Limbourg. Les Très Riches Heures du duc de Berry (1410-1485)
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Patrick AULNAS
Le mois de mai
Les Très Riches Heures du duc de Berry est un livre d’heures commandé par le duc Jean 1er de Berry aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg vers 1410-1411. Inachevé à la mort des trois frères en 1416, il sera complété par un peintre anonyme vers 1440 puis achevé par Jean Colombe en 1485-1486.
Un livre d’heures est le type le plus courant d’ouvrage médiéval enluminé. Chaque livre d’heures est unique, mais tous contiennent une collection de textes, de prières et de psaumes avec des illustrations correspondantes et constituant un recueil de base pour la pratique de la religion catholique. Avec le temps, leur texte s’enrichit de données plus profanes telles qu’un calendrier avec les prières et les messes pour certains jours saints. Le livre d’heures est le premier livre acheté et bien souvent le seul. Le plus célèbre pour la qualité de ses enluminures est Les Très Riches Heures du duc de Berry.
L’enluminure est une peinture ou un dessin exécuté à la main, qui décore ou illustre un texte, la plupart du temps un manuscrit. Les techniques de l’imprimerie et de la gravure feront presque disparaître l’enluminure. Toutefois, il existe quelques livres imprimés qui en sont ornés.
L'Adoration des Mages
Les Très Riches Heures du duc de Berry contient 206 feuillets, d’un format de 21 cm de largeur sur 29 cm de hauteur, répartis en 31 cahiers reliés. Les feuillets sont fabriqués à partir d’une feuille de vélin. L’ouvrage est conservé au musée Condé à Chantilly.
Voici les enluminures du calendrier, représentant les 12 mois de l’année, ainsi que les huit grandes miniatures exceptionnelles.
Le calendrier
Le calendrier est sans doute l'ensemble de miniatures le plus célèbre du livre, si ce n'est de toutes les enluminures du Moyen Âge. Présent dans tous les livres d'heures, le calendrier permettait au lecteur de repérer la prière correspondant au jour de l'année et à l'heure de la journée. Chaque mois de l'année fait l'objet d'une enluminure.
La scène se déroulerait le 6 janvier 1414, lors de l'Épiphanie, dans la salle de l'hôtel de Giac à Paris. Le duc de Berry, assis en bas à droite, dos au feu, est habillé de bleu et coiffé d'un bonnet de fourrure. Il invite ses gens et ses proches à se présenter à lui. |
La scène représente la rudesse de la vie des paysans en hiver. |
Scène de travaux agricoles. Au premier plan, un paysan laboure un champ tandis que d'autres taillent la vigne dans un enclos à gauche. À l'arrière-plan figure le château de Lusignan (Poitou), propriété du duc de Berry. |
Scène de fiançailles : au premier plan, à gauche, un couple échange des anneaux devant deux témoins et un autre personnage, représenté derrière, plus petit que les autres. il s'agirait des fiançailles de la petite-fille du duc de Berry, Bonne d'Armagnac, avec Charles Ier d'Orléans, neveu de Charles VI, qui se déroulèrent le 18 avril 1410 à Gien. |
Ce mois est illustré par la cavalcade traditionnelle du 1er mai : des jeunes gens vont à cheval, précédés de joueurs de trompettes. Ils partent en forêt chercher des rameaux qu'ils porteront sur la tête ou autour du cou. À cette occasion, les dames arborent une longue robe verte. |
Travaux des champs avec une scène de fenaison. La scène se déroule en bordure de Seine, dans un champ situé à l'emplacement de l'hôtel de Nesle, résidence parisienne du duc de Berry. On y trouve de nos jours la Bibliothèque Mazarine |
Le mois de juillet est illustré par la moisson et la tonte des moutons. A l'arrière-plan, le palais comtal de Poitiers, propriété du duc de Berry. Les montagnes sont imaginaires. |
Au premier plan figure une scène de fauconnerie : le cortège à cheval part pour la chasse, précédé d'un fauconnier. Celui-ci tient dans la main droite le long bâton qui lui permettra de battre arbres et buissons pour faire s'envoler le gibier. À l'arrière-plan se dresse le château d'Étampes, que le duc de Berry avait acquis en 1400, à la mort de Louis d'Évreux, comte d'Étampes. |
Au premier plan, scène de vendanges. Le second plan est entièrement occupé par le château de Saumur en Anjou. |
Scène de semailles. À l'arrière-plan, le peintre a représenté le Palais du Louvre, tel qu'il fut reconstruit par Charles V (1338-1380). |
La miniature représente une scène paysanne traditionnelle d'automne : la glandée. Un personnage, accompagné d'un molosse, fait paître un troupeau de porcs dans un bois de chênes. À l'aide d'un bâton qu'il jette, il frappe les branches pour en faire tomber les glands. Le porc, engraissé puis tué et salé, permettra de préparer l'hiver et de se nourrir toute l'année. |
Le dernier mois de l'année est illustré par une scène de vénerie et plus précisément de curée, au moment où l'un des chasseurs, à droite, achève de sonner l'hallali. Les chiens dépècent le sanglier. À l'horizon se dresse le château de Vincennes. |
Les huit grandes miniatures exceptionnelles
Cette miniature représente l'influence des astres sur l'homme. Il se peut qu'elle soit inspirée d'ouvrages traitant de médecine ou d'astrologie. La double mandorle qui entoure l'homme dédoublé reproduit les douze signes du zodiaque. |
Quatre scènes sont représentées : de gauche à droite, un serpent au corps de sirène tend à Ève le fruit de l'Arbre de la connaissance du bien et du mal ; Ève offre le fruit à Adam ; Dieu punit Adam et Ève ; ils sortent du Paradis et prennent conscience de leur nudité en se couvrant d'une feuille de vigne. |
Chaque roi dirige un cortège. Les trois groupes prennent la direction d'un édicule situé au centre, appelé aussi montjoye, surmonté de l'étoile. Les rois mages représentent les trois âges de la vie : l'adolescent, l'homme et le vieillard. |
Les trois rois mages sont prosternés : Melchior baise les pieds du Christ, Balthasar embrasse le sol et Gaspard porte son présent. La ville, à l'arrière est censée représenter Bethléem. |
D'après l'évangile selon Luc, le moment de la présentation de Jésus au Temple correspond à la cérémonie de purification de sa mère, quarante jours après sa naissance. La Vierge tient le Christ dans ses bras ; une auréole émane de sa tête et se mêle à celle de son fils. Elle est suivie de Joseph et d'un cortège de personnages. |
Il s'agit de la révolte de Lucifer contre Dieu et, plus précisément ici, de sa défaite et de sa chute entraînant des légions d'anges avec lui. Le Seigneur, assis sur un trône, domine la scène. Il tient le globe de sa main gauche et, de sa main droite, indique le jugement de Lucifer. Les anges fidèles se tiennent à ses côtés, assis dans des stalles que les anges révoltés ont laissées vides. |
Au centre de la composition, Satan est allongé sur un gril gigantesque d'où il saisit les âmes pour les projeter vers le haut par la puissance de son souffle brûlant. Des flammes sortent de lucarnes ouvertes dans les montagnes tourmentées se dressant à l'arrière-plan, où l'on aperçoit d'autres âmes damnées. |
Ce plan de la ville éternelle est réalisé comme une vue à vol d'oiseau, avec le nord en bas et le sud en haut. Ne sont représentés que les monuments antiques ou chrétiens, sans aucun bâtiment résidentiel ni aucune rue. |
Source : Wikipédia
Le diaporama musical ci-après reprend les enluminures en les commentant (cliquer sur le lien pour télécharger) :
Commentaires
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- 1. lar2noy@gmail.com Le 13/12/2022
Concernant le mois d'avril, le château en arrière-plan est celui de Dourdan ; pour juillet ce n'est pas le palais comtal de Poitiers, dont subsistent la Grande Salle et la Tour Maubergeon, mais l'ancien château triangulaire de Poitiers, au confluent de la Bièvre et du Clain. La rencontre des Mages offre, en arrière-plan, une vue de Paris et des tours de Notre-Dame. Pour l'adoration des Mages, c'est Bourges et sa cathédrale qui figurent dans ce paysage de Judée. -
- 2. Jeanne d'Arc Le 21/12/2013
Merci pour cette page, je n'en connaissais pas certains, dont celui du château de Gien.
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