Pierre Mignard
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Patrick AULNAS
Autoportrait
Pierre Mignard. Autoportrait (1690)
Huile sur toile, 235 × 188 cm, musée du Louvre, Paris.
Biographie
1612-1695
Pierre Mignard naît à Troyes le 17 novembre 1612 dans une famille d’artisans (chapelier, passementier, bonnetier). Son grand-père, Pantaléon Mignard, était armurier. Il est le frère du peintre Nicolas Mignard (1606-1668). Comme celle de son frère, sa formation se déroule d’abord dans sa ville natale, puis à Bourges chez le peintre Jean Boucher (1575-1632) et à Fontainebleau. Le château de Fontainebleau, résidence royale, possédait des trésors artistiques qu’avait fait réaliser François 1er (1494-1547) par des artistes italiens et qui constituaient des modèles pour les peintres du 17e siècle. Mignard ayant décoré la chapelle du château de Coubert-en-Brie pour Nicolas de l’Hospital, dit maréchal de Vitry (1581-1644), celui-ci l’emmène à Paris. A partir de 1630, il devient l’élève des peintres Simon Vouet 1590-1649), Eustache Le Sueur (1616-1655 et Charles-Alphonse Du Fresnoy (1611-1668).
En 1636, Pierre Mignard part pour Rome, où il restera plus de vingt ans. Alors que Simon Vouet appartenait au courant baroque, l’influence de Nicolas Poussin, qui vivait à Rome, oriente Mignard vers le classicisme qu’Annibal Carrache avait perpétué dans la ville éternelle. Mignard connaîtra rapidement le succès avec de nombreux portraits et des scènes religieuses. Ses Vierges raphaéliennes, devenues célèbres dans toute l’Europe, furent surnommées les Mignardes.
Pierre Mignard. La Vierge à la grappe (1655-57)
Huile sur toile, 121 × 94 cm, musée du Louvre, Paris.
Analyse détaillée
Louis XIV ne pouvait se priver d’un artiste de cette envergure. Il rappelle le peintre à Paris en 1658. Sur le chemin du retour, Pierre Mignard s’arrête à Avignon où son frère Nicolas s’était établi. L’épouse de Nicolas avait hérité de biens immobiliers comportant une salle du jeu de Paume, attenante à la maison familiale, pouvant servir à l’occasion de salle de théâtre. Molière et sa troupe séjournent à plusieurs reprises à Avignon dans la décennie 1650 et utilisent cette salle pour leurs représentations théâtrales. Une amitié naît entre l’homme de théâtre et les deux peintres qui feront chacun le portrait de Molière.
Pierre Mignard. Molière (v. 1658)
Huile sur toile, 55 × 48,5 cm, musée Condé, Chantilly.
A Paris le succès de Pierre Mignard est immédiat. La famille royale et toute l’aristocratie lui commandent des portraits. Les grands décors des palais et églises s’enchaînent également : la coupole de l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris (1663), le décor d’une chapelle de l’église Saint-Eustache à Paris (1667-70) et à partir de 1677, deux salons et la galerie d’Apollon du château de Saint-Cloud (détruit pendant la guerre franco-allemande de 1870) appartenant au frère du roi, Philippe d’Orléans (1640-1701) et qui servira de modèle pour la galerie des Glaces de Versailles.
Le 12 août 1660, Pierre Mignard s’était marié à Paris avec Anna Angela Avorela. Le couple aura quatre enfants : Catherine, Charles, Pierre et Rodolphe.
Pierre Mignard. Jésus sur le chemin du calvaire (1684)
Huile sur toile, 150 × 198 cm, musée du Louvre, Paris.
Pendant toutes ces années parisiennes, Mignard s’est trouvé en concurrence avec Charles Le Brun (1619-1690). Colbert ne parvient pas à rapprocher les deux hommes et Mignard refuse d’entrer à l’Académie royale de peinture et de sculpture dont Le Brun est le directeur. Mais en 1787, Mignard est anobli par Louis XIV et à la mort de Le Brun en 1690, il est nommé Premier peintre du roi et entre à l’Académie au poste de directeur.
Pierre Mignard meurt à Paris le 30 mai 1695 à l’âge de 82 ans. Un tombeau monumental lui est réservé au couvent des Jacobins, mais détruit pendant la Révolution.
Œuvre
Pierre Mignard est un des plus grands artistes du classicisme français. Auteur de scènes mythologiques et religieuses et de portraits, il conçoit également d’immenses compositions décoratives pour les palais de l’aristocratie et les édifices religieux. Les portraits ont pour fonction à l’époque de magnifier le modèle par la mise en évidence de son statut social. Vêtements somptueux ou tenue guerrière sont de rigueur pour l’aristocratie et la royauté. Seul le portrait de Molière cherche par sa simplicité à saisir l’individu dans son humanité.
Pierre Mignard. Portrait de Philippe d'Orléans (1660-80)
Huile sur toile, 147 × 110 cm, musée des Beaux-arts de Bordeaux.
Dans ses compositions mythologiques et religieuses, Mignard accorde un soin minutieux aux détails des vêtements et anime la scène par une gestuelle appuyée. Le fond paysager est traité comme un cadre sans grande importance. Mignard n’est absolument pas un paysagiste, au contraire de Nicolas Poussin.
Pierre Mignard. Persée et Andromède (1678-79)
Huile sur toile, 188 × 247 cm, musée du Louvre, Paris.
Les grandes fresques sont conçues par l’artiste et réalisées par son atelier. Il s’agit d’un travail considérable, eu égard à la surface à couvrir. Voir quelques images ci-après en fin de page.
Scènes mythologiques et religieuses
Pierre Mignard. La Vierge à la grappe (1655-57). Huile sur toile, 121 × 94 cm, musée du Louvre, Paris. « Trois versions de ce même sujet, peintes par Mignard, sont mentionnées dans les sources anciennes […] Le tableau du Louvre constituerait une quatrième version […] Ce sujet, qui a donc tant inspiré Mignard et qui a connu un succès exceptionnel, s’inscrit dans le contexte de la spiritualité de la Réforme catholique, rapprochant l’Enfance de la Passion, la grappe de raisin faisant allusion au sang et au sacrifice du Christ. La composition, qui dérive de modèles raphaélesques, et la touche très estompée suggèrent une datation à la fin de la période romaine. L’œuvre témoigne de la grande vogue des Vierges à l’Enfant de Mignard au XVIIe siècle que l’on appelait les Mignardes et que Mazière de Monville date après le séjour de Pierre Mignard à Venise en 1654 : "Il y a peu de bons cabinets tant en Italie qu’en France où l’on ne conserve quelques-unes des Vierges que Mignard peignit à son retour de Venise. François de Poilly en a gravé plusieurs : partout où l’on estime les arts, elles sont estimées ; on les a appelées les Mignardes du nom de leur auteur". » (Commentaire musée du Louvre) |
Pierre Mignard. Le Mariage mystique de sainte Catherine (1669). Huile sur toile, 134 × 105 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. « Le mariage mystique de sainte Catherine est l’une des nombreuses œuvres créées par Mignard pour décorer diverses demeures parisiennes et les salons des amateurs d’art. Le sujet du tableau est emprunté à la Légende dorée, un recueil de la vie des saints d’Europe occidentale compilé par Jacques de Voragine au XIIIe siècle. Sainte Catherine, issue d'une famille royale, a vécu à Alexandrie sous le règne de l'empereur romain Maximin. Chrétienne, elle tenta de convertir l'empereur à la foi chrétienne, mais fut soumise à de cruelles tortures et exécutée. Pendant la prière, elle eut la vision qu'elle était mariée au Christ enfant dans les cieux. Dans son tableau, Mignard représente le moment où la Vierge a pris la main de Catherine et où le Sauveur lui a passé un précieux anneau au doigt. La branche de palmier qu’elle tient dans l’autre main symbolise la victoire sur la mort. L’épée qui gît aux pieds de la sainte est l’instrument de son martyre. » (Commentaire musée de l’Ermitage) |
Pierre Mignard. Persée et Andromède (1678-79). Huile sur toile, 188 × 247 cm, musée du Louvre, Paris. « Peint pour le Grand Condé au château de Chantilly et payé 4 400 livres à Mignard le 11 juillet 1679 […] Cette commande prestigieuse témoigne de ce qu’était la renommée de Mignard à la fin des années 1670. Le biographe de Pierre Mignard, Mazière de Monville, rapporte le succès de la composition, qui "emporta tous les suffrages" : "Andromède est peinte avec tant de jeunesse et de beauté, qu’on ne peut voir sans être attendri les larmes qui coulent de ses yeux." Monville ajoute que Le Brun, jaloux, aurait déclaré que la fille de Mignard, Catherine, renommée pour sa beauté, aurait posé pour le peintre : "Le Brun, qui ne pouvait disconvenir de l’excellence de ce morceau, dit à cette occasion : cela ne lui est pas difficile, cet homme est bien heureux de trouver sans sortir de sa maison, un modèle plus parfait que les statues antiques " (cf. Mazière de Monville, 1730) […] |
Pierre Mignard. Le Christ et la Samaritaine (1681). Huile sur toile, 122 × 161 cm, North Carolina Museum of Art, Raleigh. L’épisode de la rencontre de Jésus et de la Samaritaine provient du Nouveau Testament (Evangile selon Jean). Jésus se repose près d’un puits. Une femme de Samarie (samaritaine) venant puiser de l’eau, Jésus lui demande à boire. La Samaritaine s’en étonne car les Juifs méprisent les Samaritains et ne leur adressent pas la parole. Jésus lui répond : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle ». L’artiste place les deux figures bibliques habillées de couleurs vives (rouge, jaune, bleu) sur un fond paysager au chromatisme atténué. |
Pierre Mignard. Jésus sur le chemin du calvaire (1684). Huile sur toile, 150 × 198 cm, musée du Louvre, Paris. « Pierre Mignard a peint cette composition en 1684 pour Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay. Celui-ci la montra à Louis XIV, qui l’admira, si bien que Seignelay s’empressa de la céder au roi […] Dans un contexte de rivalité entre Mignard et Le Brun, ce fut l’occasion pour les partisans du premier de louer cette œuvre "comme le meilleur tableau qui eût jamais paru. Il semblait même que la galerie de Versailles qui venait d’être achevée, ne devait être regardée auprès de ce tableau" (cf. Guérin dans Mémoires inédits, éd. 1854). Afin de marquer publiquement la faveur intacte de son Premier peintre, Louis XIV demanda à Le Brun une composition pour servir de pendant au Portement de Croix (*) de Mignard : L’Élévation de Croix (tableau déposé par le Louvre au musée des Beaux-Arts de Troyes en 1955 ; huile sur toile ; 155 × 197 cm ; inv. D 55-5). Le Brun a repris non seulement le format, mais aussi la même échelle pour les figures, la même hauteur d’horizon, le même coloris avec une dominante ocre et des touches de bleu intense. Il répondait ainsi parfaitement à la demande du roi, qui était que les deux œuvres s’harmonisent pour faire partie d’un même décor. » (Commentaire musée du Louvre) |
Pierre Mignard. Saint Jean-Baptiste (1688). Huile sur toile, 147 × 109 cm, musée du Prado, Madrid. « Image d'un enfant, saint Jean-Baptiste, vêtu de peaux de bêtes, assis sur un rocher d’où s'écoule de l’eau, sur fond de paysage. À côté de lui se trouve un agneau, et sur le bâton qu'il tient dans sa main droite est accroché un ruban indiquant : "Ecce Agnus Dei" (Voici l'agneau de Dieu) […] La technique minutieuse des textures et les figures particulièrement élégantes sont liées à la formation initiale de Mignard en France, où il a travaillé avec les principaux artistes de l’époque baroque française. Ce tableau a été commandé en 1688 par Philippe d’Orléans pour son gendre, le roi Charles II (1661-1700). » (Commentaire musée du Prado |
Pierre Mignard. Pan et Syrinx (1688-90). Huile sur toile, 73 × 97 cm, The Museum of Fine Arts, Houston. Le sujet est tiré des Métamorphoses d’Ovide (livre I). En Arcadie, Pan poursuit la nymphe Syrinx. Mais celle-ci lui échappe en se transformant en roseaux. Le son produit par le vent soufflant dans les roseaux donnera l’idée à Pan de créer un nouvel instrument de musique, la flûte de Pan (ou syrinx), en ajustant ensemble des tubes de roseau. Pan est le personnage cornu de droite. Le vieillard de gauche est le dieu-fleuve Ladon, qui protège sa fille Syrinx. Les deux figures féminines sont des naïades, compagnes de Syrinx. |
Portraits
Pierre Mignard. Molière (v. 1658). Huile sur toile, 55 × 48,5 cm, musée Condé, Chantilly. « Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière (1622-1673), fils d’un tapissier valet de chambre du roi, élève des Jésuites au collège de Clermont, fit des études de droit avant de se tourner vers le théâtre. En 1643 il créa avec les Béjart l’Illustre Théâtre, qui fut un échec. Il dirigea alors pendant quinze ans (1643-1658) une troupe de comédiens ambulants. A partir de 1659, installé à Paris, il écrivit et joua des pièces de théâtre pour la Cour de Louis XIV comme pour le public parisien, protégé par le prince de Condé lors du scandale de Tartuffe. |
Pierre Mignard. Mazarin (v. 1658). Huile sur toile, 65 × 55,5 cm, musée Condé, Chantilly. « Ce portrait peint correspond à la gravure datée de 1661 par Van Schuppen et à celles de 1660 et 1661 de Nanteuil. Une gravure de F. Poilly, datée de 1660, dérive d’une composition presque identique, mais qui se trouve transcrite en gravure dans le même sens que la présente peinture. Il s’agit donc d’un portrait peint par Mignard peu après son retour d’Italie en 1658 et certainement avant 1660. Mazière de Monville (1730) dit d’ailleurs : "Il peignit ensuite le cardinal Mazarin. Son portrait avait été jusqu’alors l’écueil de tous les peintres, la gloire d’y réussir était réservée à Mignard : il se surpassa lui-même dans cet ouvrage qui fut universellement regardé comme ce qu’il pouvait y avoir de plus fort en ce genre." |
Pierre Mignard. Le jeune Louis XIV (v. 1660). Huile sur toile, 132 × 98 cm, Statens Museum for Kunst, Copenhague. Le jeune roi apparaît en armure pour mettre en évidence son pouvoir. Les souverains étaient d’abord des chefs de guerre devant inspirer la crainte aux puissances étrangères et à leurs sujets. |
Pierre Mignard. Louis II de Bourbon Condé et son fils Henri-Jules, duc d’Enghien (1662-66). Huile sur toile, 130 × 102 cm, Château de Versailles. « Pendant les négociations préludant à la paix des Pyrénées, les Espagnols avaient exigé le rétablissement du Grand Condé dans ses titres et ses possessions. Le traité comprit un article dans ce sens et le 27 janvier 1660, le prince se rendit à Aix-en-Provence pour demander son pardon au roi et s’humilier devant lui. Louis XIV le reçut, selon les Mémoires de Mme de Motteville, "avec beaucoup de douceur et de gravité". |
Pierre Mignard. Portrait de Philippe d'Orléans (1660-80). Huile sur toile, 147 × 110 cm, musée des Beaux-arts de Bordeaux. Philippe de France, duc d'Orléans en 1660, appelé aussi Philippe d’Orléans (1640-1701), est le frère cadet de Louis XIV. Il est réputé pour son extravagance vestimentaire (perruque, rubans, bagues, bracelets, pierreries, etc.) et ses favoris. Homosexuel, il devra se marier deux fois eu égard à son rang, avec Henriette d'Angleterre (1661-1670) puis avec Élisabeth-Charlotte de Bavière (1671-1722). Son fils, également appelé Philippe d’Orléans (1674-1723) deviendra régent de France à la mort de Louis XIV en 1715, en attendant la majorité de Louis XV. |
Pierre Mignard. Françoise de Sévigné (v. 1669). Huile sur toile, 90 × 73 cm, musée Carnavalet, Paris. Françoise de Sévigné, comtesse de Grignan (1646-1705) est la fille de l’écrivaine Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, connue sous le nom de Madame de Sévigné (1626-1696). Elle était célébrée pour sa beauté dans sa jeunesse, qui est aussi l’époque du portrait : elle a 23 ans. |
Pierre Mignard. Louis XIV couronné par la Victoire (1673). Huile sur toile, 311 × 304 cm, Château de Versailles. Titre complet : Louis XIV vêtu à la romaine et couronné par la victoire, devant Maastricht en 1673. « C’est un jeune roi de guerre que nous montre le tableau de Pierre Mignard. Secondé par Vauban, Louis XIV vient de prendre la place très forte de Maestricht, capitale du Limbourg, en treize jours à peine : "La prise de Maestricht n’étonna pas seulement les Hollandais, elle a épouvanté toute l’Allemagne", écrit Racine. |
Pierre Mignard. Louise de Kéroualle, duchesse de Portsmouth (1682). Huile sur toile, 121 × 95 cm, National Portrait Gallery, Londres. « Sur ce portrait, l’enfant noir présente à la duchesse des coraux précieux et des perles dans un coquillage, afin de souligner la richesse et le statut social de sa propriétaire. Les perles ont longtemps été des objets convoités en raison de leur rareté et de leur beauté. Elles ont peut-être été utilisées ici comme référence symbolique à la beauté de la personne représentée ou à son désir d’être représentée comme belle. |
Pierre Mignard. La Famille du Grand Dauphin (1687). Huile sur toile, 232 × 304 cm, Château de Versailles. « Commandé par la Surintendance des Bâtiments, ce tableau met en scène toute la famille de Louis de France, le Grand Dauphin, fils de Louis XIV. Monseigneur est peint légèrement à l’écart du groupe principal, le regard un peu triste, tourné vers les membres de sa famille. La Dauphine, Marie-Anne-Victoire de Bavière (1660-1690), est peinte à droite, le regard baissé, avec un air mélancolique. Elle est entourée de ses trois enfants : l’aîné, le duc de Bourgogne (1682-1712), est le seul personnage du tableau en mouvement, habillé de rouge, une lance à la main : il avait dans sa jeunesse un caractère colérique et impétueux. Le duc d’Anjou (1683-1746), futur roi d’Espagne sous le nom de Philippe V, est au premier plan, assis sur un coussin avec un petit chien entre les bras. Enfin le cadet, le duc de Berry (1686-1714), est représenté potelé et joufflu, assis auprès de sa mère. » (Commentaire Château de Versailles) |
Pierre Mignard. La marquise de Seignelay et ses deux enfants (1691). Huile sur toile, 194 × 155 cm, National Gallery, Londres. « Sur ce portrait, Catherine-Thérèse, marquise de Seignelay (1662-1699), veuve depuis peu, et deux de ses cinq fils sont représentés sous les traits de personnages de la mythologie grecque et romaine. La marquise est probablement la déesse de la mer Thétis, mais elle pourrait aussi être interprétée comme Vénus, la déesse de l'amour, avec ses attributs : une coquille Saint-Jacques et des rangs de perles. Ses fils sont peints comme Cupidon, dieu de l'amour, et Achille, héros grec de la guerre de Troie. Les enfants regardent vers un petit portrait en camée, qui pourrait être celui de leur père, faisant allusion à sa mort. |
Allégories
Pierre Mignard. Neptune offrant ses richesses à la France (1684). Huile sur toile, 342 × 720 cm, Musée national du Château de Compiègne. « Ce grand rival de Charles Le Brun (1619-1690), connu pour ses tableaux de chevalet (les mignardes) et ses portraits, fut aussi un grand décorateur qui, durant les vingt années qu’il passa à Rome, eut tout le loisir d’étudier les compositions de Raphaël, du Dominiquin ou des Carrache. De retour à Paris, Mignard connaît aussitôt le succès avec la décoration de l’hôtel d’Espernon, puis avec la coupole du Val-de-Grâce, réalisée à partir de 1663. |
Pierre Mignard. Allégorie de la peinture (1685). Huile sur toile, 86 × 80 cm, musée Ingres Bourdelle, Montauban. Un putto, assis sur un entablement de pierre et muni d’une palette et de pinceaux travaille sur un support en observant un modèle. Il est rare d’utiliser un putto pour une telle allégorie. Les artistes utilisent plutôt leur propre personnage au travail en le présentant de façon allégorique. |
Pierre Mignard. L’espérance (1692). Huile sur toile, 48,5 × 62,5 cm, musée des Beaux-arts de Quimper. « L’art de Mignard vaut pour la qualité de son dessin, la sérénité du sentiment et l’attention accordée au réel. |
Pierre Mignard. Le Temps coupant les ailes de l’Amour (1694). Huile sur toile, 68 × 54 cm, Denver art Museum. Ce tableau allégorique évoque le rapport entre l’amour et le temps. L’amour s’estompe ou se transforme avec le passage du temps. Le temps est représenté par un vieillard ailé et l’amour par Cupidon ou Eros, le dieu antique. En rognant les ailes de Cupidon, le vieillard l’empêche d’atteindre les hautes cimes du sentiment amoureux. |
Fresques de Notre-Dame du Val de Grâce
L'église Notre-Dame du Val-de-Grâce (5e arrondissement de Paris) a été construite entre 1645 et 1655 selon les plans de François Mansart (1598-1666).
Le dôme de l’église comporte à l’intérieur une coupole décorée de fresques de Pierre Mignard sur le thème : La Gloire des Bienheureux. C’est la mère de Louis XIV, Anne d’Autriche (1601-1666), qui a approuvé en 1663 le devis décrivant avec précision les détails de la fresque. Ce devis a été conservé.
Val de Grâce. Vue intérieure du dôme et de sa fresque
Pierre Mignard. Fresque du dôme du Val de Grâce (1663)
La Sainte Trinité est représentée au sommet de la coupole : Dieu le père avec son fils Jésus-Christ et une colombe symbolisant le Saint-Esprit.
Pierre Mignard. Coupole Val de Grâce, la Sainte Trinité.
La fresque comporte un très grand nombre de personnages : prophètes de l’Ancien Testament, apôtres, saints, anges musiciens, etc.
Pierre Mignard. Coupole Val de Grâce, détail
Pierre Mignard. Coupole Val de Grâce, détail
Pierre Mignard. Coupole Val de Grâce, détail
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Commentaires
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- 1. Pierre Henri DREVON Le 04/02/2024
Superbe récapitulatif de ce peintre majeur !... Merci.
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