Léonard de Vinci
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Patrick AULNAS
Autoportrait
Vinci. Autoportrait (1512-15)
Dessin à la sanguine, 33 × 21,6 cm, Bibliothèque Royale de Turin
Biographie
1452-1519
L'art et la science se partagent l'esprit de cet homme aux dons hors du commun. Il représente pour nous aujourd'hui l'un des rares modèles de l'esprit universel, curieux de tout, doué pour tout, car l'époque permettait encore à un être exceptionnel de se confronter à tous les savoirs. Peintre, sculpteur, architecte, ingénieur, scientifique, Leonardo da Vinci a exploré tous les possibles de la Renaissance. Sa créativité technique se heurtant aux limites de l'époque, et il le sait, il nous laisse en peinture des chefs-d'œuvre qui transcendent toutes les limites, dont le plus célèbre est La Joconde.
La jeunesse (1452-1469)
Rien ne prédestinait le fils de Ser Piero, riche notaire de la République de Florence, à devenir un génie universel. Il naît d'une liaison entre Ser Piero et Caterina, fille de paysans pauvres établis près de la bourgade de Vinci où résidait le notaire. Enfant illégitime, selon la terminologie en vigueur à l'époque, il est appelé par son prénom de baptême, Léonardo, auquel on ajoutera le nom de son village de naissance : da Vinci. Léonard de Vinci est élevé dans la famille de son père car la liaison entre Ser Piero et Caterina prend fin rapidement. Il ne semble pas que son statut juridique de « bâtard » ait privé Léonard d'affection dans la maison paternelle. Il est très entouré. Son père épouse une riche florentine, Albiera degli Amadori, qui n'aura pas d'enfants et jouera le rôle de mère pour le jeune Léonard. Elle meurt très jeune en 1464, mais Ser Piero se remariera trois fois et aura de nombreux autres enfants. L'oncle et le grand-père de Léonard jouent aussi un rôle dans son éducation. Il fréquente de douze à quinze ans la scuola d'abaco, école élémentaire enseignant la lecture, l'écriture et le calcul. Son instruction reste donc lacunaire et ne comporte pas l'étude du grec et du latin qui constituaient les signes distinctifs des lettrés de l'époque.
L'apprentissage à Florence (1469-1482)
Le talent de Léonard pour les arts graphiques se manifeste rapidement. Giorgio Vasari raconte comment il devint l'élève d'Andrea del Verrocchio (1435-1488) peintre et sculpteur florentin, ami de son père.
« Cependant, malgré cette variété d'études, il modelait et dessinait constamment. C'était sa fantaisie la plus forte.
Ser Piero s'en aperçut et, réfléchissant au génie naissant de son fils, il prit quelques dessins de celui-ci, les fit voir à Andrea del Verrocchio, son ami intime, et le supplia de lui dire si Léonard, s'appliquant ainsi au dessin, pourrait un jour occuper une place distinguée parmi les artistes. Andrea, étonné en voyant les commencements prodigieux de ce jeune homme, engagea fort son ami à le faire étudier. Ser Piero le lui envoya tout joyeux pour travailler dans son atelier. Léonard avait trop d'intelligence pour s'attacher à une seule branche de l'art : tout ce que le dessin embrasse fut l'objet de sa recherche. Jeune encore, et déjà bon géomètre, il se montra sculpteur en modelant en terre quelques têtes de femmes et plusieurs têtes d'enfants, qu'on aurait pu attribuer à la main d'un maître. » (1)
Verrocchio & Vinci. Le baptême du Christ (1472-75)
Huile sur bois, 177 × 151 cm, Galerie des Offices, Florence.
Verrocchio est un artiste réputé qui reçoit les élèves les plus prometteurs. Chez lui, Léonard fréquente Le Pérugin (1448-1523), Sandro Botticelli (1444-1510), Domenico Ghirlandaio (1449-1494). Dès 1472, à l'âge de vingt ans, il est inscrit à la Guilde de Saint-Luc de Florence, corporation des peintres et sculpteurs. Le premier tableau qui nous soit parvenu et auquel Léonard a collaboré avec Verrocchio est Le Baptême du Christ peint entre 1472 et 1475. On attribue l'ange agenouillé le plus à gauche à la main de Vinci. Le jeune apprenti est très attaché à son maître et il maintiendra sa collaboration avec lui jusqu'en 1479, bien qu'il ait ouvert un atelier autonome avec l'aide financière de son père avant cette date. Il reste à Florence jusqu'aux années 1481-82, mais il ne semble pas qu'il ait été remarqué comme un artiste d'exception par le milieu culturel florentin et en particulier par les Médicis.
La période milanaise chez les Sforza (1482-1499)
Ce que les Médicis lui refusent il le trouvera à Milan chez les Sforza. Ludovic Sforza, dit le More (1452-1508), duc de Milan, gouverne alors la Lombardie. Chef de guerre que l'on crédite de plusieurs grands faits d'armes, Ludovic Sforza est aussi un mécène qui entend développer le rayonnement culturel de Milan. Il utilisera les mille talents de Léonard mais principalement son savoir-faire technique : organisation de fêtes et de spectacles (avec décors), construction de machines de théâtre, étude pour le dôme de la cathédrale de Milan, projets d'urbanisme, etc. Dans le domaine artistique, Léonard doit réaliser une statue équestre en bronze à la gloire de Francesco Sforza (1401-1466), le père de Ludovic. La statue est gigantesque (cheval de 7 mètres de haut) et nécessite près de cent tonnes de bronze. Un modèle en argile est confectionné mais la statue en bronze ne verra jamais le jour car le métal sera utilisé pour fondre des canons (2). La peinture n'est évidemment pas absente de l'activité débordante de Léonard. De cette époque datent quelques œuvres célébrissimes comme La dame à l'hermine (1483-90) ou La Cène (1494-98). Dès cette époque, il commence également à écrire un Traité de la peinture. A la fin du 15e siècle, Léonard de Vinci a conquis une renommée internationale. Les élites occidentales ont compris qu'un créateur aux ambitions un peu folles travaille au service des Sforza.
Vinci. Dame à l'Hermine (1483-90)
Huile sur bois, 54 × 39 cm, Musée national de Cracovie.
Analyse détaillée
En octobre 1499, les troupes françaises de Louis XII (1462-1515) occupent Milan. Ludovic Sforza est destitué et se réfugie en Allemagne.
De Mantoue à Milan, en passant par Florence (1500-1513)
Au début du 16e siècle, les princes italiens s'arrachent les services de Léonard. Il voyage beaucoup et ses activités sont multiples : ingénieur militaire pour la République de Venise, cartographe pour les Borgia, ingénieur hydraulicien pour la République de Florence, mathématicien. Mais il n'oublie pas la peinture. A Mantoue, vers 1500, il réalise un portrait d'Isabelle d'Este (1474-1539), épouse du marquis de Mantoue, François II (1466-1519). Il séjourne ensuite à Florence jusqu'à 1506 où il travaille à une gigantesque fresque de sept mètres sur dix-sept, La Bataille d'Anghiari, qui ne nous est pas parvenue, mais dont on possède des copies. C'est également à cette époque qu'il peint La Joconde.
A partir de 1506, Léonard partage son temps entre Florence et Milan. A Milan, il reprend le projet de statue équestre, qui n'aboutira pas. Il continue également à travailler à son Traité de la peinture.
Séjour à Rome (1513-1516)
En septembre 1513, Julien de Médicis (1478-1516), qui occupe le poste de capitaine de la garde pontificale, l'appelle à Rome. Julien est le frère de Jean de Médicis (1475-1521) devenu pape sous le nom de Léon X en 1513. Mais, au Vatican, deux autres artistes d'exception dominent : Michel-Ange et Raphaël. Les Médicis semblent se défier de Léonard qui a une propension à élaborer des projets gigantesques qu'il ne parvient pas à terminer. Aussi ne lui confie-t-on aucun chantier important. Il travaille à un projet d'assèchement des marais pontins appartenant à Julien de Médicis et à des travaux de mathématiques et d'optique. Julien de Médicis meurt en 1516 et Léonard accepte l'invitation de roi de France François Ier.
Au château du Clos Lucé à Amboise (1516-1519)
François Ier (1494-1547) est sacré roi de France en 1515 à un moment où l'influence de la Renaissance italienne est au plus haut dans les élites françaises. A son arrivée en France, en septembre 1516, Léonard de Vinci a 64 ans, alors que François 1er est un jeune monarque âgé de 22 ans. Le jeune roi se prend d'affection pour le vieil homme, l'appelle « mon père », l'installe au château du Clos Lucé qui est relié par un souterrain au château d'Amboise, résidence royale. Léonard est nommé premier peintre, premier ingénieur et premier architecte du roi et reçoit une pension annuelle de mille écus. Il travaille à de vastes projets hydrographiques (détournement d'un fleuve, canal Loire-Saône) et architecturaux, mais est également metteur en scène pour les somptueuses fêtes royales. Léonard, malade, ne peut plus peindre mais il dessine encore.
En venant en France, Léonard a emporté trois chefs-d'œuvre : Saint Jean Baptiste, La Vierge à l'Enfant avec sainte Anne et La Joconde, qui sont depuis restés en France et font désormais partie des collections du musée du Louvre. Léonard de Vinci meurt le 2 mai 1519 au Clos Lucé et lègue par testament ses manuscrits et documents divers ainsi que les tableaux encore en sa possession à deux de ses disciples : Francesco Melzi (1491-1570) et Salaï (1480-1524).
Une énigme : la vie privée de Léonard de Vinci
Léonard de Vinci a eu de nombreux amis masculins mais ne s'est jamais marié et on ne lui connaît aucune liaison féminine. Bien entendu, dans ces conditions, la question de son homosexualité a été posée. Cette question ne trouve pas de réponse précise dans les documents dont disposent les historiens. Il faut donc interpréter, ce qui laisse place à beaucoup de subjectivité. Voici les éléments les plus significatifs dont on dispose actuellement.
1. L'affaire Saltarelli. Jacopo Saltarelli est un des premiers modèles de Léonard. En 1476, une dénonciation anonyme est déposée à Florence pour sodomie à l'encontre de Jacopo Saltarelli. Les accusés étaient Léonard de Vinci et trois autres personnes dont Lionardo de Tornabuoni, apparenté aux Médicis. Un premier jugement conclut à l'absence de preuves. Une deuxième dénonciation anonyme a lieu la même année pour les mêmes faits. Nouveau jugement : non lieu pour absence de preuves. Les documents judicaires indiquent que Jacopo était un prostitué notoire. Léonard étant inconnu à cette époque, il est probable que la dénonciation visait les Médicis et avait donc un aspect politique. Il apparaît cependant que Léonard employait comme modèle un homosexuel qui se prostituait.
2. Salaï. Gian Giacomo Capriotti (1480-1524), dit Salaï, est un garçon pauvre et inculte que Léonard rencontre à Milan en 1490. Il a donc environ 10 ans, mais ne quittera plus guère Léonard. Il devient son élève, son modèle, son disciple et sera son héritier. Le portrait ci-dessous est attribué à un artiste inconnu de l'entourage de Léonard. Il met en évidence le visage androgyne du jeune homme. Salaï est un surnom que lui donnait Léonard et qui signifie petit diable car le garçon était chapardeur et indiscipliné.
Artiste inconnu. Portrait de Gian Giacomo Capriotti, dit Salaï, (1502-03)
Huile sur toile, collection particulière.
3. Francesco Melzi (1491-1570) entre dans l'atelier du peintre en 1508 et devient son élève et disciple. Melzi est un beau jeune homme, cultivé et talentueux, issu de la noblesse milanaise. On comprend bien que Salaï, garçon pauvre, soit resté avec le célébrissime Léonard de Vinci. Il est plus paradoxal que Melzi ait vécu avec Léonard jusqu'à sa mort en 1619. Ce jeune noble avait fortune, talent, beauté et pouvait prétendre à plus d'indépendance. Léonard sera cependant invité dans la famille Melzi et y sera bien accueilli. Melzi sera également, par testament, un héritier de Léonard.
4. La phrase suivante de Léonard de Vinci est particulièrement significative : « L'acte de procréation, et tout ce qui s'y relie, est si répugnant que les humains finiraient bientôt par s'éteindre s'il ne s'agissait là d'une coutume transmise de tout temps et s'il n'y avait pas encore de jolis visages et des prédispositions sensuelles ». Freud en a conclu que Vinci est « l'exemple d'une froide récusation du sexuel, qu'on n'attendrait pas d'un artiste et peintre de la beauté féminine. » Et il décrit un Léonard de Vinci « chaste », voire « abstinent ».
Il ne s'agit pas de tirer des conclusions hasardeuses, mais ce tableau d'ensemble laisse apparaître un Léonard attiré par les beaux garçons et non par les femmes. Il ne semble pas y avoir de doute à ce sujet. La question posée est donc la suivante : en restait-il à l'émotionnel par refus du sexuel ? Ou feignait-il de se conformer à la morale chrétienne qui voyait un péché mortel et un crime inexpiable dans une relation physique homosexuelle ?
Les deux affirmations coexistent aujourd'hui mais aucune preuve n'existe à ce sujet. Le freudisme voit en Léonard un personnage d'exception qui est parvenu à sublimer l'instinct sexuel par une créativité débridée. Il n'aurait pas eu de relations sexuelles avec ses modèles et disciples. Serge Bramly, dans sa biographie de Léonard (3), pense au contraire qu'il aurait entretenu des relations physiques avec eux. Il cite en particulier cette phrase sibylline extraite des carnets de Léonard : « « Je doute, ô Grecs, qu'on puisse faire le récit de mes exploits, quoique vous les connaissiez, car je les ai faits sans témoin, avec les ténèbres de la nuit pour complice. »
Quoi qu'il en soit, il convient surtout d'éviter tout anachronisme. Dans ce domaine, il existe une distance sidérale entre le 21e siècle et la Renaissance. Toute personne éclairée admet aujourd'hui sans difficulté l'existence de couples homosexuels. L'institutionnalisation de ces couples par le mariage ne rencontre plus qu'une opposition provenant d'une éthique archaïsante d'inspiration religieuse. Il en allait tout autrement à l'époque de Vinci. La société baignait précisément dans cette morale religieuse et chacun en était imprégné dès l'enfance. Les domaines du bien du mal étaient nettement délimités par l'église, admis par l'ensemble de la société et intériorisés par les individus. Le concept d'homosexualité n'existait pas, mais les relations entre individus du même sexe relevaient du mal absolu. Proust, au début du 20e siècle, parle encore des « invertis » et doit transposer littérairement ses relations homosexuelles en relations hétérosexuelles. Nous avons donc parcouru un très long chemin et l'époque de la Renaissance est à cet égard une autre planète. Il ne pouvait même pas être question de s'avouer que l'on était homosexuel. Léonard devait se sentir terriblement coupable de ressentir une attirance pour de beaux jeunes hommes car il était intellectuellement impossible de se considérer comme normal dans ce cas. La sublimation freudienne constitue alors, eu égard au contexte social et éthique, la solution idéale. Il peut l'avoir recherchée sans y être toujours parvenu. Les deux hypothèses envisagées précédemment ne sont pas nécessairement incompatibles. Mais, sublimation ou non, Léonard était incontestablement de nature homosexuelle.
Art et littérature
Poètes et écrivains se sont fréquemment intéressés à la peinture. Voici un exemple proposé par Tina Malet à propos de L’Annonciation (1472-75).
« Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays... »
(Baudelaire, « Les Phares », Les Fleurs du mal, Section Spleen et Idéal, VI)
Œuvre
Des tableaux peu nombreux
Les activités multiples de Léonard de Vinci ont une contrepartie : il ne laisse qu'un nombre limité d'œuvres picturales dont on discute encore le nombre exact car certaines attributions ne font pas l'unanimité. Historiquement l'évolution a été dans le sens de la rigueur. Au 19e siècle, on attribuait à Léonard une cinquantaine de peintures alors qu'il en subsiste aujourd'hui quinze à vingt. Mais il faut y ajouter les nombreux dessins qui peuvent avoir une orientation artistique, technique, anatomique.
Vinci nous laisse essentiellement des scènes religieuses et des portraits. Il s'intéresse peu à la mythologie antique.
Les innovations techniques
Léonard de Vinci est réputé pour l'utilisation de deux techniques : le sfumato et le chiaroscuro.
Le sfumato (nuancé, estompé, vague) permet d'adoucir les contours par un effet vaporeux. A la délimitation nette des contours se substitue une gradation donnant un effet de volume évanescent. Léonard décrivait cette façon de peindre comme « sans ligne ni contour, à la façon de la fumée ou au-delà du plan focal ». On pourra à cet égard comparer deux peintres contemporains : Botticelli (1444-1510), chez qui les contours sont très nets, et Vinci qui utilise le sfumato :
Botticelli. Portrait d'une jeune femme (après 1480) |
Vinci. Mona Lisa, La Joconde (1503-05) |
La technique du sfumato, créée par Vinci, a longtemps constitué un mystère, mais l'on sait aujourd'hui que cet effet vaporeux provient de la superposition de glacis très fins (épaisseur de 1 à 2 micromètres soit millièmes de millimètre). Le glacis est un mélange translucide obtenu par l'adjonction au liant (huile par exemple) d'une très petite quantité de pigments colorés. On comprend aisément qu'en superposant de nombreux glacis sur la couche initiale de peinture, on estompe celle-ci afin d'obtenir un effet visuel de plus en plus trouble.
Le clair-obscur (chiaroscuro) existait avant Léonard mais il le fait évoluer vers plus de subtilité. Le Saint-Jean Baptiste est l'exemple même du clair-obscur où le personnage en pleine lumière se détache sur un fond sombre. Caravage (1571-1610) reprendra le procédé un siècle plus tard. Mais Vinci est l'initiateur d'une sorte de clair-obscur atmosphérique dont La Vierge à l'Enfant avec sainte Anne et La Joconde sont les meilleurs exemples. Les personnages se détachent sur un arrière-plan paysager qui devient de plus en plus indistinct vers l'horizon. Lorsqu'il passe des personnages à l'arrière-plan, le peintre réduit très progressivement l'intensité de la couleur pour aboutir aux confins du visible à une quasi-monochromie. Le tableau semble baigner tout entier dans une lumière atténuée, évanescente.
L'utilisation conjointe du sfumato et d'un subtil clair-obscur est sans doute à l'origine de l'effet unique que provoque sur l'observateur la peinture de Léonard.
Un personnage mythique
Léonard est devenu un personnage mythique qui incarne le génie de la Renaissance occidentale. Il marque en peinture le début de la Haute Renaissance et laisse un œuvre quantitativement limité mais qualitativement inestimable. Le mythe s'est cristallisé très tôt puisque Giorgio Vasari, dès le milieu du 16e siècle, présentait ainsi Léonard de Vinci :
« Le ciel, dans sa bonté, rassemble parfois sur un mortel ses dons les plus précieux, et marque d'une telle empreinte toutes les actions de cet heureux privilégié, qu'elles semblent moins témoigner de la puissance du génie humain que de la faveur spéciale de Dieu. Léonard de Vinci, dont la beauté et la grâce ne seront jamais assez vantés, fut un de ces élus. Sa prodigieuse habileté le faisait triompher facilement des plus grandes difficultés. Sa force, son adresse, son courage avaient quelque chose de vraiment royal et magnanime ; et sa renommée, éclatante pendant sa vie, s'accrut encore après sa mort. » (1)
Verrocchio & Vinci. Le baptême du Christ (1472-75). Huile sur bois, 177 × 151 cm, Galerie des Offices, Florence. |
Vinci. L'annonciation (1472-75). Huile sur bois, 98 × 217 cm, Galerie des Offices, Florence. |
Vinci. L'annonciation, détail (1472-75). La Vierge est représentée de trois-quarts et fait un geste de la main gauche qui peut être interprété librement : assentiment, surprise, trouble. |
Vinci. Portrait de Ginevra de Benci (1474-78). Huile sur bois, 38 × 37,6 cm, National Gallery of Art, Washington. |
Vinci. Madone à l'œillet (1478-80). Huile sur bois, 62 × 47,5 cm, Alte Pinakothek, Munich. |
Vinci. Madone Benois (1478-82). Huile sur bois, 49,5 × 33 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg. |
Vinci. Tête de femme (v. 1483). Dessin à la pointe d'argent avec rehauts de blanc sur papier 18,1 × 15,9 cm, Biblioteca Reale, Turin. |
Vinci. Vierge aux rochers (1483-86). Huile sur bois, 199 × 122 cm, Musée du Louvre, Paris. |
Vinci. Dame à l'Hermine (1483-90). Huile sur bois, 54 × 39 cm, Musée national de Cracovie, Pologne. |
Vinci. L'homme de Vitruve (1485-1490). Encre et lavis sur papier, 34,4 × 24,5 cm, Gallerie dell'Academia, Venise. |
Vinci. Madonna Litta (v. 1490). Huile sur toile (transférée depuis panneau bois), 42 × 33 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. |
Vinci. Portrait d'un musicien (1490). Huile sur bois, 43 × 31 cm, Pinacoteca Ambrosiana, Milan. |
Vinci. La Cène (Milan) (1494-98). Fresque, huile et détrempe, 460 × 880 cm, Couvent de Sainte-Marie-des-Grâces, Milan. |
Copie de la Cène (Tongerlo) (v. 1540). Huile sur toile, 418 × 794 cm, Abbaye de Tongerlo, Westerlo, Belgique |
Vinci. La belle Ferronnière (1495-99). Huile sur toile, 63 x 45 cm, Musée du Louvre, Paris |
Vinci. Portrait d'Isabelle d'Este (1499-1500). Pierre noire, sanguine et estompe, craie ocre, rehauts de blanc sur le visage, la gorge et la main, 61 cm × 46,5 cm, Musée du Louvre, Paris. |
Vinci. Vierge aux rochers (1495-1508). Huile sur bois, 189,5 × 120 cm, National Gallery, Londres. |
Vinci. Mona Lisa, La Joconde (1503-05). Huile sur toile, 77 × 53 cm, Musée du Louvre, Paris. |
Rubens. Copie de la Bataille d'Anghiari (1603). Pierre noire et encre avec rehauts de gouache sur papier, 45,2 × 63,7 cm, Musée du Louvre, Paris. |
Vinci. Jeune fille décoiffée, La Scapigliata (v. 1508). Huile sur bois, 27 × 21 cm, Galleria Nazionale, Parme. |
Vinci. La Vierge à l'Enfant avec sainte Anne (1503-19). Huile sur bois, 168 × 130 cm, Musée du Louvre, Paris. |
Cesare Cesto. Copie de Leda et le cygne (1505-10). Huile sur bois, 69,5 × 73,7 cm. Wilton House, Wiltshire, Grande-Bretagne. |
Vinci. Saint Jean-Baptiste - Bacchus (1510-15). Huile sur bois transposée sur toile, 177 × 115 cm, Musée du Louvre, Paris |
Vinci. Saint Jean-Baptiste - Bacchus, dessin préparatoire (1510-15). Sanguine sur papier, 24 × 18 cm, Museo del Sacromonte, Varese. |
Vinci. Saint Jean-Baptiste (1513-16). Huile sur bois, 69 × 57 cm, Musée du Louvre, Paris |
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NOTES
(1) Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (première édition 1550, remaniée en 1568)
(2) Le projet de Léonard sera réalisé au 20e siècle et le cheval en bronze se trouve depuis 1999 à l'entrée de l'hippodrome de San Siro de Milan. Eu égard aux difficultés techniques rencontrées au 20e siècle, il est probable que la réalisation du projet aurait échoué au 15e.
(3) Serge Bramly, Léonard de Vinci, Biographie. Editions J.-C. Lattès, 2003.
Commentaires
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- 1. Darius Motoc Le 12/09/2018
bonjour, j'ai bien apprecié les oeuvres de leonard de vinci et se qu'il a fait en temps qu'humanistes se sitem'en a appris plus -
- 2. Georges Tolu Le 30/03/2017
Je suis surpris de constater que personne n,ai réussi a décripter les tableaux de Leonard......cela est pourtant façile !!! dommage que la plus part des experts pensent qu,ils sont infaibles
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