Le réalisme
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Patrick AULNAS
ENVIRON 1830-1880
Après la révolution de 1848 en France, la situation économique des milieux défavorisés se dégrade tant dans les campagnes que dans les villes. La peinture réaliste se propose alors de représenter cette réalité sociale : le travail des champs, la vie des ateliers industriels fourniront un certain nombre de thèmes. Le nu, prisonnier jusqu'alors de l'allégorie, s'orienta également vers le réalisme. Il s’agit d’une rupture avec l’académisme qui se cantonne dans la représentation idéalisée de scènes conventionnelles. Le réalisme se caractérise par des tableaux de grandes dimensions et un style naturaliste s’inspirant de la photographie qui fait alors ses premiers pas.
1. Gustave Courbet (1819-1877)
Il est en général considéré comme le chef de file de ce mouvement.
Son tableau de 1854-55, intitulé L’Atelier du peintre, allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique (ci-après) a des dimensions imposantes (361 x 598 cm). Ces dimensions et la représentation à la fois réaliste et allégorique de l’atelier ont pour objectif de tourner en dérision les préceptes de l’académisme. Au centre de la composition se trouve Courbet lui-même peignant. Il est entouré d’un modèle dénudé, d’un enfant et d’un chat. La partie gauche évoque la réalité sociale : on y trouve des représentants de toutes les catégories, riches ou pauvres. A droite figurent les amis de Courbet, en particulier Proudhon et Baudelaire. Le tableau fut refusé par le jury du Salon de 1855 alors que plusieurs autres tableaux de Courbet étaient acceptés. Il marque une rupture dans le style de Courbet qui était jusqu’alors romantique. Il initie une évolution vers des paysages et des natures mortes réalistes et vers des compositions érotiques.
L'Atelier du Peintre (1854-55)
Huile sur toile, 359 × 598 cm, Musée d'Orsay, Paris
Le Sommeil (1866) fut commandé par un collectionneur turc (Khalil Bey). N’étant pas destiné à être exposé en public, Courbet put laisser libre cours à son inspiration.
Le Sommeil (1866)
Huile sur toile, 135 × 200 cm, Musée du Petit Palais, Paris
Une autre composition érotique, L’Origine du monde (1866), dut attendre la fin du 20e siècle pour être exposée en public.
L’Origine du monde (1866)
Huile sur toile, 46 × 55 cm, Musée d'Orsay, Paris
2. Edouard Manet (1832-1883)
Manet cherche également à dépasser l’académisme et se heurte aux conventions esthétiques et éthiques de l’époque. Cet artiste représente la transition entre le réalisme et l’impressionnisme.
Son Olympia (1863) paraît aujourd’hui bien anodine sur le plan moral. Le tableau provoqua pourtant un énorme scandale car il représentait une courtisane sur le mode réaliste. L’œuvre s’inspire de la Vénus d’Urbino (1538) de Titien (ci-après), mais toute allégorie est absente. il s’agit de mettre l’accent sur la nudité réelle. L’académisme exigeait un prétexte pour la représentation de la nudité féminine.
Olympia (1863)
Huile sur toile, 131 × 190 cm, Musée d'Orsay, Paris
Chez Titien, Vénus est une déesse et non d’une prostituée, ce qui rend la nudité compatible avec les conventions morales, c'est-à-dire avec l’hypocrisie de l’époque.
Vénus d’Urbino (1538)
Huile sur toile, 119 × 165 cm, Galerie des Offices, Florence
3. Le monde de la ville
Ce fut un des thèmes importants du réalisme.
En France, Honoré Daumier (1808-1879) est resté célèbre pour ses caricatures. Mais il a également peint de nombreux tableaux. La Blanchisseuse (1863) évoque ainsi une scène quotidienne de la vie parisienne de l’époque.
La Blanchisseuse (1863)
Huile sur bois, 49 × 33,5 cm, Musée d'Orsay, Paris
En Allemagne, Adolph Menzel (1815-1905) s’intéressa à la vie de l’atelier industriel. Le laminoir (1875) propose une vision presque infernale du travail du métal dans les laminoirs du 19e siècle.
Le laminoir (1875)
Huile sur toile, 158 × 254 cm, Nationalgalerie, Berlin
4. Les paysages campagnards et les travaux des champs
La campagne suscita également l'intérêt des peintres réalistes. Un groupe d’artistes s’installa près de Fontainebleau dans le village de Barbizon à partir de 1825. Parmi eux figurent en particulier Jean-François Millet (1814-1875), Jean-Baptiste Corot (1796-1875), Théodore Rousseau (1812-1867). Ils s’inspirèrent des paysages environnants pour produire des toiles réalistes en pleine période romantique. Ce courant est resté célèbre sous le nom d’école de Barbizon (≈1825-1875).
Les tableaux de Jean-François Millet (1814-1875) représentant la vie rurale dans un style naturaliste devinrent célèbres, mais firent scandale car le peintre utilisait des toiles de grandes dimensions que l’académisme réservait aux peintures historiques ou religieuses.
Les Glaneuses (1857) représente trois paysannes ramassant les restes d’une récolte.
Les Glaneuses (1857)
Huile sur toile, 85,5 × 111 cm, Musée du Louvre, Paris
ÉTUDE DÉTAILLÉE
L’Angélus (1857-59) est également resté célèbre. il s’agit du moment de la prière dans les champs. A cette époque, trois fois par jour, sonnait l’angélus, c'est-à-dire la cloche de l’église. Les paysans arrêtaient brièvement le travail pour un instant de recueillement. Il s’agit ici de l’angélus du soir (vers 18h). La lumière atténuée du soleil couchant provient de la gauche du tableau.
L’Angélus (1857-59)
Huile sur toile, 56 × 66 cm, Musée d'Orsay, Paris
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Commentaires
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- 1. Paolina Le 22/09/2020
Merci beaucoup, c'est pour un devoir en français. -
- 2. Cathy Le 24/03/2020
Un grand merci pour ce panorama clair et précis ainsi que les pentures clairement détaillées. Une précieuse aide. -
- 3. Françoise Le 25/02/2020
Un grand merci pour ce partage des connaissances : clarté, intérêt, tout y est. -
- 4. andré Le 01/02/2019
Merci pour se savoir -
- 5. Phillie Le 24/01/2018
jèm bcp merci zarma
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