Sébastien Bourdon
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Patrick AULNAS
Autoportraits
Sébastien Bourdon. Autoportrait (17e s.)
Dessin sur papier, pierre noire et sanguine, 12,4 × 10,6 cm, musée du Louvre, Paris.
Sébastien Bourdon et Hyacinthe Rigaud. Autoportrait (1650-1670)
Huile sur toile, 70 × 50 cm, musée national du château de Versailles
Biographie
1616-1671
Enfance et vie itinérante (1616-1634)
Sébastien Bourdon naît à Montpellier le 2 février 1616 dans une famille d’artisans. Son père est « maître peintre et vitrier » et travaille principalement comme peintre sur vitraux. Le jeune Sébastien est élevé dans la religion protestante à laquelle il restera fidèle. Par la suite, il se mariera avec des protestantes et baptisera ses enfants au temple. Dès l’âge de sept ans, son père profite du voyage à Paris d’un oncle de l’enfant pour le confier au peintre Berthélémy. A l’âge de quatorze ans, Sébastien Bourdon quitte la capitale et commence une vie itinérante et mal connue. Il utilise son talent de peintre pour vivre, probablement en réalisant des portraits des bourgeois de province. Ses biographes le signalent à Bordeaux, à Toulouse et dans le Languedoc.
Il s’engage dans l’armée mais la quitte rapidement. Il poursuit sa vie itinérante et arrive à Rome en 1634.
Le séjour à Rome (1634-1637)
Nicolas Poussin et Claude Lorrain, les grands artistes du classicisme français, sont alors dans la Ville éternelle. Bourdon les rencontre et s’inspire de leur savoir-faire. Pieter van Laer (1599-1642), peintre néerlandais de scènes de genre se trouve également à Rome et son style influencera Bourdon. Le jeune artiste a dix-huit ans et utilise son exceptionnel talent d’imitateur pour créer des tableaux ressemblant à s’y méprendre à ceux de ces célébrités. Certaines anecdotes de l’époque le décrivent comme un contrefacteur de génie. Ainsi, ayant vu un paysage commencé dans l’atelier de Claude Lorrain, il en fit secrètement une copie, l’acheva dans le style de Lorrain et le montra au public comme une œuvre du maître. Les plus grands connaisseurs romains proclamèrent alors que ce tableau de Lorrain dépassait tous les précédents. Selon plusieurs sources, Bourdon acquit, dès cette époque, une certaine célébrité à Rome.
Sébastien Bourdon. La mort de Didon (1637-40)
Huile sur toile, 159 × 137 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg
Il dut quitter Rome précipitamment à la suite d’une querelle avec le peintre Des Rieux qui mena à une rixe entre les deux hommes. Bourdon ayant vaincu physiquement son adversaire, celui-ci le dénonça ou menaça de le dénoncer (il y a incertitude) au Saint-Office comme adepte de la religion réformée. Dans la Rome de l’époque, où sévissait l’Inquisition, il risquait d’être emprisonné. Il bénéficia de la protection du financier Hesselin qui, devant rejoindre Paris, emmena le jeune homme en faisant un détour par Venise.
La première période parisienne (1637-1652)
Bourdon n’est certainement pas dans la misère lorsqu’il arrive à Paris car il vendait aisément ses tableaux à Rome. Il se lie avec un peintre protestant, Louis du Guernier (1614-1659) dont Félibien ne tarit pas d’éloges dans ses Entretiens sur les vies des plus excellents peintres (1666) : « Je n’ai jamais connu aucune personne de son âge qui eût une modération et une sagesse égales à la sienne […] Ses bonnes mœurs et son mérite personnel m’engagèrent à l’aimer et à le voir souvent. Sa conversation était douce et agréable, ses divertissements innocents ; tout était sérieux en lui, il n’y avait rien de chagrin ; on respectait son abord, on ne l’appréhendait pas. »
En 1641, Sébastien Bourdon épouse la sœur de Guernier, Suzanne, veuve de l’ingénieur Nicolas Colsonnet. En 1643, il est choisi par la corporation des orfèvres pour le May de Notre-Dame. Le May est un grand tableau religieux offert chaque année à la cathédrale de Paris par cette corporation. Il y en eut au total soixante-seize. Bourdon peint Le Crucifiement de saint Pierre qui se trouve encore à Notre-Dame. Les éloges sont unanimes et il est alors reconnu comme l’un des plus grands peintres de l’époque.
Sébastien Bourdon. Le crucifiement de saint Pierre (1643)
Huile sur toile, 350 × 275 cm, Cathédrale Notre-Dame de Paris
Les commandes affluent. Sébastien Bourdon devient ainsi l’un des artistes jouant un rôle actif comme fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Elle voit le jour en 1648 avec Charles Le Brun comme directeur. Bourdon fait partie des premiers académiciens appelés les douze « anciens ».
Le fils de Sébastien Bourdon, Abraham, naît également en 1648.
Premier peintre de la reine Christine (1652-1654)
La renommée de Bourdon a passé les frontières. La reine Christine de Suède (1626-1689), souveraine protestante, l’invite à Stockholm. La situation politique s’était dégradée en France avec la Fronde (1648-1653), qui est une remise en cause violente du pouvoir monarchique par l’aristocratie pendant la minorité de Louis XIV. Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, est régente ; mais le cardinal Mazarin, son principal ministre, gouverne. Pendant cette période troublée, les commandes artistiques s’effondrent. Bourdon saisit donc l’opportunité qui se présente et se rend à Stockholm.
Sébastien Bourdon. Christine de Suède à cheval (1653-54)
Huile sur toile, 340,5 × 303 cm, musée du Prado, Madrid
Il devient Premier peintre de la reine et fera d’elle plusieurs portraits. Il réalise également des portraits de plusieurs personnalités de la cour. La situation s’améliorant en France, il y revient en 1654.
La deuxième période parisienne (1654-1671)
Sébastien Boudon va désormais vivre à Paris, où il reçoit d’importantes commandes. En 1757-58, il fait cependant un séjour à Montpellier, sa ville natale. Il a reçu une commande pour le maître-autel de la cathédrale Saint-Pierre de la ville. Il réalise à cette occasion La chute de Simon le magicien, immense tableau de six mètre cinquante de haut, toujours présent dans la cathédrale.
La femme de Sébastien Bourdon meurt en 1658. Il se remarie avec Marguerite Jumeau, fille d’un marchand de Tours et protestante. Il meurt le 8 mai 1671 et est inhumé au cimetière du faubourg Saint-Germain.
Œuvre
Sébastien Bourdon était considéré dans la seconde moitié du 17e siècle comme l’un des peintres majeurs du classicisme français. Exceptionnellement doué, il est capable d’aborder tous les genres avec bonheur : scènes de genre, paysages, portraits, tableaux historiques et religieux. Son œuvre foisonnant comporte aussi un grand nombre d’estampes et de dessins.
Il commence sans doute dans sa jeunesse itinérante par les scènes de genre et les portraits vendus au gré de ses pérégrinations à la bourgeoisie du lieu. Puis en Italie, sa rencontre avec Poussin et Lorrain l’amène à des compositions très réfléchies, car la raison devait primer selon Poussin. Ses paysages construits en plans horizontaux, aux édifices antiques schématisés, cherchent à structurer rigoureusement l’espace. Ils possèdent une étrangeté qui en fait toute l’originalité, mais l’influence de Nicolas Poussin est évidente tant dans la composition que dans le chromatisme.
Sébastien Bourdon. Moïse sauvé des eaux (1655-60)
Huile sur toile, 120 × 173 cm, National Gallery of Art, Washington
Les scènes religieuses peuvent parfois emprunter au baroque, comme Le crucifiement de saint-Pierre en 1643.
Le portraitiste possède le génie des plus grands. On retrouve chez lui la haute technicité et le raffinement esthétique de Van Dyck, par exemple dans Christine de Suède à cheval (1653) ou le Portrait d'Ebba Sparre.
Sébastien Bourdon. Comtesse Ebba Sparre (1652-53)
Huile sur toile, 106 × 90 cm, National Gallery of Art, Washington
Les sources d’inspiration de l’artiste et les influences subies sont donc multiples. Sébastien Bourdon semble assimiler le style de ses pairs avec une aisance stupéfiante. Cela ne l’empêche pas de trouver une manière personnelle tant dans la composition que dans l’éclat des couleurs.
Peintures
Sébastien Bourdon. La mort de Didon (1637-40). Huile sur toile, 159 × 137 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. Cet épisode de la mythologie antique a été repris par Virgile dans L’Énéide. Didon, reine de Carthage et amante d’Énée, se suicide par désespoir car Énée est parti pour un long périple. Pour ce faire, elle utilise l’épée que lui avait offert Énée. Bourdon choisit un enchevêtrement pyramidal de corps pour évoquer la scène, la gestuelle et les mimiques permettant d’accentuer le tragique. |
Sébastien Bourdon. L'Osteria au fumeur de pipe (1638-42). Huile sur bois, 58,5 × 74 cm, musée Fabre, Montpellier. L’osteria est une auberge italienne où l’on peut se restaurer. « Lors de son séjour romain, Bourdon découvre les "bambochades" du peintre flamand Pieter van Laer. Pour sa clientèle parisienne il estompe la trivialité de ces scènes de genre. Ici, soldats et bohémiens se détendent dans une auberge blottie contre les ruines prestigieuses de la Rome antique rêvée. » (Commentaire musée Fabre) |
Sébastien Bourdon. Intérieur d'une auberge (v. 1640). Huile sur cuivre, 24,5 × 31,2 cm, Scottish National Gallery, Édimbourg. « Il s'agit d'un petit groupe de peintures produites par Bourdon à Paris après son retour de Rome. Leurs thèmes de la vie quotidienne ont été très influencés par les œuvres romaines de Pieter van Laer et de ses disciples. Elles sont également à comparer aux scènes de paysages animés peintes en France par les artistes de la famille Le Nain. Dans un article de 1987, Denys Sutton observait : " Sébastien Bourdon, par sa capacité d’observation, a saisi le caractère silencieux du monde paysan qui constitue l'un des aspects les plus doux et plaisant du XVIIe siècle ". Cette peinture reflète parfaitement la remarque de Sutton. » (Commentaire Scottish National Gallery) |
Sébastien Bourdon. Les mendiants (1640-50). Huile sur bois, 49 × 65 cm, musée du Louvre, Paris. Son séjour à Rome entre 1634 et 1637 avait permis à Bourdon de rencontrer Pieter van Laer, spécialiste des bamboccita (bambochades) c’est-à-dire des scènes de genre paysannes ou citadines. Ces mendiants, sur arrière-plan architectural, sont directement inspirés de la peinture de van Laer. |
Sébastien Bourdon. Le crucifiement de saint Pierre (1643). Huile sur toile, 350 × 275 cm, Cathédrale Notre-Dame de Paris. Le style du tableau se rattache davantage au baroque qu’au classicisme français : composition coupant les personnages latéraux, clair-obscur. « Le saint est crucifié par plusieurs bourreaux obéissant au gouverneur Agrippa, la tête en bas, ainsi qu’il l’a souhaité lui-même, car il ne se juge pas digne d’être sur la croix comme son Sauveur. À droite, un enfant regarde avec attention et un chien aboie ; à gauche, une femme, vue de dos, tient un enfant dans ses bras, et devant elle un personnage, qui est peut-être Marcel ou Apulée, disciples de Pierre, parle au futur martyr, tandis qu’au ciel un ange tient une couronne de fleurs et un autre une palme. » (Commentaire Notre-Dame de Paris) |
Sébastien Bourdon. La fuite en Égypte (v. 1644). Huile sur toile, 70 × 61 cm, musée du Louvre, Paris. Ce tableau a été peint pour l’oratoire de la reine de France Anne d’Autriche (1601-1666), au Palais-Royal à Paris. Le roi Hérode 1er de Palestine, ayant appris la naissance à Bethléem du roi des Juifs, donne l’ordre de tuer tous les enfants de moins de deux ans se trouvant dans la ville. Prévenu par un songe, Joseph s’enfuit en Égypte avec l’enfant Jésus et sa mère Marie. Ils y resteront jusqu’à la mort d’Hérode. Un ange ailé accompagne ici la Sainte Famille. |
Sébastien Bourdon. La Présentation au Temple (v. 1644). Huile sur bois, 71 × 61 cm, musée du Louvre, Paris. Ce tableau a été peint pour l’oratoire de la reine de France Anne d’Autriche (1601-1666), au Palais-Royal à Paris. Selon l’apôtre Luc, l’Enfant Jésus fut présenté au temple de Jérusalem où l’accueillit Syméon qui avait été averti par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ. Cette présentation est une prescription religieuse juive. |
Sébastien Bourdon. Portrait présumé de René Descartes (v. 1645). Huile sur toile, 88 × 71 cm, musée du Louvre, Paris. Descartes (1596-1750) est un philosophe et mathématicien français, auteur du Discours de la méthode qui propose une approche rationnelle du monde s’opposant à la scholastique alors enseignée dans les universités et s’appuyant sur des textes anciens (Bible, écrits antiques). |
Sébastien Bourdon. La Rencontre d'Antoine et de Cléopâtre (1645). Huile sur toile, 145 × 197 cm, musée du Louvre, Paris. «L'identification du sujet n'est pas certaine, la femme saluant le général romain ne portant pas la couronne de la reine d'Égypte. Du moins, cette rencontre a-t-elle bien lieu après une victoire qu'indique le cortège de musiciens au second plan. » (Commentaire musée du Louvre) |
Sébastien Bourdon. Salomon sacrifiant aux idoles (1646-47). Huile sur toile, 156 × 145 cm, musée du Louvre, Paris. Salomon est un roi d’Israël connu pour sa sagesse. Dans sa vieillesse, ses nombreuses femmes l’incitent à revenir aux dieux païens représentés ici par la statue d’une déesse. « La composition, datée des années 1646-1647, est construite en oblique avec une ligne ascendante qui part de la droite du tableau pour rejoindre la sculpture. Le centre de l'œuvre est occupé par le visage d'une des femmes. Le tableau est caractéristique des réalisations les plus lyriques du peintre. On y décèle des formules issues de la peinture vénitienne, notamment de Véronèse, comme le premier plan sombre mettant en valeur le second, plus lumineux, et l'utilisation de figures repoussoirs au premier plan. » (Commentaire musée du Louvre) |
Sébastien Bourdon. Comtesse Ebba Sparre (1652-53). Huile sur toile, 106 × 90 cm, National Gallery of Art, Washington. Ce portrait a probablement été commandé par la Reine Christine de Suède. Il représente Ebba Sparre (1629-1662) l’amie intime et peut-être l’amante de la reine, qui passait l’essentiel de son temps libre avec "la belle comtesse". Elle a souvent attiré l'attention sur sa beauté. |
Sébastien Bourdon. La reine Christine (1652-54). Huile sur toile, 72 × 58 cm, Nationalmuseum, Stockholm. Christine de Suède fut reine de 1632 à 1654. Élevée comme un garçon, intelligente, cultivée, elle correspond avec Descartes, Pascal, Leibniz, Spinoza et invite de nombreux artistes à sa cour. Elle ne se maria pas mais entretint des relations amoureuses avec des hommes et des femmes. Bourdon a peint ce portrait au cours de son séjour à Stockholm entre 1652 et 1654. Il flatte sans doute le modèle qui était réputé avoir un physique ingrat. |
Sébastien Bourdon. Christine de Suède à cheval (1653-54). Huile sur toile, 340,5 × 303 cm, musée du Prado, Madrid. « Vêtue de gris, Christine de Suède apparaît sur un cheval se cabrant, qui symbolise sa position de reine et son pouvoir dans l'Europe du dix-septième siècle. La présence d'un fauconnier à côté des chiens est une allusion à son statut élevé, car la chasse était réservée à la royauté et à l'aristocratie. Bourdon a réalisé plusieurs portraits officiels de la reine de Suède, mais celui-ci se singularise par son caractère extérieur et équestre. Ce portrait était destiné au roi d’Espagne, Philippe IV, pour réaffirmer l’alliance de la reine de Suède avec les catholiques pendant la guerre de trente ans. En 1666, il se trouvait déjà dans un endroit prestigieux du palais de l’Alcazar à Madrid, où il servait de portrait officiel. » (Commentaire musée du Prado) |
Sébastien Bourdon. La guérison du démoniaque (1653-57). Huile sur toile, 110 × 160 cm, musée Fabre, Montpellier. Il s’agit d’un épisode de l’Évangile selon Marc. Un homme possédé d’un « esprit impur » vint vers Jésus. Il habitait « dans les tombeaux et les montagnes, poussant des cris et se déchirant avec des pierres. » Un troupeau de porcs paissait dans la montagne. Jésus demanda aux esprits impurs d’entrer dans les porcs pour libérer le possédé. Ainsi fut-il fait, mais le troupeau se précipita alors du haut de la falaise dans la mer. Bourdon place cet épisode dans un paysage grandiose au ciel crépusculaire, parfaitement composé, dont les tuniques de Jésus et des apôtres constituent l’élément chromatique saillant. Les leçons de Poussin apparaissent nettement. |
Sébastien Bourdon. La Sainte Famille avec sainte Élisabeth et saint Jean-Baptiste enfant (1653-57). Huile sur toile, 39 × 50 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid. La Sainte Famille (saint Joseph en rouge, la Vierge en bleu et l’Enfant Jésus tenu par sa mère) est accompagnée de sainte Élisabeth (assise) et de son fils saint Jean-Baptiste, compagnon d’enfance du Christ. Des chérubins apparaissent autour des personnages principaux et dans le ciel. Deux anges ailés observent la scène. « Cette toile fut considérée par Anthony Blunt comme "un excellent exemple de ce que nous pouvons considérer comme son style le plus personnel et le plus accompli." On y trouve certains éléments de la Sainte Famille de Nicolas Poussin dans une forme plus élégante et avec des couleurs froides très personnelles. » (Commentaire Musée Thyssen-Bornemisza) |
Sébastien Bourdon. Le Christ et les enfants (v. 1655). Huile sur toile, 50 × 61 cm, musée du Louvre, Paris. Bourdon illustre une scène du Nouveau Testament rapportée par l’apôtre Marc : « Laissez venir à moi les petits enfants. Leur façon de découvrir et d’aimer la vie est la meilleure manière d’être près de Dieu. En vérité je vous le dis : quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant n’y entrera pas ». Ainsi s’exprimait le Christ, selon Marc, lorsque les gens conduisaient leurs enfants vers lui pour qu’il les bénisse. Son entourage empêchant les enfants de s’approcher, il leur demanda ainsi de les laisser venir à lui. Sur le tableau, le Christ, debout en blanc, prononce ces paroles. La composition par plans horizontaux, très géométrique, est caractéristique de cette période de la peinture de Bourdon. |
Sébastien Bourdon. Moïse sauvé des eaux (1655-60). Huile sur toile, 120 × 173 cm, National Gallery of Art, Washington. Récit biblique. Le pharaon ayant donné l’ordre d’éliminer tous les nouveau-nés mâles du peuple hébreu, la mère de Moïse cache l’enfant durant trois mois puis l’abandonne dans une corbeille sur le Nil, près de la rive. La fille du pharaon qui se baignait avec des courtisanes, trouve l’enfant et décide de l’adopter. Plus encore que Poussin, Bourdon cherche à représenter un beau paysage théorique conforme au locus amoenus antique. Les plans successifs s'étagent horizontalement, de façon rationnelle, pour donner à la composition une quiétude idyllique. |
Sébastien Bourdon. La chute de Simon le magicien (1658). Huile sur toile, 650 × 470 cm, cathédrale Saint-Pierre, Montpellier. Selon la légende, Simon était un magicien qui exerçait en Sanarie (actuellement Israël) au premier siècle. Simon aurait cherché à acheter à l’apôtre Pierre son pouvoir de faire des miracles. Mais Pierre répliqua qu’on ne peut acquérir avec de l’argent un don de Dieu. Un jour, Simon, exerçant sa magie, s’éleva dans les airs devant la foule. Pierre le fit chuter en invoquant le nom de Jésus. Le sujet a été choisi par le chapitre de la cathédrale comme thème de propagande contre la Réforme protestante, Simon symbolisant l’hérésie. Il est évidemment paradoxal qu’un protestant ait peint le tableau. |
Sébastien Bourdon. Paysage à l'épitaphe (17e siècle). Huile sur toile, 73 × 92,5 cm, musée Fabre, Montpellier. Ce paysage historique, non daté par le musée Fabre, est constitué de plans horizontaux (rochers et personnages lisant une épitaphe, torrent et troupeau s’abreuvant, éléments architecturaux divers, ciel) encadrés par des arbres. Il correspond aux productions de l’artiste à partir de 1650. |
Sébastien Bourdon. Paysage classique (17e siècle). Huile sur cuivre, 20,3 × 31,8 cm, The Fitzwilliam Museum, Cambridge. Ce paysage non daté est caractéristique du style de Bourdon à partir de 1650. Il utilise un modèle en plans horizontaux formant un paysage idéal et presque théorique par sa structure géométrique. La volonté de trouver une structure sous-jacente l’apparente aux évolutions vers le cubisme du début du 20e siècle, en particulier les recherches de Paul Cézanne sur la Montagne Sainte-Victoire. |
Dessins et estampes
Sébastien Bourdon. Le martyre de saint Pierre (v. 1643). Dessin plume, pierre noire, encre brune, lavis brun, 32,5 × 23,8 cm, musée du Louvre, Paris. Il s’agit d’un des dessins préparatoires au Crucifiement de saint Pierre (1643) offert à la cathédrale de Paris par la corporation des orfèvres en 1643 (voir ci-dessus le tableau) |
Sébastien Bourdon, Tardieu et Vandenberg. La reine Christine (18e s.). Estampe sur papier, 20,7 × 17,1 cm, musée des Beaux-arts d’Orléans. Gravure du 18e siècle d’après un dessin de Sébastien Boudon. |
Sébastien Bourdon. La Vierge de 1649 (1649). Estampe sur papier, 15 × 12,4 cm, musée des Beaux-arts de Rennes. |
Sébastien Bourdon. Nombreuses études de têtes (17e s.). Dessin sur papier, pierre noire, 24,4 × 37,4 cm, musée du Louvre |
Sébastien Bourdon. La naissance d’un Dieu (17e s.). Dessin sur papier, pierre noire et lavis de sanguine, 20,3 × 27,9 cm, musée du Louvre, Paris. |
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