Hans Holbein le Jeune
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Patrick AULNAS
Autoportrait
Holbein le Jeune. Autoportrait (1542-1543)
Dessin à la craie de couleur et au crayon sur fond d'or, 32 × 26 cm, Galerie des Offices, Florence
Biographie
1497/98-1543
Jeunesse et formation (1497-1516)
La date de naissance exacte d'Holbein n'est pas connue. Il naît en 1497 ou 1498 à Augsbourg, ville bavaroise en relation avec l'Italie et économiquement très active. La voie était toute tracée pour ce fils d'un peintre connu. Son père, Hans Holbein l'Ancien (v. 1465-1524) est apprécié pour ses retables et ses portraits qui se situent dans la filiation des artistes flamands du 15e siècle (Van Eyck, Van der Weyden). Son oncle Sigmund Holbein (v. 1470-1540) est également peintre. Holbein l'ancien a deux fils qui deviendront tous deux peintres : Ambrosius (v. 1494-1519) qui n'eut pas le temps de s'affirmer, et Hans, dit le Jeune, qui deviendra un grand portraitiste. La formation des deux frères commence dans l'atelier paternel à Augsbourg. En 1515, ils quittent tous deux Augsbourg pour Bâle où ils entrent dans l'atelier de Hans Herbst (1470-1552), le peintre le plus réputé de la ville. Holbein le Jeune se fera remarquer par Erasme dès 1516. Celui-ci vit à Bâle et a pu apprécier le talent de dessinateur du jeune homme. Il lui demande d'illustrer son livre Éloge de la folie.
La réussite locale à Bâle (1516-1526)
Hans Holbein a certainement voyagé en Italie fin 1517 et début 1518 et y a étudié les œuvres de Léonard de Vinci dont il s'inspirera dans certains tableaux. Son frère Ambrosius, plus âgé, ouvre un atelier à Bâle vers 1517 puisqu'il devient membre de la guilde des peintres de la ville au cours de cette même année. Hans travaille avec lui. A la mort d'Ambrosius en 1519, il reprend l'atelier de son frère. En 1520, il épouse la veuve d'un tanneur, Elsbeth Bizenstock, ce qui lui permet de devenir citoyen de Bâle en tant qu'époux d'une citoyenne de la ville.
Au cours de la décennie passée à Bâle de 1516 à 1526 l'activité d'Holbein le Jeune est diversifiée : portraits de notables locaux, décoration de maisons, retables pour les églises. Son talent de portraitiste apparaît déjà avec éclat par exemple dans le portrait d'Érasme de 1523.
Holbein le Jeune. Portrait d'Érasme (1523)
Huile sur bois, 76 × 51 cm, National Gallery, Londres.
En 1524, Holbein fait un séjour en France, probablement pour rechercher des mécènes plus prestigieux. Brillant dessinateur, il y apprendra la technique des crayons de couleur auprès de Jean Clouet et des disciples de Léonard de Vinci qui est mort en 1519 au château du Clos Lucé à Amboise.
La recherche de la consécration en Angleterre (1526-1528)
Bâle est secouée par les troubles de la Réforme. Cette insécurité politique nuit à l'activité économique et les commandes aux artistes se font plus rares. Par ailleurs, Bâle ne constitue pas pour un artiste ambitieux un champ d'activité suffisant. Holbein se propose donc de gagner l'Angleterre où il restera pendant dix-huit mois. Érasme lui fournit une lettre de recommandation auprès de Thomas More (1477-1535). Celui-ci l'accueille dans sa maison de Chelsea et l'introduit auprès des humanistes anglais et de la cour. Il reçoit d'importantes commandes de portraits de l'aristocratie anglaise.
Le retour à Bâle (1528-1532)
Holbein est de retour à Bâle en 1528. Il y poursuit principalement la réalisation de portraits. La situation économique de la ville s'est dégradée du fait des querelles religieuses et les commandes de retables ont disparu. Les controverses idéologiques et religieuses, aussi dépourvues d'intérêt soient-elles, impriment leur marque à la société toute entière et impose aux individus de prendre parti contre leur volonté. Holbein se verra ainsi reprocher de ne pas avoir communié selon le rite réformé. Proche des humanistes, il devait se sentir bien loin des petitesses des clans opposés. Il reçoit malgré tout la commande de la décoration des volets de l'orgue de la cathédrale de Bâle et de fresques pour la salle du grand conseil de la ville.
Le peintre de la cour d'Angleterre (1532-1543)
La situation instable à Bâle conduit Holbein à retourner en Angleterre au printemps 1532. Toujours muni de lettres de recommandation d'Érasme, il doit affronter une situation nouvelle. Thomas More n'a plus la faveur du versatile Henry VIII. Fort heureusement, il existe à Londres une communauté de marchands allemands de la Ligue hanséatique. Cette ligue est une association des villes marchandes d'Europe du nord qui a obtenu des privilèges commerciaux de divers souverains. Elle est économiquement très puissante. Les commerçants allemands de Londres commandent de nombreux portraits à Holbein qui recevra également de l'ambassadeur français Jean de Dinteville la commande de l'un de ses tableaux les plus célèbres : Les Ambassadeurs (1533).
Ce tableau propulse Holbein dans le milieu politico-diplomatique et lui permet, en 1536, d'obtenir le titre de Peintre du roi. Il réalise de nombreux portraits du roi Henri VIII et de sa famille, mais également des travaux de décoration, des miniatures et des études de bijoux.
En 1538-1539, il doit peindre les portraits de Christine de Danemark et d'Anne de Clèves et rejoint à nouveau le continent. Henri VIII cherche en effet à se remarier et il convient de lui fournir des portraits des prétendantes éventuelles. Christine de Danemark échappera à ce triste sort mais Anne de Clèves (1515-1557) deviendra la quatrième épouse du roi, qui en eut six.
Holbein le Jeune finira sa vie à Londres malgré des propositions de retour de la ville de Bâle. Peintre d'un roi puissant, sa renommée est immense car il est le plus grand portraitiste de la première moitié du 16e siècle. Il meurt à 45 ans, le 29 novembre 1543, au cours d'une épidémie de peste qui ravage Londres.
Holbein le Jeune. Jane Seymour (1536)
Huile sur bois, 65,5 × 40,5 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne.
Œuvre
La gloire d'Holbein le Jeune fut considérable de son vivant et après sa mort. Son effacement relatif aujourd'hui, si l'on excepte l'engouement pour Les Ambassadeurs et ses pseudo-mystères, tient sans doute, paradoxalement, à ses qualités. Il est un dessinateur exceptionnel et un peintre qui maîtrise sa technique jusqu'à rendre plus vrais que nature ses portraits tout en les parant de la beauté qu'en attendaient ses contemporains. La peinture choisira, à partir du 19e siècle, des voies radicalement différentes. Mais les 16e et 17e siècles placent Holbein au sommet de la hiérarchie des artistes de tous les temps, aux côtés de Raphaël et de Michel-Ange. Avec l'emphase qui caractérise la prose de l'époque, et qui fait tout son charme aujourd'hui, Karel van Mander s'exprime ainsi à propos d'Holbein :
« Il n'entre pas dans mes vues de disserter sur le point de savoir si, par grâce divine, quelques individus ont, de naissance, le sentiment de l'art, ou s'il est des régions fortunées où la limpidité de l'air a pour effet d'aiguiser l'entendement, de provoquer au travail et de donner le moyen de triompher des difficultés les plus ardues des sciences et des arts ; je laisse à chacun là-dessus son sentiment. Une chose est certaine, c'est qu'on a vu des illustrations de notre art naître en ces contrées où elles ne trouvaient point de devancières, comme pour mieux prouver que le génie et le savoir ne sont les privilèges d'aucune race, ni d'aucun pays. Le célèbre Hans Holbein, par exemple, qui a porté un si grand nom, et qui a fait retentir le monde de sa gloire, est né, pour autant que je sache, à Bâle, au sein des solitudes rocheuses de la Suisse, en l'an 1498. » (*)
Van Mander se trompe sur le lieu de naissance, qui est Augsbourg. Il ne se trompe pas sur le « génie et le savoir » de l'artiste qui est l'un des plus grands portraitistes. Son savoir, sa maîtrise technique sont au service de son art et cherchent à reproduire sur le tableau la réalité dans ses moindres détails : vêtements et accessoires rendus avec une précision extrême, physionomie des modèles laissant percer le tempérament. Holbein dispose d'une vision du réel qui sait capter ce qui est essentiel pour reproduire ce réel avec précision tout en le magnifiant. Il ne faut pas chercher ailleurs son succès exceptionnel à la cour d'Angleterre : il ravissait ses commanditaires par la qualité de son travail.
Il connaît bien la peinture flamande et son réalisme minutieux. Mais il a voyagé en Italie et vu les œuvres de Vinci et de ses disciples en France. Il parvient à produire une synthèse du réalisme flamand et le l'idéal de beauté italien qui en fait l'un des peintres majeurs de la Renaissance.
Bâle (1516-1526)
Holbein le Jeune. Jakob Meyer (1516). Tempera sur bois, 38,5 × 31 cm, Kunstmuseum, Öffentliche Kunstsammlung, Bâle. Jakob Meyer zum Hasen (1482-1531) est un riche commerçant, bourgmestre de Bâle de 1516 à 1521. Il est le plus ancien commanditaire connu de Holbein. Il lui demande en 1516 de réaliser un double portrait de lui et de son épouse (ci-après). L'arrière-plan architectural établit un lien entre les deux portraits, ce qui était courant. L'artiste apporte déjà un soin extrême aux détails de l'arrière-plan et des vêtements. |
Holbein le Jeune. Dorothea Meyer (1516). Tempera sur bois, 38,5 × 31 cm, Kunstmuseum, Öffentliche Kunstsammlung, Bâle. Dorothea Meyer, née Kannengiesser, est la seconde épouse de de Jakob Meyer. Il l'épouse en 1513 après le décès en 1511 de sa première femme, Magdalena Baer. |
Holbein le Jeune. Le corps du Christ mort dans sa tombe (1521). Huile sur bois, 30,5 × 200 cm, Kunstmuseum, Öffentliche Kunstsammlung, Bâle. On a prétendu qu'Holbein a utilisé comme modèle le corps d'un noyé repêché dans le Rhin. Rien ne prouve que cela soit vrai mais le réalisme est étonnant : rigidité cadavérique parfaite, jusqu'aux détails de la main. On retrouve ce réalisme chez Grünewald. Mais le mysticisme de Grünewald est étranger à Holbein : c'est l'observation objective du cadavre qui l'intéresse. La forme de ce panneau tient à sa destination. Il devait constituer la prédelle d'un retable. |
Holbein le Jeune. Portrait d'Érasme (1523). Huile sur bois, 76 × 51 cm, National Gallery, Londres. Érasme (1466-1536) est un humaniste, écrivain et théologien des Pays-Bas. Écrivain majeur de la Renaissance, il se livre à une satire de la noblesse et du clergé dans Éloge de la folie que Holbein a illustré en 1516. On doit à Holbein plusieurs portraits d'Érasme, celui-ci étant marqué par le cadre et le vêtement d'apparat. |
Holbein le Jeune. La Cène (1524-25). Huile sur bois, 115,5 × 97,3 cm, Kunstmuseum, Öffentliche Kunstsammlung, Bâle. La Cène est le nom donné par les chrétiens au dernier repas pris par Jésus-Christ avec les douze apôtres, la veille de sa crucifixion. Le tableau a été endommagé et les parties latérales sont perdues. Il reste neuf apôtres sur les douze. Holbein s'inspire de La Cène de Léonard de Vinci, reprenant les trois fenêtres sur le mur du fond et une position identique du Christ. Le tableau étant beaucoup plus petit que la fresque de Léonard, les apôtres sont regroupés au lieu d'être répartis autour d'une grande table. |
Premier séjour en Angleterre (1526-1528)
Holbein le Jeune. William Warham, archevêque de Canterbury (1527). Huile sur bois, 82 × 67 cm, Musée du Louvre, Paris. « William Warham [1450-1532], premier dignitaire de l'église anglaise, a été représenté en 1527 dans ce portrait en tant qu'archevêque de Canterbury et Primat d'Angleterre. Il avait en outre, avant cette date, rempli entre autres les hautes fonctions d'évêque de Londres et de chancelier de l'Université d'Oxford. A ces importantes charges s'étaient ajoutées de nombreuses missions diplomatiques à l'étranger confiées par le roi, ainsi que le rôle délicat de médiateur entre le roi d'Angleterre et le pape Clément VII pour négocier l'annulation du mariage du roi avec Catherine d'Aragon. Il assista avec Henri VIII, qu'il accompagnait en France, à la rencontre du Camp du drap d'or en 1520. » (Notice musée du Louvre) |
Holbein le Jeune. Thomas More (1527). Tempera sur bois, 74,2 × 59 cm, Frick Collection, New York. Thomas More (1477-1535) est un humaniste et homme d'État, chancelier d'Angleterre de 1529 à 1532. Il est le plus illustre représentant de l'intelligentsia anglaise de l'époque et l'auteur d'un essai politique : L'Utopie. Il fut décapité pour avoir refusé d'accepter le roi Henri VIII comme chef de l'Église d'Angleterre. Il a été canonisé (considéré comme saint) par l'Église catholique en 1935. |
Holbein le Jeune. Sir Henry Guildford (1527). Tempera sur bois, 82,6 × 66,4 cm, Collection Royale, Windsor. Henry Guildford (1489-1532) est un proche du roi Henri VIII, maître de la cavalerie et contrôleur de la maison royale. Les vêtements d'apparat du personnage ont été minutieusement représentés par le peintre, jusqu'aux moindres détails. |
Le retour à Bâle (1528-1532)
Holbein le Jeune. La Vierge avec la famille du bourgmestre Meyer (v. 1528). Huile sur bois, 146,5 × 102 cm, Sammlung Würth, Johanniterkirche, Schwäbisch Hall, Allemagne. Appelée aussi Madone de Darmstadt. Le commanditaire est Jakob Meyer zum Hasen, riche commerçant, bourgmestre de Bâle et catholique. Il apparaît à gauche du tableau avec, devant lui, ses deux fils décédés. Ses deux épouses, Magdalena Baer (décédée en 1511, visage enveloppé) et Dorothea Kannengiesser, sont agenouillées à droite avec Anna (au premier plan), l'unique enfant vivant de Meyer. Le contexte religieux est tendu puisque le protestantisme deviendra en 1529 la religion officielle à Bâle. L'association d'un thème religieux et d'un portrait réaliste du commanditaire est une tradition de la peinture nordique. Van Eyck la pratiquait déjà un siècle plus tôt : voir par exemple La Madone au Chanoine Van der Paele (1434). Ce tableau a été vendu en 2011 au collectionneur d'art allemand Reinhold Würth pour une somme (non divulguée) estimée à plus de 50 millions d'euros. Le collectionneur a souhaité un accès gratuit du public à la Johanniterkriche de Schwäbisch Hall (Wurtemberg) où l'œuvre est exposée. |
Holbein le Jeune. La famille de l'artiste (1528). Huile sur papier marouflé sur bois, 77 × 64 cm, Öffentliche Kunstsammlung, Bâle. Portrait de la femme de Holbein le Jeune, Elsbeth Binzenstock, et de leurs deux enfants aînés, Philipp (six ans) et Katharina (deux ans). Les figures ont été découpées dans le courant du 16e siècle puis collées sur un panneau de bois à fond sombre. Il est probable qu'à l'origine, il existait sur le papier qui a été enlevé un arrière-plan plus décoratif. |
Londres (1532-1543)
Holbein le Jeune. Les ambassadeurs (1533). Huile sur bois, 207 × 209 cm, National Gallery, Londres. Jean de Dinteville (1504-1557), à gauche, est ambassadeur de France à Londres et commanditaire de tableau. Georges de Selve (1506-1541) à droite, évêque de Lavaur, ami de Dinteville, est également diplomate français et émissaire du pape. Cette œuvre ambitieuse contribuera à la consécration d'Holbein comme peintre de la cour d'Angleterre. Le tableau symbolise à la fois le pouvoir politique de deux hommes, qui représentent l'une des nations les plus puissantes d'Europe auprès d'une autre grande puissance, et les valeurs de l'humanisme qui étaient celles de l'élite cultivée de l'époque. Ce second aspect est lié aux différents objets présents sur le meuble. Le tableau devait être accroché dans le grand salon du château de Polisy appartenant aux Dinteville. |
Holbein le Jeune. Les ambassadeurs, détail 1 (1533). L'étagère supérieure du meuble est recouverte d'un tapis anatolien sur lequel sont posés un globe céleste, trois horloges solaires, deux quadrants et un torquetum (instrument de mesure astronomique médiéval). Il s'agit donc d'évoquer la science de l'époque : astronomie, mesure du temps. Ces questions intéressaient les humanistes et étaient déjà abordées scientifiquement par Copernic (1473-1543) qui démontra que la terre tourne autour du soleil (Des révolutions des sphères célestes, 1530, mais publié en 1543). La présence du globe céleste indique qu'on en reste encore à la conception dogmatique de l'univers qui sera par la suite farouchement défendue, contre Galilée (1564-1642), par les petits esprits de l'archaïque Église catholique. |
Holbein le Jeune. Les ambassadeurs, détail 2 (1533). Sur l'étagère inférieure du meuble se trouve un globe terrestre, un livre d'arithmétique avec une équerre, un luth, un livre d'hymnes luthériens et quatre flûtes. Ces objets représentent la culture de l'époque : connaissance de la géographie, lois de la perspective, importantes pour un peintre, musique. Les chants luthériens permettent d'évoquer les sombres querelles religieuses du moment entre catholiques et partisans de la Réforme. |
Holbein le Jeune. Les ambassadeurs, détail 3 (1533). L'objet oblique qui apparaît au-dessus du sol au premier plan est une anamorphose d'un crâne. Anamorphose : « Œuvre, ou partie d'œuvre, graphique ou picturale, dont les formes sont distordues de telle manière qu'elle ne reprenne sa configuration véritable qu'en étant regardée soit, directement, sous un angle particulier (anamorphoses par allongement), soit, indirectement, dans un miroir cylindrique, conique, etc. (Les anamorphoses par allongement apparaissent dans l'art à l'époque de la Renaissance ; les anamorphoses à miroir se développent à partir du XVIIe s., jusqu'à devenir un objet de divertissement très répandu au XIXe s.) » (Dictionnaire Larousse en ligne). Pour voir le crâne ci-contre, il faut adopter une vision rasante de côté. Il s'agit en fait d'un divertissement mondain de l'époque censé surprendre le spectateur du tableau dans le château de Polisy. |
Holbein le Jeune. Henri VIII (1536). Huile sur bois, 28 × 19 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid. Henri VIII (1491-1547), roi d'Angleterre et d'Irlande à partir de 1509, est un monarque autoritaire mais sensible aux évolutions culturelles de son époque. Il apprécie la musique et la peinture. Il est réputé pour ses six épouses successives et le schisme de l'Église d'Angleterre avec Rome qui provoqua son basculement vers le protestantisme. Physiquement, le roi est une force de la nature que la suralimentation rendra obèse. Il pèse près de 180 kg à sa mort. |
Holbein le Jeune. Jane Seymour (1536). Huile sur bois, 65,5 × 40,5 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne. Troisième femme d'Henri VIII, Jeanne Seymour (1508-1537) était la dame d'honneur de Catherine d'Aragon, la première femme du roi. Elle épouse Henri VIII le 30 mai 1536 et devient ainsi reine d'Angleterre. Elle est la mère d'Edouard VI (1537-1553), roi à partir de 1547. Le visage figé de la reine ne renseigne pas sur sa psychologie, mais l'art d'Holbein se déploie dans le rendu des pierres précieuses qui semblent scintiller. |
Holbein le Jeune. Christine de Danemark (1538). Huile sur bois, 179 × 83 cm, National Gallery, Londres. Christine de Danemark (1521-1590) est la fille du roi Christian II de Danemark et d'Isabelle d'Autriche. Après la mort de Jane Seymour en 1537, Henri VIII est à la recherche d'une quatrième épouse. Holbein le Jeune est chargé d'aller faire les portraits de prétendantes potentielles. Celui-ci fut ébauché à Bruxelles, où se trouvait la princesse, puis terminé à Londres. Le portrait, probablement très idéalisé car le visage n'a aucune imperfection, plut au roi. Mais il épouse Anne de Clèves. |
Holbein le Jeune. Christine de Danemark, détail (1538). Les mains de Christine de Danemark ont été beaucoup admirées. Le génie du peintre a trouvé une couleur ivoire ressortant remarquablement sur la robe foncée. La délicate et élégante position des mains est également une idée d'Holbein. |
Holbein le Jeune. Anne de Clèves (v. 1539). Huile sur vélin marouflé sur toile, 65 × 48 cm, Musée du Louvre, Paris. « Anne de Clèves [1515-1557] est la quatrième femme du roi Henri VIII. Le mariage, conclu pour des raisons politiques avec la fille d'un prince protestant ne dura que six mois, car le roi Henri VIII avait une aversion envers "la cavale des Flandres" comme il avait surnommé la princesse. Après le divorce, elle résida en tant que princesse royale de Richmond et avait sa cour. » (Notice Musée du Louvre) |
Holbein le Jeune. Thomas Howard, duc de Norfolk (1539-1540). Huile sur bois, 80,3 × 61,6 cm, collection Royale, Windsor. Thomas Howard (1473-1554) était un proche d'Henri VIII qui a occupé des postes importants. |
Exemples d'études préparatoires
Holbein le Jeune. Trois études de mains pour le portrait d'Erasme (v. 1523). Pierre noire, sanguine, pointe d'argent, papier préparé en blanc, 20,6 × 15,5 cm, musée du Louvre, Paris. Études en vue des portraits d'Érasme. La main gauche d'en haut n'est pas achevée (probablement rejetée) tandis que la main gauche du bas est très travaillée. La main droite tenant un crayon est esquissée. |
Holbein le Jeune. Anna Meyer (v. 1526). Dessin à la craie de couleur et au crayon, 39 × 27,5 cm, Kupferstichkabinett, Öffentliche Kunstsammlung, Bâle. Étude préparatoire d'Anna, la fille de Jakob Meyer, pour la Madone de Darmstadt de 1528 (ci-dessus). Le dessin est nettement plus intéressant que la version finale. |
Holbein le Jeune. Jane Seymour, esquisse (1536). Dessin à la craie de couleur et au crayon sur papier, 50 × 28,5 cm, Royal Collection, London. Étude préparatoire pour le portrait de 1536. |
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(*) Vie des peintres de Karel van Mander (1604). Traduction de Henry Hymans (1884).
Commentaires
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- 1. anonyme Le 06/10/2015
Il y a une erreur, on dit que de 1615 à 1626 il se diversifie, mais c'est de 1515 à 1526 plutôt! :)-
- rivagedebohemeLe 07/10/2015
Merci. La correction a été faite.
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