Rogier Van der Weyden
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Patrick AULNAS
Autoportrait
Biographie
1399-1464
Rogier de la Pasture voit le jour à Tournai (Belgique actuelle) en 1399 ou 1400. Rogier Van der Weyden est la transposition de son nom en néerlandais, qu’il adoptera à partir de son installation à Bruxelles en 1435. Il est le fils d’un coutelier et, si l’on sait peu de choses de ses premières années, il est à peu près certain qu’il entre très jeune en apprentissage à Tournai dans l’atelier de Robert Campin dit le Maître de Flémalle. En 1432, il obtient le titre de maître dans la guilde des peintres de Tournai, mais il n’est pas certain qu’il soit constamment resté dans sa ville natale depuis son entrée en apprentissage. Comme il était de coutume à l’époque, plusieurs voyages dans différentes villes lui ont probablement permis de diversifier ses connaissances et d’approfondir sa formation. Dans les années 1420, il s’était marié avec Isabelle Goffaert, fille d'un cordonnier bruxellois. Plusieurs œuvres datant de la période tournaisienne ont été attribuées à Van der Weyden : elles sont caractérisées par l’influence de Robert Campin (par exemple, Saint Georges et le dragon).
Van der Weyden. Saint Luc dessinant la Vierge (1435-40)
En 1435 Rogier Van der Weyden va s’installer à Bruxelles, probablement à la demande du bourgmestre de la ville. Il est immédiatement nommé peintre officiel de la cité et, quelques années plus tard, obtient le titre de bourgeois de Bruxelles. Son activité artistique est intense : grands tableaux pour la décoration de l’hôtel de ville, retable de la cathédrale Sainte-Gudule.
Dans les années 1440, après la mort de Jan Van Eyck, le duc de Bourgogne Philippe le Bon (1396-1467) devient un commanditaire important de Van der Weyden. Le peintre réalisera son portrait mais le tableau ne nous est pas parvenu. Bien qu’il ne soit pas nommé peintre officiel du duc, comme l’était Van Eyck, son savoir-faire s’impose à l’entourage du prince et les commandes se multiplient. Nicolas Rolin (1376-1462), le chancelier du duc, Jean Chevrot (1395-1460), évêque de Tournai et de Toul lui commanderont des tableaux.
Vers 1450, Rogier Van der Weyden voyage en Italie où sa renommée l’a précédé. Les Médicis lui commandent une Lamentation du Christ (mise au tombeau) conservée à la Galerie des Offices de Florence. Mais l’influence italienne sur le peintre flamand reste mineure.
Jusqu’à sa mort en 1464, l’atelier bruxellois de Van der Weyden réalise des commandes très importantes de la cour du duc du Bourgogne ou d’établissements religieux. Son fils Pierre (1437-1514) travaille à ses côtés. Le grand peintre sera enterré dans la cathédrale Sainte-Gudule à Bruxelles, au pied de son propre retable.
Œuvre
Rogier Van der Weyden est, avec Robert Campin et Jan Van Eyck, le troisième grand fondateur de la peinture flamande du 15e siècle. Il apporte une évolution notable de la thématique. Alors que ses deux prédécesseurs s’intéressaient surtout au monde extérieur dont ils s’efforçaient de transcrire la réalité, Van der Weyden est un peintre de l’intériorité. Il cherche à interpréter le sentiment religieux dans ses polyptiques et tableaux religieux en accentuant l’intensité dramatique de la scène. Il se focalise sur la psychologie des personnages dans ses portraits. Van der Weyden a pu être qualifié de peintre mystique.
Œuvres diverses
Saint Georges et le Dragon (1432-35). Huile sur bois, 14,3 × 10,5 cm, National Gallery of Art, Washington. Georges de Lydda (saint Georges pour les chrétiens) est un martyr de 4e siècle après J.-C., en général représenté en héros terrassant un dragon. Ce combat symbolise la lutte entre le bien et le mal. Il s’agit d’un thème récurrent depuis l’Antiquité, où le dragon s’oppose au héros. On le retrouve encore au 20e siècle, détourné par Giorgio de Chirico. Le dragon est souvent représenté comme un reptile géant, parfois ailé, qui crache du feu.
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Descente de croix (1435). Huile sur bois, 220 × 262 cm, musée du Prado, Madrid. Le Christ mort est descendu de la croix entouré de divers personnages. De gauche à droite : Marie Cléophas (demi-sœur de la Vierge), saint Jean (en rouge), Marie Salomé (demi-sœur de la Vierge), la Vierge Marie s’évanouissant, le corps du Christ, Nicodème et Joseph d'Arimathie (ils soutiennent le corps du Christ), un serviteur barbu à l’arrière -plan, Marie-Madeleine tout à fait à droite.
Sur ce tableau, voir : Les yeux d'Argus |
Marie-Madeleine lisant (1435-38). Huile sur bois, 62 × 55 cm, National Gallery, Londres. Fragment d’un retable dont on possède deux autres fragments. Marie-Madeleine est un personnage du Nouveau Testament, disciple de Jésus-Christ. Mais un sermon du pape Grégoire prononcé en 591 l’assimila à Marie de Béthanie, également présente dans le récit biblique, mais qui est une « pécheresse ». Cette réputation lui est restée, d’où la pénitence représentée ici par un personnage absorbé dans la lecture d’un texte pieux. Il s’agit certainement d’une bible sous forme de manuscrit. Comme il est courant dans la peinture de l’époque, la scène se situe dans une demeure du 15e siècle.
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Saint Luc dessinant la Vierge (1435-40). Huile et tempera sur bois, 138 × 111 cm, Museum of Fine Arts, Boston. Luc l’Évangéliste ou saint Luc, saint patron des artistes, dessine la Vierge Marie tenant dans ses bras l'Enfant Jésus. La composition est très proche de La Vierge du chancelier Rolin de Jan Van Eyck. Les historiens considèrent que Luc est un autoportrait de Van der Weyden, procédé fréquemment utilisé à l’époque. Ce tableau a été réalisé pour la Guilde de Saint-Luc de Bruxelles. Il s’agit de l’une des premières œuvres de Van der Weyden après sa nomination comme peintre officiel de cette ville.
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La lamentation du Christ (1450). Huile sur bois, 110 × 96 cm, Galerie des Offices, Florence. Thème récurrent de la peinture occidentale appelé aussi Déploration du Christ. Le Christ est mort et des personnages le pleurent. Mantegna (1431-1506), Botticelli (1444-1510), Spada (1576-1622) peindront également une telle lamentation.
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Portraits
Portrait d’une dame (v. 1455). Huile sur bois, 37 × 27 cm, National Gallery of Art, Washington. Il s’agit probablement de Marie de Valengin, fille illégitime de Philippe le Bon, duc de Bourgogne.
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Portrait de François d’Este (v. 1460). Huile sur bois, 30 × 20 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. François d’Este, marquis de Ferrare, a été envoyé par son père à la cour de Bourgogne vers 1444 pour y être élevé aux côtés de Charles le Téméraire. Il devint par la suite officier et fut envoyé en Italie comme ambassadeur du duché de Bourgogne.
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Portrait diptyque de Philippe de Croÿ, volet droit (v. 1460). Huile sur bois, 49 × 30 cm, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers. Philippe Ier de Croÿ est chambellan du duc de Bourgogne Philippe le Bon et compagnon d’arme de son fils Charles le Téméraire (1433-1477). Ce portrait est l’un des deux volets d’un diptyque aujourd'hui dispersé. Ce volet est actuellement au Musée royal de Beaux-arts d’Anvers (Belgique).
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Portrait diptyque de Philippe de Croÿ, volet gauche (v. 1460). Huile sur bois, 49 × 31 cm, Henry E. Huntington Library, San Marino. Il n’est pas certain que l’on puisse attribuer cette Vierge à l’enfant à Van der Weyden. Les spécialistes considèrent que son style est éloigné de celui du peintre. Ce volet est la propriété de Henry E. Huntington Library, San Marino.
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Charles le Téméraire (v.1460). Huile sur bois, 49 × 32 cm, Staatliche Museen, Berlin. Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Téméraire (1433-1477) est le quatrième et dernier duc de Bourgogne, souverain de l’État bourguignon. Il porte le collier de l’Ordre de la Toison d’or, prestigieux ordre de chevalerie.
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Portrait d'Antoine de Bourgogne (v. 1460). Huile sur bois, 38,4 × 28 cm, Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles. Antoine de Bourgogne (1421-1504) est le « bâtard », selon la terminologie archaïque, de Philippe III de Bourgogne (1396-1467) et de Jeanne de Presles, sa maîtresse.
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Polyptyques
Retable de Miraflores (1442-45). Huile sur bois, 71 × 43 cm (chaque panneau), Staatliche Museen, Berlin. Les trois panneaux de taille identique (71 × 43 cm) évoquent trois épisodes de la vie du Christ. A gauche, la Sainte Famille (naissance de Jésus) ; au centre une Pietà (la Vierge berçant le corps du Christ mort) ; à droite, la résurrection du Christ (il apparaît devant la Vierge Marie).
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Triptyque de la crucifixion (v. 1445). Huile sur bois, 101 × 70 cm (centre), 101 × 35 cm (chaque aile), Kunsthistorisches Museum, Vienne. Volet gauche : Marie-Madeleine. Panneau central : le Christ en croix avec la Vierge Marie (en bleu) et saint Jean (en rouge). Les donateurs sont représentés priant au pied de la croix. Volet droit : Sainte Véronique.
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Retable des sept sacrements (1445-50). Huile sur bois, 200 × 97 cm (centre), 119 × 63 cm (chaque aile), Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers. Ce retable représente les sept sacrements de l’Église catholique romaine. Panneau de gauche : le baptême, la confirmation et la confession. Panneau de droite : l'ordination d’un prêtre, le mariage et les derniers sacrements. Panneau central : crucifixion au premier plan, sacrement de l'Eucharistie à l’arrière-plan.
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Triptique de la nativité ou triptyque Bladelin (1445-50). Huile sur bois, 91 × 89 cm (centre), 91 × 40 cm (chaque aile), Staatliche Museen, Berlin. Ce retable a été commandé par Pieter Bladelin, Receveur général des finances de Philippe le Bon. La partie centrale représente la naissance du Christ dans une ruine et non dans une étable comme le veut la tradition. Sur le volet gauche, la Sibylle de Tibur (divinité grecque jouant un rôle de prophète) montre l’apparition de la Vierge à l’empereur Auguste. Le volet droit représente l’apparition de l’enfant Jésus aux Rois mages.
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Triptyque de l'adoration des mages ou Retable de Sainte-Colombe (v. 1450–55). Huile sur bois, 138 × 153 cm (centre), 138 × 70 cm (chaque aile), Alte Pinakothek, Munich. Ce triptyque est dénommé Retable de Sainte-Colombe car il était destiné à l’église Sainte-Colombe de Cologne. Il est actuellement conservé à Munich. Il représente trois épisodes de la vie de la Vierge et de l’enfance du Christ. Volet gauche : l’Annonciation (l’archange Gabriel annonce à Marie la venue du Christ). Panneau central : l’Adoration des Mages (trois mages offrent à Jésus l’or, l’encens et la myrrhe). Volet droit : la présentation au temple de Jésus (équivalent juif du baptême). Le décor (mobilier, ville, église) est celui du 15e siècle, ce qui caractérise le réalisme flamand.
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Triptyque Braque (v. 1450). Huile sur bois, 41 × 68 cm (centre), 41 × 34 cm (chaque aile), musée du Louvre, Paris. Ce triptyque a été peint pour Jean Braque et son épouse Catherine de Brabant. Panneau central : Le Christ rédempteur entre la Vierge et saint Jean Évangéliste. Volet gauche : Saint Jean Baptiste. Volet droit : Sainte Madeleine. « La juxtaposition de figures sacrées à mi-corps disposées au tout premier plan et se détachant sur un paysage très profond est inédite à cette date dans la peinture flamande. » (Musée du Louvre)
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Polyptyque du jugement dernier, fermé (1446-52). Huile sur bois, musée de l'Hôtel Dieu, Beaune. Commandé par le chancelier Nicolas Rolin (1376-1462), ce polyptique orne de puis le 15e siècle la salle principale des Hospices (ou Hôtel-Dieu) de Beaune également créés par le chancelier. En position fermée, il représente à droite et à gauche, les donateurs Nicolas Rolin et son épouse Guigone de Salins (1403-1470). Les quatre niches centrales ne sont pas des sculptures mais des grisailles (nuances d’une même couleur avec effets de clair-obscur imitant le marbre).
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Polyptyque du jugement dernier, ouvert (1446-52). Huile sur bois, 215 × 560 cm, musée de l'Hôtel Dieu, Beaune. Représentation du jugement dernier. Pour les religions juive, chrétienne et musulmane, il s’agit du jour au cours duquel la divinité, après avoir ressuscité les morts, va classer les humains en damnés et justes. Les uns et les autres auront ensuite un sort distinct. Ce thème naïf, très populaire au Moyen Âge, permettait au peintre d’exercer sa créativité par de multiples scènes plus ou moins apocalyptiques. Les humains, dans le bas monde, sont nus et de petite taille. Les anges et les apôtres appartiennent à la cour céleste et sont représentés sur des nuages. Au centre, le juge suprême.
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Commentaires
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- 1. claude robillard Le 10/06/2016
J,aimerais remercier les auteurs de ses ecrits et de son livre sacre sur sa vie et son histoire flamand de son art artistique trop merveilleux que peut- etre on ne sait trop le remercier pour toutes ces oeuvres sur son art sacre du jugement dernier qui fait de son oeuvre: |un des chefs-d,oeuvre de l,Art des Flandres !|
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