Vierge à l’Enfant. 10 chefs-d’œuvre

 
 

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Patrick AULNAS

La Vierge à l’Enfant est le thème le plus souvent traité dans la peinture occidentale depuis les débuts du christianisme. Il ne figure pourtant pas sous cette forme dans un épisode biblique. Il se rattache au thème plus général de l’image de la maternité, omniprésent dans toutes les cultures. Dans l’iconographie, Jésus est présent dès sa naissance, aux côtés de sa mère, dans la scène de la Nativité. Le nouveau-né figure aussi dans l’Adoration des Bergers et l’Adoration des Mages. La Vierge à l’Enfant le fait apparaître un peu plus tard mais encore très jeune. Toutes ces évocations par l’image permettent de souligner la dimension humaine du fils du dieu des chrétiens, venu parmi les hommes pour jouer le rôle du prophète annonçant la religion nouvelle et qui mourra sur la croix, supplicié par les représentants du pouvoir romain.

L’évolution picturale des thèmes mettant en présence Marie et l’Enfant Jésus est donc simple : une humanisation croissante de la figure de la Vierge, qui devient peu à peu une mère manifestant sa tendresse à son enfant. L’hiératisme plus ou moins accentué des débuts (peinture byzantine et Moyen Âge) disparaît dès le 15e siècle.

Le dernier tableau choisi date du 19e siècle car les dérives de la peinture du 20e siècle sur ce thème ont été passées sous silence.

 

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Artiste inconnu. Notre-Dame de Vladimir (début 12e siècle)Artiste inconnu
Notre-Dame de Vladimir (début 12e siècle)
Tempera sur bois, 104 × 69 cm, Galerie Tretiakov, Moscou.

 

Notre-Dame de Vladimir est une icône, c’est-à-dire une image représentant une figure religieuse et faisant l’objet d’une vénération dans la tradition chrétienne orthodoxe. Cette icône proposant une image très maternelle de la Vierge fut peinte par un artiste inconnu dans le premier tiers du 12e siècle.
« Dans la Russie médiévale, ce type iconographique était appelé umilenie – tendre affection – ce qui correspond parfaitement à l’image : la joue de l’enfant est tendrement pressée contre le visage de la Vierge ; il l’étreint avec sa main gauche et Notre-Dame tient l’enfant avec sa main droite, penchant sa tête vers lui. » (Commentaire de la Galerie Tretiakov)
La puissance évocatrice de cette icône tient à une conjonction exceptionnelle d’émotions humaines et de majesté religieuse. La Vierge n’observe pas l’enfant mais porte un regard profond vers l’extérieur du tableau, interrogeant ainsi l’observateur. Le regard de la Vierge représente l’élément essentiel de la composition par sa position centrale et ses caractéristiques alliant présence émotionnelle et forte intériorité. La majesté de Notre-Dame de Vladimir est accentuée par sa tunique décorée de quelques étoiles dorées et bordée d’un galon précieux.

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Fouquet. Diptyque de Melun. Vierge à l'enfant entourée d'anges (1452-58)

Jean Fouquet
Diptyque de Melun. Vierge à l'Enfant entourée d'anges (1452-58)
Huile sur bois, 91,8 × 83,3 cm, Musée royal des Beaux-Arts, Anvers.

 

Cette Vierge forme le panneau de droite du diptyque de Melun. Surprenante et audacieuse représentation de la Vierge, qui s'apprête à allaiter (réalisme) et qui, simultanément, semble une apparition quelque peu spectrale (mythologie fantastique ?). Le contraste marqué entre le fond (angelots bleu et rouge) et le personnage de la Vierge à l'Enfant (blanc marmoréen) indique une volonté de l'artiste d'interpeler l'observateur. Le style reste proche du gothique international avec des influences flamandes. Les historiens sont en désaccord sur le modèle. Selon certains, il s'agirait d'Agnès Sorel (1422-1450), la maîtresse de Charles VII, mais d'autres rejettent l'hypothèse.

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Lippi. Vierge à l'enfant et deux anges (1465)Filippo Lippi
Vierge à l'enfant et deux anges (1465)
Tempera sur bois, 95 × 62 cm, Galerie des Offices, Florence.

 

Voici le plus célèbre tableau de Lippi et le plus populaire. Cette œuvre magistrale influencera Botticelli et bien d'autres peintres et elle annonce Léonard de Vinci. Le paysage à l'arrière-plan est un tableau dans le tableau qui permet un effet de profondeur. La lumière délicate, le voile transparent de la Vierge et les deux anges portant l'Enfant Jésus animent l'image sans la priver de sa douce quiétude.

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Sandro Botticelli. La Madone du livre (v. 1483)Sandro Botticelli
La Madone du livre (v. 1483)
Tempera sur bois, 58 × 39,5 cm, Museo Poldi Pezzoli, Milan.

 

La dimension mélancolique des personnages est omniprésente chez Botticelli. La composition soignée comporte à l’arrière-plan un ciel et un élément de paysage visibles à travers une fenêtre. Le traitement subtil de la transparence du voile de la Vierge et des auréoles entourant la tête des deux figures n’est à la portée que des plus grands artistes de l’époque. La lumière ne provient pas de l'ouverture située derrière la Vierge mais d'une source placée devant le tableau, de telle sorte que les personnages semblent s'éclairer d'eux-mêmes. Des éléments de symbolique chrétienne sont présents : par exemple la couronne d'épines au poignet de l'Enfant (allusion à sa crucifixion future).

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Raphaël. Madone à la prairie (1506)Raphaël
Madone à la prairie (1506)
Huile sur bois, 113 × 88 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne.

Aussi appelé Madone du Belvédère, ce tableau représente la Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste enfant à gauche. La composition pyramidale des personnages s'inspire de Léonard de Vinci, de même que le paysage à l'arrière-plan qui devient indistinct et monocolore dans les lointains. L'artiste a réalisé plusieurs œuvres de ce type, très semblables, à cette époque.

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Titien. Vierge à l'Enfant avec des saints (1530)

Titien
Vierge à l'Enfant avec des saints ou Madone Aldobrandini (1530)
Huile sur toile, 101 × 142 cm, National Gallery, Londres.

 

L’Enfant repose sur les genoux de la Vierge qui reçoit du jeune saint Jean-Baptiste des fruits et des fleurs. La femme agenouillée pourrait être sainte Catherine, mais il n’existe pas d’accord sur cette interprétation. Titien place la scène dans un paysage boisé avec en arrière-plan un ciel s’étendant vers l’infini. Les personnages aux couleurs vives se détachent au premier plan. Ce tableau reste dans le sillage de ceux de Raphaël consacrés au même thème.

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Laurent de la Hyre. Vierge à l’Enfant (1642)

Laurent de la Hyre
Vierge à l’Enfant (1642)
Huile sur toile, 114 × 92 cm, musée du Louvre, Paris

 

Placée dans des ruines antiques, cette Vierge à l’Enfant est parvenue, après plusieurs siècles d’évolution de la peinture, à devenir une simple figure maternelle. Rien ne rappelle la religion, mais tout l’évoque pour les observateurs de l’époque. Le rendu de la pierre, la lumière atténuée, le chromatisme retenu, seulement ponctué par le bleu et le rouge de la tunique de la Vierge signent l’œuvre d’un grand classique en pleine possession de ses moyens.

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Simon Vouet. La Vierge au rameau de chêne, dite La Madone Hesselin (1640-45)Simon Vouet
La Vierge au rameau de chêne, dite La Madone Hesselin (1640-45)
Huile sur toile, 97 × 77 cm, musée du Louvre, Paris.

 

« Louis Hesselin (1602-1662) était chargé de payer les fournisseurs de la Maison du Roi, dont les artistes comme Vouet, son ami intime. L’œuvre est exemplaire d’une période d’équilibre et de sérénité de la peinture française, illustrée aussi, dans les années 1640, par Poussin, Stella, La Hyre ou Champaigne. » (Commentaire base Atlas, Louvre)

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Carle Van Loo. Vierge à l’enfant (1738)

Carle Van Loo
Vierge à l’enfant (1738)
Huile sur toile, 179 × 146 cm, musée des Beaux-Arts de Rouen

 

« L’œuvre est représentative d’un certain idéal religieux du XVIIIe siècle, bien illustré par Carle Van Loo autour de 1740. Découvrant le tableau au Salon de 1741, le critique Desfontaine le jugeait « aussi beau que tout ce que le fameux Carle Maratta a produit dans ce genre ». De Maratta (1625-1713) et de son inspirateur Guido Reni (1575-1642), Van Loo retrouve en effet l’alliance de noblesse et de grâce, de monumentalité et de douceur, de franchise et de tendresse.
L’Enfant bénit, debout sur les genoux de la Vierge qui lui sert à la fois de trône et de piédestal. Les deux visages, rapprochés, s’inclinent avec bienveillance vers le fidèle en contrebas. Les couleurs tendres, à la lumière diffuse, la touche moelleuse, les formes souples, dans l’enveloppe large du vêtement aux grands replis, concourent au piétisme (*) qui se dégage du groupe. » (Commentaire MBA Rouen)
(*) Piétisme : courant religieux luthérien « qui mettait davantage l’accent sur la piété personnelle et sur le sentiment religieux
que sur la stricte orthodoxie de la doctrine. » (Dictionnaire Le Robert). Carle Van Loo était originaire d’une famille néerlandaise protestante arrivée en France vers 1660. D’où l’allusion au piétisme, évoqué sur le tableau par la gestuelle de la Vierge aux yeux baissés et à la main sur la poitrine.

 

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Ingres. Vierge à l’hostie (1854)Ingres

Vierge à l’hostie (1854)
Huile sur toile, diamètre 113 cm, musée d'Orsay, Paris.

 

« Incarnation de la maternité et de la pureté de l'idéal féminin, de l'amour chrétien et de la ferveur religieuse, l'image de la Vierge allait être un des thèmes catholiques les plus étudiés par le peintre. Inspirées de Raphaël mais aussi d'autres peintres de la Renaissance, ces Vierges unissent élégance, sensualité et féminité avec foi, spiritualité et virginité. » (Commentaire mini-site Louvre.fr)

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