drouais. Le jeune élève (1761-75)
Huile sur toile, 60 × 49 cm, musée du Louvre, Paris.
François-Hubert Drouais. Jeune homme à la veste bleue (1752). Pastel, 52 × 60 cm, collection particulière. « Un peu joufflu, les lèvres bien roses et pincées en un petit sourire, ce jeune garçon regarde le spectateur. Il porte une belle veste effet velours ornée d'un jabot en dentelle très finement représenté par des petites touches de couleur blanche et aérée. La coiffe, appelée ailes de pigeon, est en rouleau et couvre partiellement les oreilles. Ses cheveux sont noués à l'arrière par un ruban de dentelle blanche également et un halo bleu clair entoure son visage. |
François-Hubert Drouais. Portrait de famille (1756). Huile sur toile, 244 × 195 cm, National Gallery of Art, Washington. « Nous ne savons pas qui est cette famille, mais l'inscription sur le couvercle de la boîte posée sur le sol nous indique la date : le 1er avril 1756. Dans la France du XVIIIe siècle, il était de tradition d'échanger des cadeaux le 1er avril, et cette famille aisée s'est rassemblée autour de la table de toilette de la mère pour la couvrir de cadeaux. Cette œuvre intime et informelle diffère des portraits européens antérieurs. Généralement, les portraits de famille célébraient la lignée, le statut social et l'autorité patriarcale. Ici, Drouais exprime un nouvel idéal moderne de la famille : une unité émotionnelle liée par l'affection mutuelle et les plaisirs du luxe. » (Commentaire NGA) |
François-Hubert Drouais. Portrait de Monseigneur Dominique de La Rochefoucauld (1757). Huile sur toile, 146 × 112 cm, musée des Beaux-Arts de Rouen. Dominique de La Rochefoucauld (1712-1800) est un homme d’Église devenu cardinal en 1778. Il émigre pendant la Révolution et meurt à Münster en Allemagne. |
François-Hubert Drouais. Madame Drouais, femme de l'artiste (v. 1758). Huile sur toile, 82,5 × 62 cm, musée du Louvre, Paris. Ce portrait est le cadeau que l’artiste offre à son épouse Anne Françoise Doré (1732-1809), à l’occasion de leur mariage le 7 juillet 1758. |
François-Hubert Drouais. Portrait du sculpteur Guillaume Coustou (1758). Huile sur toile, 130 × 97 cm, musée du Louvre. Ce portrait est le morceau de réception du peintre à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1758. Il sera exposé au Salon de 1759. Guillaume II Coustou (1716-1777) est le fils du sculpteur Guillaume Coustou (1677-1746). |
François-Hubert Drouais. Le comte et le chevalier de Choiseul en Savoyards (1758). Huile sur toile, 139 × 107 cm, The Frick Collection, New York. « Le garçon debout, une vielle dans le dos, est Marie-Gabriel-Florent-Auguste, comte de Choiseul-Beaupré (1752-1817). À côté de lui, montrant une boîte de curiosités, est assis son jeune frère, Michel-Félix-Victor, chevalier de Choiseul-Daillecourt (1754-1815). Les deux garçons sont les cousins du célèbre duc de Choiseul, ministre des Affaires étrangères de Louis XV. Le déguisement en Savoyards est une allusion aux Savoyards itinérants qui parcouraient la France en exerçant de petits métiers et en participant à des foires pour subvenir aux besoins des familles qu'ils laissaient au pays, Drouais a probablement voulu dépeindre les frères comme des modèles de dévotion filiale – une idée renforcée par la présence du chien fidèle. On notera que les vêtements ébouriffés des garçons sont en velours somptueux et que leurs boutons sont en or. » (Commentaire The Frick Collection) |
François-Hubert Drouais. Le comte de Vaudreuil (1758). Huile sur toile, 225 × 161 cm, National Gallery, Londres. « Dans cet imposant portrait, conçu pour souligner la richesse et le statut de son modèle, le comte de Vaudreuil (1740-1817), âgé de dix-huit ans, montre une carte de Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti et la République dominicaine). Son père était gouverneur de l’île, alors colonie française, et le comte tirait un revenu substantiel du travail des esclaves dans ses plantations. |
François-Hubert Drouais. Portrait de la marquise d’Aguirandes (1759). Huile sur toile, 101 × 86 cm, The Cleveland Museum of Art. « Comme de nombreux portraitistes français de l'Ancien Régime, François-Hubert Drouais avait l'art de masquer les imperfections physiques de ses modèles. Ce portrait possède certainement cette qualité : le visage a été idéalisé, lissé et perfectionné, mais le tableau se concentre moins sur la marquise que sur son élégante robe, avec un rendu particulièrement fin du drap imprimé du XVIIIe siècle, tissu brillant doré et blanc, parsemé de fleurs et de dentelles méticuleusement détaillées. » (Commentaire The Cleveland Museum of Art) |
François-Hubert Drouais. Marguerite Catherine Haynault en costume turc (1762). Huile sur toile, 60 × 50 cm, Museum of Fine Arts, Boston. Marguerite-Catherine Haynault (1736-1823), dame d'honneur de la princesse Adélaïde, l’une des filles du roi, devient la maîtresse de Louis XV. Elle donne au roi deux filles puis devient marquise de Montmelas en épousant en 1766, Blaise d'Arod, marquis de Montmelas. |
François-Hubert Drouais. Le jeune élève (1761-75)
Autre titre selon le Louvre : Le Duc de Choiseul enfant. Le musée précise pour l’huile sur toile qu’il s’agit d’une copie d’après l’original exposé au Salon de 1761. |
François-Hubert Drouais. Charles-Philippe de France et sa sœur Clotilde (1763). Huile sur toile, 130 × 98 cm, musée du Louvre, Paris. Le musée du Louvre donne le titre suivant : Charles-Philippe de France, comte d'Artois, futur Charles X (1757-1836), et sa sœur Madame Clotilde, future reine de Sardaigne (1759-1802). Charles-Philippe de France est un petit-fils du roi Louis XV (1710-1774), qui deviendra le roi de France Charles X de 1824 à 1830. Sa sœur Clotilde sera reine de Sardaigne de 1796 à 1802. Les deux enfants ont six et quatre ans à la réalisation du portrait. Ils apparaissent dans des vêtements imitant ceux des adultes de leur milieu social, mais dans un cadre naturel idéalisé avec une chèvre au collier de soie. |
François-Hubert Drouais. Madame de Pompadour à son métier à broder (1763-64). Huile sur toile, 217 × 156,8 cm, National Gallery, Londres. « Bien qu’il s’agisse du plus grand des nombreux portraits de Madame de Pompadour, c’est aussi l’image la plus naturaliste d’elle, qui évite la pose rigide ou les pièges mythologiques de la plupart des portraits de cour. Ancienne maîtresse de Louis XV, Madame de Pompadour était devenue une célébrité internationale à la fin de sa vie, lorsque ce portrait a été peint. Cependant, elle est présentée ici, dans son appartement de Versailles, comme une figure presque matrimoniale incarnant la vertu et les occupations bourgeoises alors, qu’accompagnée d’un de ses chiens, elle travaille à une tapisserie. |
François-Hubert Drouais. Portrait de la comtesse Du Barry en Flore (1769). Huile sur toile, 70 × 58 cm, château de Versailles. « Peintre attitré de Madame Du Barry, François-Hubert Drouais l’a représentée à de multiples reprises. Il exposa au Salon de 1769, année de la présentation de la nouvelle favorite à la Cour, deux portraits la montrant en Flore et en costume de chasse. Entre 1770 et 1774, le portrait en Flore fit l’objet, à la demande de Madame Du Barry, de sept à huit répliques ou copies, chacune légèrement différente, destinées à son entourage. Trois versions sont aujourd’hui conservées en collection publique : au musée des Beaux-Arts d’Agen, à la National Gallery de Washington et au musée du Prado à Madrid. |
François-Hubert Drouais. Jean François de Galaup, comte de La Pérouse (v. 1770). Huile sur toile, 85 × 70 cm, collection particulière. Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse (1741-1788), fut officier de marine pendant la guerre de Sept ans (1756-1763) opposant la France et l’Angleterre et pendant la guerre d’Indépendance américaine (1777-1783). En 1785, il est chargé par le roi de diriger une expédition dans l’océan Pacifique, encore mal connu. Deux frégates sont affrétées, La Boussole et L’Astrolabe. Les navires disparaissent en juin 1788 dans un cyclone, au large de l’Australie, près de l’île de Vanikoro. |
François-Hubert Drouais. Madame la Dauphine Marie-Antoinette en Hébé (1773). Huile sur toile, 96 × 80 cm, musée Condé, Chantilly. « L’archiduchesse Marie-Antoinette, née à Vienne en 1755, épousa le Dauphin Louis, futur Louis XVI, en mai 1770 dans la chapelle de Versailles. Elle a ici à peine dix-sept ans. Le tableau fut commandé en septembre 1772 par Louis XV pour un dessus de porte ovale du Cabinet du Roi au château de Choisy à Drouais, qui était le portraitiste attitré de Mme du Barry […] |
François-Hubert Drouais. Louis XV, roi de France (1773). Huile sur toile, 73 × 59 cm, Château de Versailles. « On possède peu de portraits de Louis XV après 1765. Outre que le roi n'accordait aux artistes que peu de temps pour les séances de pose, il ne fut plus enclin, les années passant, à satisfaire les demandes des artistes qui voyaient dans l'exécution du portrait royal une source de consécration. On peut dès lors mesurer tout le caractère exceptionnel du portrait peint par François-Hubert Drouais en août 1773, peu de temps avant la mort du roi. Il s'agit en effet de la toute dernière image du monarque avec celle exécutée à la peinture éludorique (peinture sous verre) la même année par Armand-Vincent de Montpetit (1713-1800). Les deux œuvres présentent un modèle aux traits alourdis par l'âge qui pourraient témoigner en faveur d'ultimes séances de pose accordées par le roi. Mais, dans le portrait de Drouais, l'aspect encore très juvénile se dégageant de cet homme âgé de soixante-trois ans semble s'opposer à cette hypothèse. Lors de l'exposition du tableau au Salon de 1773, il n'avait d'ailleurs pas échappé au critique Pidansat de Mairobert. On pouvait ainsi lire sous sa plume : "[le peintre] a échoué absolument dans le portrait du Roy, trop flatté, trop rajeuni, dont il a rétréci les yeux qu'il a dégradé par une position peu spirituelle". Si la position et le cadrage n'avaient pas eu l'heur de plaire, c'est probablement car le peintre les appliquait pour la première fois à la personne royale. En optant pour une image à mi-corps, légèrement de trois quarts, et pour un habit de cour assez sobre mais portant les ordres de la Toison d'or et du Saint-Esprit, Drouais empruntait une formule courante à la gravure d'adaptation de format ovale et au portrait sans les mains, moins onéreux. Lorsque Duplessis peignit en 1776 le portrait de Louis XVI, sa dette à l'égard de Drouais fut manifeste. » (Commentaire Château de Versailles) |
François-Hubert Drouais. Portrait de Madame Du Barry en Flore (1773-74). Huile sur toile, 73 × 59 cm, musée des Beaux-Arts d’Agen. « Peintre attitré de Madame Du Barry, François-Hubert Drouais, dit Drouais le fils (1727-1775), la représente à de multiples reprises. Le portrait en Flore peint par cet artiste en vue du Salon de 1773 plut tant à la favorite qu’elle lui en commanda plusieurs versions. L’une d’entre elles, destinée à son ami le duc d’Aiguillon et déposée de nos jours au musée des Beaux-Arts d’Agen, est longtemps demeurée la seule encore connue, avant l’achat par le château de Versailles d’un autre exemplaire. |
François-Hubert Drouais. Portrait de Turgot (v. 1775). Huile sur toile, 73 × 60 cm, collection particulière. « Anne-Robert-Jacques Turgot (1727-1781) commença sa carrière comme Conseiller au Parlement de Paris en 1752, avant d’être nommé Intendant à Limoges en 1761, province où il exerça ses talents jusqu’en 1774. Louis XVI fit alors appel à lui comme Contrôleur Général des Finances ; il développa une politique économique libérale, moderne et progressiste, mais fut renvoyé en 1776 […] |
François-Hubert Drouais. Portrait d'une petite fille tenant une poupée (1750-75). Huile sur toile, 45 × 37,5 cm, musée Cognacq-Jay, Paris. « La fillette, d'environ cinq ans, est représentée ici avec sa poupée, mannequin de bois habillé d'une robe de dame en soie marron. C'était en effet l'habitude au XVIIIème siècle de vêtir les poupées d'élégants atours féminins. Il existe de nombreux portraits d'enfants tenant leurs jouets, attributs à la fois de l'insouciance enfantine et du désir puéril d'imiter la vie des adultes. » (Commentaire Paris Musées) |
François-Hubert Drouais. Portrait de petite fille en robe blanche (1750-75). Huile sur toile, 46 × 38 cm, musée Cognacq-Jay, Paris. « Ce tableau avait été considéré depuis le XIXème siècle comme le portrait de la petite Alexandrine, fille de Madame de Pompadour et de son mari Charles-Guillaume Lenormant d'Etiolles. Cette identification est aujourd'hui rejetée. » (Commentaire Paris Musées) |
François-Hubert Drouais. Mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie (1750-75). Huile sur toile, 108 × 152 cm, Château de Versailles. Une fille du roi de France était appelée Madame, d’où le titre du tableau, qui représente de gauche à droite Sophie de France (1734-1782), Victoire de France (1733-1799) et Adélaïde de France (1732-1800), trois de huit filles de Louis XV. |
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