Barbara Longhi

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Patrick AULNAS

Autoportrait

 

Barbara Longhi. Sainte Catherine d'Alexandrie (v. 1590)

Barbara Longhi. Sainte Catherine d'Alexandrie (v. 1590)

Huile sur toile, 46 × 37 cm, Museo d'Arte della città di Ravenna.
Autoportrait présumé de l’artiste

 

Biographie

1552-1638

Barbara Longhi naît à Ravenne le 21 septembre 1552. Elle est la fille de Luca Longhi (1507-1580), peintre maniériste, et la sœur de Francesco Longhi (1544-1618), également peintre. C’est évidemment dans l’atelier de son père qu’elle apprend le dessin et la peinture. Dans un premier temps elle collabore aux travaux paternels puis crée son propre atelier, ce qui était tout à fait exceptionnel pour une femme au 16e siècle.

Le portrait était un genre très demandé dans les milieux de la noblesse et de la bourgeoisie aisée. Barbara Longhi acquiert rapidement une réputation locale dans ce domaine. Mais ses portraits ne nous sont pas parvenus. Parmi les œuvres peu nombreuses qui lui sont attribuées figure un seul portrait, en assez mauvais état (voir ci-après Portrait d’un moine Camaldule).

Il reste principalement de son œuvre des Vierges à l’Enfant mettant l’accent sur la tendresse de la relation maternelle et la tristesse prémonitoire de Marie, toujours présente en peinture. Giorgio Vasari évoque Barbara Longhi, en une phrase : « J’ajouterai que Maestro Luca a une jeune fille nommée Barbera, qui dessine très bien, et qui même peint déjà dans un excellent sentiment. » (*)

 

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant (v. 1580-85)

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant (v. 1580-85)
Huile sur toile, 44 × 29 cm, Indianapolis Museum of Art.

 

On ignore tout de la vie de Barbara Longhi. S’est-elle mariée ? A-t-elle eu des enfants ? Aucune information n’existe à ce sujet. Elle a rarement quitté Ravenne et meurt dans cette ville le 23 décembre 1638, à l’âge très avancé pour l’époque de 86 ans.

 

Œuvre

Seule une petite partie de l’œuvre de Barbara Longhi nous est parvenue, principalement des Vierges à l’Enfant. Elle a également réalisé de nombreux portraits et probablement des tableaux de petit format portant sur des sujets à caractère religieux.

 

Barbara Longhi. La Vierge et l'Enfant Jésus couronnant une religieuse (v. 1590-95)

Barbara Longhi. La Vierge et l'Enfant Jésus couronnant une religieuse (v. 1590-95)
Huile sur toile, 39 × 32 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Ses Vierges à l’Enfant sont des tableaux de dévotion privée devant lesquels pouvaient prier les femmes et les hommes très pieux des 16e et 17e siècles. La simplicité de la composition, la retenue chromatique qui exclut le clair-obscur appuyé, la délicatesse de la gestuelle conduisent à des peintures pouvant susciter la méditation. Venant d’un milieu familial de peintres, Barbara Longhi disposait dès son plus jeune âge des connaissances accumulées depuis le 15e siècle, tant sur le plan technique qu’artistique. Héritière des grands peintres du 16e siècle, elle est une artiste de talent mais pas du tout une novatrice.

 

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant (1600)

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant (1600)
Huile sur toile, 40 × 32 cm, collection particulière.

 

 

Barbara Longhi. Portrait d’un moine camaldule (1570-73)

Barbara Longhi. Portrait d’un moine camaldule (1570-73). Huile sur cuivre, 13 × 16,5 cm, Museo d'Arte della città di Ravenna. L'ordre des Camaldules a été fondé par saint Romuald de Ravenne en 1012, dans un lieu dénommé Camaldoli faisant partie de la commune de Poppi dans la haute vallée de l'Arno en Toscane. Les moines camaldules suivent la règle de saint Benoît et portent l'habit blanc et la barbe. Barbara Longhi représente le moine dans son lieu d’étude puisque des livres apparaissent à l’arrière-plan. Il tient dans sa main un document sur lequel est inscrite la date de création du tableau. Mais la mauvaise conservation de l’œuvre ne permet de lire que les trois premiers chiffres : 157… Ce petit tableau était une pièce de dévotion destinée au modèle.

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant (v. 1580-85)

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant (v. 1580-85). Huile sur toile, 44 × 29 cm, Indianapolis Museum of Art. « Cette petite Madone est l'une des rares œuvres connues de Barbara Longhi. Fille du peintre maniériste Luca Longhi, son travail a été salué par ses contemporains, dont Giorgio Vasari, pour la "pureté de ses lignes et la douce brillance de ses couleurs".
Le sujet de la Vierge lisant est très populaire à la Renaissance. Il exalte un idéal féminin, incarné par la Vierge, dans lequel la capacité à lire est mise au service de la prière. À un autre niveau, le livre tenu par la Vierge peut être considéré comme un symbole de la Parole. Cette signification est renforcée par la figure du Christ enfant, qui appuie son bras sur le globe du monde et lève la main en signe de bénédiction. » (Commentaire Indianapolis Museum of Art)

Barbara Longhi. Sainte Catherine d'Alexandrie (v. 1590)

Barbara Longhi. Sainte Catherine d'Alexandrie (v. 1590). Huile sur toile, 46 × 37 cm, Museo d'Arte della città di Ravenna. Cette composition est considérée comme un autoportrait. Catherine d’Alexandrie était aux 16e et 17e siècles une source d’inspiration fréquente. Une autre femme, Artemisia Gentileschi a traité le thème de façon plus dramatique : Sainte Catherine d’Alexandrie (1620). Huile sur toile, 77 × 62 cm, Galerie des Offices, Florence.
Au 4e siècle, Catherine d’Alexandrie aurait tenté de convertir au christianisme l’empereur romain Maximien (vers 250-310). Il la met à l’épreuve en lui demandant de convertir cinquante savants. Elle réussit. Il les fait exécuter et propose le mariage à Catherine. Elle refuse. Il la fait torturer puis décapiter.

Barbara Longhi. La Vierge et l'Enfant Jésus couronnant une religieuse (v. 1590-95)

Barbara Longhi. La Vierge et l'Enfant Jésus couronnant une religieuse (v. 1590-95). Huile sur toile, 39 × 32 cm, musée du Louvre, Paris. La délicatesse de la gestuelle et des regards élève ce petit tableau au rang des chefs-d’œuvre. Seul l’Enfant nous regarde, la Vierge baisse les yeux et la religieuse lève les siens vers l’Enfant. Les mains jouent un rôle important. La main gauche de Marie reposant sur le corps de son fils et la main gauche de la religieuse reposant sur sa poitrine ont exactement la même position. Le couronnement est un acte religieux manifestant la sainteté. On ignore cependant qui était cette religieuse.

Barbara Longhi. Vierge adorant l’Enfant (1575-1625)

Barbara Longhi. Vierge adorant l’Enfant (1575-1625). Huile sur toile, 42 × 34 cm, The Walters Art Museum, Baltimore, Mariland. « Barbara Longhi était un membre actif de l’atelier de son père, Luca Longhi, à Ravenne, en Italie, ville où elle semble avoir passé toute sa vie. On sait très peu de choses de Barbara Longhi en dehors d’un petit nombre d’images délicates de la Vierge à l’Enfant, un sujet qui n’était pas seulement apprécié des clients, mais qui lui permettait de s’imposer facilement en tant que femme artiste dans une société conservatrice à cet égard. » (Commentaire The Walters Art Museum)

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant (1600)

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant (1600). Huile sur toile, 40 × 32 cm, collection particulière. « Barbara Longhi est née à Ravenne dans une famille d'artistes. Son père, Luca, était un portraitiste chevronné. Il a formé son fils Francesco et sa fille. La famille dans son ensemble a collaboré à la réalisation de grands retables pour les églises locales. Le travail de Barbara ressemble souvent à celui de son père, mais à plus petite échelle. Elle privilégie le sujet de la Vierge à l'Enfant, qu'elle reprend à plusieurs reprises. En 1600, lorsque l'œuvre présente a été achevée, elle a abandonné les représentations exclusives de figures et a ajouté des arrière-plans paysagers pour créer des images simples et pieuses. » (Commentaire Christie’s)

Barbara Longhi. Vierge à L’Enfant (1575-1600)

Barbara Longhi. Vierge à L’Enfant (1575-1600). Huile sur toile, 36 × 29 cm, Museum of Fine Arts, Boston. « L'atmosphère paisible de ce tableau, dans lequel Marie allaite son fils, est appropriée à la prière dans un cadre domestique. Lorsque l'Enfant Jésus se tourne soudain vers le spectateur, des gouttes de lait s'échappent. L'accent mis sur la tendresse entre la mère et l'enfant suggère que ce tableau a été réalisé pour un public féminin. Nous pouvons cependant être sûrs qu'il a été créé par une femme artiste. Barbara Longhi, spécialiste des petites œuvres de dévotion, était l'une des rares femmes peintres mentionnées dans l'édition de 1568 des Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes de Vasari, un ensemble de biographies d'artistes qui a fait date. » (Commentaire Museum of Fine Arts, Boston)

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant sous un dais tenu par deux anges (1590-1638)

Barbara Longhi. Vierge à l’Enfant sous un dais tenu par deux anges (1590-1638). Huile sur toile, 36,5 × 45 cm, Museo d'Arte della città di Ravenna. « La composition du tableau suit le modèle de la Glycophilousa. Le modèle de la figure de la Madone est emprunté à son père Luca, dans une version plus exsangue et plus maniérée […] » (Commentaire site de la région Émilie-Romagne)
NB : La Madone Glycophilousa (terme grec : du doux baiser) ou Vierge de tendresse est une représentation de la Vierge à l’Enfant mettant l’accent sur la tendresse de la mère à l’égard de son enfant. La Vierge tient son enfant et lui donne ou s’apprête à lui donner un baiser sur la joue.

Barbara Longhi. Judith et Holopherne (1575-1638)

Barbara Longhi. Judith et Holopherne (1575-1638). Huile sur toile, 47 × 54,5 cm, Museo d'Arte della città di Ravenna. Scène issue de l'Ancien Testament. Judith, après avoir séduit le général assyrien Holopherne, l’assassine dans son sommeil pour sauver son peuple du tyran pendant le siège de Béthulie. Le thème, très prisé au 17e siècle, a été traité en particulier par Artemisia Gentileschi avec une puissance qui n’a rien de commun avec la pâle création attribuée à Barbara Longhi. Voir : Artemisia Gnetileschi. Judith décapitant Holopherne (1611-12). Huile sur toile, 159 × 126 cm, Museo Nazionale di Capodimonte, Naples. 

  

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Barbara Longhi

 

 

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(*) Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (première édition 1550, remaniée en 1568, traduction Leclanché, 1841)

 

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