Hendrick Avercamp

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Patrick AULNAS

Biographie

1585-1634

Hendrick Avercamp est baptisé à Amsterdam le 27 janvier 1585 dans la Oude kerk (Vieille église), construite au début su 15e siècle et toujours en service aujourd’hui. Il est considéré à l’époque comme sourd-muet, mais il est possible qu’il n’ait été que muet. Hendrick est le fils de Barent Averkamp et de Beatrix Vekemans. Barent, d’abord enseignant à l’école latine à Amsterdam, s’installe en 1586 comme apothicaire à Kampen, petite ville située à 90 km au nord-est d’Amsterdam. L’un de ses fils poursuivra l’activité d’apothicaire et un autre fils deviendra médecin.

 

Hendrick Avercamp. Plaisirs d'hiver (v. 1608)

Hendrick Avercamp. Plaisirs d'hiver (v. 1608)
Huile sur bois, 77,5 × 132 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

La formation artistique d’Hendrick Avercamp est mal connue. Il étudie d’abord à Amsterdam avec le portraitiste danois Pieter Isaacks (1569-1625). La preuve en est fournie par une vente aux enchères à laquelle participa Averkamp. L’anecdote est la suivante. En 1607, le roi du Danemark Christian IV (1577-1648) rappela Pieter Isaacks. Avant son départ, celui-ci dut vendre de nombreux objets en sa possession et une vente aux enchères fut organisée. Avercamp apparaît sur la liste des acheteurs comme le muet de Pieter Isaacks (de stom tot Pieter Isacqs).

Au cours de son apprentissage à Amsterdam, Avercamp subit l’influence des peintres flamands de paysages, émigrés pour des raisons religieuses à la fin du 16e siècle, notamment Gillis van Coninxloo (1544-1607) et David Vinckboons (1576-1629). Selon certains historiens se basant sur des critères stylistiques, Vinckboons aurait pu être un autre professeur d’Avercamp.

 

Hendrick Avercamp. Patinage près de la ville (1610-20)

Hendrick Avercamp. Patinage près de la ville (1610-20)
Huile sur toile, 33 × 61 cm, Saint-Louis Art Museum, Missouri.

 

Avercamp revient à Kampen en 1614 et y reste jusqu’à sa mort en 1634. Il se consacre presque entièrement à la peinture de scènes hivernales, en général peuplées de nombreuses personnes s’adonnant à un large éventail d’activités sur les rivières gelées. Ces tableaux connaissaient un grand succès que d’autres peintres avaient exploité au cours du 16e siècle sans pour autant en devenir des spécialistes : Pieter Brueghel l'Ancien (1525-1569), Gillis Mostaert (1528-1598), Lucas van Valckenborch (1535-1597) et Sébastien Vranck (1573-1647).

 

Hendrick Avercamp. Jeux d’hiver sur la rivière gelée Ijssel (v. 1626)

Hendrick Avercamp. Jeux d’hiver sur la rivière gelée Ijssel (v. 1626)
Plume et encre noire et grise avec aquarelle, gouache et mine de plomb sur papier vergé, 20 × 33 cm,
National Gallery of Art, Washington.

 

Hendrick Avercamp vendait donc très bien ses tableaux et ses dessins parachevés à la gouache ou à l’aquarelle. Pourtant, sa mère, le considérant comme « muet et misérable » car non marié, exigea qu’il reçoive sa vie durant une somme annuelle de cent couronnes prise sur le capital de la famille.

Hendrick Avercamp meurt à Kampen le 15 mai 1585 à l’âge de 50 ans. Il est inhumé dans l’église Saint-Nicolas de la ville.

 

Œuvre

Spécialisé dans la peinture de paysage, Hendrick Avercamp se situe dans le prolongement d’un modèle déjà présent en Flandre et aux Pays-Bas au 16e siècle : le paysage animé par une foule de personnages se livrant à des activités diverses, laborieuses ou récréatives. Pieter Brueghel l'Ancien (1525-1569) avait utilisé cette formule pour représenter des festivités ou, en 1560,  des jeux d’enfants. La spécificité de la peinture d’Avercamp réside dans sa spécialisation dans le paysage hivernal. Elle lui permet de créer des compositions aux effets de lumière très étudiés où les figures colorées se détachent sur un arrière-plan presque blanc.

La ligne d’horizon est placée assez haut car il faut réserver un espace suffisant à la foule des personnages. Sur des panneaux de bois de dimensions limitées, l’artiste traite avec une extrême minutie les activités de chaque petite figure humaine ou animale, caractéristique séculaire de la peinture nordique.

 

Hendrick Avercamp. Scène d’hiver sur un canal gelé, détail

Hendrick Avercamp. Scène d’hiver sur un canal gelé, détail (v. 1620)
Huile sur bois, 37 × 65 cm, Los Angeles County Museum of Art.

 

Sa production de dessins rehaussés à l’aquarelle est également importante. Elle permettait au peintre de préparer ses tableaux à l’huile mais également de diffuser plus largement des créations beaucoup plus rapides.

 

Hendrick Avercamp. Pêcheurs au clair de lune (v. 1620)

Hendrick Avercamp. Pêcheurs au clair de lune (v. 1620)
Plume et encre brune et noire, avec aquarelle opaque sur papier, 14,4 × 19,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

Huiles sur toile

Hendrick Avercamp. Plaisirs d'hiver (v. 1608)

Hendrick Avercamp. Plaisirs d'hiver (v. 1608)
Huile sur bois, 77,5 × 132 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

Hendrick Avercamp. Plaisirs d’hiver, détail

Hendrick Avercamp. Plaisirs d’hiver, détail

Hendrick Avercamp est un spécialiste des winterjes ou paysages d'hiver avec patineurs. Ce vaste panorama hivernal rappelle certaines compositions de Peter Brueghel l'Ancien. Comme chez les flamands, la ligne d'horizon est placée très haut afin de disposer de la place suffisante pour la nuée de figures représentées. Comme chez Brueghel, ces tableaux offraient aux contemporains une occasion de contempler de multiples scènes de genre souvent cocasses.
« Le point de vue élevé de cette peinture en fait un échantillon de l'activité humaine et animale au cours d'un hiver rigoureux. Des centaines de personnes sont sur la glace, la plupart pour le plaisir, d'autres par nécessité. Avercamp n'a pas hésité à donner des détails sinistres : au premier plan à gauche, des corbeaux et un chien se régalent de la carcasse d'un cheval mort de froid. (Commentaire Rijksmuseum)

Hendrick Avercamp. Plaisirs d'hiver à Isselmuiden (v. 1608)

Hendrick Avercamp. Plaisirs d'hiver à Isselmuiden (v. 1608). Huile sur bois, 46 × 73 cm, Musée d'art et d'histoire, Genève. « L’indépendance économique et politique des Pays-Bas septentrionaux et l’affirmation d’une identité nationale stimulent, en peinture, la représentation de l’environnement local et des populations indigènes. Les paysages animés où se déploient les activités quotidiennes des villageois, souvent teintés d’humour, sont appréciés par une clientèle bourgeoise. Friande de sujets anecdotiques, celle-ci réserve un accueil particulièrement favorable au paysage hivernal dont un des premiers exemples remonte aux Patineurs devant la porte Saint-Georges de Pieter Brueghel l’Ancien. Il excelle à montrer les activités hivernales liées au travail ou aux loisirs, tel ce panneau aujourd’hui donné à Hendrick Avercamp. Au centre, des manouvriers déchargent des paniers de tourbe d’un voilier commercial. Ils sont entourés d’une foule oisive – promeneurs, joueurs de golf, patineurs ou badauds. Toutes les couches sociales – hommes, femmes, enfants – composent ce panorama où ne manquent pas les scènes triviales empruntées à la tradition flamande, comme la chute disgracieuse d’une femme ou l’homme se soulageant contre un mur. » (Commentaire, Musée d'art et d'histoire)

Hendrick Avercamp. Patinage près de la ville (1610-20)

Hendrick Avercamp. Patinage près de la ville (1610-20). Huile sur toile, 33 × 61 cm, Saint-Louis Art Museum, Missouri. « La silhouette de l'arbre dénudé, par rapport à l'arrière-plan plus clair, accentue la froideur hivernale de cette image. Cet artiste a été le premier à se spécialiser dans le panorama hivernal, avec des scènes comportant des détails réalistes et caractéristiques. Hendrick Avercamp était un observateur avisé des gens, observant avec soin les gestes et les activités pour animer ses tableaux d’éléments de la vie quotidienne. Il répétait parfois les mêmes figures dans différents tableaux, sans négliger les spécificités des personnes occupées à leurs tâches quotidiennes. » (Commentaire Saint-Louis Art Museum)

Hendrick Avercamp. Scène sur la glace près d'une ville (v. 1615)

Hendrick Avercamp. Scène sur la glace près d'une ville (v. 1615). Huile sur bois, 58 × 90 cm, National Gallery, Londres. « Au XVIIe siècle, le petit âge glaciaire s'installe en Europe du Nord. Les rivières et les canaux hollandais gèlent et les gens se tournent vers la glace pour le travail, les loisirs et les accidents. Hendrik Avercamp, qui commençait à peine sa carrière d'artiste, s'y est mis lui aussi. L'œuvre de sa vie est devenue la représentation de scènes hivernales pleines d'incidents, avec pour personnages les gens qu'il connaissait et avec lesquels il avait grandi. Sous la lumière grise d'une journée d'hiver, ils poursuivent leur vie presque sans changement – ils font des affaires, bavardent, s'occupent des enfants, s'amusent – mais utilisent des patins à glace.
La peinture d'Avercamp est à explorer. L'œil curieux pourra découvrir une multitude d'anecdotes et d'esquisses de personnages : l'homme qui relève les jupes d'une jeune fille qui a fait une chute ; des gens qui jouent au kolf, l'ancêtre du golf ; un vieil homme sur une chaise, considéré comme l'incarnation de l'hiver. Le tout est surmonté du drapeau de la République néerlandaise nouvellement indépendante, que le propriétaire néerlandais de l'image pourra contempler avec fierté. » (Commentaire National Gallery)

Hendrick Avercamp. Scène d'hiver sur un canal (v. 1615)

Hendrick Avercamp. Scène d'hiver sur un canal (v. 1615). Huile sur bois, 48 × 95 cm, Toledo Museum of Art, Ohio. « Un canal ou une rivière gelée emprisonne les bateaux et donne l'occasion à de nombreuses classes sociales de se côtoyer sur la glace. Des messieurs et des dames se saluent, se déplacent en traîneau tiré par des chevaux et louent des patins aux côtés de villageois plus modestes. Un groupe d'hommes joue au kolf, un jeu qui s'apparente au golf. Un homme, en bas à droite, regarde vers l'extérieur, comme s'il nous invitait à participer aux festivités. » (Commentaire Toledo Museum of Art)

Hendrick Avercamp. Scène d’hiver sur un canal gelé (v. 1620)

Hendrick Avercamp. Scène d’hiver sur un canal gelé (v. 1620)
Huile sur bois, 37 × 65 cm, Los Angeles County Museum of Art.

 

Hendrick Avercamp. Scène d’hiver sur un canal gelé, détailHendrick Avercamp. Scène d’hiver sur un canal gelé, détail

Le détail permet de percevoir le travail minutieux de l’artiste : harnachement du cheval, homme renouant son lacet. Cet aspect de la peinture flamande et hollandaise perdure depuis le 15e siècle.

Hendrick Avercamp. Paysage d'hiver avec patineurs (v. 1620)

Hendrick Avercamp. Paysage d'hiver avec patineurs (v. 1620). Huile sur bois, 23 × 31,5 cm, Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam. « Le paysage d'hiver est un genre qui trouve son origine dans les paysages d'hiver de Pieter Bruegel l'Ancien. Avercamp a été sensibilisé à cette tradition par les œuvres de Hans Bol, Gillis van Coninxloo et David Vinckboons. Il leur a emprunté des motifs qu'il a ensuite développés. L'horizon élevé, qui crée un espace relativement grand pour les personnages représentés, est remarquable dans son œuvre. » (Commentaire Museum Boijmans Van Beuningen)

Hendrick Avercamp. Paysage d'hiver avec figures sur la glace et tente koek-en-zopie (v. 1620)

Hendrick Avercamp. Paysage d'hiver avec figures sur la glace et tente koek-en-zopie (v. 1620). Huile sur bois, 24 × 39 cm, collection particulière. Koek-en-zopie est un terme utilisé pour désigner la nourriture et les boissons vendues aux abords de la glace pendant les périodes de patinage.
« Les voyageurs sur la glace se rassemblent autour d'une tente koek-en-zopie pour se reposer. La fumée s'échappe dans l'air glacial. Les pêcheurs, qui ont récemment ouvert un trou dans la glace, semblent avoir abandonné leur travail et ont également rejoint la chaleur de la tente. Au premier plan, un couple de personnes âgées pousse un veau (peut-être malade) attaché sur la glace à l'aide d'un traîneau à main. Le point de vue légèrement abaissé et avancé, qui met davantage l'accent sur les personnages, suggère une date probable d'environ 1620-25. Cette datation est confirmée par une analyse dendrochronologique du panneau, réalisée par le Dr Peter Klein en 2009, qui établit une date probable à partir de 1610 pour l'utilisation du support de la peinture. » (Commentaire Christie’s)

 

Dessins et aquarelles

Hendrick Avercamp. Pêcheurs au clair de lune (v. 1620)

Hendrick Avercamp. Pêcheurs au clair de lune (v. 1620). Plume et encre brune et noire, avec aquarelle opaque sur papier, 14,4 × 19,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. Il s’agit d’une des rares scènes non hivernales d’Averkamp et peut-être de son unique scène au clair de lune. L’aspect nocturne n’est pas représenté par des couleurs sombres mais au contraire par la lumière provenant de la lune et de la ville dans les lointains. Autre élément : le ciel bleu ne s’éclaircit pas à l’horizon mais reste d’un bleu intense qui contraste avec les sources de lumière.

Hendrick Avercamp. Jeux d’hiver sur la rivière gelée Ijssel (v. 1626)

Hendrick Avercamp. Jeux d’hiver sur la rivière gelée Ijssel (v. 1626). Plume et encre noire et grise avec aquarelle, gouache et mine de plomb sur papier vergé, 20 × 33 cm, National Gallery of Art, Washington. La ville de Kampen, où vivait Avercamp, se situe sur les bords de la rivière Ijssel ou Yssel. Le peintre place ici au premier plan des joueurs de kolf, jeu originaire des Pays-Bas et d’où dérivera le golf. Sur cette composition tardive, la ligne d’horizon a été abaissée et le ciel représente plus de la moitié de l’espace pictural.

Hendrick Avercamp. Deux vieillards et un traîneau (1620-33)

Hendrick Avercamp. Deux vieillards et un traîneau (1620-33).  Aquarelles opaques et translucides, avec plume et encre brune, sur graphite, sur papier vergé crème, 18 × 30 cm, Art Institute of Chicago. Le musée donne le titre suivant : Deux vieillards à côté d'un traîneau portant les armoiries d'Amsterdam et d'Utrecht.
« Hendrick Avercamp a souvent représenté des activités récréatives sur la glace. Mais il est difficile de savoir si les personnages représentés ici se divertissent ou travaillent. Le facteur en bleu, assis, termine peut-être sa tournée quotidienne entre Utrecht et Amsterdam (comme l'indiquent les armoiries à l'arrière de son traîneau). Ses vêtements sont plus soignés que ceux des hommes debout plus âgés, ce qui suggère qu'ils appartiennent à des classes sociales différentes. Derrière ces personnages principaux, des ouvriers poussent des marchandises sur le fleuve gelé jusqu'aux grands navires au loin.
Avercamp a utilisé de plusieurs mediums pour créer cette œuvre et a placé chaque élément avec soin. Il a d'abord dessiné la composition à la mine de plomb, puis a appliqué avec précision différents tons d'aquarelle à l'aide de pinceaux fins. Le dessin qui en résulte représente efficacement l'eau gelée, l'air glacial et le soleil se couchant dans un ciel nordique. » (Commentaire Art Institute of Chicago).

Hendrick Avercamp. Paysans et chaumière (1600-34)

Hendrick Avercamp. Paysans et chaumière (1600-34). Plume et encre brune, lavis et aquarelle, graphite sur papier, 20 × 19,3 cm, British Museum, Londres. « Des paysans à l’extérieur d’une chaumière ; une femme avec un panier entrant dans la chaumière ; un pêcheur et un chien assis sur un banc et deux autres hommes nettoyant le poisson sur le dessus d’un tonneau à gauche. » (Commentaire British Museum)

Hendrick Avercamp. Femme assise (1600-34)

Hendrick Avercamp. Femme assise (1600-34). Aquarelle sur papier, 11 × 9 cm, Städel Museum, Francfort-sur-le-Main. La représentation des femmes du peuple est assez rare. Il peut s’agir d’un portrait qui est signé en bas à gauche (HA).

Hendrick Avercamp. Patineurs (1600-34)

Hendrick Avercamp. Patineurs (1600-34). Craie noire, plume et encre brune, aquarelle sur papier, 11 × 16 cm, Nationalmuseum, Stockholm. Le peintre cherche à saisir le mouvement des patineurs au repos ou en action. Celui du patineur placé le plus à gauche est particulièrement juste.

 

 

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