Francisco de Zurbarán
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Patrick AULNAS
Autoportrait
Zurbarán. Autoportrait présumé (v. 1650)
Détail de Saint Luc en peintre devant la crucifixion, huile sur toile, Musée du Prado, Madrid
Biographie
1598-1664
Francisco de Zurbarán naît à Fuente de Cantos dans la province de Badajoz en 1598. Il est le fils d’un commerçant modeste. A l’âge de quatorze ans, il entre en apprentissage chez un peintre de Séville, Pedro Diaz de Villanueva. Il se marie en 1617 avec Maria Páez et s’installe à Llerena en Estrémadure. Trois enfants naîtront de cette union. Dès le début des années 1620, il commence à être connu et reçoit des commandes des églises locales. Après le décès de sa femme, il se remarie en 1625 avec Beatriz de Morales.
La suite de la vie artistique de Zurbarán est liée à des contrats conclus avec des ordres religieux pour la décoration de leurs édifices. Ainsi, en 1626, il s’engage à exécuter vingt-et-un tableaux pour la communauté des Frères prêcheurs de l’ordre dominicain de Séville. Son Christ en Croix (1627) est tellement admiré que les édiles municipaux sévillans lui proposent de venir s’installer dans cette ville en 1629. D’autres contrats suivront avec d’autres communautés religieuses.
Zurbarán. Christ en Croix (1627)
Huile sur toile, 291 × 165 cm, Art Institute, Chicago.
En 1634, Zurbarán séjourne à Madrid. Il y retrouve le peintre sévillan Diego Vélasquez avec lequel il s’était déjà lié d’amitié. La découverte des peintres italiens travaillant pour la cour d’Espagne, par exemple Angelo Nardi (1584-1664) ou Guido Reni (1575-1642), l’amènera à s’éloigner du ténébrisme de ses débuts. Le titre de Peintre du Roi lui est accordé. Les commandes vont alors affluer, y compris depuis l’Amérique du Sud.
Beatriz de Morales, sa seconde femme, meurt en 1639. Il se remarie en 1641 avec Mariana de Quadros. Mais celle-ci décède peu après. En 1644, Francisco de Zurbarán se marie pour la quatrième fois : il épouse Leonor de Tordora qui a vingt-huit ans et lui donnera six enfants. Sur le plan artistique, il jouit d’une réputation internationale bien établie : ainsi en 1647 un couvent péruvien lui commande trente-huit tableaux.
Dans les années 50 et 60, le peintre se rendra à nouveau à Madrid à plusieurs reprises. C’est dans cette ville qu’il meurt en 1664.
Œuvre
Le ténébrisme
Zurbarán est, avec Velásquez et Murillo, le peintre espagnol le plus connu du 17e siècle. Si son œuvre est parfois marqué par le ténébrisme, ce courant n’en est qu’un aspect secondaire. On a qualifié de ténébrisme une variante du baroque proche de Caravage (clair-obscur), mais accentuant les ombres et donnant ainsi un aspect très ténébreux au tableau.
Christ en Croix (1627). Huile sur toile, 291 × 165 cm, Art Institute, Chicago. Zurbarán vivait encore à Llerena lorsqu'il a peint ce tableau pour les Dominicains. L'œuvre a été placée dans une petite chapelle oratoire et a fait si forte impression qu'elle a rendu le peintre célèbre. Le fond sombre transforme la lumière qui baigne la figure du Christ en un élément surnaturel qui souligne la double nature, humaine et divine, du personnage. |
Saint Luc en peintre devant la crucifixion (v. 1650). Huile sur toile, 105 × 84 cm, musée du Prado, Madrid. Luc l'évangéliste est un compagnon de l'apôtre Paul. Il est l'auteur du Troisième Évangile. Le saint Luc figurant sur le tableau est parfois considéré comme un autoportrait de Zurbarán. Mais la ressemblance reste problématique : Zurbarán avait entre 30 et 40 ans au moment où il réalise ce tableau. |
Les scènes religieuses
Les œuvres les moins ténébristes de Zurbarán, les plus nombreuses, sont aussi les plus proches de notre sensibilité. Certains tableaux commandés par des ordres religieux comportent une conception de l’espace et un traitement de la couleur proches de la peinture contemporaine. Alors que Ribera, tout au moins dans sa jeunesse, cherchait l’intensité dramatique du moment du martyre, Zurbarán représente avec quiétude la mort d’un grand prélat, la vie quotidienne des moines ou des épisodes bibliques.
L’exposition du corps de Saint Bonaventure (1629). Huile sur toile 250 × 225 cm, musée du Louvre, Paris. Giovanni da Fidanza (vers 1218-1274) est un théologien, ministre général des franciscains. Avec Thomas d’Aquin, son contemporain, il fut l’un des maîtres de la théologie chrétienne au Moyen Âge. Canonisé en 1482, il est connu par la postérité sous le nom de saint Bonaventure. |
La maison de Nazareth (1630). Huile sur toile, 165 × 218 cm, Museum of Art, Cleveland. La scène représente Jésus (à gauche) qui s’est blessé avec la couronne d’épines qu’il a lui-même tressée. Ce tableau eut un immense succès et il en existe de nombreuses répliques et copies. |
Saint Hugues au réfectoire des Chartreux (1633). Huile sur toile, 102 × 168 cm, Museo de Bellas Artes, Séville. Hugues de Grenoble ou Hugues de Châteauneuf (1053-1132) est un évêque qui contribua à la fondation de l’Ordre des Chartreux. Il fut canonisé en 1134. |
L’adoration des mages (1639-40). Huile sur toile, 264 × 176 cm, Musée des Beaux-Arts, Grenoble. Selon le récit biblique, trois mages (astronomes) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe. |
Les portraits
Zurbarán est un grand portraitiste. Les portraits de saintes sont en fait des représentations de dames en costume de l’époque. Les dames en question, en se faisant représenter avec les attributs de leur sainte patronne, étaient ainsi dans la ligne du congrès de Trente (lutte contre le protestantisme). Le thème de l’enfance est également très intéressant chez ce peintre. L’époque impose l’omniprésence de la religion et il s’agit donc de l’enfance de la Vierge ou de celle de Jésus-Christ. Mais le sujet est traité avec une délicatesse et une humanité qui dépassent de beaucoup son caractère religieux.
Sainte Casilda (1630). Huile sur toile, 171 × 107 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid. Casilda de Tolède a vécu en Espagne au 11e siècle. Casilda était une jeune musulmane, fille de l’émir de Tolède. Selon la tradition chrétienne, elle se convertit au christianisme, vécut en ermite près d’une fontaine miraculeuse et mourut centenaire. |
Sainte Marguerite (1631). Huile sur toile, 194 × 112 cm, National Gallery, Londres. Marguerite d'Antioche de Pisidie est une vierge martyre du 4e siècle. Née à Antioche, convertie au christianisme, elle fait vœu de virginité et repousse les avances du gouverneur romain Olibrius. Sainte Marguerite est souvent figurée aux côtés d’un dragon qu’elle aurait terrassé. |
Madone avec enfant (1658). Huile sur toile, 101 × 78 cm, musée Pouchkine, Moscou. Cette Vierge allaitant son enfant est totalement humanisée et correspond à la sensibilité du 17e siècle. Elle aurait fait scandale deux siècles plus tôt. |
La Vierge enfant (1658-60). Huile sur toile, 74 × 54 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. Le talent de coloriste du peintre lui permet d'utiliser magistralement la symbolique chrétienne des couleurs. Le rouge de la robe de Marie est associé à l'amour et à la charité ; le blanc du tissus à coudre à la pureté et à l'innocence ; le vert à la jeunesse et au jardin du paradis. |
Vierge Marie avec enfant et le jeune Saint Jean-Baptiste (1662). Huile sur toile, 169 × 127 cm, Museo de Bellas Artes, Bilbao. Jean le Baptiste ou Saint Jean-Baptiste est le prophète qui, selon la tradition chrétienne, aurait annoncé la naissance du Christ. |
Les natures mortes
Les natures mortes de Zurbarán sont des chefs-d’œuvre. Avant Chardin (1699-1779), il parvient à faire vivre les objets les plus banals. Le fond sombre de ses natures mortes leur donne une luminosité et un relief exceptionnels.
Tasse et rose sur un plat d’argent (1630) Huile sur toile, 21,2 × 30,1 cm, National Gallery, Londres. Cette toile est en réalité un fragment d'une œuvre plus vaste. Le bord gauche est intact, tandis que les trois autres côtés ont été coupés. |
Nature morte avec citrons, oranges et rose (1633). Huile sur toile, 60 × 107 cm, Norton Simon Museum of Art, Pasadena. De telles compostions sont réalisées à partir d'objets distincts, regroupés pour l'occasion sur un tableau. Il s'agit donc d'une juxtaposition d'objets selon une esthétique choisie par le peintre. |
Nature morte avec cruches (v. 1650). Huile sur toile, 46 × 84 cm, musée du Prado, Madrid. « La composition, extraordinairement simple, accorde à la lumière le rôle du principal protagoniste car c'est elle qui individualise chaque objet. Le traitement des ombres de chaque cruche indique que le peintre les a peintes séparément et dans l'ordre, réalisant l'œuvre partie par partie, en individualisant chaque récipient, et non comme un tout. » (Notice musée du Prado) |
Pour visionner d'autres œuvres sur GOOGLE ARTS CULTURE, cliquer sur le nom du peintre :
Juan de Zurbarán, son fils (1620-1649)
Commentaires
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- 1. Lisa Le 30/11/2019
Merci pour mon devoir d'art vous me sauver la vie lol -
- 2. ROMAIN Armelle Le 18/01/2017
Merci
J ai depuis plus de 30 ans la "Nature morte avec des cruches: que j aime particulierement.
J ai ete CONTENTE de la recevoir ce matin sur ma page.
Gracias ! -
- 3. JA Le 17/03/2015
Article tres interessant j'ai visité Seville et j'ai vu des Zurbarán merci
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