Meindert Hobbema
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Patrick AULNAS
Portrait
Portrait de Meindert Hobbema par Eugène Van Maldeghem (1823-1867)
Crayon sur papier, 24,4 × 19,2 cm, Rijksmuseum, Amsterdam
Biographie
1638-1709
Meindert Hobbema a été baptisé à Amsterdam le 31 octobre 1638. Son père, Lubbert Meindertszoon, était charpentier. Son nom de baptême est Meindert Lubbertszoon (Meindert, fils de Lubberts), mais très jeune, il se fait appeler Meindert Hobbema. Après le décès de sa mère, il passe plusieurs années dans un orphelinat, puis de 1655 à 1657, devient commis et élève de Jacob van Ruisdael, de dix ans son aîné. Hobbema est un élève doué et acquiert rapidement la technique de son maître, grand peintre de paysages. On sait qu’il a réalisé les figures sur un certain nombre de peintures de van Ruisdael.
Meindert Hobbema. L'Allée de Middelharnis (1689)
Huile sur toile, 103,5 × 141 cm, National Gallery, Londres.
Analyse détaillée
Van Ruisdael emmène Hobbema visiter l’Est des Pays-Bas où il cherche l’inspiration pour ses paysages. Les deux hommes s’étant liés d’amitié, l’influence du maître sur l’élève devient prépondérante et Hobbema mettra du temps à trouver un style personnel.
Le 2 novembre 1668, à l’âge de trente ans, Hobbema épouse Eeltije Vinck, une servante du bourgmestre d’Amsterdam, Lambert Reynst (1613-1679). Le mariage a lieu dans l’Oude Kerk (Vieille Église) d’Amsterdam avec pour témoins Jacob van Ruisdael et le frère de la mariée, Cornelius Vinck. Le couple aura cinq enfants, dont deux mourront en bas-âge.
Hobbema obtient par l’intermédiaire du bourgmestre un emploi administratif de jaugeur pour les vins et huiles entrant dans la ville. Il mesure les quantités et perçoit les taxes locales. Cet emploi l’accaparant beaucoup, il réduit considérablement son activité artistique. Il est possible que des raisons économiques aient également joué puisque le marché de l’art néerlandais, qui avait pris naissance dans le courant du 17e siècle, s’effondre à partir des années 1670.
Hobbema vit dans une rue d’Amsterdam nommée Rozengracht (Canal des Roses, la rue longe ce canal) où Rembrandt lui-même acheva sa vie en 1663. Il s’agit d’un quartier pauvre car le peintre connut à la fin de sa vie de graves difficultés financières.
L’épouse d’Hobbema décède en 1704 et le peintre lui-même le 7 décembre 1709 à Amsterdam. Ils sont tous deux inhumés dans la section des pauvres de deux cimetières distincts de la ville.
Meindert Hobbema. Moulin à eau (1666)
Huile sur bois, 61 × 85 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.
Œuvre
L’œuvre de Meindert Hobbema se concentre sur une courte période : 1658-1671. Sa production devient très réduite ensuite. Pourtant, son tableau le plus célèbre et le plus original, L'Allée de Middelharnis, date de 1689. Son évolution artistique s’est donc poursuivie malgré l’activité administrative qui l’accaparait.
Les tableaux étaient créés en atelier, à Amsterdam, en utilisant des dessins pris sur le vif. Si nous possédons quelques gravures du 17e siècle d’après Hobbema, aucun dessin de sa main ne nous est parvenu, mais il ne fait aucun doute que son mode de travail était comparable à celui de son maître Jacob van Ruisdael. Il s’agissait d’assembler harmonieusement des éléments de paysage et de restituer un effet de lumière. L’ensemble n’avait pas vocation à représenter une scène paysagère réelle mais à poétiser la nature pour induire chez l’observateur une émotion esthétique. Il n’en demeure pas moins que les détails, pris séparément, se veulent véridiques, qu’il s’agisse de végétaux ou de bâtiments. Cette dimension naturaliste sera particulièrement appréciée en France par les peintres de l’école de Barbizon, qui redécouvrent Hobbema au 19e siècle.
Meindert Hobbema. Les voyageurs (v. 1662)
Huile sur toile, 101 × 145 cm, National Gallery of Art, Washington.
Les paysages d’Hobbema sont construits en trois plans horizontaux. Le premier plan comporte en général un chemin ou un étang qui se prolonge vers un second plan à caractère forestier et/ou architectural (arbres, ferme, moulin à eau, ruines) où peuvent apparaître quelques personnages de petite dimension. Enfin, ciel et nuages représentent de la moitié aux deux tiers de la surface. Il s’agit toujours de paysages campagnards et souvent de paysages abondamment boisés. La seule exception connue est L’écluse de Harlem, Amsterdam (1663-65), où le peintre fait une incursion dans le paysage urbain.
Les paysages d’Hobbema sont plus resserrés que ceux de van Ruisdael qui privilégiait les vastes perspectives et l’effet dramatique. Hobbema est un peintre analytique qui soigne les détails. Eugène Fromentin (1820-1876), peintre et écrivain français, admirait cette précision : « Tout y paraît si finement gravé avant d'être peint, et si bien peint par-dessus cette âpre gravure. » Ce goût de la vérité conduit Hobbema à une analyse précise des effets de lumière à travers les arbres, domaine où il dépasse van Ruisdael et se rapproche des recherches des peintres réalistes du 19e siècle.
Meindert Hobbema. Paysage boisé avec moulin à eau (v. 1660)
Huile sur bois, 61,9 × 85,4 cm, Dulwich Picture Gallery, Londres.
Meindert Hobbema. Scène de rivière (1658). Huile sur bois, 52,7 × 68,3 cm, Detroit Institute of Arts. Hobbema commence sa carrière par des scènes de rivière. Ce tableau est le plus ancien qui nous soit parvenu. |
Meindert Hobbema. Paysage boisé avec moulin à eau (v. 1660). Huile sur bois, 61,9 × 85,4 cm, Dulwich Picture Gallery, Londres. Les constructions figurant sur ce tableau ont été utilisées deux fois par l’artiste, ce qui peut laisser penser qu’il s’agissait d’un site existant. |
Meindert Hobbema. La ferme dans les bois (1662). Huile sur toile, 82 × 103 cm, musée du Louvre, Paris. « Œuvre d'une belle densité naturaliste, typique de la manière savamment attentive et scrupuleuse de Hobbema. » (Commentaire musée du Louvre) |
Meindert Hobbema. Les voyageurs (v. 1662). Huile sur toile, 101 × 145 cm, National Gallery of Art, Washington. « Hobbema a abordé la nature d'une manière directe, dépeignant des paysages ruraux pittoresques animés par la présence de paysans ou de chasseurs. Il réutilisait souvent ses motifs préférés tels que les vieux moulins à eau, les cottages au toit de chaume et les digues encaissées, les réaménageant pour de nouvelles compositions. Les nuages espacés d’Hobbema permettent au soleil d'éclairer les routes défoncées ou les petits ruisseaux qui serpentent dans les bois rustiques. » (Commentaire NGA) |
Meindert Hobbema. Un moulin à eau (v. 1663). Huile sur bois, 69,3 × 92,2 cm, Wallace Collection, Londres. « Les moulins à eau étaient un thème favori d’Hobbema ; plus de trente tableaux comportant ce motif sont connus. Le moulin figurant sur cette composition est d'un type que l’on trouve dans la province orientale de Gelderland [Gueldre] le long de la frontière allemande. Ruisdael avait dessiné un tel moulin au cours de ses voyages dans la région dans les années 1650. Bien que des dessins similaires par Hobbema soient connus, on ignore s’ils ont été réalisés lorsque Ruisdael était encore en vie ou après. Des variantes de ce tableau se trouvent à l’Art Institute de Chicago et au Rijksmuseum d’Amsterdam. » (Commentaire Wallace Collection) |
Meindert Hobbema. Paysage boisé (1660-1665). Huile sur toile, 56,5 × 50 cm, Wallace Collection, Londres. « Probablement peint vers 1663 ; le traitement des bois sur la gauche, avec arbres rétroéclairés et route sablonneuse, rappelle le travail de Ruisdael. La digue, la route surélevée, et l’aperçu sur les terres agricoles au-delà, démontrent qu'à cette date, Hobbema avait commencé à évoluer et à élaborer ses compositions de façon originale. Les nouveaux motifs célèbrent invariablement la réorganisation triomphante du paysage par l'homme. La digue, par exemple, rappelle les énormes efforts consacrés au drainage et à la remise en état des terres à cette époque. La beauté de l'image, cependant, réside dans ses couleurs fraîches et vives, ses effets lumineux et sa touche fluide. » (Commentaire Wallace Collection) |
Meindert Hobbema. Paysage orageux (1663-65). Huile sur toile, 96,7 × 128 cm, Wallace Collection, Londres. « Élève de Jacob van Ruisdael, Hobbema a commencé à peindre, vers 1662, des paysages boisés richement texturés, particulièrement caractéristiques. Ce tableau est un excellent exemple de cette nouvelle phase de son art et peut être daté de 1663-65. Il témoigne de son goût pour les panoramas forestiers conjuguant diverses formes d'arbres et des espaces lumineux s'ouvrant sur des clairières aux cottages pittoresques. Même avec la menace d'une tempête imminente, sa vision de la nature reste joyeusement intimiste, contrairement à l'intensité dramatique de son ancien maître Ruisdael. Cette composition fut décrite (peut-être de façon fantaisiste) comme la pièce de réception d’Hobbema à l'Académie Middelburg par le marchand d'art français Le Brun au 19e siècle. Elle était considérée comme l’un des chefs-d'œuvre d’Hobbema par l'historien de l'art Hofstede de Groot. Le 4e marquis de Hertford a acquis la peinture au cours de la vente du Cardinal Fesch à Rome en 1845. » (Commentaire Wallace Collection) |
Meindert Hobbema. L’écluse de Harlem, Amsterdam (1663-65). Huile sur toile, 77 × 98 cm, National Gallery, Londres. « L'écluse de Haarlem (Haarlemmersluis) et la tour de Herring-Packers (Haaringpakkerstoren) sont visibles du côté ouest du canal Singel, à sa jonction avec le Brouwersgracht. Aucun des bâtiments représentés n'a survécu. La tour faisait partie des fortifications de la ville et datait du 15e siècle ; sa flèche a été ajoutée au début du 17e siècle. Le tableau correspond à la situation avant les modifications de 1661-62, mais peut avoir été peint plus tard […] Le tableau est le seul paysage urbain connu d’Hobbema. » (Commentaire National Gallery) |
Meindert Hobbema. Entrée d’un village (1665). Huile sur bois, 75 × 110 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. « Ce tableau représente la vie tranquille d’un village, thème favori de l'artiste, qui correspond également au goût des mécènes de la ville animée d'Amsterdam. Hobbema s'est formé avec Jacob van Ruisdael pendant la seconde moitié des années 1650. (Commentaire MET) |
Meindert Hobbema. Moulin à eau (1666). Huile sur bois, 61 × 85 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. Au début de la décennie 1660, Hobbema et Jacob van Ruisdael voyagent dans les provinces de Gueldre et de Twenthe, où se trouvent de nombreux moulins à eau. Au cours de ce voyage, ils prennent des esquisses qu’ils utilisent ensuite pour réaliser leurs tableaux en atelier. Les deux tableaux conservés actuellement au Rijksmuseum proviennent de ces études sur le motif. |
Meindert Hobbema. Ruine sur la rive d'une rivière (1667). Huile sur bois, 60,3 × 84,4 cm, Wallace Collection, Londres. « Le contraste entre les arbres rétroéclairés sur la droite et la vue ensoleillée ouverte sur la gauche est typique des tableaux sylvestres de la maturité d’Hobbema. La moitié gauche de la composition comporte également une ruine non identifiée, qui se retrouve dans plusieurs des peintures d’Hobbema. Le 4e marquis de Hertford acheta cette peinture pour la somme considérable de 98 000 francs (environ 3 920 £) lors de la vente d'Anatole Demidoff, prince de San Donato, à Paris en 1868. » (Commentaire Wallace Collection) |
Meindert Hobbema. Le moulin à eau (1665-70). Huile sur toile, 80 × 66 cm, musée du Louvre, Paris. « Site plusieurs fois représenté par le peintre et localisé à Singraven en Overijssel. La version du Louvre, est l'une des plus réussies par sa mise en page forte et précise. » (Commentaire musée du Louvre) |
Meindert Hobbema. Les moulins à eau de Singraven près de Denekamp (1665-70). Huile sur bois, 60 × 84,5 cm, National Gallery, Londres. « Ces moulins à eau, qui subsistent encore, appartenaient au manoir de Singraven, près de Denekamp, au nord-est d'Enschede et à proximité de la frontière entre l'Overijssel et l'Allemagne. Les bâtiments et la rivière Dinkel sont vus du sud-sud-est. Ces moulins à eau avaient déjà fait l'objet d'une série de peintures de Jacob van Ruisdael, maître d’Hobbema. » (Commentaire National Gallery) |
Meindert Hobbema. Route forestière (v. 1670). Huile sur toile, 95 × 130 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. « Dans de nombreux travaux antérieurs de l'artiste, sentiers et chemins pittoresques invitent à l'errance. Ici, l'effet est différent : un premier plan profond et la masse gracieuse du feuillage et des nuages encouragent la vision à distance. La technique d’Hobbema a évolué en conséquence, comme on le voit particulièrement dans l'écran pictural des arbres avec ses différentes couleurs et textures. » (Commentaire MET) |
Meindert Hobbema. Les ruines du château de Brederode (1671). Huile sur toile, 82 × 106 cm, National Gallery, Londres. « Le château de Brederode à Santpoort est à environ trois miles au nord de Haarlem. Il a été construit au 13e siècle et finalement détruit en 1573. La vue est en grande partie inchangée depuis qu’Hobbema l’a peinte ; les ruines et les douves existent encore à peu près dans le même état, bien que restaurées. Les figures, en particulier celles du premier plan à gauche, et les canards, sont d'un autre artiste, peut-être Dirck Wijntrack (v. 1625-1678). » (Commentaire National Gallery) |
Meindert Hobbema. L'Allée de Middelharnis (1689). Huile sur toile, 103,5 × 141 cm, National Gallery, Londres. « Le tableau représente le village et l'église de Middelharnis, dans la province de Hollande méridionale. La vue est remarquablement précise et n'a guère changé depuis le 17e siècle. La composition de Hobbema, avec l'allée d’arbres qui s'éloignent vers le centre de l'image, est simple et majestueuse à la fois. Les arbres sont utilisés pour marquer la ligne de fuite rapide du premier plan à l'arrière-plan, tandis que l'étendue du ciel est accentuée par les arbres pointant vers le haut. Malheureusement, la peinture du ciel a été endommagée par des nettoyages au 19e siècle ; le nuage ondulant vers la droite est la partie la mieux préservée. » (Commentaire National Gallery) |
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