Dirk van Delen

 
 

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Patrick AULNAS

 

Biographie

1605-1671

Dirck (ou Dirk) van Delen naît en 1605 à Heusden, petite commune des Pays-Bas située à une soixantaine de kilomètres à l’est de Rotterdam et à quarante kilomètres de Breda. Peu après sa naissance, ses parents s’installent à Breda. Il n’existe aucune certitude sur la formation de ce peintre. Selon Arnold Houbraken (1660-1719), biographe néerlandais, il aurait été l’élève de Franz Hals (1580-1666), mais les historiens actuels suggèrent plutôt deux peintres de Delft : Pieter van Bronckhorst (1588-1661) et Bartholomeus van Bassen (1590-1652), spécialisés comme van Delen dans la peinture architecturale.

 

Dirk van Delen. Intérieur d’église imaginaire (1629)

Dirk van Delen. Intérieur d’église imaginaire (1629)
Huile sur bois, 40 × 60 cm, collection particulière.

 

Dirk van Delen se marie une première fois à Middelbourg en 1625 avec Maria van der Gracht. En 1626, le couple s’installe à Arnemuiden, petite commune de Zélande où le peintre vivra le reste de sa vie. Devenu citoyen de la ville en 1628, il joue un rôle actif dans les instances officielles de la commune : responsable du bureau des douanes, ponts et routes, membre du conseil communal et enfin bourgmestre en 1642.

 

Dirk van Delen. Capriccio architectural avec Jephté et sa fille (1633)

Dirk van Delen. Capriccio architectural avec Jephté et sa fille (1633)
Huile sur bois, 128 × 196 cm, collection particulière.

 

Arnemuiden étant à une heure de marche de Middelbourg, ville beaucoup plus importante, van Delen fréquente les artistes de cette ville. Il devient membre de la guilde de Saint-Luc (corporation des peintres et sculpteurs) de Middelbourg en 1639. Après la mort de sa première femme en 1650, il se remarie la même année avec Catharina de Hane, qui décède en 1652, puis en 1658 avec Johanna van Balen (1599-1668).

Dès cette époque, les échanges entre la Zélande et Anvers sont intenses. Dirk van Delen noue des relations avec des membres de la guilde de Saint-Luc d’Anvers et devient membre de l’une des chambres de rhétorique de la ville, dénommée De Olijftak (Le rameau d’olivier) en 1668. Ces chambres de rhétorique étaient des lieux de réunions de professionnels d'un même métier permettant la discussion et organisant la promotion.

Dirk van Delen meurt à Arnemuiden le 16 mai 1671.

 

Œuvre

 

Dirk van Delen. Intérieur d'une église gothique (1641)

Dirk van Delen. Intérieur d'une église gothique (1641)
Huile sur bois, 47 × 64 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

La peinture architecturale commence à se développer à la fin du 16e siècle en Flandre et aux Pays-Bas et prend son essor au 17e siècle. L’œuvre de Dirk van Delen comporte principalement des représentations d’intérieurs d’églises et de palais. Mais contrairement à un artiste comme Pieter Saenredam (1597-1665), qui peignait des modèles réels, les compositions de van Delen sont imaginaires. D’un point de vue stylistique, l’influence des peintres flamands, en particulier Hendrick Aerts (v. 1570-1603), a été signalée par les historiens.

 

Dirk van Delen. Intérieur avec cinq femmes (v. 1652)

Dirk van Delen. Intérieur avec cinq femmes (v. 1652)
Huile sur bois, 94 × 142 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

Van Delen est aussi l’auteur de scènes de genre comportant une dimension architecturale importante, puisque la scène se déroule en général dans une pièce majestueuse d’un palais. Les figures sont alors peintes par d’autres artistes, Van Delen se consacrant aux éléments architecturaux et mobiliers. Une seule nature morte de l’artiste est connue, représentant une unique tulipe, choix rarissime dans le genre.

 

Dirk van Delen. Nature morte à la tulipe (1637)

Dirk van Delen. Nature morte à la tulipe (1637)
Huile sur bois, 38 × 29 cm, collection particulière.

 

 

Dirck Hals et Dirk van Delen. Joyeuse compagnie dans un palais (1628)

Dirck Hals et Dirk van Delen. Joyeuse compagnie dans un palais (1628). Huile sur bois, 92 × 157 cm, collection particulière. Christie’s (vente juillet 2021 pour 742 500 livres sterling) donne le titre suivant : Une joyeuse compagnie dans un intérieur palatial, avec des musiciens et des joueurs de tric-trac.
« Dans un intérieur palatial de style Renaissance, la jeunesse noble s'amuse. À travers l'enchevêtrement de personnages de Hals, la société élégante festoie, converse, joue au tric-trac et fait la cour au son de la musique, tandis que des enfants et des chiens jouent à proximité. Bien qu'il ne soit signé que par Dirck van Delen, qui a peint le décor, ce tableau est le plus grand des trois grands panneaux similaires sur lesquels Hals et van Delen ont collaboré en 1628. […]
Renate Trnek (op. cit., pp. 169-70) a étudié les méthodes de travail de Hals et de van Delen en examinant de près les réflectogrammes infrarouges du tableau actuel et de celui de Vienne. En commençant par l'architecture, van Delen a d'abord tracé la perspective sur le fond du panneau, laissant une réserve pour les figures de Hals en sous-peinture blanche, qui est visible dans leurs contours. Cependant, alors que la relation entre les figures et l'architecture dans le tableau de Christie's New York était entièrement résolue avant l'exécution, dans la présente œuvre, Hals était manifestement encore en train d'expérimenter l'équilibre de la composition pendant qu'il travaillait. » (Commentaire Christie’s)

Dirk van Delen. Intérieur d’église imaginaire (1629)

Dirk van Delen. Intérieur d’église imaginaire (1629). Huile sur bois, 40 × 60 cm, collection particulière. « Ce panneau signé et daté représente un intérieur d'église imaginaire avec un escalier, un orgue, un tombeau et des personnages élégants, avec un chien au premier plan.
Dirck van Delen s'est spécialisé dans les sujets architecturaux, en particulier les palais et les intérieurs d'église. Bien que l'identité de son maître reste incertaine, l'influence sur l'art de van Delen d'artistes tels que Pieter Neeffs, actif une génération plus tôt, et Hans et Paul Vredeman de Vries, père et fils hollandais qui travaillaient à la cour de Rodolphe II à Prague, est indubitable. Contrairement à son contemporain Pieter Saenredam, connu pour ses peintures naturalistes de bâtiments existants, van Delen s'est spécialisé dans les scènes architecturales imaginaires qui réinterprètent librement des intérieurs connus et mettent l'accent sur un cadre spatial grandiose et solennel. » (Commentaire WGA)

Dirk van Delen. Intérieur avec dames et gentilhommes (1629)

Dirk van Delen. Intérieur avec dames et gentilhommes (1629). Huile sur bois, 79 × 95 cm, National Gallery of Ireland. « Vêtus à la dernière mode, un groupe de jeunes gens s'est réuni pour une réunion festive avec alcool et tabac. Le tableau reflète les idées contemporaines sur la façon dont certains jeunes gens riches gâchent leur vie. Le décor somptueux comprend un sol marbré de trois couleurs, un chambranle de porte doré, un lit mural placé entre des pilastres et une cheminée inspirée de l'architecture classique. Bien que la pièce soit fictive, le tableau illustre la manière dont les gravures et les peintures étaient accrochées dans les intérieurs de l'époque.
Van Delen, qui était chargé de peindre le décor intérieur, a probablement basé la composition sur une gravure du peintre et architecte Hans Vredeman de Vries. Dirck Hals, le frère cadet de Frans Hals, a peint les personnages. Les collaborations entre les peintres d'architecture et les peintres de figures étaient courantes dans l'art néerlandais du début du XVIIe siècle. » (Commentaire National Gallery of Ireland)

Dirk van Delen. Intérieur d’église avec présentation de Jésus au temple (1628-30)

Dirk van Delen. Intérieur d’église avec présentation de Jésus au temple (1628-30). Huile sur bois, 59 × 87 cm, collection particulière. « Il s’agit de l'intérieur monumental d'une église avec un jubé (*) formé de trois arcs soutenus par des colonnes jumelées et surmonté d'un orgue majestueux qui constitue le centre de la scène architecturale. Le jubé est positionné légèrement à gauche, de sorte que le point de fuite respecte le nombre d'or. Devant le jubé, une scène avec un groupe de nombreux personnages en costume classique représente la présentation de Jésus au Temple (Luc 2:22). Un arc monumental, situé au premier plan à droite, forme un contrepoint à l'arrière-plan de l'œuvre ; les voûtes du chœur, puissamment éclairées, peuvent être vues à travers les arcs du jubé.
L'opulence, la monumentalité, la tempérance et l'ordre sont mis en évidence dans la peinture architecturale de Dirck van Delen. L'image est construite comme dans un livre de modèles, la lumière est utilisée à bon escient, l'artiste a représenté des matériaux précieux comme le marbre coloré, et l'ensemble de la composition architecturale suit les règles établies par la Renaissance italienne. » (Commentaire Lemperz)

(*) Tribune transversale élevée entre la nef et le chœur. Ici, jubé à trois arcades.

Dirk van Delen. Iconoclasme dans une église (1630)

Dirk van Delen. Iconoclasme dans une église (1630). Huile sur bois, 50 × 67 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Un homme sur une échelle a passé un nœud coulant autour du cou d'une statue de saints ; en dessous, trois hommes sont prêts à la retirer de son socle. À droite, une statue a été brutalement brisée en deux. En août 1566, des protestants fanatiques ont détruit des retables, des statues et des ustensiles de messe dans de nombreuses églises des Pays-Bas. Une page noire de l’histoire qui n'est pas souvent représentée. » (Commentaire Rijksmuseum)

Dirk van Delen. Dîner distingué dans un intérieur (1631)

Dirk van Delen. Dîner distingué dans un intérieur (1631). Huile sur bois, 43 × 68 cm, Nationalmuseum, Stockholm. Le repas permet au peintre d’animer une composition d’architecture d’intérieur, parfaitement symétrique, représentant une vaste pièce d’un palais de l’aristocratie ou de la haute bourgeoisie néerlandaise du 17e siècle. La lumière tamisée provenant des hautes fenêtres éclaire délicatement la scène et la recouvre d’une magistrale nuance dorée.

Dirk van Delen. Capriccio architectural avec Jephté et sa fille (1633)

Dirk van Delen. Capriccio architectural avec Jephté et sa fille (1633). Huile sur bois, 128 × 196 cm, collection particulière. Dirk van Delen place un épisode de l’Ancien Testament dans un cadre architectural imaginaire composé d’une succession d’arcades. Au premier plan, les figures bibliques apparaissent dans des vêtements du 17e siècle. Jephté a été choisi comme chef par les Juifs pour combattre les Ammonites. Avant d’affronter l’ennemi, il fait le vœu, qu’en cas de victoire, il offrira à Dieu en sacrifice la première personne qu’il rencontrera à son retour chez lui. Malheureusement, c’est sa fille qui accourt à sa rencontre. Elle lui demande d’exaucer la promesse faite à Dieu, mais de lui accorder deux mois pour pleurer sa virginité dans la montagne avec ses compagnes. A l’issue des deux mois, Jephté sacrifie sa fille à Dieu. Van Delen représente la fille de Jephté venant accueillir son père à son retour de la guerre.

Dirk van Delen. Fantaisie architecturale (1634)

Dirk van Delen. Fantaisie architecturale (1634). Huile sur bois, 47 × 60 cm, National Gallery, Londres. « Le tableau représente une place de ville idéalisée, peinte avec soin pour que la perspective, les proportions et les effets d'ombre et de lumière la rendent aussi réaliste que possible. Dirck van Delen s'est spécialisé dans la peinture de bâtiments et de vues architecturales imaginaires ; l'attention portée aux détails est typique de son travail. Ce genre utilisait les styles architecturaux du classicisme et des bâtiments de la Renaissance italienne, particulièrement appréciés.
Les personnages ont été ajoutés par un autre artiste, probablement Anthonie Palamedesz. ou Jan Olis. Vêtus de vêtements à la mode et coûteux, ils paradent élégamment sur cette vaste scène, sortant de derrière les colonnes, les portes et les arcades, et regardant par les fenêtres. Ils représentent une société idéalisée, peuplant une ville idéalisée. Un seul d'entre eux, au premier plan, attire notre attention ; peut-être s’agit-il vraiment du portrait d'un ami ou de l'homme qui a commandé le tableau. » (Commentaire National Gallery)

Dirk van Delen. Conversation devant un palais (1636)

Dirk van Delen. Conversation devant un palais (1636). Huile sur bois, 43 ×32 cm, Statens Museum for Kunst, Copenhague. Sans négliger l’aspect architectural, qui couvre les trois-quarts de la surface, van Delen s’intéresse ici aux personnages, engagés dans une conversation. La palette, réduite à des nuances de gris, de brun et de blanc, donne au tableau une distinction qui répond à celle des figures.

Dirk van Delen. Les joueurs de quilles (1637)

Dirk van Delen. Les joueurs de quilles (1637). Huile sur bois, 85 × 145 cm, musée du Louvre, Paris. Devant des arcades donnant de la profondeur à la composition, le peintre a placé des joueurs de quilles et un groupe de promeneurs. Un autre groupe de personnes converse sur la terrasse surplombant les arcades. L’arrière-plan paysager, esquissé, est assez rare dans l’œuvre de van Delen.

Dirk van Delen. Nature morte à la tulipe (1637)

Dirk van Delen. Nature morte à la tulipe (1637). Huile sur bois, 38 × 29 cm, collection particulière. « La Nature morte à la tulipe, un petit panneau peint en 1637 par l'artiste du XVIIe siècle Dirck van Delen (Heusden 1605-1671 Arnemuiden), a été restituée en 1999 par la ville de Rotterdam aux héritiers du collectionneur juif français Adolphe Schloss, par l'intermédiaire de l'État français.
En 1976, le musée [Boijmans Van Beuningen] avait acquis le tableau signé et daté dans le cadre du legs de l'historien d'art, marchand d'art et collectionneur russo-polonais Vitale Bloch (1900-1975).
Ce petit tableau occupe une place particulière dans l'œuvre de Van Delen, puisqu'il s'agit de la seule nature morte parmi un grand nombre de scènes architecturales. De plus, les tableaux ne représentant qu'une seule fleur sont extrêmement rares. Les coquillages sont des spécimens exotiques de grande valeur. La tulipe est la coûteuse Generalissimo de Gouda et se trouve dans un vase Gendi importé d'Extrême-Orient.
On ne sait pas exactement comment ce tableau a quitté la collection Schloss à Paris, mais il a probablement été confisqué par la Gestapo en 1943 avec le reste de la collection. Il ne figure pas sur les listes d'œuvres d'art restituées par l'Allemagne en 1946. On ne sait pas non plus où et quand Bloch a acquis cette nature morte.
Après restitution aux héritiers du château de Schloss, le tableau a été vendu aux enchères à Paris le 20 décembre 2000, à un collectionneur privé français, pour 1,4 million de florins. » (Commentaire Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam)

Dirk van Delen. Salomon et la reine de Saba (1638)

Dirk van Delen. Salomon et la reine de Saba (1638). Huile sur bois, 100 × 158 cm, Palais des Beaux-arts, Lille. « La scène est l’occasion de représenter un palais somptueux. On retrouve dans cette architecture fantaisiste des emprunts à l’art antique, par l’usage de colonnes et de frontons, mais aussi à l’art de la Renaissance. L’artiste crée en effet une perspective grâce au dallage de marbre noir et blanc, et donne l’impression d’une profondeur dans le décor. Il représente un palais gigantesque, sans limite. Logique, puisqu’il s’agit de la demeure d’un roi !
Une femme s’agenouille devant ce roi, assis sur son trône. Elle est escortée par une suite nombreuse, et apporte de splendides cadeaux. Il s’agit de la reine de Saba, venue de ce qui est aujourd’hui le Yémen afin de rencontrer le roi d’Israël, Salomon. L’histoire de cette visite royale est racontée entre autres dans l’Ancien Testament, le Nouveau Testament et le Coran, c’est dire l’importance capitale de l’événement ! Chaque source présente quelques variations de l’histoire, mais elles s’accordent toutes pour affirmer que la reine est une femme d’une grande beauté, venue d’un pays lointain pour tester la sagesse du roi.
Par exemple, la tradition éthiopienne veut que Salomon et la reine aient eu un fils ensemble, Ménélik 1er. Ce roi aurait été à l’origine de la dynastie salomonide, qui fut à la tête de l’Éthiopie jusqu’en 1974 ! » (Commentaire Palais des Beaux-arts, Lille)

Dirk van Delen. Intérieur d'une église gothique (1641)

Dirk van Delen. Intérieur d'une église gothique (1641). Huile sur bois, 47 × 64 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Une lumière vive traverse les fenêtres de cet intérieur d'église imaginaire. Dirck van Delen a ajouté des détails qui se trouvaient réellement dans certaines églises, par exemple le grand orgue à gauche, la chaire et les arcades du chœur avec les Tables de la Loi. Van Delen vivait et travaillait à Arnemuiden en Zélande. Pour cette œuvre, il a fait peindre les groupes de personnages par le peintre de Delft Anthonie Palamedesz. » (Commentaire Rijksmuseum)

Dirk van Delen. Le cabinet de l’homme de loi (1642)

Dirk van Delen. Le cabinet de l’homme de loi (1642). Huile sur bois, 44,3 × 53 cm, collection particulière. « Dans une vaste pièce au haut plafond richement décoré, pavée de carreaux noirs et blancs – le cabinet de l’homme de loi – une femme élégante traite une affaire avec celui-ci (probablement un notaire). Deux autres personnages attendent leur tour, tandis qu’on aperçoit à travers la porte ouverte une seconde femme richement vêtue, tenant un éventail. A droite, un clerc prend des notes, tandis que deux serviteurs apportent des victuailles, parmi lesquelles un lièvre visible dans le panier. Au premier plan, deux enfants s’amusent à se poursuivre. Le jeune garçon tient un masque qui, placé au centre du tableau, sert de repoussoir conduisant notre œil vers la scène centrale.
Enfin, deux tableaux, presque contemporains, sont visibles au-dessus des lambris : celui du centre pourrait être un panorama d’Hercules Seghers ; le second, à droite, est plus difficile à discerner mais semble représenter une sorcière.
L’élégante architecture de la pièce, mêlant de riches motifs baroques, à l’instar des reliefs de bois sculptés et des minutieux détails décoratifs, est rendue avec précision, et possède la touche brillante caractéristique des œuvres majeures de Van Delen, datant du début des années 1640. Le subtil traitement de la lumière, pénétrant dans la pièce par les hautes fenêtres à droite, et découpant les silhouettes des deux enfants jouant au premier plan, crée un magistral clair-obscur, renforçant ainsi l’atmosphère de la scène. Van Delen compose ce tableau à la manière d’un décor de théâtre : le peintre place ainsi le public dans l’ombre, dans le dos des enfants qui, au premier plan du tableau, matérialisent l’avant-scène, tandis que les acteurs sont théâtralement illuminés par la forte lumière du jour venant de la droite. » (Commentaire Sotheby’s)

Dirk van Delen.  Conversation dans la cour d'un palais (1644)

Dirk van Delen.  Conversation dans la cour d'un palais (1644). Huile sur bois, 54 × 47 cm, National Galleries of Scotland. « Van Delen a vécu près de la ville d'Arnemuiden, à proximité de Middelburg, dans la province de Zélande, où il a été membre de la guilde des peintres de 1639 à 1665. Ses peintures étaient entièrement consacrées à des sujets architecturaux. Les premières œuvres de Van Delen comprennent des intérieurs d'églises et des vues de palais imaginaires, dont beaucoup sont inspirées d'estampes italiennes et flamandes. Les peintures d'églises deviennent moins fréquentes dans l'œuvre de Van Delen après 1630, lorsqu'il commence à se concentrer sur des vues de palais. Au fil du temps, la palette de Van Delen s'éclaircit et les façades de ses palais sont décorées de marbre rose et blanc et agrémentées d'un ensemble de sculptures baroques. Les riches personnages qui peuplent ses scènes sont souvent issus d'estampes de célèbres graveurs italiens. » (Commentaire National Galleries of Scotland)

Dirk van Delen. Suzanne et les vieillards (1640-45)

Dirk van Delen. Suzanne et les vieillards (1640-45). Huile sur bois, 137 × 105 cm, Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam. Dans un cadre architectural imaginaire, Dirk van Delen représente la scène biblique Suzanne et les vieillards. Une jeune femme, Suzanne, est surprise par deux vieillards alors qu’elle prend son bain. Elle refuse leurs avances et les vieillards l’accusent d’adultère. Elle est condamnée à mort. Le prophète Daniel prend sa défense et fait condamner les vieillards. Cette scène n’est que le prétexte à l’invention d’une architecture mettant en évidence un effet de perspective par alignement frontal de colonnes supportant une arcature complexe. Comme il se doit, les figures sont habillées à l’antique.

Dirk van Delen. Intérieur avec cinq femmes (v. 1652)

Dirk van Delen. Intérieur avec cinq femmes (v. 1652). Huile sur bois, 94 × 142 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Dans un intérieur majestueux, cinq femmes réalisent des décorations florales. En néerlandais, elles sont connues sous le nom de klopjes, des femmes catholiques qui ont prêté serment de chasteté. Contrairement aux religieuses, les klopjes participaient activement à la société et beaucoup d’entre elles faisaient carrière dans l’éducation. Les klopjes choisissaient de ne pas se marier, donnant ainsi à leur vie une orientation différente. » (Commentaire Rijksmuseum)

 

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