Jean-Baptiste Monnoyer

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Patrick AULNAS

 

Portrait

 

Atelier de Godfrey Kneller. Portrait de Jean-Baptiste Monnoyer (1697-99)

Atelier de Godfrey Kneller. Portrait de Jean-Baptiste Monnoyer (1697-99)
Huile sur toile, 76,5 × 63,5 cm, collection particulière.
(Copie d’après un portrait perdu de Godfrey Kneller)

 

Biographie

1636-1699

Né à Lille le 19 juillet 1636, Jean-Baptiste Monnoyer part très jeune à Anvers où il se forme au dessin et à la peinture. Eu égard à sa spécialisation ultérieure dans les natures mortes florales, l’influence du peintre néerlandais Jan de Heem (1606-1684) sur le jeune Monnoyer est souvent citée. Jan de Heem (ou Jan Davidszoon de Heem soit fils de David), qui peignait des natures mortes principalement florales, s’était installé à Anvers en 1636, devint citoyen de la ville en 1637 et y resta jusqu’à son décès. Le peintre anversois Hieronymus Galle (1625-1679), également spécialisé dans les natures mortes, pourrait aussi avoir influencé Monnoyer.

Comme la plupart des peintres de cette époque, Monnoyer s’essaya aux grandes scènes religieuses et mythologiques, sommet de la hiérarchie des genres. Mais, arrivé à Paris en 1655, il s’emploie à la décoration des palais de la noblesse (Hôtel Lambert, Hôtel de Lauzun, tous deux situés sur l’île Saint-Louis).

 

Jean-Baptiste Monnoyer. Bouquet de camomille, roses françaises et autres fleurs (1656-99)

Jean-Baptiste Monnoyer. Bouquet de camomille, roses françaises et autres fleurs (1656-99)
Huile sur toile, 37 × 34 cm, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid.

 

Dès 1658, il fait partie des artistes travaillant pour Charles Le Brun (1619-1690), premier peintre du roi et directeur de la manufacture des Gobelins à partir de 1663. Monnoyer participe ainsi à la décoration de plusieurs résidences royales : Vincennes (les appartements de la reine), le château de Saint-Cloud (pour le frère du roi, Philippe d’Orléans), Versailles, Marly et les Tuileries. Son travail est apprécié et il devient membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1665 avec comme morceau de réception Fleurs, fruits, et objets d'art.

 

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs, fruits et objets d'art (1665)

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs, fruits et objets d'art (1665)
Huile sur toile, 142 × 184,5 cm, musée Fabre, Montpellier.

 

Jean-Baptiste Monnoyer épouse vers 1665 Marie Monier. Deux enfants naîtront de cette union. Marie Monier étant décédée en 1667, le peintre se remarie la même année avec Marie Pétré (v. 1643-1724). Huit enfants naîtront de cette union, dont Antoine Monnoyer (1672-1742) qui deviendra peintre spécialisé dans les natures mortes florales.

À partir de 1666, Jean-Baptiste Monnoyer collabore assidûment avec la manufacture des Gobelins, dessinant des couronnes et des bordures pour tapisseries. Il est nommé conseiller de l’Académie en 1679.

 

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. Le voyage du Prince (1660-99)

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. Le voyage du Prince (1660-99)
Tapisserie laine et soie, 370 × 355 cm, Fondation Banque de Santander, Madrid.

 

En 1685, il se rend à Londres sur invitation de l’ambassadeur d’Angleterre en France, lord Ralph Montagu (1638-1709). Il connaît un tel succès en Angleterre qu’il y passera beaucoup de temps. Monnoyer est submergé de commandes par la noblesse et la famille royale anglaise, qui apprécient beaucoup ses natures mortes et ses décorations florales. Son fils Antoine le suit en Angleterre. Monnoyer travaille en particulier pour Burlington House, Kensington Palace et Hampton Court. Le peintre passe les deux dernières années de sa vie en Angleterre et meurt à Londres le 16 février 1699.

 

Œuvre

Jean-Baptiste Monnoyer est considéré au 17e siècle comme le plus grand peintre français de natures mortes florales. Cette réputation s’étendra à l’Angleterre. Son œuvre comporte aussi des collaborations, sous forme de dessins, à des tapisseries et à la décoration de vases ou assiettes. Certaines de ses natures mortes ont été reproduites en gravures sur papier pour élargir leur diffusion.

 

Jean-Baptiste Monnoyer. Vase d'or avec des fleurs (1656-99)

Jean-Baptiste Monnoyer. Vase d'or avec des fleurs (1656-99)
Huile sur toile, 110 × 135 cm, musée du Louvre.

 

Les bouquets de fleurs de Monnoyer satisfont aux deux grandes ambitions qui caractérisent l’ensemble de la peinture occidentale jusqu’au 19e siècle : le beau et le vrai. Le réalisme provient de ses dessins, réalisés d’après nature à la floraison de chaque variété et dont son ouvrage Le Livre de toutes les sortes de fleurs d’après nature (1670-1680) constitue un recueil. La beauté résulte du choix de fleurs somptueuses (variétés de roses, de jacinthes, d’anémones, etc.), assemblées en bouquet selon une harmonie chromatique laissant une grande place à la lumière (les fleurs blanches et jaunes éclairent la composition) et placées dans un vase posé sur un entablement de pierre. La formation flamande de l’artiste, attentive au réel, se conjugue chez lui à l’influence italienne, éprise d’idéal, pour aboutir à ce compromis typiquement français entre raison et émotion, caractéristique de l’art sous le règne de Louis XIV.

Les cartons de tapisserie de Monnoyer constituent une collaboration à des créations prestigieuses par les manufactures de Beauvais et des Gobelins jusqu’au début du 18e siècle. Deux exemples sont présentés ci-après : Histoire de l’Empereur de Chine (1660-99) et Ensemble de cinq Grotesques (v. 1688).

 

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. L’éléphant (v. 1688)

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. L’éléphant (v. 1688)
Tapisserie laine et soie, 295 × 460 cm, Metropolitan Museum of Art. New York
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Huiles sur toiles

 

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs, fruits et objets d'art (1665)

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs, fruits et objets d'art (1665)
Huile sur toile, 142 × 184,5 cm, musée Fabre, Montpellier.

« Monnoyer accède à l'Académie en 1665 avec cette œuvre caractéristique de l'opulence qui s'empare de l'art de la nature morte sous le règne de Louis XIV. Mêlant contenu allégorique et virtuosité technique, il y dissimule le portrait symbolique d'un amateur sensible aux plus belles productions de la nature et de l'esprit humain. » (Commentaire Musée Fabre)

Jean-Baptiste Monnoyer. Nature morte aux fruits, plat en faïence et cruche dorée (1655-70)

Jean-Baptiste Monnoyer. Nature morte aux fruits, plat en faïence et cruche dorée (1655-70)
Huile sur toile, 105 × 86 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs dans un vase (1655-79)

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs dans un vase (1655-79)
Huile sur toile, 73 × 58 cm, Palais-musée des Archevêques de Narbonne.

Jean-Baptiste Monnoyer. Vase d'or avec des fleurs (1656-99)

Jean-Baptiste Monnoyer. Vase d'or avec des fleurs (1656-99)
Huile sur toile, 110 × 135 cm, musée du Louvre.

Jean-Baptiste Monnoyer. Nature morte (1656-99)

Jean-Baptiste Monnoyer. Nature morte (1656-99)
Huile sur bois, 13,4 × 17 cm, Sheffield Galleries and Museums Trust, Sheffield.

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs (1655-85)

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs (1655-85)
Huile sur toile, 43 × 34 cm, Musée des Augustins, Toulouse.

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs (1656-99)

Jean-Baptiste Monnoyer. Fleurs (1656-99)
Huile sur toile, 113 × 100 cm, musée des Beaux-arts de Marseille.

Jean-Baptiste Monnoyer. Vase de marbre avec guirlande de fleurs (1656-99)

Jean-Baptiste Monnoyer. Vase de marbre avec guirlande de fleurs (1656-99)
Huile sur toile, 115 × 77 cm, Nationalmuseum, Stockholm.

Jean-Baptiste Monnoyer. Bouquet de camomille, roses françaises et autres fleurs (1656-99)

Jean-Baptiste Monnoyer. Bouquet de camomille, roses françaises et autres fleurs (1656-99)
Huile sur toile, 37 × 34 cm, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid.

« Le […] bouquet se compose de roses françaises (Rosa gallica ab R. x provincialis), de roses jaunes simples (Rosa foetida), de fleurs d’oranger (Citrus aurantium) et de deux types d’œillets (Dianthus caryophyllus plenus albo-violescens et Dianthus caryophyllus plenus albo-cinnabarescens). Toutes sont des espèces fréquentes dans l’œuvre de Monnoyer et très appréciées, assez courantes dans les jardins aristocratiques français du 17e siècle. » (Susan Morris, commentaire du musée Thyssen-Bornemisza)

 

Gravures

Le Livre de toutes les sortes de fleurs d’après nature de Jean-Baptiste Monnoyer paraît entre 1670 et 1680. Basées sur des créations du peintre, les planches ont été gravées par Jean Vauquier. Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve un exemplaire de l’ouvrage (hors tout, 55,5 × 41,7 × 0,6 cm), dont voici quelques planches.

 

Jean-Baptiste Monnoyer. Livre de toutes les sortes de fleurs, planche 1

Jean-Baptiste Monnoyer. Livre de toutes les sortes de fleurs, planche 1

Jean-Baptiste Monnoyer. Livre de toutes les sortes de fleurs, planche 3

Jean-Baptiste Monnoyer. Livre de toutes les sortes de fleurs, planche 3

Jean-Baptiste Monnoyer. Livre de toutes les sortes de fleurs, planche 6

Jean-Baptiste Monnoyer. Livre de toutes les sortes de fleurs, Planche 6

Jean-Baptiste Monnoyer. Livre de toutes les sortes de fleurs, planche 12

Jean-Baptiste Monnoyer. Livre de toutes les sortes de fleurs, planche 12

 

Tapisseries

Jean-Baptiste Monnoyer, Guy Louis Vernansal et Blin de Fontenay. Histoire de l’Empereur de Chine (1660-99).

Histoire de l’Empereur de Chine est un ensemble de six tapisseries tissées à la manufacture de Beauvais : Le Prince tient une audience ; Le Voyage du Prince ; Les astronomes ; Le repasRécolte d'ananas ; La cueillette du thé. Basées sur des cartons (*) de Jean-Baptiste Monnoyer, Guy Louis Vernansal et Blin de Fontenay, cette série connaît un succès considérable. Le style chinois avait vu le jour en France en 1670 avec la construction à Versailles du Trianon de porcelaine, architecture légère à ossature bois, revêtue de carreaux de céramique, détruite et remplacée par le Grand Trianon en 1687. Ce courant artistique chinois se caractérise par une grande précision iconographique et une approche exotique et romanesque de la Chine.

(*) Le carton de tapisserie est un outil de travail fondamental à la réalisation de la tapisserie. Avant de commencer une tapisserie, il faut concevoir un projet qui indique la composition, les motifs et les couleurs. Ce projet se concrétise par une petite maquette qui peut être réalisée sur carton. Cette maquette, appelée carton par les historiens de l’art, est ensuite agrandie à la dimension de la tapisserie pour servir de modèle.

 

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. Les astronomes (1660-99)

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. Les astronomes (1660-99). Tapisserie laine et soie, 339,5 × 315 cm, musée du Louvre, Paris. Tissée vers 1722-24. « La scène centrale représente l'empereur de Chine (sans doute Kangxi) au milieu d'un groupe de savants menés par un père jésuite et entourés d'instruments scientifiques. Large bordure à fond bleu fleurdelisé au chiffre de Fleuriau d'Armenonville et aux emblèmes de sa charge de Garde des sceaux. » (Commentaire musée du Louvre)

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. Le voyage du Prince (1660-99)

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. Le voyage du Prince (1660-99). Tapisserie laine et soie, 370 × 355 cm, Fondation Banque de Santander, Madrid. « Certains des personnages apparaissant dans cette série sont basés sur des individus historiques réels. Le prince est l’empereur Kangxi, représenté dans une pose tirée du frontispice de la Descriptio Legationis Batavicae de Johan Nieuhof (Amsterdam, 1668), tandis que son portrait est dérivé de celui publié par le père jésuite Athanasius Kircher dans China Monumentis (Amsterdam,1667), qui est aussi la source de l'astronome qui descend l'escalier de la pagode. Ce dernier personnage est en fait le père jésuite Schall, qui apparaît également dans le panneau intitulé Les Astronomes, dont le côté gauche est semblable à une autre tapisserie de la collection de Santander. Dans le cas du Voyage du Prince, la composition se termine normalement à gauche par les branches vues ici à côté du palanquin, tandis qu'à droite elle se termine généralement à mi-chemin par la croupe du cheval gris pommelé. Cependant, dans les exemplaires de ce type, la composition est de format vertical alors que le présent exemplaire est horizontal, indiquant que la tapisserie a été tissée pour un endroit spécifique. La bordure sur cet exemplaire semble correspondre à un ensemble tissé vers 1700. » (Commentaire Google Arts & Culture)

 

 

Jean-Baptiste Monnoyer, Jean Berain et Guy Louis Vernansal l’Ancien. Ensemble de cinq Grotesques (v. 1688)

Manufacture de Beauvais. Dessin de Jean-Baptiste Monnoyer, Jean Berain, Guy Louis Vernansal l’Ancien. Directeur d’atelier : Philippe Béhagle ou son fils. Tissées vers 1690-1711.

A l’instigation notamment de Jean Bérain (1644-1711), dessinateur du roi, l’arabesque et la grotesque réapparaissent à la fin du 17e siècle. Les chambres souterraines du palais de Néron avaient été découvertes à la fin du 15e siècle et appelées à tort grotti, d’où grotesques. Les décors romains, réinterprétés de façon fantaisiste, inspirent aux créateurs des ornements très élaborés en marqueterie Boulle, en faïence, dans le bronze ou dans la tapisserie.

L’ensemble de cinq tapisseries qualifié Cinq Grotesques se rattache à ce courant décoratif. Les cartons ont été réalisés par plusieurs artistes, dont Jean-Baptiste Monnoyer. Ils représentent des musiciens, des acrobates et des animaux exotiques dans un cadre architectural fantaisiste. « Le sujet léger et le dessin fantaisiste contrastent avec le style plus lourd et orné qui avait caractérisé la tapisserie française au cours du troisième quart du XVIIe siècle. La série jouit d’une immense popularité à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, et l’atelier de Beauvais produit de nombreux tissages pour une clientèle internationale. » (Commentaire MET)

 

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. L’éléphant (v. 1688)Jean-Baptiste Monnoyer et autres. L’éléphant (v. 1688)
Tapisserie laine et soie, 295 × 460 cm, Metropolitan Museum of Art. New York.

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. L’Offrande à Bacchus (v. 1688)Jean-Baptiste Monnoyer et autres. L’Offrande à Bacchus (v. 1688)
Tapisserie laine et soie, 292 × 203 cm, Metropolitan Museum of Art. New York.

Jean-Baptiste Monnoyer et autres. Le chameau (v. 1688)Jean-Baptiste Monnoyer et autres. Le chameau (v. 1688)
Tapisserie laine et soie, 300 × 529 cm, Metropolita
n Museum of Art. New York.

 

Faïencerie

 

Assiette1 (v 1735-40), d’après les gravures de Jean-Baptiste MonnoyerAssiette1 (v 1735-40), d’après les gravures de Jean-Baptiste Monnoyer

 

Assiette2 (v 1735-40), d’après les gravures de Jean-Baptiste MonnoyerAssiette2 (v 1735-40), d’après les gravures de Jean-Baptiste Monnoyer

Porcelaine à pâte dure avec dorure, hors tout : 4,8 × 38,7 cm, Metropolitan Museum of Art. New York. « Les corbeilles de fleurs magnifiquement peintes de ces deux plats proviennent de gravures françaises d’après l’œuvre de Jean Baptiste Monnoyer (1634-1699). Au dos de chaque plat se trouvent les armoiries d’une famille écossaise nommée French from Berwickshire. » (Commentaire MET)

 

 

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Jean-Baptiste Monnoyer

 

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