Gustave Caillebotte
Cliquer sur les images ci-dessus
PARTENAIRE AMAZON ► En tant que partenaire d'Amazon, le site est rémunéré pour les achats éligibles.
Patrick AULNAS
Portrait et autoportraits
Photographie de Gustave Caillebotte (1878)
Collection particulière
Gustave Caillebotte. Autoportrait (v. 1892)
Huile sur toile, 40,5 × 32,5 cm, musée d’Orsay, Paris
Gustave Caillebotte. Autoportrait au chevalet (v. 1879-80)
Huile sur toile, 90 × 115 cm, collection particulière
Biographie
1848-1894
Le peintre, le mécène et l'organisateur du mouvement impressionniste
Gustave Caillebotte est né en 1848 dans un milieu aisé. La fortune familiale lui permettra sa vie durant de choisir librement des activités (peinture, nautisme, construction de bateaux, philatélie) dans lesquelles il excelle. Martial Caillebotte (1799-1874), son père, s’est enrichi dans la vente de drap aux armées de Napoléon III. En 1860, il acquiert un vaste domaine, dans la commune d’Yerres, à vingt kilomètres au sud-est de Paris. Cette magnifique propriété sera le paradis d’enfance de Gustave et suscitera par la suite nombre de tableaux de paysages peuplés de membres de la famille.
Gustave a deux frères, René et Martial, et un demi-frère, Alfred qui deviendra prêtre. Ses études secondaires se déroulent au lycée Louis-le-Grand à Paris. Il se dirige ensuite vers des études de droit et obtient une licence en 1870, année au cours de laquelle il commence à peindre. Il entre dans l’atelier du peintre Léon Bonnat (1833-1922). Son goût pour la peinture l’amène à voyager en Italie en 1872. L’année suivante, il entre à l’École des Beaux-arts de Paris mais n’y reste qu’un an. La mort de son père en 1874 – Gustave n’a que 26 ans – lui permet d’hériter d’une fortune confortable et de se consacrer à la peinture sans préoccupations commerciales. A cette époque, il peint beaucoup de petits formats de la propriété et de la région d’Yerres, mais aussi des scènes réalistes comme Les raboteurs de parquet (1875). Il présente d’ailleurs ce tableau au salon, mais il est refusé car le sujet, le travail des ouvriers, n’est pas jugé digne de figurer dans une création artistique.
Gustave Caillebotte. Les raboteurs de parquet (1875)
Huile sur toile, 102 × 146,5 cm, musée d’Orsay, Paris
Caillebotte s’orientera alors de plus en plus vers l’impressionnisme. Il participe aux expositions impressionnistes de 1876, 1877, 1879, 1880 et 1882, aide financièrement le mouvement impressionniste et s’implique personnellement dans l’organisation des expositions. Cette aide fut précieuse car les impressionnistes n’étaient nullement des organisateurs alors que Caillebotte, outre son remarquable talent artistique, disposait également de cette capacité. Il achète des toiles à Monet, Pissarro, Degas, Renoir, Manet qui avaient besoin de vendre pour vivre. Il se constitue ainsi une collection exceptionnelle qu’il léguera à l’État à sa mort. Dès 1876, après la mort de son frère René, Gustave Caillebotte rédige son testament qui comporte ce legs. Ces tableaux se trouvent aujourd’hui au musée d’Orsay à Paris.
Après la mort de sa mère, en 1878, Gustave et son frère Martial vendent la propriété d’Yerres et l’hôtel particulier de la rue de Miromesnil à Paris, qui était la résidence de la famille dans la capitale. En 1880, Caillebotte achète une propriété au Petit-Gennevilliers, au bord de la Seine, en face d’Argenteuil. Il y recevra souvent les impressionnistes et certains viendront peindre dans le jardin et les alentours. Gustave Caillebotte est élu conseiller municipal de Gennevilliers en 1888 et, selon son tempérament, déploie à ce poste une grande activité.
Gustave Caillebotte. La maison de l’artiste au Petit Gennevilliers (1883)
Huile sur toile, 65 × 54 cm, collection particulière
En 1886, Paul Durand-Ruel organise à New-York une grande exposition de 300 toiles, destinée à faire connaître les impressionnistes aux États-Unis. Dix tableaux de Caillebotte sont choisis. La peinture de Caillebotte conservera la faveur des américains alors même qu’il était considéré en Europe comme un peintre de second ordre.
Caillebotte ne s’est jamais marié mais a vécu, à la fin de sa vie, avec une femme d’origine modeste, qui se faisait appeler Charlotte Berthier. Figurant sur le testament du peintre, il apparaîtra devant notaire qu’elle s’appelle Anne-Marie Hagen, née à Paris en 1858.
En février 1894, Caillebotte prend froid dans son jardin du Petit-Gennevilliers. Il ne parvient pas à se rétablir et une congestion pulmonaire se déclare. Selon certaines sources, il s’agirait d’un accident vasculaire cérébral. Il meurt le 21 février et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. La presse se fit l’écho de ce décès, en rappelant parfois le rôle de Caillebotte aux côtés des impressionnistes :
« Le cordial et fin Caillebotte les obligea littéralement. Il aimait leur talent, il se sentait vibrer avec eux aux mêmes aspirations artistiques, et il considérait comme la chose la plus simple du monde de les aider à se tirer d’affaire, ou mieux encore, de leur permettre d’accomplir leur œuvre et de montrer leur valeur au public malgré ce public lui-même, malgré tous les obstacles. Or tout cela il le fit simplement, sans ostentation, sans jouer au mécène, mais avec toute la simplicité d’un bon camarade, qu’un remerciement même gênerait. Peut-être est-ce pour ne pas le gêner de cette façon que certains de ses anciens amis et obligés n’allèrent pas à ses obsèques. » (*)
Le legs à l’État
Gustave Caillebotte a légué à l’État sa collection de tableaux comportant 67 œuvres de Manet, Monet, Renoir, Degas, Cézanne, Sisley et Pissarro. Le testament précise que les tableaux devront être conservés au musée du Luxembourg et plus tard au musée du Louvre. Caillebotte indique également qu’avant d’exposer ces tableaux, il convient d’attendre le temps nécessaire à leur acceptation par le public. Malgré la protestation de l’Académie des Beaux-arts, pour laquelle cette peinture était indigne des musées nationaux, le legs fut accepté par l’État. Mais le manque de locaux au musée du Luxembourg conduisit l’État à ne retenir que 38 tableaux, les autres restant en possession de Martial, le frère de Gustave. Les tableaux ont été présentés au public en 1897. En 1925, ils sont transférés au musée du Louvre et en 1986 au musée d’Orsay.
Les talents multiples de Gustave Caillebotte
Outre ses activités de peintre, de collectionneur et de mécène des impressionnistes, Caillebotte fut aussi un amateur de bateaux à voiles, un horticulteur et un philatéliste. Les sports nautiques, en provenance d’Angleterre, conquièrent la bourgeoisie française à partir du milieu du 19e siècle. Avec son frère Martial, Gustave Caillebotte pratique la plaisance sur la Seine et sur l’Yerres où se trouve la propriété familiale. Il devient membre puis vice-président du Cercle de Voile de Paris, installé à Argenteuil. Plus tard, aux abords de sa propriété du Petit-Gennevilliers, sur la Seine face à Argenteuil, il crée un chantier naval, dessine de nombreux modèles de bateaux et construit certains d’entre eux. Il gagne lui-même plusieurs compétitions de voile.
Caillebotte fut également jardinier et horticulteur dans la propriété familiale de Yerres puis dans sa maison du Petit-Gennevilliers qui disposait d’un grand jardin et de serres. Il employait quatre jardiniers et possédait une collection d’orchidées. Monet lui demanda conseil pour créer son jardin de Giverny.
Dans sa jeunesse, Gustave et son frère Martial avait réalisé une grande collection de timbres. Elle fut vendue à un britannique pour un prix très élevé au moment du mariage de Martial. Elle fait aujourd’hui partie du fonds philatélique du British Museum.
Œuvre
La peinture de Caillebotte se rattache d’abord au courant réaliste. Mais le peintre choisit ses sujets dans l’univers urbain, alors que de nombreux réalistes, sous l’influence de l’École de Barbizon, privilégiaient les paysages marins ou campagnards. Sa toile la plus célèbre dans ce registre, Les raboteurs de parquets (1875), représente des ouvriers au travail, thème encore très rare à l’époque, mais pas inexistant. En Allemagne, Adolph Menzel peignait la même année Le Laminoir. Caillebotte est réputé pour ses vues plongeantes. Il affectionne particulièrement les images urbaines vues de l’étage d’un immeuble, comme ce Jeune homme à la fenêtre (1875).
Alors que l’un des thèmes des impressionnistes était la convivialité, avec les spectacles et les fêtes urbaines ou les rencontres dans un restaurant ou un café, Caillebotte exprime la solitude de l’homme dans la grande ville. Même lorsqu’il représente sa famille, chaque personne est concentrée sur son activité :
Gustave Caillebotte. Portraits à la campagne (1876)
Huile sur toile, 95 × 111 cm, musée Baron Gérard, Bayeux.
Analyse détaillée
Il est possible, à cet égard, de le considérer, du point de vue thématique, comme un prédécesseur du peintre américain Edward Hopper (1882-1967).
A partir de 1877-78, Caillebotte appartient au groupe des impressionnistes et son style évolue fortement. La touche lisse et le dessin apparent des débuts disparaissent au profit d’une touche fragmentée et d’une évocation des formes et de la lumière par la juxtaposition de couleurs : Maisons à Argenteuil (1883). La palette s’éclaircit et les formes se dissolvent sans atteindre cependant le flou de Claude Monet. L’artiste ne déteste pas la provocation et peut produire, exceptionnellement, un nu très réaliste, sans la moindre édulcoration des imperfections du corps : Nu au divan (1880). Mais la thématique dominante de cette période comporte surtout des paysages, des bateaux sur une rivière, quelques natures mortes et portraits.
Gustave Caillebotte ne se considérait pas comme un grand peintre, ce qu’il est pourtant. Grand bourgeois, il aborde la peinture comme un loisir. Mais organisé, volontaire et talentueux, il atteint le niveau des plus grands. Considéré par la critique comme un peintre de second ordre, il fut largement oublié en Europe jusqu’à la fin du 20e siècle. Il figure aujourd’hui dans l’histoire de l’art comme un important peintre réaliste et impressionniste du 19e siècle.
Gustave Caillebotte. Femme nue étendue sur un divan (1873). Pastel, 87 × 113 cm, collection particulière. L’artiste réalise ce pastel au cours de l’année de son admission à l’École des Beaux-arts de Paris. Il n’a réalisé que deux nus féminins, l’autre en 1880 (voir ci-dessous), en utilisant le même modèle. Ces nus, sans caractère mythologique, heurtaient encore à l’époque les valeurs morales dominantes.
|
Gustave Caillebotte. Jeune homme à la fenêtre (1875). Huile sur toile, 116 × 81 cm, collection particulière. Il s’agit du frère cadet de l’artiste, René, dans l’hôtel particulier de la famille Caillebotte, rue Miromesnil à Paris.
|
Gustave Caillebotte. Les raboteurs de parquet (1875). Huile sur toile, 102 × 146,5 cm, musée d’Orsay, Paris. « Ce tableau constitue une des premières représentations du prolétariat urbain. Si les paysans (Des glaneuses de Millet) ou les ouvriers des campagnes (Casseurs de pierres de Courbet) ont souvent été montrés, les ouvriers de la ville ont très rarement fait l'objet de tableaux. Contrairement à Courbet ou Millet, Caillebotte, bourgeois aisé, n'introduit aucun discours social, moralisateur ou politique dans son œuvre. L'étude documentaire (gestes, outils, accessoires) le place parmi les réalistes les plus chevronnés […] Présenté au Salon de 1875, le tableau est refusé par le Jury, sans doute choqué par ce réalisme cru (certains critiques ont parlé de "sujet vulgaire"). » (Commentaire musée d’Orsay)
|
Gustave Caillebotte. Le déjeuner (1876). Huile sur toile, 52 × 76 cm, collection particulière. La scène se situe dans la salle à manger de l’hôtel particulier des Caillebotte, rue de Miromesnil, à Paris. Le frère du peintre, René, et sa mère déjeunent. Le service est assuré Jean Daurelle, leur valet de chambre. L’éclairage en contrejour, venant des fenêtres, permet à Caillebotte d’étudier les reflets de la lumière sur la vaisselle en cristal et la table noire.
|
Gustave Caillebotte. Portraits à la campagne (1876). Huile sur toile, 95 × 111 cm, musée Baron Gérard, Bayeux. Dans le parc de la propriété familiale de Yerres, Caillebotte saisit un groupe de femmes par un bel après-midi ensoleillé. Il s’agit de sa cousine Marie au premier plan, de sa tante et d’une amie cousant et de sa mère lisant. Caillebotte aime les points de vue atypiques, aussi choisit-il une vue légèrement plongeante lui permettant de placer tout en haut de la toile une allée ensoleillée. Il obtient ainsi un effet de perspective marqué, accentué par l’ombre du premier plan contrastant avec la lumière de l’arrière-plan. A la troisième exposition impressionniste de 1877, où il présente ce tableau, ce choix de composition lui sera reproché. Il le reprendra pourtant en 1878 avec Les orangers.
|
Gustave Caillebotte. Rue de Paris, temps de pluie (1877). Huile sur toile, 212 × 276 cm, Art Institute, Chicago. « Dans son chef-d’œuvre, Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte utilise une monumentalité inhabituelle et une maîtrise de la composition pour un sujet typiquement impressionniste, les nouveaux boulevards qui avaient modifié le paysage urbain parisien. Le résultat est à la fois réel et artificiel, ordinaire et chorégraphié. Avec ses figures étrangement détachées, la toile représente l’anonymat urbain. » (Notice Art Institute, Chicago)
|
Gustave Caillebotte. Mademoiselle Boissière cousant (1877). Huile sur toile, 65 × 80 cm, Museum of Fine Arts, Houston. Il s’agit d’une parente de la première femme de Martial Caillebotte, le père de Gustave. Il avait épousé en 1828 Adèle Boissière, décédée en 1836.
|
Gustave Caillebotte. La partie de bateau (1877-78). Huile sur toile, 90 × 117 cm, collection particulière. Le peintre se place face au modèle pour représenter l’action du rameur avec en arrière-plan le fleuve. La technique photographique inspire clairement cette vue qui pourrait trouver sa source dans des photographies prises par Martial, le frère de Caillebotte, passionné de photographie.
|
Gustave Caillebotte. Les orangers (1878). Huile sur toile, 155 × 117 cm, Museum of Fine Arts, Houston. Cette toile a été peinte dans le parc de la propriété familiale d’Yerres. Martial, le frère de peintre, lit tandis que sa cousine Zoé s’occupe d’un oranger planté dans une grande jardinière et qu’un chien dort au soleil. Caillebotte donne à sa composition un effet de profondeur en superposant un premier plan très ombragé et un second plan inondé de lumière. Ce choix induit le chromatisme : les tonalités de gris du premier plan contrastent avec l’allée illuminée, la pelouse verte et les fleurs rouges. L’ensemble restitue l’impression d’une belle après-midi paisible et familiale sous un ciel bleu, ici totalement invisible, mais présent.
|
Gustave Caillebotte. Canoë sur la rivière Yerres (1878). Huile sur toile, 65,7 × 81 cm, Norton Simon Museum, Pasadena. « Cette scène, peut-être inachevée, de canoë sur la rivière Yerres, un affluent de la Seine, témoigne de l’influence de Monet et de Renoir dans le traitement du miroitement de l’eau, avec des touches de vert et de blanc pur. La famille Caillebotte possédait une grande propriété à Yerres, à vingt kilomètres au sud de Paris ; l’artiste y a probablement commencé cette toile. » (Notice Norton Simon Museum)
|
Gustave Caillebotte. Vue de toits (Effet de neige) (1878). Huile sur toile, 64 × 82 cm, musée d’Orsay, Paris. « En 1879, Caillebotte participe à la quatrième exposition impressionniste avec plus de vingt-cinq œuvres. Deux vues de toits y figurent, dont celle-ci […] Paysage urbain éminemment "moderne", ce tableau décrit à merveille l'atmosphère d'un jour d'hiver à Paris. Le ciel bas inonde de gris les toits enneigés à peine animés par quelques notes de rose éteint. En s'intéressant ainsi aux effets des saisons sur la lumière et le paysage, Caillebotte rejoint ses camarades impressionnistes Monet, Sisley ou Pissarro. » (Commentaire musée d’Orsay)
|
Gustave Caillebotte. Nu au divan (v. 1880). Huile sur toile, 130 × 196 cm, Minneapolis Institute of Art. « Ce tableau fait partie d'un ensemble d'études de nus masculins et féminins peints par Caillebotte vers 1880. Il est unique, cependant, par le réalisme sans concession de l’observation anatomique et par son évidente connotation sexuelle. Le modèle allait devenir la maîtresse de l'artiste. L’artiste défie les normes morales et esthétiques qui prévalaient à l’époque dans la tradition académique, qui n’acceptait que les nus idéalisées. En raison de son caractère provocateur, cette peinture n'a jamais été exposée ni vendue pendant la vie de Caillebotte. » (Notice Minneapolis Institute of Art)
|
Gustave Caillebotte. Fruits à l’étalage (1881-82). Huile sur toile, 76,5 × 100,6 cm, Museum of Fine Arts, Boston. « Caillebotte aimait les compositions et les points de vue inhabituels. Cette vue rapprochée de fruits étalés sur un stand de marché constitue un motif audacieux où s’entremêlent formes et couleurs, tandis que les touches sensuelles évoquent la succulence des fruits. » (Notice Museum of Fine Arts, Boston)
|
Gustave Caillebotte. Villa à Trouville (1882). Huile sur toile, 65 × 82 cm, Fuji Art Museum, Tokyo. Lors d’un séjour en Normandie en 1882, Caillebotte réalise plusieurs tableaux de paysage des environs de Deauville-Trouville. Typiquement impressionniste par le style, cette toile correspond également au goût de l’artiste pour les vues plongeantes. Les villas de Trouville sont situées sur la pente d’une colline dominant la mer et sont aujourd’hui beaucoup plus nombreuses qu’à cette époque.
|
Gustave Caillebotte. La maison de l’artiste au Petit Gennevilliers (1883). Huile sur toile, 65 × 54 cm, collection particulière. Caillebotte s’installe à Gennevilliers en 1881. En 1887, il quitte définitivement Paris. La maison de Gennevilliers, sur les bords de la Seine, lui permet de s’adonner à sa passion pour les bateaux à voile. Elle est aussi le lieu de ralliement du groupe des impressionnistes. Monet et Renoir, viendront peindre dans le jardin. Ce tableau, typiquement impressionniste, tranche avec les paysages urbains du peintre à la touche lissée.
|
Gustave Caillebotte. Maisons à Argenteuil (1883). Huile sur toile, 65 × 54 cm, collection particulière. Caillebotte utilise le registre impressionniste pour réaliser une toile superbement lumineuse par juxtaposition de couleurs complémentaires : bleu et ocre des maisons, vert et rouge des arbres. La structure sous-jacente reste cependant apparente et ne se dissout pas totalement comme chez Monet.
|
Gustave Caillebotte. Portrait d’Henri Cordier (1883). Huile sur toile, 65 × 82 cm, musée d’Orsay, Paris. « Henri Cordier (1849-1925) [est] un spécialiste de la Chine, professeur d'histoire, de géographie et de législation des États d'Extrême-Orient à l'École des Langues Orientales de Paris. On ignore comment Caillebotte et Cordier se sont rencontrés, mais ils furent sûrement amis car l'artiste, qui n'avait pas besoin de vendre sa peinture pour vivre, n'a jamais réalisé de portrait de commande. Ici, le peintre choisit d'insister sur la dimension intellectuelle de Cordier. Il est représenté en pleine concentration, entouré de livres, occupé à écrire dans une position mal définie. La mise en page insolite qui coupe la figure à mi-corps en la combinant avec les éléments du décor qui ferment complètement l'espace est très représentative des recherches de Caillebotte. » (Commentaire musée d’Orsay)
|
Gustave Caillebotte. Homme sortant du bain (1884). Huile sur toile, 145 × 114 cm, Museum of Fine Arts, Boston. Caillebotte, en recherchant un réalisme non conventionnel, est conduit à représenter ici la nudité masculine. S’il s’agissait d’un thème fréquent dans les scènes mythologiques, les nus masculins étaient alors totalement idéalisés. Le peintre choisit au contraire une scène de la vie quotidienne. Un homme jeune sort du bain dans une pièce austère, sans aucune décoration. L’homme semble vu par surprise, de dos, ce qui produit une impression de vulnérabilité. Caillebotte heurte donc l’image masculine de l’époque et son tableau ne sera pas accepté.
|
Gustave Caillebotte. Tournesols au bord de la Seine (1885-86). Huile sur toile, 90 × 71 cm, Fine Arts Museums, San Francisco. Caillebotte était un grand amateur de jardinage qui donna des conseils à Claude Monet. Il associe ici une étude de tournesols et le miroitement de la lumière à la surface du fleuve, thème éminemment impressionniste. Le drapeau français planté sur le quai se reflète dans l’eau.
|
Gustave Caillebotte. Portrait de Jean Daurelle (1886). Huile sur toile, 65 × 54 cm, collection particulière. Jean Daurelle était le valet de chambre de la famille Caillebotte.
|
Gustave Caillebotte. Voiliers à Argenteuil (v. 1888). Huile sur toile, 65 × 55,5 cm, musée d’Orsay, Paris. Passionné de bateaux à voile, Caillebotte ne pouvait les écarter de sa peinture. « Sa vision est bien-sûr influencée par celle de Monet qui, installé à Argenteuil dès 1871, fit des voiliers sur la Seine un de ses motifs de prédilection. Manet, Renoir et même Sisley ont également largement abordé ce thème. C'est ainsi que Caillebotte apparaît presque démodé, en tout cas retardataire, lorsqu'il expose en 1888 des vues de bateaux sur la Seine. Il n'en demeure pas moins que certaines de ses compositions, comme celle-ci, sont parfaitement équilibrées, lumineuses, réussies. » (Commentaire musée d’Orsay)
|
Gustave Caillebotte. Le bateau jaune (1891). Huile sur toile, 73 × 92,5 cm, Norton Simon Museum, Pasadena. Les centres d’intérêt de Caillebotte ont beaucoup évolué. « A la fin des années 1880, il se passionne pour les jardins et les bateaux qu’ils conservent dans une maison de campagne de Gennevillers, à vingt-cinq kilomètres au sud de Paris, au bord de la Seine. Le bateau jaune représenté ici est probablement de sa propre conception. La composition inachevée, abandonnée en 1891, représente la rivière non loin de sa maison. » (Notice Norton Simon Museum) |
Pour visionner d'autres œuvres sur GOOGLE ARTS & CULTURE, cliquer sur le nom du peintre :
_____________________________________
(*) Extrait des Chroniques d’Arsène Alexandre - 1896. Cité par Jean-Pierre Toussaint, La dynastie Caillebotte.
Commentaires
-
- 1. François Lecoq Le 02/09/2023
Bonjour,
Pour ma généalogie familiale, je voudrais savoir où je pourrais trouver si Caillebotte a été lié à Gustave Dupré (1827-1888), peintre élève de Corot, et qui fut beau-frère de 2 frères de ma famille qui étaient, l'un parqueteur et l'autre peintre en bâtiment. Car cette coïncidence m'intéresse.
Au passage, je peux vous communiquer la biographie de Gustave Dupré, que j'ai établie au cours de mes recherches, car celle du dictionnaire des peintres ets incomplète.
Bien cordialement,
François lecoq -
- 2. jenner Le 09/05/2016
bonjours, je suis a la recherche d'informations sur Gustave Caillebotte pour mon épreuve d'histoire des arts de 3eme. pourriez-vous me dire pourquoi a la mort de sa mère, Gustave Caillebotte va de moins en moins peindre ?
merci de me répondre au plus vite.
Lucie JENNER.-
- rivagedebohemeLe 09/05/2016
Je n'ai pas de réponse précise. Mais l'essentiel de son œuvre se situe entre 1873 et 1878. Il peint beaucoup de scènes familiales et des paysages de la propriété de ses parents à Yerres. Après la mort de son père en 1874 puis de sa mère en 1878, la propriété est vendue et Caillebotte se rapproche des impressionnistes. Son style et son inspiration évoluent mais, confronté à un groupe de très grands artistes novateurs, il ne se considère pas comme leur égal en matière artistique. Le passage du réalisme à l’impressionnisme représente une étape difficile, que Caillebotte franchit avec beaucoup d’hésitations (beaucoup de toiles non achevées). Cela explique peut-être, avec ses multiples activités non artistiques, la chute de sa production.
Ajouter un commentaire