Jan Asselijn

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Patrick AULNAS

Portraits

 

Rembrandt. Jan Asselijn, peintre (v. 1647)

Rembrandt. Jan Asselijn, peintre (v. 1647)
Gravure à l’eau-forte, 22 × 17 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

 

Frans Hals. Le peintre Jan Asselijn (1650-60)

Frans Hals. Le peintre Jan Asselijn (1650-60)
Huile sur toile, 65 × 46 cm, Szépművészeti Múzeum, Budapest.

 

Biographie

v. 1610-1652

Ni le lieu ni la date de naissance de Jan Asselijn ne sont connus. Il serait né à Dieppe vers 1610 dans une famille huguenote. Le registre des citoyens d’Amsterdam de 1652 indique en effet que le peintre est originaire de Diepen, ce qui peut être interprété comme le village de Diemen, près d’Amsterdam, ou la ville française de Dieppe. Mais les villes d’Utrecht et de Cologne sont également citées comme lieu de naissance.

Néerlandophone, Jan Asselijn a été formé à Amsterdam, où sa présence est attestée de 1621 à 1635. L’historien de l’art Joachim von Sandrart (1606-1688) considère qu’il a eu pour maître le peintre d’Amsterdam Esaias van der Velde (1587-1610). Mais, plus récemment, l’historien Cornelis Hofstede de Groot (1863-1930) a cité le peintre Jan Martszen de Jonge (1609-1645).

 

Jan Asselijn. Mendiants devant un four à chaux romain (1638-40)

Jan Asselijn. Mendiants devant un four à chaux romain (1638-40)
Huile sur bois, 38 × 33 cm, Akademie der bildenden Künste, Vienne.

 

Asselijn est témoin d’un mariage à Amsterdam le 4 novembre 1635, puis quitte la ville à la fin de cette même année pour voyager en France et en Italie. La chronologie devient alors incertaine. Aucune œuvre datée d’Asselijn n’est connue pour la période de 1636 à 1645. Il est probable qu’il voyagea en France et en Italie en 1635, mais on ignore la date exacte de son arrivée à Rome, où il est actif jusqu’à 1643 ou 1644. Dans la ville éternelle, il est membre d’une confrérie d’artistes néerlandophones, les Bentvueghels (Bande d’oiseaux). Le surnom Krabbetje (petit crabe) lui est attribué car sa main est déformée à la suite d’une paralysie.

 

Jan Asselijn. La brèche du Sint Anthonisdijk (1651)

Jan Asselijn. La brèche du Sint Anthonisdijk (1651)
Huile sur toile, 86 × 108 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

Il retourne ensuite en France. A Lyon, au cours de l’année 1644, lui et son ami, le peintre Nicolaes de Helt Stockage (1614-1669), se marient avec deux filles de Houwaart Koorman, un marchand d’Anvers. Son épouse, Antoinette, a rapidement un premier enfant et le couple s’installe à Paris pour peu de temps. Avec d’autres peintres, dont Eustache Le Sueur (1616-1655), Jan Asselijn travaille à la décoration de l’hôtel Lambert.

 

Jan Asselijn. Scène côtière avec cavaliers au repos (v. 1652)

Jan Asselijn. Scène côtière avec cavaliers au repos (v. 1652)
Huile sur toile, 71 × 98 cm, Akademie der bildenden Künste, Vienne.

 

Jan Asselijn est à nouveau à Amsterdam à l’automne 1646. Il fréquente Rembrandt, qui a gravé son portrait. Il obtient la citoyenneté de la ville d’Amsterdam le 24 janvier 1652, rédige son testament le 28 septembre. Il est inhumé le 3 octobre 1652.

 

Œuvre

Influencé par ses maîtres Esaias van der Velde (1587-1610) et Jan Martszen de Jonge (1609-1645), Jan Asselijn commence par des scènes de batailles et des scènes de genre. Mais c’est en Italie qu’il parvient à trouver le style par lequel il marque l’histoire de l’art. Il appartient en effet au courant italianisant qui s’était développé aux Pays-Bas au 17e siècle dans le domaine de la peinture de paysage. A son retour à Amsterdam en 1646, il devient avec Jan Both (1618-1652), le peintre le plus demandé de paysages d’inspiration italienne, à la nature idéalisée et apaisante animée de détails réalistes.

 

Jan Asselijn. Paysage de montagne avec des bergers (1648-50)

Jan Asselijn. Paysage de montagne avec des bergers (1648-50)
Huile sur bois, 43 × 67 cm, Akademie der Bildenden Künste, Vienne

 

Mais, paradoxalement, sa peinture la plus connue n’est pas un paysage. Le cygne en danger, plan rapproché sur cet animal menacé par un chien, fut interprété comme une allégorie de la Hollande se défendant contre ses ennemis. Ce tableau met aussi en évidence les qualités de coloriste de Jan Asselijn.

 

Jan Asselijn. Le cygne en danger (v. 1650)

Jan Asselijn. Le cygne en danger (v. 1650)
Huile sur toile, 144 × 171 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

Peintures

Jan Asselijn. Gustav II Adolf de Suède à la bataille de Lützen (1634)

Jan Asselijn. Gustav II Adolf de Suède à la bataille de Lützen (1634). Huile sur bois, 71 × 93 cm, Museum for Kunst, Copenhague. La bataille de Lützen, ville allemande de Saxe-Anhalt, se déroule le 16 novembre 1632. Elle oppose l’armée du roi de Suède Gustave II Adolphe (1594-1632) aux forces de la Ligue catholique dirigées par Albrecht von Wallenstein (1583-1634). Les Suédois remporte la victoire, mais leur roi meurt à la tête de la cavalerie en s’éloignant de ses hommes et en se perdant dans la brume. Asselijn représente Gustave Adolphe sur son cheval, isolé et vaillant, mais vivant ses derniers instants.

Jan Asselijn. Paysage italien vu par l’entrée d’une grotte (v. 1635)

Jan Asselijn. Paysage italien vu par l’entrée d’une grotte (v. 1635). Huile sur toile, 35 × 24 cm, Nationalmuseum, Stockholm. Le peintre place un personnage dans sa composition pour indiquer l’échelle. La monumentalité de l’arc rocheux apparaît ainsi.

Jan Asselijn. Mendiants devant un four à chaux romain (1638-40)

Jan Asselijn. Mendiants devant un four à chaux romain (1638-40). Huile sur bois, 38 × 33 cm, Akademie der bildenden Künste, Vienne. Cette toile représente un four à chaux de Rome, permettant de transformer le calcaire en chaux. La chaux était utilisée dans la construction de bâtiments. Des mendiants se réchauffent sur le toit du four et d’autres jouent à la morra (mourre : jeu de cartes) au premier plan. Une telle scène de genre était appelée Bambocciata, catégorie de peintures concernant la vie quotidienne des gens du peuple. Les Bamboccianti étaient des peintres de genre actifs à Rome au 17e siècle, dont l’appellation provenait du surnom Il Bambocchio attribué au peintre Pieter Van Laer (1599-1642). Le terme bambochade est parfois utilisé en français pour désigner des scènes de genre populaires.

Jan Asselijn. Paysage de montagne avec des bergers (1648-50)

Jan Asselijn. Paysage de montagne avec des bergers (1648-50). Huile sur bois, 43 × 67 cm, Akademie der Bildenden Künste, Vienne. Asselijn propose ici un paysage correspondant à ses souvenirs d'Italie, sans restituer les détails. Des bandes horizontales sombres ou éclairées suggèrent l'étendue. Le soleil derrière les nuages menaçants accentue le caractère dramatique de la composition. Les figures du premier plan semblent perdues dans l'immensité de l'espace naturel accentuée par le choix de composition : aucun encadrement sur les bords latéraux du tableau (arbre, rocher, etc.) comme il était fréquent.

Jan Asselijn. Paysage italien (1650)

Jan Asselijn. Paysage italien (1650). Huile sur toile, 52,5 × 45 cm, Mauritshuis, La Haye. Ce paysage, qui associe les ruines antiques et une ouverture sur la mer avec contrejour à la manière de Claude Lorrain, provient des souvenirs du peintre et des dessins pris sur le vif en Italie.

Jan Asselijn. Le cygne en danger (v. 1650)

Jan Asselijn. Le cygne en danger (v. 1650). Huile sur toile, 144 × 171 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Un cygne défend énergiquement son nid contre un chien. Ce combat a été interprété politiquement au cours des siècles suivants : le cygne blanc a été assimilé à l'homme d'État Johan de Witt, assassiné en 1672, qui défendait le pays contre ses ennemis. Grâce à cette interprétation, le tableau est entré à la Nationale Kunstgalerij (l’ancêtre du Rijksmuseum) en tant que première acquisition en 1800. » (Commentaire Rijksmuseum)
Au-delà de son interprétation historique, il faut souligner la puissance évocatrice de la composition. Le peintre a choisi un plan rapproché du cygne aux ailes déployées, le chien apparaissant à peine en bas du tableau. La vue en contreplongée place le cygne au-dessus de l’observateur et renforce l’effet de taille et la volonté de résistance. Enfin, le contraste saisissant entre l’arrière-plan bleu et ocre et la blancheur éclatante de l’animal produit un effet de surgissement vers l’extérieur du tableau.

Jan Asselijn. Le Tibre et le Ponte Molle au coucher du soleil (v. 1650)

Jan Asselijn. Le Tibre et le Ponte Molle au coucher du soleil (v. 1650). Huile sur toile, 41 × 54 cm, National Gallery of Art, Washington. « Le Ponte Molle, également connu sous le nom de pont Milvius, enjambe le Tibre au nord de Rome. Le caractère pittoresque du pont a séduit de nombreux artistes du XVIIe siècle, dont Jan Asselijn. Son élégante structure évoque la beauté tranquille de la campagne romaine ; ses caractéristiques picturales sont renforcées par les ombres rythmées sur ses arches et la lumière dorée dans le ciel. Dans Le Tibre et le Ponte Molle au coucher du soleil, des bergers et des voyageurs sur la rive du fleuve animent le bas de la composition, et un gentleman soigneusement vêtu à droite fait un geste en direction d’un batelier dont le petit bateau de marchandises dérive à travers une arche. Les rayons de lumière tombant sur ces personnages soulignent leur présence subtile mais importante dans la scène.
Asselijn a reçu sa formation artistique à Amsterdam, après quoi il s'est rendu à Rome pour vivre avec un groupe d'artistes néerlandais et flamands appelés les Bentvueghels (confrérie d'artistes). Ils se concentrent sur des scènes de la vie quotidienne et sur des vues de la campagne romaine. Asselijn a fusionné ces deux domaines picturaux en représentant des gens ordinaires près de bâtiments romains, de ponts et de ruines antiques. Il adapte librement l'architecture et la topographie pour renforcer ses effets picturaux et atmosphériques. Ici, il a donné au pont une tour ronde à son extrémité nord au lieu de la grande structure en forme de pilier qui s'y trouve actuellement. » (Commentaire National Gallery of Art)

Jan Asselijn. La brèche du Sint Anthonisdijk (1651)

Jan Asselijn. La brèche du Sint Anthonisdijk (1651). Huile sur toile, 86 × 108 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. La Sint Antoniesdijk était une digue qui longeait la rive sud de la rivière appelée Binnen-IJ. Cette digue protégeait les habitations d’Amsterdam. Dans la nuit du 5 au 6 mars 1651, de forts vents du nord-ouest et une marée haute provoquèrent la rupture de la Sint Anthonisdijk en deux endroits, inondant une grande partie de la ville d’Amsterdam.
« Jan Asselijn représente l'eau impétueuse avec un sens prononcé du drame. Le manteau battant de l'homme à gauche signifie que la tempête ne s'est pas encore calmée, alors qu'à droite, les averses s'éloignent déjà. Le rouge vif contraste fortement avec le bleu clair du ciel qui se déchire. » (Commentaire Rijksmuseum)

Jan Asselijn. Tête de bœuf meuglant (1634-52)

Jan Asselijn. Tête de bœuf meuglant (1634-52). Huile sur toile, 100 × 80 cm, Staatliches Museum Schwerin. Ce plan rapproché s’apparente au Cygne en danger (1650) par le réalisme de la représentation. La composition vise également à la dramatisation par le choix de la vue en contreplongée et la projection de la tête de l’animal vers le spectateur.

Jan Asselijn. Gué entre de hautes falaises (1636-52)

Jan Asselijn. Gué entre de hautes falaises (1636-52). Huile sur toile, 56 × 68 cm, National Gallery, Prague. « Asselijn a travaillé à Rome entre 1636 et 1644 avec d'autres peintres hollandais qui se sont associés au sein d'un groupe bohème appelé Bentvueghels (Bande d’oiseaux). Chaque membre recevait un surnom, celui d’Asselijn étant petit crabe (Krabbetje), car sa main gauche était déformée. Le peintre est fasciné par la nature des paysages italiens, avec leur lumière dorée et leur ciel d'un bleu profond. Ayant accumulé un certain nombre de dessins, il les utilisa, même après son retour à Amsterdam. » (Commentaire National Gallery, Prague)

Jan Asselijn. Bouviers avec du bétail sous une arche du Colisée à Rome (1640-52)

Jan Asselijn. Bouviers avec du bétail sous une arche du Colisée à Rome (1640-52).  Huile sur bois, 42 × 45 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. Asselijn utilise le contrejour, lumière venant du fond du tableau, pour associer l’ombre où apparaissent les figures et le ciel aux nuages dorés. Ce réalisme poétique caractérise de nombreux paysage de l’artiste.

Jan Asselijn. Scène côtière avec cavaliers au repos (v. 1652)

Jan Asselijn. Scène côtière avec cavaliers au repos (v. 1652). Huile sur toile, 71 × 98 cm, Akademie der bildenden Künste, Vienne. Cette composition caractérise bien le style de Jan Asselijn. Dans un vaste paysage d’une parfaite sérénité, éclairé à contrejour comme le faisait à l’époque Claude Lorrain à Rome, le peintre a placé une scène de genre. Des cavaliers se sont arrêtés et semblent discuter du chemin à prendre. L’un d’eux montre du doigt l’itinéraire.

 

Dessins réalisés en France

Quelques dessins de Jan Asselijn ont été réalisés lors de ses séjours en France.

 

Jan Asselijn. Maisons en pierre sur le Loire (1620-52)

Jan Asselijn. Maisons en pierre sur le Loire (1620-52). Dessin sur papier, 19 × 29 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

Jan Asselijn. Le pont du Rhône à Lyon vu de l’ouest (1646-50)

Jan Asselijn. Le pont du Rhône à Lyon vu de l’ouest (1646-50). Dessin sur papier, 26 ×40 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

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