Jean d’Arbois
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Patrick AULNAS
Début 14e siècle-1376/1399
(En l'absence d'œuvre connue de Jean d'Arbois, le blason des ducs de Bourgogne a été utilisé comme image d'illustration de la présente page)
Né à une date inconnue dans la première moitié du 14e siècle, Jean d’Arbois est probablement originaire de la petite commune d’Arbois dans le Jura (actuellement environ 3500 habitants). Arbois, à une trentaine de kilomètre de Dole, se situait au milieu du 14e siècle à proximité du duché de Bourgogne, comme le montre la carte ci-après :
Extension du duché de Bourgogne aux 14e et 15e siècles
En 1369, le mariage du duc de Bourgogne Philippe le Hardi (1342-1404) avec Marguerite de Male, comtesse de Flandre (1350-1405), permet d’étendre le territoire bourguignon vers l’est et vers l’ouest et également à la Flandre (en violet sur la carte ci-dessus). Il n’est donc pas surprenant que Jean d’Arbois devienne le premier peintre en titre de Philippe le Hardi. On ignore tout cependant de sa formation. Elle peut être le fait d’artistes locaux d’abord, mais les historiens indiquent également une autre hypothèse : la cour pontificale d’Avignon. A la suite d’un conflit entre le roi de France et la papauté et eu égard à la puissance de la France à cette époque, les papes siégèrent à Avignon et non à Rome de 1305 à 1377. De nombreux travaux de décoration furent entrepris par les papes d’Avignon, attirant les artistes aussi bien italiens que français.
Par la suite, la première date documentée concernant Jean d’Arbois est l’année 1368. L’historienne Maria Grazia Tolfo signale la présence de Jean d’Arbois en Lombardie de 1368 à 1372, à la cour de Galeazzo II Visconti (1320-1378) et de Bernabò Visconti (1323-1385), seigneurs de Milan. Sur des critères stylistiques, Maria Grazia Tolfo envisage même l’hypothèse d’une identification de Jean d’Arbois au Maître de Guiron, un enlumineur. Cette hypothèse n’est pas retenue par les autres historiens.
En 1373, Philippe le Hardi envoie Jean Blondel, son écuyer, chercher Jean d’Arbois à la cour des Visconti. Il l’installe à Paris pour le faire travailler rue des Bourdonnais à des peintures murales et à des peintures sur panneau de bois. Des documents d’archives indiquent que des couleurs ont été achetées pour « maistre Jehan d’Arbois » à Étienne Guillaume, épicier de Bruges. Le séjour à Paris de Jean D’Arbois s’achève en mars 1375. Le nom de Jean d’Arbois ne figure plus dans les comptes du duc de Bourgogne après 1375. En 1376, Jean de Beaumetz succède à Jean d’Arbois comme peintre en titre de Philippe le Hardi.
Jean d’Arbois a eu un fils, également peintre, né vers 1374 et connu sous le nom de Stefano di Francia ou Stefano da Verona. Il a travaillé en Lombardie, en particulier à Mantoue, pour réaliser des fresques dans l’église San Francesco. Il meurt vers 1438. Quelques œuvres lui sont attribuées, dont cette Adoration des mages.
Stefano da Verona. Adoration des mages (v. 1435)
Tempera sur bois, 72 × 47 cm, Pinacoteca di Brera, Milan.
La dernière partie de la vie de Jean d’Arbois ne fait pas l’unanimité. En l’absence de documents, certains historiens émettent l’hypothèse du décès de Jean d’Arbois peu après l’année 1375. Dans le Dizionario degli artisti viscontei, Maria Grazia Tolfo le fait vivre jusqu’à 1399. De 1375 à 1385, le peintre aurait travaillé à Paris pour Philippe le Hardi. Il aurait ensuite participé à la conception de la chartreuse de Champmol, fondée en 1383 par Philippe le Hardi. En 1385, il serait retourné chez les Visconti à Pavie. Avec son fils et d’autres assistants, il y aurait peint des fresques, aujourd’hui disparues, dans la basilique San Pietro in Ciel d'Oro. Selon cette version, Jean d’Arbois serait mort à Pavie en 1399.
Aucune œuvre connue n’étant signée de Jean d’Arbois, l’aspect conjectural de cette biographie doit être souligné.
Pour se représenter ce que pouvait peindre sur panneau de bois Jean d’Arbois, il est possible de se référer à l’œuvre de Jean de Beaumetz, son successeur auprès du duc de Bourgogne Philippe le Hardi.
Jean de Beaumetz. Calvaire avec un moine chartreux (1389-95)
Fond or sur panneau de chêne, 60 × 48 cm, musée du Louvre, Paris.
Image HD sur MUSÉE DU LOUVRE
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