10 chefs-d’œuvre de la scène de genre

 
 

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Patrick AULNAS

La scène de genre représente une scène de la vie quotidienne (travail, loisir, fête, etc.) ou une anecdote. Elle existe déjà dans l’Antiquité et au Moyen Âge mais reste très accessoire (décor de mosaïques ou enluminures de manuscrits). Avec la Renaissance, la peinture de genre s’autonomise en conservant d’abord une connotation morale. Des peintres accordant une grande importance à la scène de genre apparaissent au 17e siècle, en particulier aux Pays-Bas (Vermeer), mais aussi en France (Valentin de Boulogne). Mais cette peinture figure encore au dernier rang de la hiérarchie académique.

C’est au 19e siècle, avec le recul de la peinture religieuse et mythologique, que la scène de genre devient un sujet majeur pour beaucoup d’artistes. Le monde tel qu’il existe, dans toute sa diversité, suscite désormais leur intérêt.

 

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Metsys. Le prêteur et sa femme (1514)

Quentin Metsys

Le prêteur et sa femme (1514)
Huile sur bois, 71 × 68 cm, musée du Louvre, Paris.
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Dans cette scène de genre très célèbre, le prêteur ou changeur pèse des pièces métalliques en utilisant un trébuchet, petite balance à fléau. Sa femme feuillette distraitement un livre tout en observant attentivement la pièce en cours de pesée. On peut y voir une allégorie de l'avarice eu égard à l'extrême concentration des personnages sur l'argent. Il s'agit en tout cas d'un tableau réaliste par le décor, les objets et les vêtements.

 

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Caravage. Les musiciens (1595)

Caravage

Les musiciens (1595)
Huile sur toile, 92 × 118,5 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.
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METROPOLITAN MUSEUM OF ART

 

Caravage cherche à représenter un groupe de personnes en vue d'une association allégorique musique-amour. Le joueur de luth accorde son instrument. Le personnage se trouvant derrière lui pourrait être un autoportrait du jeune Caravage. Le musicien vu de dos déchiffre une partition. Enfin, à gauche, un Cupidon ailé tient une grappe de raisin. La présence de cette figure mythologique montre bien l’intention allégorique. La musique, comme l’amour, émerge de l’harmonie.
Conformément au style baroque, Caravage saisit en gros plan une portion de scène musicale en coupant les figures au bord de la toile.
Une interprétation actuelle voit dans ces jeunes musiciens aux lèvres entrouvertes et au regard languissant une preuve de l’homosexualité de Caravage et peut-être même de celle du commanditaire, Francesco del Monte.

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Valentin de Boulogne. La diseuse de bonne aventure (1626-28)

Valentin de Boulogne

La diseuse de bonne aventure (1626-28)
Huile sur toile, 125 × 175 cm, musée du Louvre, Paris.
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MUSÉE DU LOUVRE

 

« Le sujet et la mise en scène dérivent de modèles caravagesques. Mais alors que les suiveurs du Caravage exploitent le burlesque, Valentin donne aux personnes une dignité et même un air de tristesse mélancolique qui transforment l’atmosphère du tableau. L’on remarque notamment la gravité des deux protagonistes et celle du jeune homme apparaissant au second plan, le visage incliné appuyé sur la main, dans l’attitude traditionnelle de la mélancolie. L’anecdote demeure présente suivant le principe du trompeur trompé : ainsi la diseuse de bonne aventure, qui exploite la crédulité d’un jeune homme, est elle-même volée par des mains qui surgissent de l’ombre à gauche. Dans la partie opposée, à droite, Valentin met en scène deux musiciens : une joueuse de guitare, instrument habituel des bas-fonds de Rome au début du XVIIe siècle, mais aussi un joueur de harpe, instrument plus inattendu, qui a peut-être une signification symbolique. En effet, dans son Traité des instruments de musique rédigé vers 1640, Pierre Trichet précise que la harpe peut être associée au vol : " par métaphore, jouer de la harpe se prend pour dérober " (cf. Lemoine, 2017b). La Diseuse de bonne aventure a été présentée dans l’attique du salon de l’Appartement intérieur de Louis XIV jusqu’à la transformation de cette pièce en chambre en 1701. Le tableau a été restauré par Edgard Aillet à Montauban en 1940. » (Commentaire musée du Louvre)

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Vermeer. La Laitière (1660)

Johannes Vermeer

La laitière (1660)
Huile sur toile, 45,5 × 41 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

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Ce tableau est un des plus célèbres de Vermeer et le seul dont le sujet soit une servante. La simplicité de la scène fait toute son humanité et propulse ce petit tableau au rang des chefs-d'œuvre. Tout être humain, à quelque culture qu'il appartienne, peut en effet saisir au premier coup d'œil ce dont il s'agit. Le regard poétique de l'artiste sur la réalité quotidienne la transforme et lui donne une portée universelle.

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Jean Siméon Chardin. Le Bénédicité (1740). Louvre.

Jean-Siméon Chardin

Le Bénédicité (1740)
Huile sur toile, 49 × 38 cm, musée du Louvre, Paris.
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MUSÉE DU LOUVRE

 

« Le thème de la prière précédant le repas, traité par les maîtres hollandais du XVIIe siècle, est réinterprété dans cette scène pleine de tendresse et de retenue, une des plus célèbres œuvres de Chardin. La matière grumeleuse des œuvres antérieures laisse place ici pour la première fois à une exécution plus lisse, plus finie. [...] Tout ici oppose Chardin à un peintre comme Boucher. Il met en valeur les vertus méritantes et obscures, la souriante vie du devoir, les humbles robes propres et bien ajustées et non la coquetterie des marquises, les déjeuners sur l'herbe et les promenades au clair de lune. » (Commentaire musée du Louvre)

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Étienne Jeaurat. Les Écosseuses de pois de la Halle (1759-65)

Étienne Jeaurat

Les Écosseuses de pois de la Halle (1759-89)
Huile sur toile, 120 × 145 cm, musée Carnavalet, Paris.

 

La scène se situe au marché des Innocents, dans l’actuel 1er arrondissement de Paris. Jeaurat saisit l’animation du jour de marché avec danse, marchandes des quatre saisons, écosseuses de pois (à droite).
Étienne Jeaurat (1699-1789) apparaît comme un cas particulier dans la peinture française du 18e siècle. Bien que spécialiste des scènes de genre, il devint académicien, professeur et même Garde des Tableaux du roi. Ses peintures se vendaient très bien. Il nous a légué un riche panorama des mœurs de son époque.

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Marguerite Gérard. La mauvaise nouvelle (1804)

Marguerite Gérard

La mauvaise nouvelle (1804)
Huile sur toile, 64 × 51 cm, musée du Louvre, Paris.
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Le thème avait déjà été exploité par la peinture de genre hollandaise au 17e siècle. Une femme reçoit une lettre et réagit plus ou moins vivement. Le spectateur est libre de composer un récit car il ignore tout du contenu de la lettre et de son expéditeur. Ici, la belle dame se pâme et reçoit des sels de son amie. Le cadre domestique a été exécuté avec une grande minutie : mobilier, mur avec tableau, nappe et tapis. Le chien, souvent présent, introduit une nuance humoristique. Qu’arrive-il encore à ma maîtresse ?

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Auguste Renoir. Bal du Moulin de la Galette (1876)

Auguste Renoir

Bal du Moulin de la Galette (1876)
Huile sur toile, 131 × 175 cm, musée d'Orsay, Paris.
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GOOGLE ARTS & CULTURE

 

« Cette œuvre est sans doute la plus importante de Renoir au milieu des années 1870 et fut exposée à l'exposition du groupe impressionniste de 1877. Si le peintre choisit de représenter quelques-uns de ses amis, il s'attache avant tout à rendre l'atmosphère véhémente et joyeuse de cet établissement populaire de la Butte Montmartre. L'étude de la foule en mouvement dans une lumière à la fois naturelle et artificielle est traitée par des touches vibrantes et colorées. Le sentiment d'une certaine dissolution des formes fut l'une des causes des réactions négatives des critiques de l'époque.
Ce tableau, par son sujet ancré dans la vie parisienne contemporaine, son style novateur mais aussi son format imposant, signe de l'ambition de la démarche de Renoir, est un des chefs-d’œuvre des débuts de l'impressionnisme. » (Commentaire musée d’Orsay)

 

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Joaquín Sorolla. Promenade au bord de la mer (1909)

Joaquín Sorolla

Promenade au bord de la mer (1909)
Huile sur toile, 205 × 200 cm, musée Sorolla, Madrid.
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GOOGLE ARTS & CULTURE

 

« L’eau et le sable de la plage, traitées en larges touches bleu, mauve et turquoise, deviennent une toile de fond abstraite pour les figures élégantes de sa femme et de sa fille Maria. La brise, suggérée par l’ondulation des vêtements, renforce l’impression de fugacité de la scène, à laquelle contribue également le cadrage éminemment photographique qui coupe la capeline de Clotilde et laisse un espace de sable vide dans la partie inférieure. » (Commentaire portail Spain is Culture)

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Edward Hopper. Summertime (1943)

Edward Hopper

Edward Hopper. Été (Summertime) (1943)
Huile sur toile, 74 × 112 cm, Delaware Art Museum, Wilmington.
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EDWARDHOPPER.NET

 

Une femme solitaire sur un arrière-plan de bâtiment massif et austère peut susciter toutes sortes d’interprétations. Qu’attend cette femme sortant d’un immeuble dans une robe que la lumière du soleil d’été rend transparente ? Chacun peut imaginer librement ce qu’elle a fait dans ce bâtiment, les personnes qu’elle a rencontrées, de même que les raisons de son attente sur la première marche de l’escalier. Le modèle est, comme toujours, Jo, l’épouse de Hopper. La féminité, mise en évidence par la lumière et le port altier, contraste avec l’architecture rigide et austère. Elle est belle, élégante, et son personnage introduit la vie dans un univers ensoleillé et glacé, mais une vie suspendue car aucune action n’est présente ni même envisagée.

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