Titien
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Patrick AULNAS
Autoportraits
Titien. Autoportrait (1562-64) |
Titien. Autoportrait (v. 1566) |
Biographie
1488/90-1576
La jeunesse et la formation
Tiziano Vecellio, dit Titien ou Le Titien en français, est né entre 1488 et 1490 à Pieve di Cadore en Vénétie. Il vient d'une famille aisée de militaires et hommes de loi. Son père occupe diverses charges publiques dont celle d'inspecteur de mines. Cependant, son éducation ne fut pas celle de l'élite de l'époque car le latin, qui en formait la base, semble ignoré de Titien. Vers l'âge de dix ans, il est placé à Venise chez le mosaïste Sebastiano Zucato. Il y reste environ cinq ans puis entre dans l'atelier de Giovanni Bellini, l'un des artistes les plus admirés de Venise. Chez Bellini, il rencontre Giorgione, de dix ans son aîné, et devient son ami. Cette amitié est importante car Giorgione est le chef de file d'un groupe de jeunes artistes qui souhaitent promouvoir un style nouveau. Avec Giorgione, Titien réalise en 1508 les fresques du Fondaco dei Tedeschi (entrepôt public destiné aux marchands allemands), aujourd'hui presque disparues. Il est probable que Titien termine certains tableaux de Giorgione lorsque celui-ci meurt de la peste en 1510.
Le peintre officiel de Venise
La forte personnalité de Titien lui permet de se libérer de l'influence de ses deux grands maîtres, Bellini et Giorgione. Dès 1511, il se rend à Padoue pour réaliser des fresques et à la mort de Giovanni Bellini en 1516, il est nommé peintre officiel de la République de Venise. Sa renommée atteint rapidement les grandes familles aristocratiques et il devient le portraitiste des princes. Il réalise ainsi les portraits des doges successifs de Venise, celui de Frédéric II Gonzague (1500-1540), marquis de Mantoue, pour lequel il travaille une dizaine d'années et peint plusieurs dizaines de tableaux. Les scènes mythologiques et religieuses sont évidemment très présentes et l'on considère l'Assomption de la Vierge (1516-1518) comme un renouvellement du genre.
En 1525 il épouse Cécilia Soldano, fille d'un barbier, qui lui donne trois enfants, Pompinio, Orazio et Lavinia. Les deux premiers deviendront peintres.
Titien. Vierge à l'Enfant avec des saints (1530)
Huile sur toile, 101 × 142 cm, National Gallery, Londres
La renommée internationale
La célébrité de Titien s'étend à l'Europe entière. Les plus grandes familles deviennent ses commanditaires, à commencer en Italie par les Farnèse. Il travaille pour Alessandro Farnèse (1468-1549), élu pape en 1534 sous le nom de Paul III. Les Habsbourg, qui règnent sur le Saint Empire romain germanique, font appel à lui. L'empereur Charles Quint lui demande en 1548 de venir à Augsbourg, en Bavière, où se tient une importante diète (assemblée de l'aristocratie). Titien a déjà 58 à 60 ans et fera ce voyage, très long pour l'époque. Il est chargé de réaliser les portraits des participants à la diète et en particulier de Charles Quint lui-même. Le roi Philippe II d'Espagne (1527-1598), successeur de Charles Quint, devient ensuite le principal commanditaire de l'artiste.
La fin d'une longue vie
Ayant vécu près de 90 ans, chose rarissime au 16e siècle, Titien a vu la mort de beaucoup de ceux qu'il aimait. Dès 1530, il perd son épouse Cécilia et l'on ignore s'il s'est remarié. Pietro Aretino, dit l'Arétin en français, écrivain et dramaturge italien avec lequel Titien a entretenu une longue amitié, meurt en 1556. En 1559, c'est son frère Francesco, depuis toujours son collaborateur, qui décède. En 1576, une épidémie de peste éclate à Venise. Le fils préféré du peintre, Orazio, est touché par la maladie et succombe. Le 27 août 1576, Titien meurt, de la peste ou de vieillesse, nous l'ignorons. Il est enterré dans l'église Santa Maria dei Frari à Venise.
Les œuvres tardives de l'artiste sont imprégnées d'une dimension tragique qui est la transposition artistique de son vécu. L'une des dernières, Le supplice de Marsyas (1576), constitue à la fois une évocation de la cruauté dont sont capables les hommes et leurs dieux et une réflexion sur une longue vie consacrée à l'art.
Œuvre
L'œuvre de Titien marque de son empreinte les trois premiers quarts du 16e siècle. La tradition vénitienne, attachée à la couleur, trouve en lui à la fois un point d'aboutissement et une ouverture vers le baroque qui s'épanouira au 17e siècle. Titien reste dans l'histoire l'un des grands maîtres de la Haute Renaissance, l'un des géants de l'art du 16e siècle.
Titien. Portrait d'une jeune femme (v. 1536)
Huile sur toile, 96 × 75 cm, musée de L'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Dès le début de sa carrière, il fut un portraitiste d'exception. Les chefs-d'œuvre de jeunesse sont consacrés à son idéal féminin, le plus connu étant La femme au miroir (v. 1514). Par la suite, la célébrité le conduira vers les portraits des souverains (Le pape Paul III, Charles Quint). Il dépasse alors le simple portrait de face ou de profil pour s'orienter vers un véritable tableau avec arrière-plan, mais en soignant simultanément l'expressivité du modèle. Il est ainsi le précurseur des grands portraitistes du 17e siècle, par exemple Antoine Van Dyck (1599-1641).
L'autre volet de l'œuvre est évidemment la peinture religieuse et mythologique. Le jeune Titien subit l'influence de Giorgione et de sa mystérieuse poésie, très apparente dans Idylle rustique (1507-08). Mais il parvient en quelques années à atteindre un style puissant et novateur caractérisé par l'utilisation de la couleur et de la lumière au service de compositions complexes. L'animation, le mouvement sont omniprésents dans L'Assomption de la Vierge (1516-18) ou Bacchus et Ariane (1520-23). Cette ligne persistera de façon plus ou moins accentuée tout au long de la vie du peintre. On peut ainsi le considérer comme un précurseur de l'art baroque qui commencera d'ailleurs à éclore une vingtaine d'années après la mort de Titien avec Caravage (1571-1610).
A la fin de sa vie, le grand maître vénitien a atteint une liberté créative qui le conduit à des œuvres dont la puissance évocatrice doit beaucoup à une technique parfaitement maîtrisée. Dans Le supplice de Marsyas (1576), c'est avec ses doigts qu'il achève certaines parties du tableau.
Portraits
Titien. La femme au miroir (v. 1514). Huile sur toile, 99 × 76 cm, musée du Louvre, Paris. « Dans ce chef-d'œuvre du classicisme chromatique de la jeunesse de Titien, l'harmonie de la composition et des couleurs exalte la beauté de la femme. Titien donne ici le prototype de l'idéal féminin caractéristique de la peinture vénitienne. Les deux miroirs, dont l'un est tendu par l'homme, permettent à la jeune femme de se voir de face et de dos : ce thème du reflet, inventé par Giorgione, met en valeur l'habileté technique de l'artiste. » (Notice musée du Louvre)
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Titien. Violante (1510-15). Huile sur toile, 65 × 51 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne. Cette œuvre polémique, attribuée d’abord à Palma l’Ancien, puis à Titien, représenterait la fille de Palma, dont Titien serait tombé amoureux. Il apparaît en réalité que Palma l’Ancien n’a jamais eu de fille. Le tableau est aussi intitulé en italien La Bella Gatta (la belle chatte). Le portrait représente la beauté féminine idéale avec la sensualité attendue par les commanditaires masculins de l’époque. Ce physique féminin se retrouve dans de nombreux portraits vénitiens.
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Titien. Flora (1515-20). Huile sur toile, 80 × 64 cm, Galerie des Offices, Florence. Flore est la déesse romaine du printemps, dont l'équivalent en Grèce est la nymphe Chloris. Ce portrait se situe dans la lignée de La femme au miroir (ci-dessus). Titien propose sa vision de la beauté féminine idéale et parvient magistralement à évoquer une subtile sensualité.
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Titien. Portrait d'une jeune femme (v. 1536). Huile sur toile, 96 × 75 cm, musée de L'Ermitage, Saint-Pétersbourg. L'identité du personnage n'est pas connue, mais il s'agit probablement du modèle de la Vénus d'Urbino.
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Titien. Portrait de Ranuccio Farnèse (1542). Huile sur toile, 89,7 × 73,6 cm, National Gallery of Art, Washington. Ranuccio Farnèse (1530-1565), petit-fils du pape Paul III (ci-dessous), a douze ans à l'époque du portrait. Il devint cardinal et fut un grand mécène.
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Titien. Le pape Paul III (1545-1546). Huile sur toile, 106 × 85 cm, Museo Nazionale di Capodimonte, Naples. Alessandro Farnèse (1468-1549) est élu pape en 1534 sous le nom de Paul III. Titien a des liens étroits avec la famille Farnèse. Il a également fait le portrait du jeune Ranuccio Farnèse (ci-dessus).
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Titien. Le pape Paul III et ses petits-fils (1546). Huile sur toile, 210 × 174 cm, Museo Nazionale di Capodimonte, Naples Le pape apparaît en vieillard rusé, entouré de ses petits-fils, le cardinal Alessandro Farnèse (1520-1589) et le duc Ottavio Farnèse (1524-1586). Alessandro et Ottavio sont les fils de Pierre-Louis Farnèse (1503-1547). Pierre-Louis est le fils aîné du pape Paul III (qui était cardinal à la naissance), et de Silvia Ruffini, une dame romaine.
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Titien. Antoine Perrenot de Granvelle (1548). Huile sur toile, 113 × 87 cm, Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City. Antoine Perrenot de Granvelle (1517-1586), évêque d'Arras et homme d'État français, a été l'un des hommes politiques les plus influents d'Europe pendant la période qui a immédiatement suivi l'apparition du protestantisme. Il était aussi l'un des plus grands collectionneurs d'art de son temps. Portrait réalisé pendant la diète d'Augsbourg (voir explications ci-après : Portrait de Charles Quint).
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Titien. Portrait de Charles Quint assis (1548). Huile sur toile, 205 × 122 cm, Alte Pinakothek, Munich. Charles V de Habsbourg (1500-1558), dit Charles Quint en français, soit cinquième, est le monarque le plus puissant d'Europe. Il gouverne le Saint-Empire romain germanique, très vaste mais morcelé. En font partie l'Espagne, le sud de l'Italie et la Sicile, la Sardaigne, les Pays-Bas, l'Autriche-Hongrie. Ce portrait a été réalisé pendant la diète d'Augsbourg en 1548. Les diètes du Saint‑Empire romain germanique sont des assemblées des princes des diverses parties de l'Empire. Les dissensions sont fréquentes au sein de l'Empire. La diète de 1548 consacre la victoire de Charles Quint sur la Ligue de Smalkade, le 24 avril 1547 à la bataille de Mühlberg. Titien a été convoqué à Augsbourg pour réaliser des portraits. Ce portrait est inhabituel car il baigne dans une atmosphère d'intimité quand, en général, les souverains choisissent la solennité et le prestige. Titien a dissimulé habilement la mâchoire inférieure proéminente du souverain, car celui-ci attachait une grande importance à son image. |
Scènes religieuses
Titien. Noli me tangere (1511-12). Huile sur toile, 109 × 91 cm, National Gallery, Londres. Noli me tangere (« Ne me touche pas ») sont les paroles prononcées par Jésus-Christ ressuscité, le dimanche de Pâques, à l'adresse de Marie-Madeleine. Scène biblique, mais également magnifique paysage.
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Titien. L'Assomption de la Vierge, situation (1516-18). Huile sur bois, 690 × 360 cm, Église Santa Maria Gloriosa dei Frari, Venise Ce retable de près de sept mètres de haut est placé au-dessus du maître autel dans l'abside de l'église gothique Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise. L'œuvre de Titien est encadrée par quatre niveaux de fenêtres en ogive.
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Titien. L'Assomption de la Vierge (1516-18). Huile sur bois, 690 × 360 cm, Église Santa Maria Gloriosa dei Frari, Venise L'Assomption de la Vierge, ou de Marie, est une légende religieuse selon laquelle la mère du Christ ne serait pas morte à la façon des humains mais aurait rejoint directement le paradis. Titien évoque cette croyance en trois plans. En bas, les apôtres sont sidérés par l'évènement. Au centre, la Vierge s'élève vers les cieux, sur un nuage, accompagnée d'une nuée d'anges. Tout en haut, Dieu l'attend. Considérée comme novatrice à l'époque cette œuvre reste pour les historiens un tournant dans la carrière de Titien. Elle met en évidence l'intensité de l'évènement par les couleurs vives, les contrastes ombre-lumière et l'accentuation des mouvements. En cela, elle préfigure déjà le baroque. Noter la puissance physique des personnages (Dieu, les apôtres), qui dénote une influence de Michel-Ange.
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Titien. L'Assomption de la Vierge, détail (1516-18).
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Titien. Vierge à l'Enfant avec des saints (1530). Huile sur toile, 101 × 142 cm, National Gallery, Londres. Scène très classique où sainte Catherine et le jeune Jean-Baptiste sont placés aux côtés de la Vierge et de l'Enfant Jésus. Titien utilise des couleurs vives pour les personnages qui se détachent sur l'arrière-plan boisé. Cette peinture a été probablement peinte pour le duc de Mantoue.
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Titien. Mater Dolorosa (1553-1554). Huile sur marbre, 68 × 53 cm, Musée du Prado, Madrid. Ce petit tableau a été commandé par Marie de Hongrie (1505-1558), la sœur aînée de Charles-Quint. Titien a peint une image très émouvante de la Vierge en deuil après la crucifixion de Jésus-Christ.
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Scènes mythologiques et allégoriques
Titien. Idylle rustique (1507-08). Huile sur bois, 46 × 44 cm, Fogg Art Museum, Harvard University, Cambridge. Ce tableau de jeunesse est directement inspiré de La tempête de Giorgione.
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Titien. Les trois âges de l'homme (v. 1512). Huile sur toile, 90 × 152 cm, National Gallery of Scotland, Edimbourg. Pour ce qui est du thème et de la mystérieuse poésie qui se dégage du tableau, l'influence de Giorgione est évidente. Mais Titien possède son propre registre pictural : couleurs plus vives et luminosité.
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Titien. L'Amour Sacré et l'Amour Profane (1514). Huile sur toile, 118 × 279 cm, Galerie Borghèse, Rome. Le titre vient d'une interprétation du tableau en cours au 18e siècle. La figure nue représenterait l'amour céleste et la figure habillée l'amour terrestre. Cette interprétation n'est plus en vigueur aujourd'hui. Le tableau a été peint à l'occasion du mariage à Venise de Nicolò Aurelio et Laura Bagarotto. La mariée, en blanc, est placée dans un cadre mythologique avec à ses côtés Cupidon et Vénus qui porte la flamme de l'amour. Pour le reste, il faut se référer au néoplatonisme de l'époque car cette œuvre était destinée à des personnes cultivées qui y voyaient des références qui aujourd'hui ont perdu tout intérêt. Demeure un chef-d'œuvre de la Renaissance par son classicisme intemporel.
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Titien. Vénus anadyomène (v. 1520). Huile sur toile, 76 ×57 cm, National Gallery of Scotland, Edimbourg. Le terme anadyomène, d'origine grecque, signifie surgie des eaux. Il s'agit tout simplement de la naissance de Vénus selon le récit mythologique antique. Pour l'artiste, la mythologie permet de proposer un idéal de la beauté féminine que l'on retrouve dans ses portraits de la même époque : La femme au miroir, Flora.
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Titien. Bacchus et Ariane (1520-23). Huile sur toile, 176 × 191, National Gallery, Londres. Mythologie grecque et romaine. Ariane (en bleu à gauche) se trouve sur l'île de Naxos où son amant Thésée l'a abandonnée. Le dieu Bacchus (cape rose) la découvre. Il apparaît sur un char tiré par deux guépards et accompagné de toute une procession mythologique (satyres, ménades). Tout cet attirail mythologique est aujourd'hui de peu d'importance. Il reste une composition picturale où la couleur est au service du mouvement. En traçant une diagonale bas-gauche vers haut-droite, on obtient deux triangles. Dans celui de gauche, les deux figures d'Ariane et de Bacchus se détachent sur un fond de ciel bleu et de nuages. Dans celui de droite, le cortège accompagnant Bacchus est traité avec des nuances d'ocre et de brun sur un arrière-plan végétal vert. Le coloriste Titien est en pleine possession de ses moyens.
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Titien. La Vénus d'Urbino (1534-38). Huile sur toile, 119 × 165 cm, Galerie des Offices, Florence. La mythologie est à l'époque un prétexte pour représenter la nudité féminine. Cette Vénus doit son nom à son commanditaire, Guidobaldo Della Rovere, duc d'Urbino. Le tableau est certainement très osé pour l'époque et certains historiens de l'art ont pu gloser sur la position de la main gauche de Vénus et sa signification. Il s'agit en tout cas d'une petite malice de l'artiste qui n'a pas dû déplaire au commanditaire. Le tableau sera détourné par Manet en 1863, avec son Olympia, une prostituée remplaçant Vénus. L'œuvre de Titien est une des plus belles représentations de la féminité. L'artiste a cherché le contraste entre le personnage et l'arrière-plan en plaçant un rideau vert et un pan de peinture noire qui ne représente rien mais constitue, selon Daniel Arasse, un écran de présentation de la figure.
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Titien. Danaé et Cupidon (1544-45). Huile sur toile, 69 × 117 cm, Museo Nazionale Di Capodimonte, Naples. Nous sommes dans les innombrables péripéties divines de la mythologie grecque. Danaé est la fille d'Acrisios (roi d'Argos) et d'Eurydice. Elle est emprisonnée par son père, mais Zeus parvient à se présenter à elle pour la séduire sous la forme d'une pluie d'or. De cette union naît un fils, Persée, l'un des grands héros de la mythologie grecque. Le mythe de la pluie d'or sur Danaé sera exploité jusqu'au 20e siècle par des peintres en mal d'inspiration (Gustav Klimt, Danaé, 1907). Le tableau a été peint pour le cardinal Alessandro Farnèse (1520-1589), petit-fils du pape Paul III, nommé cardinal à 14 ans, grand mécène et célèbre pour ses nombreuses aventures amoureuses. Il se pourrait que le modèle fût l'une des maîtresses du cardinal. L'intention érotique est évidente.
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Titien. Danaé recevant la pluie d'or (1553-54). Huile sur toile, 129 × 180 cm, Musée du Prado, Madrid. Variante du précédent. L'artiste a remplacé Cupidon par une vieille femme tentant de recueillir les pièces d'or. Ce tableau a été peint pour le roi Philippe II d'Espagne (1527-1598).
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Titien. Le supplice de Marsyas (1576). Huile sur toile, 212 × 207 cm, Musée d'État, Kromeriz. Mythologie grecque. Très sommairement, voici un aperçu de ce mythe. Marsyas, un satyre, est un joueur de flûte admiré de tous. Tous ceux qui l'écoutent affirment qu'Apollon lui-même ne ferait pas mieux avec sa lyre. Apollon veut alors se venger de Marsyas et lui propose un concours. Le vainqueur pourra infliger un châtiment au vaincu. Apollon manœuvre pour gagner puis se venge en écorchant vif Marsyas. Le tableau de Titien est une œuvre crépusculaire puisqu'il est réalisé durant l'été 1576 et que le peintre meurt le 27 août. Venise est alors la proie d'une épidémie de peste qui emporte Orazio, le fils préféré de Titien. L'esthétique surprenante de ce chef-d'œuvre, de style presque baroque mais de facture quasi-impressionniste, est à rapprocher du drame vécu par l'artiste dans une Venise où rôde la mort. On a pu également interpréter cette composition comme une méditation de l'artiste sur sa vie puisqu'il s'est représenté en roi Midas (personnage de droite, pensif). |
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Commentaires
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- 1. Jacques Le 13/12/2023
Joli résumé de la vie et l'œuvre du Titien
il parvient en quelques années à atteindre un style puissant et novateur caractérisé par l'utilisation de la couleur et de la lumière au service de compositions complexes.
En ce sens il m'évoque Pierre Bonnard
https://www.mam.paris.fr/fr/oeuvre/nu-dans-le-bain -
- 2. hugongerard Le 10/11/2015
On lui attribue toujours : Le concert champêtre du musée du Louvre comme si il en était l ' auteur , mais le veritable auteur de cette œuvre est son maître Giorgione , mais l ' élève et le maître seraient-ils tous les 2 les auteurs de cette œuvre là aussi je m interroge .
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