25 chefs-d'œuvre, de Cimabue à Picasso
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Patrick AULNAS
De l’an 1000 à l’an 2000, voici 25 œuvres majeures de la peinture occidentale. Un choix présente toujours une part de subjectivité, mais les peintures retenues sont universellement considérées comme des chefs-d’œuvre.
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Cenni di Pepo dit CIMABUE (vers 1240-vers 1302)
La Vierge et l’Enfant en majesté entourés d’anges (vers 1280)
Tempera sur bois, 427 x 280 cm. Paris, musée du Louvre
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« Par sa monumentalité, la somptuosité du fond, le retable du Louvre donne du thème de la Maestà, c'est-à-dire la Vierge avec l'Enfant sur un trône soutenu par des anges, glorifiée comme reine des cieux, une illustration particulièrement saisissante. Sur le cadre original, vingt-six médaillons peints représentent en haut le Christ et quatre anges, puis des saints et des prophètes. [...] La composition de la Maestà est symétrique et dense, encore massive. La Vierge est imposante par son hiératisme, et le geste de bénédiction du jeune Jésus peu enfantin. Pourtant, c'est avec une douceur et une souplesse nouvelles que Cimabue modèle les visages, désormais empreints d'humanité véritable. » (Commentaire musée du Louvre)
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L’homme au turban rouge, autoportrait présumé (1433)
Huile sur bois, 25,5 × 19 cm, National Gallery, Londres.
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Ce portrait est souvent considéré comme un autoportrait de van Eyck, grand peintre de la Renaissance flamande. Le titre actuel est inexact puisque le modèle porte un chaperon, mot désignant anciennement un capuchon. Les extrémités du capuchon, normalement tombantes, ont été relevées sur la tête, donnant ainsi au couvre-chef l’apparence d’un turban. On peut en tirer argument en faveur de l’autoportrait car l’artiste devait relever son capuchon pour travailler.
Sur le cadre d’origine figure deux inscriptions. En haut, la devise du peintre : AlC IXH XAN (je fais ce que je peux). En bas, la signature et la date : OHES DE EYCK ME FECIT ANO MCCCC.33. 21. OCTOBRIS (Jan Van Eyck m’a fait le 21 octobre 1433)
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Filippo LIPPI (1406-1469)
Vierge à l'Enfant et deux anges (1465)
Tempera sur bois, 95 × 62 cm, Galerie des Offices, Florence.
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Cette œuvre magistrale influencera Botticelli et bien d’autres peintres et elle annonce Léonard de Vinci. Le paysage à l'arrière-plan est un tableau dans le tableau qui permet un effet de profondeur. La lumière délicate, le voile transparent de la Vierge et les deux anges portant l’Enfant Jésus animent l'image sans la priver de sa douce quiétude.
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Mona Lisa ou La Joconde (1503-1504)
Huile sur bois, 77 x 53 cm. Paris, musée du Louvre
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« Il s'agirait du portrait de Lisa Gherardini (1479-1542), épouse de Francesco del Giocondo, marchand d'étoffes florentin, dont le nom féminisé lui valut le "surnom" de Gioconda, francisé en "Joconde". La Joconde ne fut sans doute pas livrée à son commanditaire. Il semble que Léonard l'ait emportée en France et que son élève et héritier Salaï l'ait rapportée en Italie. Mais on ignore comment elle parvint dans la collection de François Ier. » (Commentaire musée du Louvre)
Le portrait présente deux caractéristiques novatrices qui auraient été la cause de son refus par le commanditaire Francesco del Giocondo. La Joconde sourit ou ébauche un sourire, ce qui n'est pas convenable pour l'époque. Le paysage d'arrière-plan est indistinct, vaporeux, un peu inquiétant, caractéristique de Léonard, alors que l'on peut s'attendre vers 1500 à un paysage typiquement florentin et donc très familier.
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Tiziano Vecellio dit TITIEN (1490-1576)
La femme au miroir (v. 1515)
Huile sur toile, 99 x 76 cm. Paris, musée du Louvre
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« Dans ce chef-d'œuvre du classicisme chromatique de la jeunesse de Titien, l'harmonie de la composition et des couleurs exalte la beauté de la femme. Titien donne ici le prototype de l'idéal féminin caractéristique de la peinture vénitienne. Les deux miroirs, dont l'un est tendu par l'homme, permettent à la jeune femme de se voir de face et de dos : ce thème du reflet, inventé par Giorgione, met en valeur l'habileté technique de l'artiste. » (Notice musée du Louvre)
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Déposition (v. 1528)
Huile sur bois, 313 × 192 cm, Cappella Capponi, Santa Felicita, Florence.
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Après la crucifixion de Jésus-Christ, son corps est descendu de la croix par Joseph d'Arimathie et Nicodème pour être remis à sa mère Marie. Il s'agit d'un des chefs-d'œuvre de Pontormo et de l'acte de naissance de la bella maniera, c'est-à-dire du maniérisme. L'œuvre se situe dans la filiation de celles de Raphaël et Michel-Ange, mais accentue délibérément mouvements et expressions. La gamme chromatique est également orientée vers le contraste de couleurs vives juxtaposées (rose et bleu, rose et jaune). L'ensemble constitue un instantané saisissant d'un moment unique ; l'enchevêtrement des personnages, qui défie les lois de la physique, paraît à la fois totalement artificiel et esthétiquement sublime. L'objectif est bien là : produire une œuvre émotionnellement forte, d'une composition complexe et idéalisant à l'extrême une scène biblique : pas de traces de sang sur le corps de Christ, qui est d'une netteté parfaite.
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Pierre Paul RUBENS (1577-1640)
Femme au chapeau de paille (1622-1625)
Huile sur bois, 79 x 54 cm. Londres, National Gallery
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Suzanne Fourment (1599-1628) était la sœur aînée d’Hélène, la seconde épouse de Rubens. Rubens l’utilisa souvent comme modèle. Le bruit courut qu’elle était sa maîtresse mais rien ne permet de corroborer cette rumeur qui est considérée comme totalement fausse par les spécialistes du peintre.
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Bartolomé Estéban MURILLO (1617-1682)
Le jeune mendiant (1645-50)
Huile sur toile, 134 × 110 cm, musée du Louvre, Paris.
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L'enfant cherche des poux. Le remarquable clair-obscur marque l’influence du ténébrisme. La scène se veut particulièrement réaliste (vêtements déchirés, pieds sales, cruche, panier renversé). Ces tableaux ont pour but d’encourager les œuvres de Miséricorde, en accord avec le concile de Trente.
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Paysage par temps calme (1651)
Huile sur toile, 97 × 131 cm, The J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
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Ce magnifique paysage est le pendant d’un paysage de tempête créé la même année par Poussin. Le calme se trouve aussi dans les choix de composition : quasi-symétrie, animaux paisibles, surface miroitante de l'étang, arrière-plan très légèrement brumeux. Le maître du classicisme sait à la perfection suggérer une émotion.
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La jeune fille à la perle (ou au turban) (1665)
Huile sur toile, 46,5 x 40 cm. La Haye, Mauritshuis.
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La Joconde du nord doit son universelle célébrité au dialogue instantané qu'elle instaure avec l'observateur. Avec beaucoup de travail et de génie, le peintre nous laisse entendre qu'il saisit tout simplement un instant mystérieusement interrogatif, un instant de surprise d'où émane la vie et la sensualité la plus naturelle. La perle, symbole de chasteté et de pureté dans la tradition biblique, est également associée à Vénus ou Aphrodite, déesse de l'amour et de la séduction dans la mythologie antique. Cette ambiguïté n'a certainement pas échappé au peintre, qui en joue à merveille pour aboutir à une œuvre intemporelle, suprêmement picturale parce que parvenant à l'indicible.
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Claude LORRAIN (1600-1682)
Paysage avec Énée à Délos (1672)
Huile sur toile, 100 × 134 cm, National Gallery, Londres.
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Mythologie ou religion s’imposaient pour figurer parmi les artistes les plus prestigieux. Aussi, Claude Lorrain choisit-il ici un épisode de la mythologie grecque pour créer un paysage grandiose. Enée (en rouge) s’est échappé de Thrace avec son père Anchise (en bleu) et son fils Ascagne. Anius (en blanc), roi et prêtre de l’île de Délos les accueille et leur montre les terres données par Apollon. Il s’agit pour le héros mythologique en fuite d’un épisode de sérénité.
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L’entrée du Grand Canal, Venise (v. 1730)
Huile sur toile, 49,5 × 73,7 cm, Museum of Fine Arts, Houston.
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« Canaletto était un artiste extraordinairement brillant qui améliorait délicatement le thème traité en omettant certains détails soigneusement choisis afin de se concentrer sur l’essentiel. Ses belles couleurs combinent subtilement toutes les nuances que l’on peut associer à Venise, qu’il s’agisse de la ville réelle, de sa mémoire ou de son idéalisation. Exécutées en atelier à partir d'études, ses peintures sont, par conséquent, plus que des restitutions topographiques. Ce sont de pures re-créations intellectuelles. » (Commentaire musée des Beaux-Arts de Houston)
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Maurice QUENTIN DE LA TOUR (1704-1788)
Portrait de Mme de Pompadour (1755)
Pastel sur papier gris-bleu, 177 x 131 cm. Paris, musée du Louvre
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Jeanne-Antoinette Poisson (1721-1764) est issue d’un milieu bourgeois. Elle épouse en 1741 Charles-Guillaume Le Normant d’Étiolles et devient la favorite de Louis XV en 1745. Le roi lui fait immédiatement don du domaine de Pompadour. Intelligente et cultivée, elle restera l’amie du roi après avoir été sa maîtresse. Un courtisan ne devait pas mourir dans le lieu où résidait le roi, mais la marquise bénéficia de l’ultime privilège de mourir au château de Versailles en 1764. Un tableau de cette taille au pastel n’avait jamais été réalisé.
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Le Port d’Antibes en Provence, vu du côté de la terre (1756)
Huile sur toile, 165 × 263 cm, musée national de la Marine, Paris.
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Une commande royale des « plus beaux ports du royaume » fut adressée à Joseph Vernet en 1753. Il parvint à en peindre quinze de 1753 à 1765, ce qui constitue une performance exceptionnelle, eu égard aux déplacements nécessaires. Pour le port d’Antibes, le livret du Salon indique :
« Comme ce port est une place frontière de la France du côté de l’Italie, le devant du tableau présente des troupes qui y vont en garnison. La campagne est enrichie d’orangers et de palmiers, qui sont assez communs dans cette province. Les fleurs et les fruits qui se trouvent en même temps sur les orangers, caractérisent la saison, qui est la fin du printemps. On y voit les Alpes encore couvertes de neige. La vue des montagnes du fond est depuis Nice et Villefranche jusqu’à San Remo. L’heure du jour est au coucher du soleil. » (Livret du Salon de 1757)
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Jacques-Louis DAVID (1748-1825)
Portrait de Juliette Récamier (1800)
Huile sur toile, 174 x 244 cm. Paris, musée du Louvre
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Juliette Récamier (1777-1849) fut une femme célèbre pour sa beauté, amie de Germaine de Staël. Elle joua un rôle non négligeable dans la diffusion du goût pour l'antique. Elle resta jusqu'à la vieillesse une amie intime de Chateaubriand, qui lui consacra de très belles pages dans les Mémoires d'outre-tombe.
« Commandé en 1800 à David par le modèle, ce tableau est resté inachevé pour des raisons obscures et sans doute multiples. [...] C'est une œuvre novatrice dans un format horizontal, insolite pour un portrait, qui était d'habitude utilisé pour les tableaux d'histoire. David crée un espace autour de la figure qui met en valeur l'arabesque élégante de son corps. La source antique de la pose de Madame Récamier, le dépouillement du décor comme de l'habillement de la jeune femme répondent à l'idéal néoclassique. » (Commentaire musée du Louvre)
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La princesse de Broglie (1851-53)
Huile sur toile, 121 × 91 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.
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Le modèle est la femme du duc Albert de Broglie (1821-1901) qui fut Président du Conseil sous la IIIe République, dans les années 1870. En 1845, il avait épousé Joséphine-Éléonore-Marie-Pauline de Galard de Brassac de Béarn (1825-1860), petite-fille du général d’empire Jean Le Marois.
Cette représentation d’une femme de la haute société du Second Empire utilise vêtements et bijoux pour mettre en évidence le statut social. La maîtrise technique de l’artiste éblouit le spectateur. Le regard triste de la princesse reflète sans doute la condition féminine de l’époque. La vie exclusivement mondaine des femmes de l’aristocratie ne les conduit pas à l’épanouissement.
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Jean-Baptiste Camille COROT (1796-1875)
Souvenir de Mortefontaine (1864)
Huile sur toile, 65 x 89 cm. Paris, musée du Louvre.
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« Dans son atelier, le peintre se souvient des étangs de Mortefontaine, situés près d'Ermenonville, où il vient et revient à partir de 1850 étudier les reflets sur la surface de l'eau et les effets de lumière. Mais attention, il s'agit ici d'une construction particulière du souvenir, à partir de toutes les images du lieu. Corot en peint une qui les contient toutes. Après 1850, l'art de Corot devient lyrique et sa technique volontairement plus elliptique. Par son ambiance brumeuse et poétique, Souvenir de Mortefontaine est un chef-d’œuvre de cette période de maturité. » (Commentaire musée du Louvre)
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Au bord de l’eau à Bennecourt (1868)
Huile sur toile, 81 x 103 cm, Art Institute, Chicago.
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Monet peint surtout la lumière qui se propage à travers la végétation, à la surface de l’eau pour créer un effet miroir reflétant le paysage plus lointain. Cette peinture éblouissante, autant par sa luminosité que par la maestria de l’artiste, influencera définitivement toute la postérité.
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Une Baignade à Asnières (1884)
Huile sur toile, 201 x 300 cm. Londres, National Gallery
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La Baignade à Asnières est la première œuvre pointilliste de grande dimension de Seurat. Ce tableau est une performance technique qui a nécessité de la part du peintre des repérages sous forme de croquis pris sur les rives de la Seine. La composition pointilliste elle-même, qui suppose une extrême minutie, est réalisée en atelier.
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Café-terrasse de la Place du Forum (1888)
Huile sur toile, 81 x 65,5 cm. Otterlo, musée Kröller-Müller
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Van Gogh associe les couleurs froides et les couleurs chaudes pour évoquer sa perception d’une place d’Arles. Coloriste de génie, il a parcouru depuis ses premières œuvres sombres, une distance sidérale et utilise désormais la couleur comme un écrivain la métaphore.
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Henri ROUSSEAU dit le Douanier (1844-1910)
Le Rêve (1910)
Huile sur toile, 204,5 x 298,5 cm. New York, Museum of Modern Art
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On appelle art naïf la production de peintres autodidactes dont le plus célèbre est Henri Rousseau. L’appellation douanier Rousseau lui a été attribuée par Alfred Jarry, allusion à son emploi de commis à l’octroi de Paris. Les tableaux de Rousseau nous touchent avec la même spontanéité que des dessins d’enfants : pas de perspective linéaire, pas de technicité de haut niveau, mais l’expression d’une géniale sensibilité artistique immédiatement accessible à tous. En ce sens, l’art de Rousseau rejoint les arts premiers en évitant le détour de l’éducation artistique. La sensibilité suffit.
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Nu assis (1916)
Huile sur toile, 92 x 60 cm. Londres, Courtauld Institute of Art
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Amedeo Modigliani s’installe à Paris en 1906. Il vient d’Italie et il est issu d’une famille de la bourgeoisie juive. Mais son père se ruine et son enfance est marquée par la pauvreté et la maladie. Il est resté célèbre pour ses personnages tout en longueur et ses nus d’inspiration classique mais desquels émanent une sensualité et une tristesse qui provoqueront d’abord le scandale. Modigliani, à qui reste associée l’image de l’artiste maudit, est aujourd’hui un des peintres les plus cotés : en 2010, le Nu assis sur un divan (La Belle Romaine) a été adjugé pour 68,9 millions de dollars.
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Pierre BONNARD (1867-1947)
Le Cannet (v. 1930)
Huile sur toile, 54 × 64,8 cm, Fondation Bemberg, Toulouse.
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Peintre de l’intimité et génie de la couleur, Pierre Bonnard (1867-1947) est aussi un paysagiste. Influencé dans sa jeunesse par l’impressionnisme, il conserve la dilution des formes mais se libère de la contrainte réaliste en s’affranchissant du rôle descriptif de la couleur.
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Guernica (1937)
Huile sur toile, 349,3 x 776,6 cm. Madrid, Centro de Arte Reina Sofia
Image HD CENTRO REINA SOFIA
En 1937, des bombardiers allemands détruisent la petite ville espagnole de Guernica y Luno, faisant 1660 morts et des milliers de blessés. Lorsqu’il a connaissance de ce massacre, Picasso entreprend la création de cette gigantesque toile qui concentre de multiples symboles. Mais il n’est pas nécessaire de décrypter tous les détails pour percevoir l’intensité dramatique de la composition, la présence de la violence, du chaos, de la souffrance. Il s’agit d’une des œuvres majeures de l’histoire de l’art par sa capacité à transmettre à tous la dimension tragique de la condition humaine.
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Summertime (1943)
Huile sur toile, 74 × 112 cm, Delaware Art Museum, Wilmington
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Edward Hopper est mondialement connu pour ses tableaux évoquant la solitude urbaine, la nostalgie, la mélancolie de l'homme des grandes cités de l'Occident du 20e siècle. Son style très personnel se caractérise par des formes géométriques aux contours parfaitement délimités et des grands aplats de couleurs. Il traite admirablement les effets d'ombre et de lumière pour imprimer à ses compositions une dimension quasi-cinématographique. Au fil du temps, ses tableaux deviendront de plus en plus épurés, tout en conservant une intensité dramatique forte mais contenue.
Commentaires
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- 1. Alexander Le 04/08/2020
Merci !
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