Jan Steen

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Patrick AULNAS

 

Autoportrait

 

Jan Steen. Autoportrait (v. 1670)

Jan Steen. Autoportrait (v. 1670)
Huile sur toile, 73 × 62 cm, Rijksmuseum, Amsterdam

 

Biographie

 

1626-1679

Jan Steen est issu de la bourgeoise aisée de Leyde, ville du sud des Pays-Bas. Son père, Havick Steen était marchand de grains et brasseur. Il se marie dans une église catholique, en 1625, avec Elisabeth Capiteyn. De nombreux enfants naîtront de cette union, mais seulement six survivront. Jan est l’aîné. Sa date de naissance exacte n’est pas connue car les registres de baptêmes catholiques de Leyde ont été perdus pour cette période.

A partir de 1639, Jan Steen fréquente l’école latine de Leyde, l’équivalent des lycées actuels. En 1646, il s’inscrit à l’université de Leyde comme étudiant en art. Mais il ne termine pas ses études, son inscription à l’université étant probablement motivée par les avantages corrélatifs, par exemple l’exemption du service dans la milice. Aucun document d’archive concernant la formation artistique de Jan Steen n’ayant été conservé, il faut se référer aux conjectures des historiens spécialisés pour en avoir une idée. Trois artistes auraient concouru à la formation de Jan Steen : Nicolaus Knüpfer (1603-1660),  peintre allemand de scènes historiques d’Utrecht, Adriaen van Ostadeet (1610-1685), peintre de la vie paysanne de Haarlem et Jan van Goyen (1596-1656), grand peintre paysagiste.

 

Jan Steen. Le morceau de musique (1659)

Jan Steen. Le morceau de musique (1659)
Huile sur bois, 42 × 33 cm, National Gallery, Londres.

 

C’est en 1749 que Steen devient l’assistant de van Goyen et s’installe dans la maison de ce dernier sur la Bierkade à La Haye. Le 3 octobre 1649, il épouse la fille de van Goyen, Margriet, avec qui il aura huit enfants. Il continue à travailler avec son beau-père jusqu’en 1654, date à laquelle il part diriger la brasserie De Slang (Le Serpent) à Delft pendant trois ans. Mais l’artiste n’est pas du tout un gestionnaire et accumule des dettes qu’il devra rembourser pendant de nombreuses années. Il quitte cette brasserie en 1657 pour aller vivre à Warmond, près de Leyde. En 1660, il s’installe à Haarlem et s'inscrit à la guilde de Saint-Luc de la ville en 1661. Il atteint alors sa période de grande créativité artistique avec des tableaux plus grands et une liberté de style nouvelle.

 

Jan Steen. Deux hommes et une femme jouant de la musique sur une terrasse (1670-75)

Jan Steen. Deux hommes et une femme jouant de la musique sur une terrasse (1670-75)
Huile sur toile, 44 × 61 cm, National Gallery, Londres.

 

Après la mort de sa femme et celle de ses parents au cours des années 1669-70, Jan Steen retourne dans sa ville natale de Leyde pour vivre dans la maison de ses parents, dont il a hérité. Il épouse Maria van Egmond le 22 avril 1673 et un fils naît de cette union en 1674. Cette même année, il est désigné pour diriger la guilde se Saint-Luc de la ville. Il meurt en février 1679 et il est inhumé dans le caveau familial de la Pieterskerk (église Saint-Pierre) de Leyde.

 

Œuvre

 

A cette époque, le baroque domine aux Pays-Bas et Rembrandt est le chef de file de ce courant. Mais alors que Rembrandt est plutôt spécialisé dans les scènes religieuses et mythologiques et les portraits, Jan Steen est un des plus grands peintres de scènes de genre de l’époque. Le style baroque se manifeste chez lui par des scènes de la vie quotidienne très animées avec un grand nombre de personnages. Autre caractéristique du baroque, le tableau est une vue partielle d’une scène qui semble déborder du cadre. C’est l’ambiance de désordre, voire de chaos, qui règne dans ses compositions qui rendra Steen célèbre, à tel point que l’expression « een huishouden van Jan Steen » (un ménage à la Jan Steen) est devenue courante pour désigner une situation confuse.

 

Jan Steen. Les effets de l’intempérance (1663-65)

Jan Steen. Les effets de l’intempérance (1663-65)
Huile sur bois, 76 × 107 cm, National Gallery, Londres.

 

Les scènes de genre de Jan Steen constituent un panorama d’une richesse exceptionnelle de la vie quotidienne aux Pays-Bas au 17e siècle. Mais au-delà du quotidien festif ou parfois luxurieux, les tableaux de Steen comportent souvent un message moral sous forme symbolique. Le comportement des acteurs de la scène peut paraître divertissant mais, nous  prévient l’artiste, il ne doit pas être imité.

 

Jan Steen. La leçon de danse (1660-79)

Jan Steen. La leçon de danse (1660-79)
Huile sur bois, 68,5 × 159 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

Jan Steen fut un peintre prolifique dont l’œuvre a dû comporter approximativement 800 tableaux. Environ 350 nous sont parvenus. A côté des scènes de genre, par lesquelles il marque l’histoire de l’art, apparaissent quelques peintures religieuses et des portraits. Il connut le succès de son vivant mais il n’eut que très peu d’élèves. Le seul qui reste dans l’histoire de l’art est Richard Brakenburgh (1650-1702), spécialisé également dans les scènes de genre. La peinture de la vie quotidienne de Steen a cependant inspiré de nombreux artistes.

 

Jan Steen. Le mariage villageois (1653)

Jan Steen. Le mariage villageois (1653). Huile sur toile, 81 × 64 cm, Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam. « Un mariage campagnard a lieu dans une cour. Le marié descend les escaliers pour accueillir la mariée. La foule semble critiquer le couple et s’en moquer. Il est probable que la mariée a déjà perdu sa virginité. Cela peut être déduit du relief sur la fontaine représentant un cavalier enlevant une femme. Jan Steen commente ici ironiquement un mariage atypique, complètement en contradiction avec la morale bourgeoise de l'époque. La date de 1653 se trouve en bas à gauche, précision rare dans l'œuvre de Steen. Cela signifie que ce tableau peut être considéré comme le premier chef-d'œuvre de Steen. Les figures sont nettement groupées et chacune comporte une magistrale caractérisation individuelle. Le mariage villageois prouve qu'avant son départ pour Delft, Jan Steen était un artiste indépendant, et déjà un maître dans son art. » (Commentaire Google Arts & Culture) 

Jan Steen. Le bourgmestre de Delft et sa fille (1655)

Jan Steen. Le bourgmestre de Delft et sa fille (1655). Huile sur toile, 106 × 96 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.  Il s’agit d’Adolf Croeser, bourgmestre de Delft, avec sa fille Catharina à sa gauche. « Les jambes écartées et son bras droit sur la hanche, Croeser est assis sur le perron de sa maison le long du canal Oude Delft à Delft. Sa fille de treize ans, Catharina, nous regarde droit dans les yeux. Jan Steen a inclus un élément narratif dans ce portrait : une pauvre femme et un enfant mendient auprès du riche marchand de céréales. En 1657, deux ans seulement après la réalisation de ce portrait, Croeser se portait caution pour Steen, qui était gravement endetté. » (Commentaire Rijksmuseum)

Jan Steen. Femme à sa toilette (1655-60)

Jan Steen. Femme à sa toilette (1655-60). Huile sur bois, 37 × 27,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « C’est un moment intime. Une jeune femme se déshabille avant d’aller se coucher. Elle enlève un bas et la marque laissée par sa jarretière est visible juste au-dessous de son genou. Sa jupe relevée donne au spectateur une vue plongeante le long de ses jambes nues. L’érotisme explicite de l’image n’a pas toujours été acceptée ; jusqu’au début du 20e siècle, une sous-jupe était peinte sur ses cuisses. » (Commentaire Rijksmuseum)

Jan Steen. Le morceau de musique (1659)

Jan Steen. Le morceau de musique (1659). Huile sur bois, 42 × 33 cm, National Gallery, Londres. Intitulé par la National Gallery Une jeune femme jouant du clavecin à un jeune homme. « Une jeune femme élégamment vêtue joue du clavecin pour un homme appuyé sur l’instrument. La musique est souvent liée à l’amour dans les peintures néerlandaises, mais contrairement à d’autres scènes de genre de ce type, le couple ne semble pas flirter. La jeune femme se concentre sur sa partition.
Les inscriptions latines placées sur l’instrument fournissent un commentaire spirituel et ironique. Les mots SOLI DEO GLORIA (Gloire à Dieu seul) apparaissent sous le clavier, ce qui signifie que la jeune femme joue uniquement pour la gloire de Dieu. Mais l’inscription sur le panneau vertical indique ACTA VIRUM PROBANT (« les actions caractérisent l’homme »). L’admirateur de la jeune femme est donc sur le point de passer à l’action. Vraisemblablement, il formera bientôt avec elle un duo intime, accompagné par le théorbe que porte le page aperçu à travers la porte ouverte. » (Commentaire National Gallery)

Jan Steen. Prière avant le repas (1660)

Jan Steen. Prière avant le repas (1660). Huile sur bois, 54 × 46 cm, The Leiden Collection, New York. « Jan Steen représente une famille en prière devant un modeste repas composé de pain, de fromage et de jambon. Le père a retiré son chapeau, les yeux baissés, tandis que la femme tient son enfant bien au chaud dans ses bras. Steen a traité le repas et le cadre avec un soin remarquable, du jambon tranché sur le tonneau au chiffon doux et en lambeaux au-dessous. La lumière de fin d'après-midi entrant par la fenêtre ouverte améliore la spiritualité tranquille de la scène. Cette peinture de Steen reflète l'idéal d'une famille hollandaise pieuse et harmonieuse. Sur un panneau accroché au mur apparaît un texte biblique évoquant le credo de la famille : aimer Dieu le Père, rejeter la convoitise et mener une vie honnête. » (Commentaire Google Arts & Culture)

Jan Steen. Joueurs de quilles à l’extérieur d’une auberge (1660-63)

Jan Steen. Joueurs de quilles à l’extérieur d’une auberge (1660-63). Huile sur bois, 34 × 27 cm, National Gallery, Londres. « Ce petit tableau étincelant est inhabituel dans l’œuvre de Jan Steen. Nous sommes à l’extérieur d’une auberge – Le cygne blanc, à en juger par l’enseigne – plutôt que dans son intérieur sombre, cadre plus typique de Steen.
Le mouvement énergique de l’homme qui joue aux quilles suggère qu’il est un bon joueur et que, dans un instant, les quilles seront dispersées. Ses compagnons observent le jeu tandis qu’un petit garçon se tient droit et regarde attentivement, une béquille sous le bras. Steen a saisi les caractéristiques des personnages avec très peu de détails du visage, les poses et les gestes suffisants pour les évoquer.
Les peintures de Steen sont réalistes et divertissantes. Sa situation de gérant d’une auberge lui a permis de connaître les personnes et les activités qu’il a peintes, les rendant spontanées, vivantes et fidèles à la réalité. » (Commentaire National Gallery)

Jan Steen. Le couple dansant (1663)

Jan Steen. Le couple dansant (1663). Huile sur toile, 102,5 × 142,5 cm, National Gallery of Art, Washington. « Les peintures de Jan Steen englobent un large éventail d’ambiances et de sujets, des scènes intimes d’une famille priant avant un repas aux fêtes de village, mais toutes ses peintures comportent une approche chaleureuse de la vie des gens ordinaires. Les cinq sens sont représentés dans cette œuvre dans laquelle deux jeunes musiciens jouent pour un couple de danseurs tandis que d’autres personnes dans la tonnelle couverte de vigne flirtent, mangent, boivent ou fument. Les enfants s’amusent avec leurs jouets. Le personnage souriant, à gauche, qui caresse le menton de la femme buvant dans un élégant verre à vin n’est autre que Steen lui-même. Malgré l’apparente frivolité de la scène, Steen a utilisé des références emblématiques telles que des fleurs coupées, des coquilles d’œufs cassées et des bulles de savon pour avertir le spectateur du caractère éphémère des plaisirs sensuels.
La plupart des grands tableaux de Steen sont des scènes complexes de familles et de fêtards comportant une dimension spirituelle par le biais de proverbes, emblèmes ou autres messages moralisateurs. Ses tableaux, marqués par une utilisation sophistiquée de la littérature contemporaine et du théâtre populaire, représentent souvent des personnages de la commedia dell’arte italienne et des rederijkerskamers (chambres de rhétorique) néerlandaises. Steen, l’un des peintres hollandais les plus polyvalents et les plus prolifiques du XVIIe siècle, était apparemment moins habile dans son autre profession de brasseur et d’aubergiste car, selon la légende, il buvait trop en puisant dans son stock et dépensait plus d’argent qu’il n’en gagnait. L’ambiance chaotique et l’humeur joyeuse apparaissant dans ses compostions ont donné naissance au dicton néerlandais "diriger un ménage comme Jan Steen", ce qui signifie avoir une maison désordonnée. » (Commentaire National Gallery of Art)

Jan Steen. La fête de saint Nicolas (1663-65)

Jan Steen. La fête de saint Nicolas (1663-65). Huile sur toile, 82 × 70,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « La fête de Saint-Nicolas a lieu en décembre. Aux Pays-Bas, elle est célébrée de la même manière depuis des siècles. Les enfants sages reçoivent des cadeaux du saint. La petite fille au premier plan, par exemple, a un seau plein de friandises. Les enfants indisciplinés, comme le garçon gémissant à gauche, n’ont que quelques brindilles dans leur chaussure. Jan Steen était un conteur né. Il a réussi à incorporer tous les éléments de la fête populaire dans ce tableau. » (Commentaire Rijksmuseum)

Jan Steen. Les effets de l’intempérance (1663-65)

Jan Steen. Les effets de l’intempérance (1663-65). Huile sur bois, 76 × 107 cm, National Gallery, Londres. « La bienséance, l’ordre et la tempérance étaient des vertus importantes dans la société calviniste néerlandaise au XVIIe siècle. Les gens admiraient le travail acharné et désapprouvaient le laxisme. Mais ils aimaient aussi s’amuser et Jan Steen avait le don de rendre la moralisation divertissante.
Certaines de ses compositions sont immédiatement compréhensibles. Il s’agit ici d’une famille où les enfants et les domestiques sont livrés à eux-mêmes. Ils donnent leur déjeuner au chat, du vin à un perroquet et des roses au cochon, tandis qu’un petit garçon tend la main vers le sac de la femme endormie. Elle est la mère de famille, responsable du bien-être de ses enfants. Abrutie par le tabac et le vin, sous-entend Steen, elle a négligé ses devoirs. En conséquence, ses enfants se dévergondent et, dans le jardin, un homme – peut-être son mari – séduit la jeune femme qui est assise sur ses genoux. » (Commentaire National Gallery)

Jan Steen. Une famille paysanne à l’heure du repas (v. 1665)

Jan Steen. Une famille paysanne à l’heure du repas (v. 1665). Huile sur toile, 45 × 38 cm, National Gallery, Londres. Également intitulé La prière avant la chère. « Dans une pièce calme et sombre, une petite fille croise les mains pour prier. Elle regarde droit devant elle comme sa mère lui a appris à le faire lorsqu’elle est en prière. Son regard est fixe pour éviter la tentation pendant la prière. Les ouvrages de préceptes moraux et les prescriptions de l’Église mettaient l’accent sur l’importance de la famille dans l’enseignement de la morale et dans l’orientation d’esprit de l’enfant vers le droit chemin. Pour une fille, cela signifiait le mariage, la maternité et la famille.
Les peintures de Jan Steen incarnent les deux aspects de l’approche néerlandaise du comportement humain au milieu du XVIIe siècle. De nombreux tableaux nous transportent dans un monde coloré, drôle et débauché, pour nous proposer un exemple de mauvais comportement mais aussi pour nous faire rire. Il dépeint également le modèle de la vie tranquille d’une famille unie, éduquant ses enfants dans l’adversité. » (Commentaire National Gallery)

Jan Steen. La femme malade (1663-66)

Jan Steen. La femme malade (1663-66). Huile sur toile, 76 × 163,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Abattue par la fièvre, la jeune femme pose sa tête sur un oreiller. A-t-elle le mal d’amour ? Est-elle enceinte ? Pour le savoir, un charlatan met une pièce de vêtement de sa patiente à brûler dans un brasero. L’odeur révélera son secret. Jan Steen présente ici un tel charlatan faisant son diagnostic. Sa tenue à l’ancienne le caractérise comme un personnage comique. » (Commentaire Rijksmuseum)

Jan Steen. Ascagnes et Lucelle (La leçon de musique) (1667)

Jan Steen. Ascagnes et Lucelle (La leçon de musique) (1667). Huile sur toile, 63 × 53,7 cm, National Gallery of Art, Washington. « Cette scène de Jan Steen évoquant l’approche amoureuse utilise la musique comme métaphore de l’amour et du désir. Une jeune femme amoureuse jouant du luth n’a d’yeux que pour son compagnon, occupé à tendre la corde de son instrument. Le lit avec deux oreillers et la petite sculpture de Cupidon au-dessus de la porte renforcent la nature amoureuse de la scène.
Ce tableau de Steen a traditionnellement été appelé La leçon de musique, mais la présence de la femme plus âgée derrière le couple et de l’homme debout dans l’embrasure de la porte indique que la scène de genre de Steen représente en fait un épisode de la tragicomédie Over-gesette Lucelle du célèbre poète et dramaturge d’Amsterdam Gerbrand Adriaensz Bredero (1585-1618). Lucelle, l’héroïne, et Ascagnes, le commis de son père, sont des amants de classes sociales différentes qui tentent de surmonter les restrictions imposées à leur amour. Steen montre le couple se jurant un amour éternel. Leur dénonciation par un autre serviteur du père de Lucelle, l’homme dans l’embrasure de la porte, conduit à un épisode au cours duquel on découvre qu’Ascagnes, le prétendant de modeste origine et donc socialement inéligible, est en fait le fils du roi de Pologne, et que le poison utilisé par le père sur les amants n’était en fait qu’un somnifère. La pièce se termine sur une note optimiste avec le mariage du couple. » (Commentaire National Gallery of Art)

Jan Steen. La joyeuse famille (1668)

Jan Steen. La joyeuse famille (1668). Huile sur toile, 110,5 × 141 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Cette joyeuse famille fait beaucoup de bruit : le père chante en levant un verre, la mère et la grand-mère plaisantent et les enfants soufflent dans un instrument à vent ou fument une longue pipe. L’inscription suspendue à la cheminée donne la morale de l’histoire : " Si les vieux chantent, les jeunes les imitent ". Qu’adviendra-il des enfants si leurs parents donnent le mauvais exemple ? » (Commentaire Rijksmuseum)

Jan Steen. La mauvaise compagnie (1665-70)

Jan Steen. La mauvaise compagnie (1665-70). Huile sur bois, 42 × 51  cm, musée du Louvre, Paris. « Thème assez courant chez les Nordiques du jeune dormeur (ivre !) se perdant chez des prostituées et volé par elles (la vieille est une typique entremetteuse) qui renvoie indirectement à l’épisode du Fils prodigue. Cartes à jouer – parallèle classique entre amours incertaines et jeux de hasard –, boisson, musique et tabac soulignent le dérèglement moral et l’infortune (vol) qui en découlent. » (Commentaire musée du Louvre)

Jan Steen. Moïse et la couronne du pharaon (1670)

Jan Steen. Moïse et la couronne du pharaon (1670). Huile sur toile, 78 × 79 cm, Mauritshuis, La Haye. Episode de l’Ancien Testament. Moïse, recueilli enfant par la fille du pharaon, est élevé à la cour d’Égypte. Jan Steen illustre ici un épisode ludique. Par jeu, Pharaon place sa couronne sur la tête de l’enfant Moïse, qui la jette au sol et la piétine. Le peintre traite cette scène religieuse comme s’il s’agissait de l’une de ses scènes de genre, c’est-à-dire avec une extrême animation : nombreux personnages, mouvements des corps, mimiques. Il apporte un soin extrême aux détails : vêtements, tenture, trône royal.

Jan Steen. Deux hommes et une femme jouant de la musique sur une terrasse (1670-75)

Jan Steen. Deux hommes et une femme jouant de la musique sur une terrasse (1670-75).  Huile sur toile, 44 × 61 cm, National Gallery, Londres. « Cette scène n’est pas une représentation de la vie quotidienne. Placés sur une vaste terrasse donnant sur un immense jardin, les personnages ne semblent pas tout à fait appartenir à leur environnement. Les hommes sont assis de chaque côté de la chanteuse, l’un tenant un verre de vin et l’autre accordant un luth. Ils portent tous les deux des costumes à l’ancienne, avec cols et chapeaux désuets, utilisés par le théâtre comique de l’époque de Steen.
Pendant que le luthiste se concentre sur son instrument, l’homme plus âgé est nettement plus intéressé par la femme, se penchant et la regardant. Le spectateur contemporain voyait immédiatement en cet admirateur un personnage populaire célèbre des pièces de théâtre : le vieux barbon qui cherche l’affection d’une femme de la moitié de son âge. Le langage corporel de la femme indique clairement que ses sentiments ne sont pas réciproques. » (Commentaire National Gallery)

Jan Steen. La leçon de danse (1660-79)

Jan Steen. La leçon de danse (1660-79). Huile sur bois, 68,5 × 159 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.  « Les enfants sont occupés à des espiègleries. Ils apprennent à un chat à danser sur la musique d’un chalumeau, instrument à vent du 17e siècle. Alors qu’ils s’amusent beaucoup, le chat hurle en signe de protestation, rejoint par un chien qui aboie. Le vieil homme à la fenêtre réprimande avec colère les enfants : ne devraient-ils pas eux-mêmes apprendre quelque chose au lieu de donner des cours de danse à un chat ? » (Commentaire Rijksmuseum)

Jan Steen. La Fête des fleurs à la Pentecôte (17e s.)

Jan Steen. La Fête des fleurs à la Pentecôte (17e s.). Huile sur toile, 100 × 84 cm, musée du Louvre, Paris. Il ne s’agit pas d’un tableau peint par Steen mais d’une copie ancienne d’après un original disparu. « Au-dessus de la porte, même blason – inattendu – aux armes de Charles Quint que dans l’INV. 1863 [Jan Steen, Fête dans une auberge, Louvre]. Coutume (d’origine préchrétienne ?) en usage dans les Pays-Bas : une fillette couronnée de fleurs, la reine du mois de mai, passe en cortège avec d’autres enfants qui chantent et recueillent des aumônes, thème à succès apparemment traité plusieurs fois par Steen […] » (Commentaire musée du Louvre)

 

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