Henri Rousseau
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Patrick AULNAS
Autoportraits
Biographie
1844-1910
Henri Rousseau est le fils d'un ferblantier de Laval (Mayenne). Il fréquente le lycée mais n'achève pas ses études secondaires. Ses prédispositions artistiques apparaissent rapidement puisqu'il obtient en 1860, à l'âge de seize ans, un prix de dessin et un prix de musique. Devenu employé chez un avoué d'Angers, il commet un abus de confiance entraînant des poursuites. Il est alors condamné à un mois de prison. Il s'engage ensuite dans l'armée et y rencontre des militaires ayant participé à l'expédition française au Mexique (1861-67). De là naîtra la légende qu'il participa lui-même à cette expédition et s'inspira ensuite des paysages mexicains pour élaborer ses jungles. En réalité, Rousseau n'a jamais quitté la France.
Il quitte l'armée en 1868 et s'installe à Paris. Il se marie en 1869 avec Clémence Boitard qui lui donnera sept enfants, dont un seul parviendra à l'âge adulte. D'abord employé chez un huissier, il obtient en 1871 un poste à l'Octroi de Paris, administration fiscale qui contrôlait l'entrée des marchandises sur le territoire de la commune et percevait à cette occasion une taxe (appelée également octroi). Rousseau n'était donc pas véritablement douanier, mais exerçait une fonction similaire du fait de la survivance de douanes intérieures. C'est Alfred Jarry (1873-1907), poète et écrivain français, qui lui attribuera le sobriquet Douanier Rousseau resté célèbre par la suite. Rousseau reste à l'Octroi de Paris jusqu'à 1893.
Il commence à peindre en amateur dès le début des années 1870 et obtient en 1884 une carte de copiste du musée du Louvre. Un salon sans jury, le Salon des Indépendants, ayant été créé à Paris, il y est présenté par le peintre pointilliste Paul Signac (1863-1935). Il expose pour la première fois à ce salon en 1886 et continuera chaque année jusqu'à sa mort, sauf en 1899 et 1900. Le Salon des indépendants permet à Henri Rousseau d'acquérir une certaine notoriété dans le milieu artistique. Mais n'ayant reçu aucune formation académique, son travail n'est pas pris au sérieux, comme le rappelle Guillaume Apollinaire dans un article publié après la mort du peintre :
« Peu d'artistes ont été plus moqués durant leur vie que le Douanier, et peu d'hommes opposèrent un front plus calme aux railleries, aux grossièretés dont on l'abreuvait. Ce vieillard courtois conservera toujours la même tranquillité d'humeur et, par un tour heureux de son caractère, il voulait voir dans les moqueries mêmes l'intérêt que les plus malveillants à son égard étaient en quelque sorte obligés de témoigner à son œuvre. Cette sérénité n'était que de l'orgueil bien entendu. Le Douanier avait conscience de sa force. » (*)
Sa femme meurt en 1888. Sur ses sept enfants, seule lui reste une fille qu'il confiera à la famille de son frère à Angers. L'Exposition universelle de Paris en 1889 a sans doute joué un rôle dans le choix de ses thèmes picturaux. Il peut en effet y observer des paysages africains ou asiatiques reconstitués pour l'occasion. Rousseau écrira même un vaudeville, Une visite à l'Exposition de 1889, pour évoquer son enchantement devant cet exotisme. En 1893, il prend sa retraite de l'Octroi de Paris et peut se consacrer entièrement à la peinture. Il se remarie en 1899 avec Joséphine-Rosalie Nourry qui mourra en 1903.
Au début du 20e siècle, sa peinture suscite l'intérêt de l'avant-garde artistique qui se passionnait déjà pour les arts primitifs (aujourd'hui premiers). Alfred Jarry, originaire de Laval comme Rousseau, et devenu son ami, l'introduit dans le milieu artistique. Rémy de Gourmont, Guillaume Apollinaire, Paul Signac, Robert et Sonia Delaunay, Picasso et bien d'autres commencent alors à s'intéresser à ce peintre naïf. A la mort de Rousseau en 1910, Apollinaire compose un poème qui sera gravé sur la tombe du peintre :
Gentil Rousseau tu nous entends
Nous te saluons
Delaunay sa femme Monsieur Queval et moi
Laisse passer nos bagages en franchise à la porte du ciel
Nous t'apporterons des pinceaux des couleurs des toiles
Œuvre
L'art naïf
On appelle art naïf la production de peintres autodidactes dont le premier et le plus célèbre fut Henri Rousseau. Les tableaux de Rousseau nous touchent avec la même spontanéité que des dessins d'enfants : pas de perspective linéaire, pas de technicité de haut niveau, mais l'expression d'une géniale sensibilité artistique immédiatement accessible à tous. En ce sens, l'art de Rousseau rejoint les arts premiers en évitant le détour de l'éducation artistique. La sensibilité suffit.
La découverte du Douanier Rousseau
Dans la seconde moitié du 19e siècle, la peinture quitte peu à peu l'académisme. L'impressionnisme trouve son public et une esthétique de la perception supplante l'esthétique de la représentation qui dominait depuis la Renaissance. Aussi, la peinture d'Henri Rousseau aura-t-elle beaucoup de mal à s'imposer. Selon Apollinaire, c'est Rémy de Gourmont (1858-1915), écrivain et critique d'art, qui s'intéressa le premier à la peinture de Rousseau. « Celui qui le premier encouragea les essais du peintre de Plaisance fut incontestablement M. Rémy de Gourmont. Il commanda même à Rousseau une lithographie, Les Horreurs de la guerre, qui fut publiée dans l'Imagier. Elle est fort rare et peu de personnes l'ont vue. Rémy de Gourmont avait su par Jarry que le Douanier peignait avec une pureté, une grâce et une conscience de Primitif. » (*)
Un grand artiste qui s'exprime librement
Henri Rousseau. Le moulin d'Alfort (1895)
Huile sur toile, 37,8 × 45,5 cm, Pola Museum of Art, Hakone, Japon.
Il est vrai que la peinture de Rousseau tranche avec le style impressionniste qui dilue les formes et accorde peu de place au dessin. Comme les impressionnistes, Rousseau s'intéresse d'abord au paysage mais le dessine minutieusement. Le moulin d'Alfort (1895) par exemple, est un paysage classique, très équilibré, mais évidemment naïf, le peintre ne maîtrisant pas la perspective. Sans avoir reçu la moindre formation, l'artiste se révèle ici un maître de la couleur qu'il utilise de façon intuitive. Les multiples nuances de vert s'harmonisent remarquablement avec l'ocre de la berge et de la maison. Le rouge vif des toits et des bateaux est un choix artistique visant à orienter le regard de l'observateur. Rousseau possède le sens de la composition et ses maladresses sont compensées par la remarquable justesse chromatique de ses tableaux.
La reconnaissance de l'avant-garde
La peinture d'Henri Rousseau semble à contre-courant. Le Douanier appréciait davantage les peintres de l'académisme, comme Bouguereau ou Gérôme, que les impressionnistes. Mais, paradoxalement, cette peinture naïve constitue, d'un point du vue esthétique et sémantique, une anticipation de certains courants du 20e siècle, en particulier le surréalisme. D'abord moquée et jugée enfantine, elle rencontrera plus en plus de défenseurs dans le milieu de l'avant-garde artistique. Il fallait en effet pouvoir dépasser l'esthétique impressionniste, profondément réaliste, pour accéder à celle de Rousseau qui ne prétend nullement évoquer le réel. Cet artiste propose au contraire une vision onirique de notre monde restituée avec des moyens techniques limités mais un soin extrême apporté à la réalisation.
Henri Rousseau. Le lion, ayant faim, se jette sur l'antilope (1898-1905)
Huile sur toile, 301 × 200 cm, Fondation Beyeler, Bâle.
Beaucoup de jeunes artistes du début du 20e siècle étaient fascinés par les arts dits primitifs (aujourd'hui premiers) c'est-à-dire les peintures et sculptures océaniennes et africaines. Ils y trouvaient une fraîcheur et une liberté créative qu'avaient sans doute un peu étouffées les siècles d'académisme de l'art occidental. On appellera primitivisme ce courant pictural. Les dernières toiles de Gauguin sont imprégnées de cette influence et le travail de Rousseau a une parenté avec elles. L'art naïf peut être considéré comme une variante du primitivisme. Il s'impose dans l'avant-garde du début du 20e siècle parce que l'époque est aux recherches chromatiques et formelles (fauvisme, cubisme) permettant d'abandonner totalement l'esthétique de la représentation. Au salon d'automne de 1905, le tableau de Rousseau Le lion, ayant faim, se jette sur l'antilope, sera d'ailleurs exposé dans la salle réservée aux fauves.
Portraits, paysages et jungles
Rousseau est aujourd'hui reconnu comme un grand créateur, premier artiste naïf et précurseur des surréalistes. Ses tableaux sont exposés dans les plus grands musées du monde. Peintre de paysages et de portraits d'abord, il connut le succès avec ses jungles. N'ayant jamais quitté la France, il ignorait tout de la réalité de la forêt équatoriale. Qu'importe ! Le Jardin des Plantes et le Jardin d'Acclimatation de Paris lui ont permis de se familiariser avec diverses variétés végétales et l'imagination a fait le reste. Comme ses paysages et ses portraits, la jungle de Rousseau n'a rien de réaliste : elle est onirique.
Les portraits
Henri Rousseau. Moi-même (1890). Huile sur toile, 146 × 113 cm, Galerie nationale, Prague. Rousseau apparaît avec palette et pinceau devant un paysage urbain. Sur la palette figurent les noms de ses deux épouses successives : Clémence et Joséphine. Le paysage est une évocation du Paris de l'époque avec l'architecture métallique du pont et la montgolfière. La perspective signifiante du Moyen Âge conduit à grandir le personnage principal. Rousseau qualifiait ce type de composition de « portrait-paysage ».
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Henri Rousseau. Portrait de Madame M. (1895-97). Huile sur toile, 198 × 115 cm, musée d'Orsay, Paris. L'identité du modèle n'est pas connue. « Parmi le grand nombre de portraits peints par Rousseau, il est rare d'en trouver en pied et d'un tel format. Il en existe cependant un autre qui a appartenu à Pablo Picasso (Paris, musée Picasso). Celui du musée d'Orsay témoigne de beaucoup plus d'aisance dans la conception et la mise en page, et de plus de soin dans l'exécution. [...] Avec cette œuvre, Rousseau semble vouloir rivaliser, au moins inconsciemment, avec les effigies mondaines du Salon ou avec les grands portraits flamands du XVIIe siècle. Mais il demeure avant tout fidèle à un style et un univers qui lui sont propres. » (Notice musée d'Orsay)
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Henri Rousseau. Autoportrait de l'artiste à la lampe (1902-03). Huile sur toile, 23 × 19 cm, musée Picasso, Paris. L'artiste se concentre sur le visage, d'une grande netteté de trait, et laisse le reste à l'état d'ébauche. La lampe constitue un contrepoint mettant en évidence le visage.
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Henri Rousseau. Portrait de la seconde femme de l'artiste (1903). Huile sur toile, 23 × 19 cm, musée Picasso, Paris. Rousseau épouse en 1899 Joséphine-Rosalie Nourry qui mourra en 1903.
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Henri Rousseau. La noce (v. 1905). Huile sur toile, 163 × 114 cm, musée de l'Orangerie, Paris. Ce portrait de groupe de grande taille est une des compostions les plus ambitieuses de Rousseau. L'art naïf apparaît dans les proportions. Les arbres de l'arrière-plan ont été réduits par rapport aux personnages. Ces derniers, limités à des silhouettes, comportent cependant des visages nettement individualisés. L'ensemble, très déroutant, emprunte aux primitifs italiens sur le plan technique, tout en utilisant un chromatisme très contemporain.
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Henri Rousseau. La Carriole du père Junier (1908). Huile sur toile, 97 × 129 cm, musée de l'Orangerie, Paris. Claude Junier et sa femme tenaient un magasin d'épicerie situé à proximité du domicile de Rousseau. Les voisins se lient d'amitié, et, en 1908, Rousseau réalise ce tableau, probablement sur commande des Junier. Rousseau apparaît sur le siège avant avec le chapeau. Claude Junier était particulièrement fier de son attelage et de sa jument blanche, Rosa. Les personnages font face à l'observateur, comme dans tous les portraits de Rousseau. Des sources photographiques sont disponibles pour ce portrait de groupe. Le peintre a utilisé plusieurs photos prises selon des angles différents mais a agencé la composition selon sa fantaisie. |
Les paysages
Henri Rousseau. Soir de carnaval (1886). Huile sur toile, 89,5 × 117 cm, Philadelphia Museum of Art. Ce tableau fut présenté par Rousseau au salon des indépendants en 1886. Le paysage nocturne semble hivernal et seulement éclairé par la pleine lune, ce qui est fréquent chez Rousseau. Des personnages déguisés émane également un effet lumineux qui contraste avec l'ombre qui les entoure. Chromatisme magistralement maîtrisé, perception singulière et poétique du monde font apparaître déjà le grand artiste.
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Henri Rousseau. Le moulin d'Alfort (1895). Huile sur toile, 37,8 × 45,5 cm, Pola Museum of Art, Hakone, Japon. Ce moulin est situé sur la Marne, à Maisons-Alfort, localité proche de Paris. Cette composition classique, non dépourvue de maladresses, a tout le charme de l'art naïf, mais révèle aussi un grand coloriste.
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Henri Rousseau. La Tour Eiffel (v. 1898). Huile sur toile, 77,2 × 52,4 cm, Museum of Fine Arts, Houston. Surprenante Tour Eiffel et improbable Seine. On pense aujourd'hui à certaines compositions de Giorgio de Chirico (1888-1978), car loin de chercher le réalisme Rousseau nous propose sa vision intérieure du monde.
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Henri Rousseau. Notre-Dame (1909). Huile sur toile, 41 × 33 cm, Phillips Collection, Washington. L'artiste solitaire sur les quais de la Seine contemple la cathédrale Notre-Dame. Cette image pure, intemporelle et nostalgique se rattache à la dernière manière du peintre : couleurs claires, presque transparentes, grande sobriété des formes. La composition ne restitue pas la réalité de la ville mais l'imaginaire du peintre.
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Henri Rousseau. Le jardin du Luxembourg (1909). Huile sur toile, 38 × 47 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. L'artiste, désormais reconnu, concilie ici l'exotisme qui lui est cher avec les feuillages très librement composés et un chromatisme qu'il maîtrise désormais à la perfection. |
Les jungles et scènes fantastiques
Henri Rousseau. La bohémienne endormie (1897). Huile sur toile, 129,5 × 200,7 cm, The Museum of Modern Art, New York. Le sujet du tableau semble une projection de l'inconscient du peintre dont chacun décryptera librement le sens. Une bohémienne, joueuse de mandoline, est endormie dans un paysage désertique avec à ses côtés une cruche d'eau. Un lion vient renifler la dormeuse mais ne l'agresse pas. La nuit de pleine lune permet au peintre d'utiliser une lumière tamisée qui constitue un élément essentiel de la composition. Le maire de Laval refusa d'acheter ce chef-d'œuvre qui lui était proposé par Rousseau. Il ne pouvait évidemment pas y percevoir un tableau surréaliste avant l'heure.
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Henri Rousseau. Surpris ! (1891). Huile sur toile, 130 × 162 cm, National Gallery, Londres. Première jungle de Rousseau, exposée au salon des indépendants de 1891. Les gigantesques feuilles de formes diverses, les animaux sauvages aux yeux brillants, l'harmonie chromatique de l'ensemble se retrouveront fréquemment ensuite. Le peintre a trouvé son sujet de prédilection et celui qui fera sa célébrité.
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Henri Rousseau. Le lion, ayant faim, se jette sur l'antilope (1898-1905). Huile sur toile, 301 × 200 cm, Fondation Beyeler, Bâle. « Avec ce célèbre tableau de jungle, Rousseau s'impose en 1905 au Salon d'Automne de Paris. Raillé et ridiculisé au XIXe siècle, il est admiré au début du XXe par l'avant-garde artistique. Apollinaire, Delaunay, Léger, Braque et Picasso lui rendent visite dans son atelier, tandis que Wassily Kandinsky le présente comme « le père » du « grand réalisme » dans l'almanach Der Blaue Reiter. Les toiles de Rousseau se caractérisent par la tension entre objectivité botanique et fantastique rempli de mystère. [...] La jungle de Rousseau est une harmonieuse symphonie en vert parfaitement composée, un collage d'animaux et de végétaux minutieusement peints. Juste au centre de l'image, sous le regard d'autres animaux, se déroule un combat mortel. » (Notice Fondation Beyeler)
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Henri Rousseau. Le repas du lion (v. 1907). Huile sur toile, 114 × 160 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Rousseau reprend le thème traité en 1891 dans Surpris !
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Henri Rousseau. La charmeuse de serpents (1907). Huile sur toile, 167 × 189,5 cm, musée d'Orsay, Paris. Le sujet aurait été inspiré à Rousseau par la mère du peintre Robert Delaunay (1885-1941) qui aimait raconter ses souvenirs de voyage. Le peintre transpose très librement le thème du charmeur de serpents en utilisant les mythes occidentaux : le paradis terrestre, le bon sauvage. Mais si l'harmonie du personnage de la charmeuse avec la nature semble parfaite, le paradis n'a rien d'idyllique. Il ne s'agit nullement du locus amoenus que de nombreux paysagistes ont cherché à peindre. Le peintre a choisi « une Eve noire, dans un Eden inquiétant, charmeuse d'un serpent aussi effrayant que celui de la Genèse était séducteur. » (Notice musée d'Orsay)
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Henri Rousseau. Combat de tigre et de buffle (1908-09). Huile sur toile, 46 × 55 cm, musée de L'Ermitage, Saint-Pétersbourg. Rousseau libère les couleurs vives qui se détachent sur les nuances de vert du feuillage et sur le bleu-vert du ciel. Une exceptionnelle réussite chromatique.
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Henri Rousseau. La jungle équatoriale (1909). Huile sur toile, 140,6 × 129,5 cm, National Gallery of Art, Washington.
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Henri Rousseau. Le rêve (1910). Huile sur toile, 298,5 × 204,5 cm, Museum of Modern Art (MoMA), New York. L'une des dernières toiles et un grand chef-d'œuvre du peintre où il laisse vagabonder la création entre exotisme onirique et scène d'intérieur. Le nu sur un canapé au milieu d'une jungle totalement mythique est indubitablement une projection de l'inconscient. Chromatisme absolument unique. |
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(*) Les soirées de Paris, N° 20, 15 janvier 1914, consultable sur gallica.bnf
Commentaires
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- 1. Josep J.F. Le 31/12/2018
Bonsoir,
Je voudrais savoir s'il y a des références sur l'enterrement de le peintre. J'ai lu que sept personnes étaient présentes. Est-ce qu'il y ya des informations à ce sujet? Quels étaient ses grands amis?
Merci et pardon pour le mein français. -
- 2. Robert Le 06/02/2016
Bonjour,
J’ai regardé hier, au musée d’Orsay à Paris, « La Guerre » d’Henri Rousseau. Ce qui m’a immédiatement touché dans cette œuvre est que j’y ai vu les étapes du Grand Œuvre ou le travail alchimique de transformation de la matière par l’esprit.
Je ne sais pas si l’auteur réalisait ce travail ou s’il en avait même une connaissance intellectuelle, exotérique.
En tous les cas, la symbolique présente me semble évidente.
Je me demandais s’il y avait un espace de discussion sur votre site pour ce genre d’échange.
Cordialement.-
- rivagedebohemeLe 06/02/2016
"La Guerre" est un tableau remarquable qui peut faire l'objet d'interprétations multiples et évolutives comme toutes les grandes œuvres. Votre commentaire m'a fait penser à "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar qui appartient à mon panthéon littéraire. Hélas, il n'y a pas d'espace de discussion sur le site.
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