Bartolomé Estéban Murillo
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Patrick AULNAS
Autoportrait
Autoportrait (1670-73)
Huile sur toile, 122 × 127 cm, National Gallery, Londres
Biographie
1617-1682
Bartolomé Estéban Murillo est né en 1617 à Séville (Andalousie) où son père exerçait la profession de chirurgien-barbier (médecin actuel). Dès l’âge de 10 ans, il devient orphelin de père et mère et il est accueilli chez son beau-frère. En 1633, il entre en apprentissage dans l’atelier de Juan del Castillo (1590-1657) peintre baroque sévillan. Il quitte cet atelier en 1639 pour s’installer à Cadix où il trouve un public local en peignant des tableaux peu coûteux.
Vers 1640, il rencontre Pedro de Moya (1610-1660), peintre baroque qui a été l’élève d’Antoine Van Dyck (1599-1641), le grand peintre flamand. Il découvre alors la peinture flamande. De retour à Séville, les franciscains de la ville lui commandent onze tableaux pour le cloître de leur couvent (dont La Cuisine des Anges, 1646). Il peint également de nombreuses scènes de genre dans lesquelles il excelle (Garçon avec un chien, 1650). En 1645, il se marie avec Beatriz Barera qui lui donnera plusieurs enfants. Sa renommée locale se consolide et il dirige bientôt un atelier employant de nombreux aides et recevant des apprentis.
Murillo. Garçon avec un chien (1650)
Huile sur toile, 70 × 60 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
En 1660, il fonde l’Académie des Beaux-arts de Séville et la préside. Il devient alors le chef de file de l’école de Séville qui rivalise avec celle de Madrid. Il continuera à peindre à Séville des tableaux religieux, des scènes de genre, des portraits et même des paysages. Sa mort survient en 1682 à la suite d’une chute d’un échafaudage alors qu’il peignait un retable au couvent des capucins de Cadix.
Œuvre
Murillo. Deux femmes à la fenêtre (1655-60)
Huile sur toile, 106 × 127 cm, National Gallery of Art, Washington.
Murillo a connu une renommée internationale du début du 18e siècle au milieu du 20e siècle et il été quelque peu oublié par la suite. L’artiste fut apprécié de l’élite européenne et particulièrement de l’aristocratie anglaise. S’il reste encore influencé par le ténébrisme à ses débuts, Murillo quitte rapidement la rudesse du début du 17e siècle espagnol. Ses tableaux, même les scènes de genre, idéalisent le réel et comportent une note intimiste, élément de transition vers le rococo du 18e siècle. Cette caractéristique est présente dans les scènes bibliques (La Sainte Famille à l’oisillon, 1645-50), dans les portraits de la Vierge (Vierge à l’enfant, 1650) et dans les scènes de genre (Femmes au balcon, 1670).
La cuisine des anges (1646). Huile sur toile, 180 × 450 cm, musée du Louvre, Paris. « Ce tableau faisait partie d'une série de douze peintures exécutées pour le petit cloître des franciscains de Séville [...] La Cuisine des anges illustre un épisode encore obscur de l'historiographie franciscaine. Il s'agit d'un frère, peut-être Francisco Dirraquio, chargé des cuisines, surpris dans son extase par le supérieur du couvent, alors qu'il assiste tout étonné au travail inattendu des anges préparant le repas. » (Notice musée du Louvre) |
Le jeune mendiant (1645-50). Huile sur toile, 134 × 100 cm, musée du Louvre, Paris. L'enfant cherche des poux. Le remarquable clair-obscur marque l’influence du ténébrisme. La scène se veut particulièrement réaliste (vêtements déchirés, pieds sales, cruche, panier renversé). Comme Le Pied-bot de Ribera, ces tableaux ont pour but d’encourager les œuvres de Miséricorde, en accord avec le concile de Trente. |
La fille à la pièce ou la fille de Galice (1645-50). Huile sur toile, 63 × 43 cm, musée du Prado, Madrid. Ce tableau fait partie des nombreux portraits réalistes, mais emprunts d'empathie, de personnages de l'Andalousie du 17e siècle peints par Murillo. |
La Sainte Famille à l’oisillon (1645-50). Huile sur toile, 144 × 188 cm, musée du Prado, Madrid. Représentation réaliste et intimiste de la Sainte Famille (Joseph, Marie, Jésus-Christ enfant). Esthétiquement, subsiste la prédominance des déclinaisons ocre en contraste avec le blanc. |
Garçon avec un chien (1650). Huile sur toile, 70 × 60 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. Dans ce tableau et le suivant, on retrouve la même esthétique et le réalisme empathique de Murillo pour ses personnages issus des rues d’Andalousie. |
Vieille femme et enfant (1650). Huile sur toile, 146 × 106 cm, Wallraf-Richartz-Museum, Cologne. Une vieille femme tente de soustraire son assiette aux convoitises d'un gamin des rues. Cette scène de genre permet de comprendre le succès de Murillo. Pour peindre la pauvreté, il utilise une approche humaine non dénuée d'humour. |
Vierge à l'Enfant (1650). Huile sur toile, 157 × 107 cm, Galleria Palatina (Palazzo Pitti), Florence. Dans ce tableau et le suivant, c’est une Vierge pleine de douceur et de tendresse pour l’enfant qui est proposée. Les regards dialoguent avec le spectateur. |
Vierge à l'Enfant avec rosaire (1650-55). Huile sur toile, 164 × 110 cm, musée du Prado, Madrid. |
Deux femmes à la fenêtre (1655-60). Huile sur toile, 105 × 125 cm, National Gallery of Art, Washington. « Bien que Murillo soit surtout connu pour ses œuvres à thèmes religieux, il a également produit un certain nombre de peintures de genre de personnages de la vie contemporaine engagés dans des activités ordinaires. Ces images possèdent souvent un charme mélancolique ; deux femmes à la fenêtre en est un exemple frappant. Une femme debout tente de cacher un sourire avec son châle en regardant derrière un volet partiellement ouvert, tandis qu'une jeune femme se penche sur le rebord de la fenêtre, regardant le spectateur avec amusement. La différence d'âge pourrait indiquer un chaperon et sa protégée, un duo familier dans les ménages espagnols de la classe supérieure. Cacher son sourire ou son rire faisait partie de l’étiquette aristocratique. » (Commentaire National Gallery of Art) |
Le songe du patricien (1663). Huile sur toile, 232 × 522 cm, musée du Prado, Madrid. Ce tableau et le suivant retracent la fondation légendaire de la basilique Santa Maria Maggiore de Rome encore appelée Santa Maria ad Nives (Sainte-Marie-aux-Neiges). Selon la légende, la Vierge apparut en rêve au pape Saint-Libère, ainsi qu’à un riche romain nommé Jean, dans la nuit du 4 au 5 août 358. Elle demanda d’ériger un sanctuaire. Au matin, constatant qu’il avait neigé en plein mois d’août, le pape ordonna de construire la basilique de « Sainte-Marie-aux-Neiges » sur le sommet enneigé de l’Esquilin, l’une des sept collines de Rome. |
Explication du songe du patricien par le pape Libère (1663). Huile sur toile, 232 × 522 cm, musée du Prado, Madrid. Les deux tableaux, en forme de demi-cercle, étaient destinés à décorer la nef centrale de l’église de Santa Maria la Blanca (ou Santa Maria de Las Nieves) à Séville. Ils sont actuellement au musée du Prado à Madrid. |
Adoration des bergers (1668). Huile sur toile, 147 × 218 cm, Wallace Collection, Londres. Episode biblique concernant la naissance de Jésus-Christ à Bethléem. Les bergers proches de Bethléem sont informés par des anges de la venue du Sauveur. Ils se rendent à la crèche pour se prosterner devant l’Enfant Jésus. |
Immaculée conception (1665-70). Huile sur toile, 206 × 144 cm, musée du Prado, Madrid. L’Immaculée Conception, ou Conception Immaculée de Marie, est un dogme de l’Église catholique. Selon ce dogme, Marie, mère de Jésus-Christ, a été conçue exempte du péché originel. La peinture a souvent représenté cette « émergence » de Marie. Murillo en a fait plusieurs tableaux. Celui-ci donne à La Vierge Marie un visage particulièrement juvénile. |
Le retour de l’enfant prodigue (1667-70). Huile sur toile, 236 × 262 cm, National Gallery of Art, Washington. Parabole biblique (Evangile selon Saint-Luc). Un père partage son bien entre ses deux fils. Le plus jeune s’en va, mène une vie dissolue et se ruine. L’aîné reste avec son père et fait fructifier le bien. Le plus jeune, mourant de faim, revient chez son père en haillons. Celui-ci l’accueille par une fête et tue pour lui le veau gras. L’aîné reproche cet accueil à son père en lui rappelant la vie de débauche de son frère. Le père lui répond : « Il fallait bien faire un festin et se réjouir, parce que ton frère que voilà, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » |
Enfants jouant aux dés (1675). Huile sur toile, 145 × 108 cm, Alte Pinakothek, Munich. Scène de la vie ordinaire. Incontestablement, ce sont les tableaux de Murillo dont nous sommes aujourd'hui le plus proche. |
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